jeudi 30 juin 2005

Un regard effrayé sur la situation des requérants à l'autre extrêmité de la planète...


« Nous sommes en prison depuis deux ans sans avoir jamais commis d'infraction... aidez-nous et faites savoir au monde entier que nous avons besoin de liberté... tout être humain en a besoin. » Un détenu de Nauru

« Nous sommes venus dans un pays dont on nous avait dit qu'il respectait les droits humains et qu'il y régnait la liberté. Nous n'arrivons pas à croire à ce qui nous arrive...Nous n'avons aucun droit. Nous sommes comme des animaux. Nous ne menons pas une vie normale d'être humain. Nous n'avons plus aucun sentiment. Nous ne pensons plus à rien. Nous sommes très tristes de tout ce qui nous arrive. Nous ne savons plus sourire. » Ibrahim Ishreti, réfugié titulaire d'un « bridging visa » (visa temporaire accordé aux personnes dont le visa a expiré avant qu'une réponse à leur demande d'asile ne leur ait été donnée ou qui, ayant interjeté appel, sont dans l'attente d'une révision de la décision les concernant. Il existe cinq catégories de « bridging visas ».)

La politique adoptée par l'Australie en matière d'asile a un coût humain exorbitant : des enfants sont maintenus derrière des barbelés pendant des mois et les demandeurs d'asile déboutés ne pouvant être renvoyés dans leur pays d'origine sont maintenus en détention pour une durée indéterminée, selon un nouveau rapport rendu public ce mercredi 29 juin.
La Haute Cour australienne a confirmé à l'occasion de plusieurs décisions récentes qu'au titre de la Loi australienne relative à l'immigration, les demandeurs d'asile déboutés ne pouvant être renvoyés dans leur pays d'origine pouvaient être maintenus en détention pour le restant de leur vie.
70 enfants sont actuellement détenus dans des camps d'internements en Australie.
Lire le communiqué d'Amnesty publié par TV5

Les prorequérants se mettent à la porte


Des membres de la Coordination asile se sont enchaînés hier matin aux entrées du Château cantonal à Lausanne. Une action symbolique pour protester contre la politique gouvernementale appliquée aux requérants déboutés et aux sans-papiers.

Lire l'article de Grégoire Nappey dans 24heures
Lire le Flyer de la coordination
Voir la page spéciale de la coordination (récit et photos)

mercredi 29 juin 2005

Zenebech Tola dans Coopération



Splendide perle noire, Maryam Jamal court sous les couleurs du pays du golfe Persique tout en résidant en Suisse. Elle illuminera la Pontaise d'Athletissima, le 5 juillet, sur 1500 m.

Cette jeune femme est arrivée comme requérante d'asile en 2002, elle a passé plusieurs mois au centre FAREAS de Ropraz dans le Jorat et elle est l'une des stars d'Athletissima

Lire l'article complet

Après Vaud, Genève rendra-t-il l'aide sociale aux NEM?

Lire l'article de Miguel Otero dans Le Courrier
Extraits:
Des associations de soutien aux NEM espèrent que le Conseil d'Etat genevois rétablisse le même barème financier pour tous les requérants.

«Genève doit emboîter le pas au canton de Vaud concernant la prise en charge des requérants d'asile frappés de non-entrée en matière (NEM)!» A en croire Yves Brutsch, permanent du Centre social protestant (CSP) et membre de la Coordination asile, l'arrêt rendu par le Tribunal administratif (TA) vaudois (lire notre édition du 24 juin) devrait s'appliquer par analogie au canton du bout du lac. M.Brutsch espère donc que le Conseil d'Etat genevois revoie rapidement sa copie sur l'aide sociale accordée aux NEM.

mardi 28 juin 2005

Pourquoi l'Eglise réformée vaudoise s'engage

Dans son journal mensuel "bonne nouvelle", distribué à tous les ménages vaudois, l'EERV s'explique sur son engagement auprès des requérants déboutés.
Lire ci-dessous l'intégralité de l'article de Martine Pavia
Les Eglises vaudoises sont en train d'organiser à grande échelle des structures d'hébergement dans les paroisses. Rappel des faits. Au cours de l'été 2004, 523 requérants d'asile, résidant dans le canton de Vaud depuis quatre à dix ans, voire plus, se voient signifier leur renvoi par les services fédéraux du département de Christoph Blocher. Le tout assorti d'un programme d'aide au retour. Une aide financière étalée sur trois ans, afin de permettre de retrouver logement et travail. Parmi ces personnes, on trouve de nombreux Kosovars qui ont tout perdu pendant les massacres de Srebrenica. Le 24 août de cette même année, une majorité de députés se prononce contre ces renvois prévus par le Conseil d'Etat. Septembre 2004, 15 000 Vaudois signent une pétition pour manifester leur opposition à ces renvois. Trois mois plus tard, l'Eglise protestante exprime clairement son opposition aux expulsions, sauf exceptions. Le Conseil d'Etat maintient les renvois mais il s'efforce de désamorcer la crise en annonçant, le 23 janvier 2005, renoncer aux mesures de contrainte pour les familles, les femmes seules et les victimes de Srebrenica. Enfin, le 20 mai dernier, le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud annonce la fin de ce moratoire sur le renvoi des requérants déboutés. Motif: «Ce moratoire est un échec. Les personnes concernées ne sont pas venues s'inscrire au programme d'aide au retour.»
Désobéissance civile?
Unies dans une même volonté de préserver les plus faibles de notre société, quelle que soit leur nationalité ou religion, les Eglises protestante, catholique et la Communauté Israélite de Lausanne (CIL) ont décidé de s'engager aux côtés des requérants d'asile déboutés. Comment? En participant aux travaux du Groupe d'analyse mis en place par le Conseil d'Etat en janvier dernier. Mais également en faisant la promotion en faveur d'une Charte du partenariat solidaire (voir ci-dessous). Cependant, face à la détermination des pouvoirs publics et au renvoi par la force de plusieurs requérants, les Eglises protestante et catholique ont décidé, en collaboration avec les paroisses, de mettre en place des lieux d'hébergement et de refuge aux personnes directement menacées d'expulsion.
Pour le pasteur Antoine Reymond: «Ce n'est pas vraiment de la désobéissance, nous disons aux gens concernés par les mesures du Conseil d'Etat: chez nous, il est normal que vous puissiez trouver un asile.» Le conseiller synodal de l'EERV nourrit également l'espoir que cela permettra au Grand Conseil et au Conseil d'Etat de reconsidérer un certain nombre de positions, de manière à pouvoir régler le problème des «523» de manière digne et juste.


Charte de partenariat solidaire

Les représentants des Eglises et des élus ont convenu solennellement et d'un commun accord d'assurer les engagements consacrés dans cette charte, qui a été rendue publique le 20 mai 2005 par le Conseil d'Etat. Ils invitent les citoyens et les associations à se joindre à cette action. Cette charte énonce notamment que:
Le partenariat solidaire est une formule durable entre un requérant d'asile débouté, avec ou sans famille, et deux personnes dont une représentant les Eglises. Son objectif est d'offrir un accompagnement aux requérants dans le processus de
séjour en Suisse, et de les soutenir dans leurs démarches administratives et juridiques.
Le partenaire solidaire œuvre de manière personnelle et désintéressée, il offre conseil et soutien en apportant un regard extérieur et neutre. Le requérant s'engage à exposer sa situation clairement, en toute sincérité et en toute confidentialité. Le Conseil d'Etat soutient cette Charte et les personnes qui s'engagent dans ce cadre.
Lire la Charte dans son intégralité

Les bénévoles, victimes du durcissement de la loi


En vigueur depuis 15 mois, la nouvelle loi complique la mission des aumôniers du centre d'enregistrement de Vallorbe (CERA), des bénévoles de l'ARAVOH et du SAJE.

A lire le texte complet de l'article de 24heures

Les mesures d’allégement visant les personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) suscitent peur et incompréhension de leur part. Conséquences: les auditions des aumôniers du CERA et les consultations du Service d’aide juridique aux exilés (SAJE) augmentent, alors même que le nombre de requérants régresse. La fréquentation du local de l’ARAVOH — l’Association auprès des requérants d’asile Vallorbe œcuménique et humanitaire — est aussi en hausse.


Un soutien important



Franca Talenti est l'une des 40 bénévoles qui oeuvrent au service d'accueil de l'ARAVOH.



24heures suit un débouté rentré volontairement en Serbie


Lundi 13 juin, Senad Suljovic a quitté la Suisse, préférant à un renvoi forcé le départ volontaire avec aide au retour. L’homme de 35 ans, musulman de Serbie, fait partie des 523 requérants déboutés pour qui le Canton de Vaud avait présenté une demande à Berne. Jour après jour, 24 heures a suivi Senad sur sa terre natale et mesuré le soutien sur place.
Lire l'article complet
Les impressions de Roger Saugy, le député qui a suivi Senad,

La vie de Senad en 200 mots
Senad Suljovic est né le 10 février 1970 dans un village de la région de Sandjak, partagée entre la Serbie et le Monténégro, et où se concentre une partie de la minorité musulmane de Serbie. En 1975, les parents et leurs quatre fils déménagent à Belgrade où les conditions de vie sont meilleures. Les enfants passent toute leur scolarité et formation professionnelle dans la capitale yougoslave. C’est au début des années 90 que la situation se détériore: la guerre rend de plus en plus difficile le quotidien des musulmans à Belgrade. Alors que deux de ses frères demandent l’asile en Suisse, et l’obtiennent, Senad part en 1992 pour la Turquie où il pratique son métier de tailleur-couturier durant six ans. En 1997, retour à Sarajevo, où son père et son quatrième frère se sont installés. Il songe alors à répondre à l’appel de ses deux autres frères, toujours en Suisse. Après quelques tentatives de passage par l’Adriatique, il arrive dans le canton de Vaud où il demande l’asile. Senad travaille dans une entreprise de nettoyage; mais celle-ci ferme, il se retrouve au chômage et suit une formation de carreleur. D’autres petits boulots suivront. En 2004, notre homme fait partie du groupe des 523 requérants d’asile vaudois pour lesquels le Canton avait présenté une demande de régularisation en application de la circulaire Metzler. Berne refuse plusieurs fois son dossier. Plus d’autre issue: il faut partir.
Sept cents francs pour commencer
Afin d’éviter de partir menottes aux poignets, il opte pour le départ «volontaire» avec aide au retour. A
savoir 700 francs suisses pour subvenir aux besoins les premiers temps sur place (dans ce pays en pleine transition, le salaire moyen est de 300 à 375 francs par mois). Ensuite, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) met sur pied avec la personne un programme de réinsertion professionnelle, concrétisé en liquide ou en nature.

António Guterres appelle les gouvernements à ne pas céder à la tentation « populiste »


Le nouveau Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a appelé aujourd'hui à New York les gouvernements à respecter le droit international concernant les réfugiés et les demandeurs d'asile et à ne pas adopter une approche « populiste » qui consiste à mélanger la question de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme avec la question des migrations, des réfugiés et des demandeurs d'asile.
Lire le communiqué de l'ONU
Voir la conférence de presse

Ils marcheront à Serbrenica


Le 11 juillet 1995, les forces serbes attaquaient l’enclave de Srebrenica. Une colonne de 15 000 hommes fuirent la ville dans une longue marche pour rejoindre Tuzla. La moitié d’entre eux furent tués. On estime à environ 8000 le nombre de victimes du massacre. Aujourd’hui, des marcheurs de Suisse et d’ailleurs s’apprêtent à parcourir, en sens inverse, le trajet suivi par la colonne.
Lire l'article de Martine Clerc dans 24heures
Extraits:
Srebrenica. Le mot sonne comme un cauchemar. Un grand-père mort pendant la guerre, des amis disparus, un village détruit. Et cette volonté d’y retourner «pour nous libérer». Pour Mevludin Gobeljic, c’est une évidence. Il participera à la marche de commémoration dont le point d’orgue devrait réunir, le 11 juillet, quelque 40 000 personnes au Mémorial de Potocari. C’est là, à quelques kilomètres de Srebrenica, que sont enterrées les dépouilles retrouvées du massacre

lundi 27 juin 2005

"Je ne le licencierai pas !"



«Je ne le licencierai pas!» Il ne s’agit pas ici d’une résistance aux coupes dans le personnel en EMS, que les établissements vaudois devront faire au début 2006, si l’Etat leur impose une seconde tranche d’économies de 12 ou 15 millions. En ce mois de juin 2005, les directeurs d’EMS ont été sommés de licencier les requérants déboutés qui travaillent dans leur maison. Ils s’y refusent, pour certains en tout cas, une réaction toute à leur honneur même si le risque semble minime: une amende de quelques milliers de francs.
Beaucoup de requérants et de réfugiés travaillent en effet en EMS comme aides-infirmiers ou aides-soignants, au terme d’une formation plus poussée. Ils sont bien souvent les soignants les plus proches des résidants puisqu’ils leur servent les repas, les aident à faire leur toilette, leur tiennent lieu de confidents.
Parmi eux, au hasard des rencontres, deux hommes très différents de l’image du requérant a priori suspect. Il y a quatre ans, Ali arrive en Suisse d’un pays du Proche-Orient où il a été torturé pour ses convictions
politiques. Très vite, il s’adapte à un nouveau travail, très éloigné de sa formation commerciale. Il apprend le français, se forme en cours d’emploi et, d’aide-infirmier, devient aidesoignant certifié. Il vient de se marier, un «vrai» mariage d’amour avec une «vraie» Suisse romande. Plusieurs résidants ravis étaient conviés à la noce.
François, lui, vient d’Afrique noire et, après huit ans passés en Suisse, il devrait enfin recevoir son permis B dans quelques mois. Lui aussi jouissait d’un statut social plus élevé dans son pays. Ici, il a multiplié les perfectionnements dans le domaine de la santé, sans pouvoir les faire reconnaître dans un emploi puisqu’il n’a eu jusqu’ici qu’un permis très provisoire.

Aide-soignant en EMS, il a créé une association pour soutenir sa région natale. Il organise des fêtes pour récolter des fonds; une ambulance, des ordinateurs et du matériel médical sont partis vers des personnes de confiance sur place. Déplacer l’action du soutien humanitaire à l’aide au développement sera plus ardu mais François n’en démord pas: il passe ses vacances à envoyer des lettres et solliciter des appuis.
Je les regarde, ces deux hommes en blouse blanche qui, tous deux, s’étaient déjà occupés de personnes âgées dans leur pays. Et j’admire l’évidence toute simple que semble être pour eux le fait d’aider un aîné à faire sa toilette.

Lire l'article complet d'Isabelle Guisan dans 24heures.

dimanche 26 juin 2005

La Suisse doit en faire plus contre la torture


A l'occasion de la journée des Nations Unies pour les victimes de la torture, une dizaine d'ONG Suisse interpellent le gouvernement: (Lire cet appel)
«L'interdiction de la torture est absolue, c'est-à-dire non négociable. Aucune circonstance ne justifie qu'elle soit enfreinte», a affirmé vendredi le secrétaire général de l'ONU en vue de la Journée de dimanche, dédiée par les Nations Unies au soutien aux victimes de la torture.

«Cette interdiction signifie notamment qu'aucun Etat partie à la Convention de l'ONU contre la torture n'expulsera, ne refoulera, ni n'extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu'elle risque d'être soumise à la torture», a ajouté Kofi Annan.



En Suisse, plusieurs organisations non gouvernementales appellent les autorités à assurer le plein respect de leurs engagements en la matière. Elles rappellent les récentes critiques du Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe Alvaro Gil-Robles quant au traitement dispensé aux demandeurs d'asile ainsi que les conclusions du comité de l'ONU contre la torture (CAT).

L'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture, Amnesty International, l'Association pour la prévention de la torture, l'Organisation Mondiale contre la Torture et le Service ambulatoire pour victimes de la torture et de la guerre de la Croix-Rouge suisse (CRS) demandent aux pouvoirs publics d'appliquer sans délai leurs recommandations.

Les ONG proposent une lettre ouverte (pétition) à signer et à faire signer.

Lire le dossier complet sur Swissinfo
Ecoutez le témoignage de Laurent Subilia, consultation pour les victimes de la torture, Genève

Berne, manifestation contre la politique d'asile

Lire le communiqué de l'ATS

samedi 25 juin 2005

Soutien résolu des Eglises protestante à une politique de migration se fondant sur des valeurs chrétiennes


L’Assemblée des délégués a confirmé son soutien à la politique migratoire du Conseil de la FEPS. Se fondant sur des valeurs chrétiennes, le Conseil demande que les personnes sans autorisation de séjour puissent bénéficier de la protection des droits fondamentaux reconnue par la constitution fédérale, sans s’exposer au risque d’une expulsion. À son avis, il faut en outre créer la possibilité d’une régularisation du statut pour des groupes de personnes. Il ne convient pas que les nouvelles dispositions légales produisent de nouveaux sans-papiers, et le travail au noir doit être combattu avec efficacité. Quant aux mesures de refoulement, le Conseil demande l’institution d’un conseil et d’une assistance au retour afin de favoriser les départs volontaires. Et si les refoulements de force sont inévitables, les dispositions de la déclaration des droits de l’homme doivent être respectées. Le Conseil n’est pas favorable au durcissement du droit d’asile tel qu’il a été décidé par le Conseil des États, et il espère que le Conseil national y apportera des amendements.

Le PS est scandalisé par le projet de nouvelle loi sur l'asile


Le cours que prend la révision de la législation sur l'asile scandalise le président du PS. Dans cette matière, Hans-Jürg Fehr ne s'en prend plus seulement à l'UDC, mais à l'ensemble du "clan bourgeois".

PRD et PDC ne se sont pas contentés de soutenir un régime répressif, ils ont fait des propositions allant dans ce sens, a fustigé M. Fehr. "C'est une honte pour un parti qui porte l'adjectif de chrétien ou pour un parti qui porte celui de libéral".

Selon lui, jamais encore la politique de rapprochement, "de véritable fusion", du centre et de la droite n'a été aussi évidente qu'à cette occasion. Si les durcissements de la révision de la loi sur l'asile se retrouvent dans la version finale, alors le PS lancera le référendum ou à tout le moins soutiendra son dépôt.

Lire le communiqué de l'ATS

L'aveuglement triomphe

Voici l'éditorial de Didier Estoppey paru dans Le Courrier

Le sort en est désormais jeté: il faudra lutter pied à pied et user de l'arme référendaire pour rendre à ce pays un peu de son humanité et de sa dignité. La commission des institutions politiques du Conseil national a en effet suivi hier, sur pratiquement tous les points, le Conseil des Etats dans le dynamitage en cours de notre droit d'asile. Seules les deux mesures les plus contestées, menant à une impasse constitutionnelle, font l'objet d'ultimes divergences.
Pour le reste, les commissaires ont fait fi des multiples avertissements émanant d'ONG, d'organisations onusiennes ou du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe quant à l'incompatibilité de la révision en cours avec les engagements internationaux de la Suisse. Ils ont notamment étendu à l'ensemble des requérants déboutés la coupe de l'aide sociale actuellement en vigueur pour ceux frappés d'une non-entrée en matière (NEM).De premiers rapports mettant en doute l'efficacité d'une mesure qui pousse avant tout les gens à entrer en clandestinité n'auront pas eu raison de l'aveuglement ambiant. Ni la situation kafkaïenne provoquée sur le plan juridique par des mesures introduites en urgence: l'exemple du canton de Vaud, qui vient d'être désavoué par son Tribunal administratif dans sa politique d'«accueil» des NEM, aurait pourtant dû inspirer la commission...
Elle a préféré suivre les vents qu'elle croit dominants et emboucher les trompettes de l'UDC. A moins d'un très improbable retournement de situation, le Conseil national se rangera lui aussi aux ordres en septembre, reniant ses votes de juin 2004. En cautionnant toute une série de durcissements dont il serait trop douloureux de rappeler ici la liste.
Ce qu'il faut en revanche rappeler, c'est la lourde responsabilité du Parti radical et du PDG dans cette Bérésina. Les rares personnalités qui, à l'image de l'ex-chancelier de la Confédération François Couchepin ou des quatre conseillers nationaux libéraux, ont cherché à rappeler le centre-droite à la raison, n'ont trouvé qu'un désert pour prêcher...
Mais si nos prétendues élites politiques ont désormais perdu toute colonne vertébrale leur permettant de résister aux sirènes xénophobes, il n'en va heureusement pas de même de la Suisse réelle. De cette autre Suisse, heureuse de vivre ensemble, qui manifestait samedi dernier dans les rues de Berne. Il sera essentiel, pour assurer le succès de la double campagne référendaire qui se prépare contre la Loi sur l'asile et celle sur les étrangers, de fédérer toutes les forces que les ignominies en cours répugnent. Y compris celles qui, à droite, ont saisi de quel côté se situait désormais le dogmatisme: chez nos dirigeants qui, sous prétexte de prévenir des abus et une criminalité importée qu'ils n'ont pas sérieusement combattus, pratiquent tous les amalgames, attisent la haine de l'autre. Et n'hésitent désormais plus à nous concocter des lois qui font fi des réalités migratoires comme des droits fondamentaux.

Commentaires sur les travaux de la commission du Conseil National

UN jour après la nouvelle, c'est au tour des quotidiens de commenter l'info.
Christiane Imsand dans le Courrier, nous rapporte la détresse des parlementaires de la gauche : Après deux jours de délibérations tendues consacrées à la révision de la loi sur l'asile, la conseillère nationale Vreni Hubmann (ps/ZH) ne cache pas sa détresse. «La majorité de la commission des institutions politiques a durci la loi de façon insupportable. Tout au plus avons-nous obtenu une petite victoire avec le maintien de l'aide d'urgence aux requérants déboutés. Je regrette que les radicaux et les démocrates-chrétiens aient plié l'échine devant l'UDC».

vendredi 24 juin 2005

La commission du Conseil National maintient le durcissement de la loi sur l'asile

«Cette révision s’apparente à une législation contre le droit d’asile», explique Ursula Wyss, conseillère nationale bernoise et vice-présidente du Parti socialiste suisse. «En l’état, le PS ne peut que la combattre, au besoin par le référendum». Au terme des travaux de la commission du Conseil national, force est de constater que la droite veut toujours imposer des dispositions répressives dramatiques pour les personnes requérant l’asile, mesures qui aggraveront encore les problèmes sur le terrain. L’admission humanitaire n’est plus envisagée, la non entrée en matière est maintenue pour les personnes qui ne pourraient pas présenter de document d’identité, les mesures de contrainte sont renforcées et la suppression de l’aide sociale aux requérants déboutés est confirmée. Les rares corrections apportées à la version du Conseil des États ne changent rien au bilan d’ensemble : cette révision remet gravement en cause des droits fondamentaux et elle doit être rejetée.
Lire le communiqué du PS
Ecoutez le débat entre Ueli Leuenberger et Yvan Perrin sur La Première

Les NEM ont droit à une aide


Le canton de Vaud va reprendre provisoirement en charge les requérants d'asile frappés de non-entrée en matière, les NEM.
Le Tribunal administratif vaudois a totalement désavoué le canton qui n'avait pas de base légale pour restreindre son aide aux NEM.
Ecoutez l'interview de Pierre-Yves Maillard sur Forum (La Première)
Lire le dossier de Swissinfo
Ecoutez l'interview de Chantal Varin, directrice du SAJE sur La Première
Lire le communiqué du SAJE
Lire le communiqué du Conseil d'Etat

La loi sur l'intégration vaudoise doit être modifiée

La volonté d’une action de l’Etat en faveur de l’intégration des étrangers ressort de la nouvelle Constitution. Le gouvernement a ainsi planché sur une loi dont la période de consultation vient de se terminer. Même s’il ne compte que 17 articles, le texte légal est diversement apprécié par les partis et mouvements proches des immigrés.
Lire l'article de 24heures

mercredi 22 juin 2005

Parcours de réfugiés


Les autorités vaudoises se déchirent depuis des mois sur le renvoi de réfugiés qui n'ont pas obtenu d'autorisation de séjour en Suisse.
Aujourd'hui dans Recto Verso, Alain Maillard, vous propose une rencontre sans parti pris avec deux "expulsables" membres des "523".

Nouvelle poussée de xénophobie anti-réfugiés à Bex


Quelques semaines après les slogans racistes écrits sur les murs et la nuit de violence, les mêmes personnes remettent de l'huile sur le feu.
Lire l'article d'Estelle Bressoud publiée dans l'édition Chablais de 24heures.
Extrait:

«Estimez-vous que le renvoi des délinquants étrangers devrait se faire sans délai?», «Trouvezvous que nos autorités sont à la hauteur des problèmes?» ou «Etes-vous d’avis que le système scolaire pourrait revenir à plus de discipline?»
Voici quelques-unes des vingt questions que les habitants de Bex ont pu découvrir hier matin dans leur boîte aux lettres — fait relayé hier sur les ondes de Radio Chablais. Les abonnés au «non» sont priés de déchirer la lettre. Ceux du «oui» se voient encouragés à grossir les rangs de Bex-Espoir, l’œuvre même des signataires de la missive, à savoir Lino, André et Roger
(n.d.l.r.: Nino Neri, André Corboz et Roger Genet) sous le slogan «Ne plus nous prendre pour des poires, j’adhère à Bex-Espoir».

Les buts de cette association dite «de défense du citoyen», née le 9 juin dernier dans le sillage des incidents impliquant notamment des requérants d’asile du centre de la Fareas? «Faire bouger les choses!», assène son porte-voix, Isabelle Durand, une quadragénaire établie à Bex depuis novembre, qui
s’avoue «extrêmement dérangée par les requérants incorrects». «On nous dit qu’à Bex, tout va bien. C’est faux. On nous ment», dit-elle en pointant un doigt accusateur en direction des édiles politiques. Pas d’action particulière à l’horizon, mais la volonté de faire cause commune. Quant aux allusions contenues dans le questionnaire — par exemple, le déficit de discipline à l’école et de contrôle aux frontières —, Isabelle Durand ne les nie pas. «Tous les sujets évoqués sont en rapport avec les requérants: leurs enfants qui sèment le désordre en classe, les délinquants qui profitent de nos largesses», poursuitelle, affirmant qu’une dizaine de personnes se sont d’ores et déjà ralliées à la cause. Le président du comité, Lino Neri, abonde dans le même sens: «On se soucie très peu des gens de Bex. Ce qu’on veut: être plus impliqués dans le dialogue.» Contacté, le syndic, Michel Flückiger, préfère s’abstenir de commentaires. De son côté, Alberto Cherubini, président du Groupement d’appui aux requérants d’asile, déplore ce qu’il perçoit comme une «démarche de trop»: «C’est d’un mauvais goût! La poire est pourrie. Nous appuyons la position de la Municipalité qui a essayé de calmer le jeu par un tous-ménages
(n.d.l.r.: un résumé des actions décidées en accord avec le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud, distribué peu avant).

L'article est heureusement accompagné d'un commentaire de Philippe Favre qui dit tout le mal que lui évoque de telles méthodes:
Le pseudo-questionnaire qui a inondé les boîtes aux lettres bellerines sent la manipulation à plein nez. Les questions sont particulièrement orientées — qui oserait nier que les problèmes existent et que les solutions tardent? — et leur objectif à peine voilé: faire adhérer le plus grand nombre à la cause de Bex-Espoir pour augmenter la pression sur les autorités locales. Une pression qui ne fera qu’envenimer la situation et raviver les angoisses de la population. Pire, les statuts de ce nouveau groupuscule font froid dans le dos: «Confondre et condamner les délinquants abrités au Centre Fareas de Bex.» On voudrait organiser une chasse aux sorcières qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Ecoutez la séquence du journal du matin sur la Première et l'interview de Pierre Imhof

Quand on NEM...tome 5

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« Le pire ?
C’est qu’on ne me croit pas… »


Témoignages autour des personnes
ayant reçu une décision NEM
(Non-Entrée en Matière sur leur demande d’asile),
mises à la rue par les mesures fédérales d’allègement

Tome 5, 14 juin 2005

Les personnes frappées de décision "NEM", logées en abri PC à Lausanne (dortoirs chauffés, mais sans aération naturelle), reçoivent 3 repas par jour. Mais à part ça, pas un centime. Il y a quelques semaines, ils devaient être dehors pendant la journée, même s'il neigeait. Ensuite, on leur a accordé un billet de bus, mais toujours pas d'argent. Mois après mois, passer la journée entière avec l'interdiction de travailler, sans avoir de quoi se payer un café ou un journal, quand il fait froid ou qu'il pleut… Ceux qui ont fait ces prescriptions, on dirait qu'ils font tout pour pousser ces personnes dans le trafic de drogue, ou le travail clandestin !
*

J'ai visité un dortoir de l’abri PC. Ceux qui ont fait du service militaire connaissent cette odeur caractéristique de transpiration et de renfermé. C'est déjà difficile à supporter quand on doit y dormir 5 ou 10 nuits. Mais il y a des personnes qui dorment là, à trente ou plus, depuis bientôt une année ! Pour combien de temps encore ??
*

Les femmes ont un dortoir à part. Elles sont moins nombreuses, le local sent moins mauvais. Mais elles n'ont pas de douches. Si elles vont dans la douche des hommes elles ne savent pas qui peut entrer.
*

Il y en a parmi elles, parmi eux, qui sont venus d'Afrique au péril de leur vie, entassés sur des petites embarcations qui prenaient l'eau, à la merci des passeurs – dont ils ne savent jamais les noms, mais qu'ils ont dû payer parfois plus de 1000 euros. Ces passeurs leur ont parfois donné de fausses pièces d'identité, mais les leur ont reprises. Ce qui fait qu'ils arrivent ici sans pouvoir prouver leur identité. Alors : NEM, Non Entrée en Matière ! Certes, ce sont ces passeurs qui sont les grands criminels, mais ils demeurent introuvables ! Et continuent leurs escroqueries.
*
Pour payer les passeurs, ils se sont souvent endettés auprès de leurs familles ou amis, à qui ils ont promis qu'une fois en Europe, ils leur enverraient de l'argent. Arrivés ici, ils trouvent le bunker, le froid, la neige, l'interdiction de travailler, la crainte de la police suisse, la méfiance de la population. Le plus dur, c'est encore la solitude. Beaucoup ne peuvent recevoir ni donner de nouvelles à leur famille : leurs parents sont morts, ou sont illettrés, n'ont pas d'adresse ni de téléphone… Ici, ces jeunes gens sont souvent coupés de tout ce qu'ils connaissaient, et se retrouvent sans lien, hors relation. Quand on pense à ce que signifie la communauté, pour des Africains !…
*

Et puis il y a les contrôles incessants de la police. Un Noir, c'est « forcément un dealer de drogue » (il y en a, c’est vrai ! mais la plupart n'en sont pas !!! …et se font contrôler systématiquement). Prises de judo même à ceux qui ne se débattent pas, confiscation d'argent et de papiers. Des plaintes ont été déposées, mais il y a rarement des témoins. Le pire, c'est l'humiliation d'être arrêté en rue.
*

La Suisse espère que cela va les pousser à rentrer d'eux-mêmes. Ça ne marche pas, et pour cause. Le plus souvent ils ne PEUVENT pas rentrer, faute de papier d'identité. Et puis ils sont sûrs que ce qui les attend chez eux est encore pire que ce qu'ils vivent maintenant. Et peut-être que, pour eux, le plus terrible c'est de rentrer les mains vides. Ils avaient dit qu'ils allaient gagner de l'argent en Europe et qu'ils paieraient leurs dettes. Rentrer sans même un cadeau à leur mère ou à leur oncle, c'est perdre la face. C'est comme le pire déshonneur. Passer pour traître, alors qu’on a été trahi. Ah, s'ils pouvaient travailler, ne serait-ce que 3 mois avant de rentrer, pour pouvoir acheter quelques cadeaux!
*

Toutes celles et tous ceux qui fuient pour ne pas être torturés, tués, "disparaître" à tout jamais : celles-là, ceux-là correspondent à la définition traditionnelle du réfugié politique. Mais quand ils racontent leur histoire à l'audition de demande d'asile on leur demande des preuves. Et ceux qui n'en ont pas, c'est à dire presque tous, on ne les croit pas ! Il faudrait demander aux tortionnaires de laisser un billet – sur papier officiel – disant : nous avons l'intention de vous arrêter et de vous torturer. Ou encore : nous certifions que nous avons torturé une telle ou un tel, de telle à telle date et de telle façon !!! Même celles et ceux qui disent que leur frère, leur sœur, leur mari, leur père a "disparu", on ne les croit pas, à Berne, quand ils disent qu'ils sont menacés.
*
J'ai rencontré, par mon travail dans les organisations de droits humains, beaucoup de gens qui avaient été torturés. Tous et toutes (surtout les femmes à cause des viols, mais les hommes aussi) avaient infiniment de peine à parler de leurs tortures. Et c’est insupportable, quand ils parviennent à raconter ces choses effroyables qui les ont traumatisés à vie, de s'entendre dire : Tu mens ! Mais aux yeux de l'Office fédéral des Migrations (ODM), si tu n'as pas de preuve ou un certificat médical que tu as été torturé ou que tu risques ta vie, tu peux être renvoyé sans problème.
* * * * *
Merci d’avoir lu ces témoignages. Les premiers tomes :
1, « Un seul programme, enlever la couleur » ;
2, « C’est arrivé près de chez vous ! » ; 3, « Dans le froid – Hors du temps » et 4, « Manger, ce n’est pas le plus important… » sont encore disponibles. Vous désirez les recevoir ? Vous souhaitez être tenu-e au courant de la suite ? Contactez-nous !
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Editeur responsable :
Carrefour d’Associations NEM
c/o SOS-Asile Vaud
Adresse de contact :
Hélène Küng,
Alpes 24, 1006 Lausanne
021 320 98 75 ou 079 321 28 69
kung.jacqhel@urbanet.ch

Les Ethiopiens se rebiffent: patrons solidaires


Lire l'article dans 24heures qui racontent la suite du combat des requérants Ethiopiens interdits de travail. De plus en plus de patrons refusent de les licencier.
Hier, pour le cinquième mardi consécutif, une centaine de requérants déboutés éthiopiens et érythréens ont manifesté devant le Grand Conseil. Dans le canton depuis cinq, sept ou dix ans, ils réclament leur régularisation. Et s’opposent à l’interdiction de travailler qui les frappe massivement (lire notre édition du 1er juin). Alliés inattendus et de plus en plus visibles: les patrons. Selon la Coordination asile Vaud, ils seraient une quarantaine dans le canton à refuser de licencier leurs collaborateurs, souvent employés depuis longtemps. Hier le personnel du Home Salem à Saint-Légier, propriété de la Fondation Eben-Hézer, a remis une pétition à la présidente du Grand Conseil, l’exhortant à autoriser Lidya, aide - infirmière éthiopienne, à poursuivre son travail. Le bistrot lausannois la Bossette ou encore la filiale de Vevey de Manpower ont, eux, écrit au Canton pour dire leur volonté de garder leurs employés menacés. Le temps presse pour ces requérants qui ont, pour la plupart, reçu un délai de congé pour le 31 juillet. Entre 300 et 400 personnes sont concernées. Côté politique, la motion Melly demandant au Conseil d’Etat de renoncer aux renvois forcés et à l’interdiction de travailler sera examinée le 30 juin par une commission. Ensuite, le Parlement décidera ou non de renvoyer le texte au gouvernement.

Comme pendant la guerre...

Courrier de lecteur paru dans 24heures
Nedim Hadziavdic, recourant d’asile débouté, a été mis sous mesures de contrainte le 27 mai dernier et expulsé vers Sarajevo le 7 juin. Voici ce qu’il nous a confié à la fin du dernier entretien au centre de détention de Frambois (GE), le 7 juin.
— J’aimerais sortir, tout de suite. Un jour, c’est trop long, je suis retourné en prison, comme pendant la guerre.
— Je réfléchis trop. Je me souviens il y a treize ans en arrière, je me souviens pendant la guerre en 1992.
— J’aimerais sortir. Peut-être ils me cassent la santé, ici, encore plus.
— Quand je sortirai, il me restera comme une photo, comme une cassette, qui tourne dans ma tête, comme les images de la guerre, qui tournent dans ma tête...
Nedim Hadziavdic, Bosniaque, célibataire de 35 ans, est profondément et durablement traumatisé après avoir survécu aux camps d’extermination serbes de Celopek et Batkovic en 1992 et à la guerre qu’il fera ensuite comme aidechauffeur entre 1992 et 1996. Il est venu demander l’asile en Suisse en décembre 1997. Mais c’était trop tard: «Le recourant ne remplissait plus, en décembre 1997, les conditions de reconnaissance de la qualité de réfugié», dixit Berne en juillet 2001.
Julia Ogay-Zosso,
Coordination Asile

Lire (en anglais) le compte rendu d'une audience du TPI sur Celopek
Extrait:
Celopek was the site of some of the most barbaric actions of a barbaric war.
Lire l'acte d'accusation contre le chef du camp de Batkovic

Les bénéfices de l'immigration supérieurs à ses coûts


"Bon nombre des inquiétudes que suscite l'immigration, comme les pertes d'emplois, la baisse des salaires, la hausse des dépenses de sécurité sociale et la croyance selon laquelle les migrations échappent à tout contrôle, sont non seulement exagérées ou infondées, mais aussi contredites par les faits", affirme l'OIM dans son rapport "Etat de la migration dans le monde en 2005".


L'organisation rappelle que, selon une étude récente, les immigrés ont rapporté au Royaume-Uni en 1999-2000 4 milliards de dollars de plus par le biais des impôts qu'ils n'ont reçu sous la forme de prestations diverses.


Aux Etats-Unis, l'immigration a généré un revenu national supplémentaire de 8 milliards de dollars en 1997, selon une autre étude.

Seule l'équité économique permet une politique migratoire respectueuse de tous

Lire l'article de fond de Michel Schwery, paru dans le Courrier qui analyse la manière dont la Suisse continue à n'avoir pas de politique migratoire en multipliant les révisions de la loi sur les étrangers et loi sur l'asile.

mardi 21 juin 2005

Les réfugiés ne sont ni des terroristes ni des migrants


« Les réfugiés ne sont pas des terroristes mais les premières victimes du terrorisme », a rappelé aujourd'hui le chef de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, déplorant les politiques de plus en plus restrictives à l'égard des réfugiés qui fuient la guerre et les persécutions. Il a aussi appelé à éviter une confusion entre réfugiés et migrants économiques.
Lire le communiqué dans son intégralité
Lire le communiqué du 17 juin qui annonçait une baisse du nombre de réfugiés dans le monde.
Lire le message de Kofi Annan à l'occasion de la journée des réfugiés
Voir la page web spéciale du HCR à l'occasion de la journée (avec de nombreux extraits audio et video)

La situation des réfugiés dans le monde se dégrade terriblement !


Voici un petit choix de dépêche qui montrent à quel point les droits des réfugiés sont actuellement remis en question dans de nombreux pays.

ROYAUME-UNI - Les demandeurs d'asile traités comme des prisonniers

ITALIE -
L’Italie place de plus en plus fréquemment en détention les demandeurs d’asile, en violation des normes internationales relatives au droit des réfugiés.

ESPAGNE - En Espagne, selon Amnesty International, les tentatives du gouvernement pour contrôler l’immigration et l’entrée des ressortissants étrangers risquent de faire disparaître le droit d’asile dans ce pays


FRANCE - En France, le sujet devient brûlant : conditions d’accueil déplorables et refus jalonnent un véritable parcours du combattant.

RWANDA - Réfugiés rwandais indésirables au Burundi. Quelque 8 000 Hutus ont été rapatriés de force au Rwanda, au grand dam du HCR.
MONDE
Communiqué d'Amnesty à l'occasion de la journée des réfugiés
Message du pape Benoît XVI

Appartenance lance un appel des professionnels de la santé


Après l'appel des médecins qui a recueilli jusqu'ici 244 paraphes, c'est maintenant au tour des professionnels de la santé de lancer un récolte de signature pour exprimer leur indignation à l'égard des renvois forcés.
L'association Appartenance parraine cette action.
Lire le texte de l'appel

lundi 20 juin 2005

La générosité des communes vaudoises est disparate



Le désintérêt et les préjugés de certaines communes vaudoises inquiètent l’Association auprès des requérants d’asile de Vallorbe œcuménique et humanitaire (ARAVOH).
Lancée par l’ARAVOH en 2002, une campagne de sensibilisation et de recherche de fonds démontre que l’asile ne suscite pas le même écho partout dans le canton. Ainsi, 118 communes ont refusé d’être informées. Explications.

Lire l'article de Sandrine Fattebert paru dans 24heures édition Nord Vaudois.

«Je suis impressionné du manque de connaissances des Législatifs en matière d’asile et je suis un peu catastrophé par le manque d’intérêt que cette question suscite», a déclaré Daniel Rochat, porte-parole pèlerin de l’association dans tout le canton.
Sur 340 communes vaudoises contactées de 2002 à 2004, le 34,7% a refusé l’information dis
pensée par l’Association auprès des requérants d’asile de Vallorbe œcuménique et humanitaire (ARAVOH). «En parallèle, j’ai souvent dû répondre à des questions perfides…» a aussi regretté le pasteur de la vallée de Joux, samedi lors de l’assemblée générale.
Ces chiffres sont toutefois à interpréter avec prudence. A
commencer par ceux du district d’Yverdon, où 20 des 39 communes n’ont pas souhaité être informées. En effet, à l’image de la Cité thermale avec Appartenance, plusieurs communes ont créé une structure avant la fondation de l’ARAVOH et sont donc censées connaître ce domaine. Certains édiles se sont aussi renseignés par leurs propres moyens ou via le club services auquel ils appartiennent.
En trois ans, 2900 francs ont été récoltés dans le district d’Yverdon. Mais là encore, pas de déductions hâtives, car même moins nombreuses, les collectivités du district de Nyon sont comparativement plus aisées.

Seul le Pays-d’Enhaut fait figure de parent pauvre, avec un refus unanime d’information… et zéro franc versé à l’association.
Au total, la campagne a permis de réunir quelque 260 000 francs, dont 43 000 francs auprès des communes. Le groupe de recherche de fonds qualifie ce résultat d’«inespéré». Il estime toutefois qu’une collecte si intensive ne se fait qu’une fois. «Récolter des fonds pour la création d’un puits au Sahel, c’est OK! Mais il est extrêmement difficile d’obtenir de l’argent pour l’asile», conclut Daniel Rochat.

C'est le pasteur Rochat qui s'est chargé de cette campagne d'infos.
Lire aussi l'interview de Jean-Marie Cattin, l'aumônier du centre

La journée mondiale des réfugiés au 12h45 de la TSR

Journée mondiale des réfugiés : depuis 4 ans, ils sont un peu moins nombreux. L'an dernier, les organisations internationales en dénombraient plus de 9 millions à travers le monde. Contrairement ce que l'on imagine parfois, ce ne sont pas les pays occidentaux qui en accueillent le plus.
Voir la séquence du journal de midi en qualité modem / en haute qualité

Juste Ciel sur La Première

Les principales églises chrétiennes et la communauté israélite de Suisse ont pris les devants pour préparer la journée mondiale des réfugiés.
Ecoutez la séquence avec Rafäel Paquier

Blocher en chef de poulailler

Un courrier de lecteur paru dans 24heures
Les poules ont cette particularité de maltraiter les autres poules affaiblies, blessées, malades ou nouvellement arrivées dans le poulailler. Les poules en bonne santé piquent jusqu’au sang les plus faibles, les obligeant à fuir se cacher dans des endroits où elles ne peuvent plus être poursuivies, où souvent elles périssent...
Dans le problème des requérants déboutés, des NEM et des sans-papiers, bientôt des chômeurs, des handicapés, des faibles, des pauvres, des marginaux, le fan-club de M. Blocher a adopté le comportement de poulailler. Après avoir offert au peuple suisse deux tous-ménages formateurs d’opinion xénophobe, M. Blocher se fait élire à un des plus hauts postes du pays, prend en main la police et joue à Don Quichotte avec la Constitution qu’il veut aménager à sa guise.
Les chefs de l’UDC ont semé la haine de l’étranger, ils ont diabolisé le réfugié, fabriqué un groupe statistique dans lequel ils ont mis les requérants, les sans-papiers, les étrangers au bénéfice d’un permis, les «faux réfugiés» qu’ils ont inventés et les délinquants.
Les quelques lois qui nous restent pour éviter le chaos, ils veulent les plier à leurs fantasmes. M. Blocher et ses caporaux n’ont pas d’imagination pour régler le problème posé par l’exil. Ils ne connaissent que la force, la contrainte, bientôt le pistolet à électrochocs, l’incarcération.
Les poules ne peuvent pas changer de comportement. Par contre, les humains auraient dû évoluer un peu depuis la préhistoire.
Philippe Vuagniaux,
Sottens

La vraie Suisse se mobilise

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Lire l'article de Didier Estoppey dans le Courrier

dimanche 19 juin 2005

Ruth Dreifuss dénonce la nouvelle loi


Lire l'interview de l'ancienne conseillère fédérale
Ruth Dreifuss est intervenue lors de la commémoration officielle de la journée du réfugié, en marge de la manifestation "La Suisse c'est nous".

Journée des réfugiés, Tous contre Blocher


Entre 5000 et 8000 manifestants ont défilé à Berne hier après-midi. Dont le conseiller national popiste Josef Zisyadis, qui n'a pas payé son billet de train...
Lire l'article de Vincent Donzé en première page du Matin Dimanche
Le dossier des 523 requérants déboutés du canton de Vaud planait sur la manifestation: «Laissons-les tranquilles et passons à autre chose», suggère le conseiller national POP. Son reproche à l'adresse du gouvernement vaudois: «Le canton doit faire preuve d'un minimum de résistance: il n'est pas dessaisi par la loi fédérale et conserve des compétences!»
Lire la dépêche de RTN sur la manifestation à Neuchâtel
Lien vers le tract distibué lors de la manif
Texte de l'intervention de la coordination Asile

samedi 18 juin 2005

Prédication du Dimanche des réfugiés 2005, Moudon

Alors quels sont vos projets de vacances, cet été ? A moins que vous soyez de ces privilégiés qui pouvez partir en dehors des grandes migrations estivales : même si celui qu’on vit est en demie teinte, le mois de juin et celui de septembre sont souvent bien plus propices au dépaysement… Alors ?

14 millions de gens sur les routes, nous dit-on.
Mais ces 14 millions-là ne sont pas de ces pèlerins de Compostelle que l’on voit régulièrement faire une étape dans cette église, souffler un peu avant de reprendre leur route vers Lausanne… Tourisme spirituelle. Et dans ces 14 millions-là encore, on ne compte pas tous ceux dont vous serez peut-être qui prendront, sous peu, enfants et vélos pour rejoindre, les uns le sud, les autres le nord, occasion pour chacun de prendre du bon temps.

Dans le monde, 14 millions de personnes sur les routes… mais qui cherchent moins la mer et le soleil que juste une place où poser leur vie.
Pour moi, il y a là une réflexion à mener : on se croit une civilisation de sédentaires. Nos routes serviraient avant tout aux échanges commerciaux et aux vacances. On imagine qu’on en est là et que tout autre voyage n’est qu’accidentel et exceptionnel. Dès lors, c’est avec un intérêt un peu lointain que l’on entend parler de l’hospitalité légendaire de certaines cultures, pas toujours si lointaine de nos contrées, d’ailleurs… Un intérêt lointain, un intérêt touristique. Et c’est avec ce même regard que l’on lit les textes anciens de notre bible : l’accueil inconditionnel du voyageur nous paraît une curiosité bien pittoresque, un devoir, disons-le, un peu désuet.

Reste qu’ils sont 14 millions sur les routes et même si les nôtres sont goudronnées, elles sont pleines de dangers. Danger d’un passeur mal intentionné mais aussi danger d’une administration méfiante. Et puis il y a la peur du lendemain, jamais certain. La peur du rejet aussi. Et les peurs d’être poursuivis, repérés… j’en passe et des meilleures. Aujourd’hui, comme à l’époque du psalmiste qui cherchait à savoir d’où lui viendrait le salut au moment de prendre le départ, l’inquiétude sur les routes est grande.
Et ils sont 14 millions, déracinés, nomades, en proie au doute et à la merci de quiconque. L’hospitalité, un devoir désuet ?

Sodome : la ville pécheresse par excellence. Loth la choisit parce qu’elle apparaît comme un oasis dans une contrée plutôt sèche et rocailleuse. Abraham, lui, restera à Hébron, paysage plus rude. L’un s’installe, l’autre continue à migrer au gré des besoins des troupeaux.
Loth choisit donc Sodome et cela malgré sa réputation. Il y sera l’étranger à qui l’on fait une certaine place. Il y sera accueilli sans pour autant être tout à fait des leurs.
Outre ses origines nomades, qu’est-ce qui fait sa différence ? C’est ce que nous révèle ce texte, au demeurant souvent mal interprété.

On dit Sodome pécheresse et sa fin le montrera mais qu’est-ce qui est en cause ? L’homosexualité supposée de sa population, ces fameux sodomites ? On l’a cru ; on l’a lu ainsi mais, vous l’avez entendu, même Jésus semble en dire autre chose. Le péché de Sodome, c’est de n’avoir pas su accueillir les étrangers et notamment ceux qui arrivent ce soir-là, chez elle. Sodome, la sédentaire, ne supporte pas que Loth, l’ancien nomade, ouvre sa porte à des étrangers qu’elle ne connaît pas. Elle a peur ; elle veut montrer qui est le plus fort. Et, comme cela se faisait en temps de guerre – mais se fait toujours, je vous rassure, et là je pense au viol systématique auquel se livrent des armées !- la population de Sodome cherche à déshonorer ces trois voyageurs, ce à quoi s’oppose le pauvre Loth, qui sait bien, lui, la réalité du voyage : il ne l’a pas oubliée.

A l’époque comme aujourd’hui encore bien souvent, on imposait son pouvoir en en passant par le viol collectif afin de priver les vaincus de leur honneur et de leur statut d’hommes. Voilà le péché de Sodome. Voilà à quoi s’oppose Loth, tout juste installé mais encore, dans son âme, nomade et étranger, sorte de réfugié économique, notons-le !

Rappelez-vous le contexte dans lequel Jésus parle de Sodome : n’est pas celui de l’accueil, justement ? Ecoutez encore une fois :
Mais quand vous entrez dans une ville où les habitants ne vous reçoivent pas, allez sur les places publiques et dites aux gens:
11 "Nous enlevons même la poussière de votre ville qui est collée sous nos pieds, et nous vous la rendons! Mais vous devez le savoir: le Royaume de Dieu est tout près de vous."
12 Oui, je vous le dis, le jour où Dieu jugera les gens, il sera moins sévère avec les habitants de Sodome qu’avec les habitants de cette ville!»

Et le propos est encore plus clair quand on se souvient que dans les deux visiteurs de Loth se cachait Dieu lui-même, nous dit la Genèse…

Alors les sodomites, avant tout des gens inhospitaliers. Et, en écho, plusieurs autres textes de la bible font de Sodome cet archétype d’une société malade au point de manquer au devoir élémentaire de l’accueil de l’étranger, comme si, d’ailleurs, la sédentarisation faisait fatalement oublier la nécessaire et fondamentale hospitalité et transformait en ennemi à dominer celui qui arrive…

Alors ?
Alors cette évocation de Sodome ne peut sans doute pas nous laisser froids et nous permettre de continuer à voir l’hospitalité légendaire de certaines cultures comme une bien jolie curiosité touristique.
On ne peut pas ne pas ouvrir, un tant soit peu, l’oreille au slogan de ce week-end des réfugiés qui nous rappelle que l’asile est inscrit dans la déclaration des droits de la personne : il est un droit humain.

Reste que… Reste que l’on peut quand-même pas accueillir ces 14 millions d’hommes et de femmes chez nous ! quand-même… Et puis, à voir leur comportement, ils ne sont pas tous des envoyés de Dieu, bien au contraire !

Les sodomites sont rusés. Et même si, dans la bible, le verbe connaître peut avoir des connotations sexuelles qu’ils avaient en tête, ils commencent par demander à Loth de les faire sortir de sa maison pour qu’ils puissent, disent-ils, faire leur connaissance. Il est vrai, en tout cas, que selon le scénario de notre histoire, le neveu d’Abraham les rencontre à la porte de la ville et les emmène directement chez lui. L’hospitalité n’aurait-elle pas dû commencer par une présentation mutuelle ? Dès lors la demande des Sodomites pourrait être légitime.

Même si Loth avait raison de s’en méfier, je pense pourtant qu’il eût été juste, dans un autre contexte, d’en passer par là. Et me frappe à quel point les discours sur les réfugiés changent quand on les connaît, justement. La menace tombe et la sympathie naît.
Qui, d’entre vous, n’a pas été touché par le sort de ces quelques familles qui ont fait ou font encore les pages de nos journaux. Cet homme qui travaille chez un des paysans de Bussy ? Cet enfant né dans des mauvaises conditions à Martigny et qui, dorénavant, a besoin de vraies structures d’accueil pour pouvoir grandir et se développer ? Cette ou ces familles depuis si longtemps ici qui ont mis leur honneur à essayer de devenir indépendant, travaillant parfois nuit et jour ?

Quand on les connaît on peut entrer dans cette dynamique de l’accueil. Et je déplore amèrement, comme un contre exemple, ce qui s’est passé à Bex qui avait pourtant une tradition d’hospitalité vieille de plus de vingt ans. Je peux le dire, j’y ai été pasteur. Mais pris sans doute par d’autres préoccupations, autorités et gens de bonne volonté ont délaissé un groupe d’appui aux requérants qui servait justement à faire des liens entre population et personnes migrantes. Régulièrement, une fête se vivait au centre de la FAREAS qui permettait quelques mots et des échanges Sans doute pas la panacée mais au moins une manière de se connaître pour, ensuite, se reconnaître dans le village !

Dorénavant le centre va se transformer en bunker aux portes fermées pour le malheur de tous…

Ici, à Moudon, les choses sont encore autrement et, pour l’heure, personne ne vous interdira d’aller visiter telle ou telle personne. Par ailleurs, plus la question devient tendue et plus s’avère pertinente une vieille idée qui fait un peu peur mais qui est sans doute la meilleure solution. Même l’Etat nous y encouragerait, si j’en crois le résultat d’un groupe de travail constitué, en janvier, dont était notre Eglise. Je veux parler du parrainage… Parrainer comme Loth l’a fait, ce jour-là. Certes la comparaison peut inquiéter tant il y a perdu quelques plumes mais n’est-ce pas un moyen à notre hauteur qui nous permettrait de vivre l’hospitalité à laquelle nous sommes rendus attentifs, ce matin, et qui, quelque soit le sort des gens accueillis, nous permettra de vivre un temps d’humanité, un oasis sur nos différentes routes ? Un temps d’humanité mais peut-être pas seulement : rappelez-vous qui étaient les deux voyageurs de Loth !

Le Conseil Présence et Solidarité de votre Région songe à ce parrainage et aimerait, peut-être, essayer de mettre sur pied, comme des ressources à dispositions de chacune de ces rencontres, un staff de gens capables de les aider selon telle ou telle demande ou besoin. Oui, un parrainage mais un parrainage avec une équipe pour qu’on ne soit pas tout seul… C’est un projet en gestation et Dieu sait que Moudon qui est, depuis longtemps, cité de bon accueil, saura nous faire bon accueil !

Amen

Pasteur Laurent Zumstein

8000 personnes à Berne


"L'asile: un droit humain", c'est le thème de la 26e Journée nationale du réfugié qui se déroule dans 200 villes et communes de Suisse. A Berne, lieu de la principale manifestation, un millier de personnes ont défilé en musique.
Lire la dépêche de l'ATS
Cette manifestation était soutenue par plus d'une centaine d'organisations de défense des droits de l'homme, de syndicats, d'Eglises et de partis politiques.
Dans le cortège, il y avait bon nombre de slogans hostiles au Conseiller fédéral Christoph Blocher et au durcissement de la politique d'asile.
Ecoutez les réactions de Hans Fehr (UDC) et de Ueli Leueberger (vert) au micro de Forum
Voir la séquence du TJ soir en qualité modem / en haute qualité
Lire le dossier de Swissinfo

Micheline Calmy Rey réapparait dans le dossier des "523"

La ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey termine aujourd’hui un voyage officiel de deux jours en Serbie et Monténégro. En marge de discussions centrées sur les divergences autour de l’avenir du Kosovo, la conseillère fédérale se montre officieusement préoccupée par le sort d’une partie des requérants d’asile du canton de Vaud issus du groupe des «523» et priés de rentrer chez eux. Un accord, dont la signature est imminente, a été préparé pour favoriser l’aide au retour volontaire des personnes refoulées, spécifiquement en Serbie et Monténégro.
Et ce n’est pas tout. Micheline Calmy-Rey serait même d’avis que certaines personnes implantées en Suisse depuis longtemps ne devraient pas être refoulées. Audelà de l’aspect humanitaire que peut revêtir une telle position, il ne faut pas en négliger l’importance politique. Si la conseillère fédérale devait confirmer, voire concrétiser, cet engagement, elle viendrait marcher sur les plates-bandes de son collègue UDC Christoph Blocher, en charge du dossier.


Deux marraines pour l'asile


La radicale Doris Cohen-Dumani et la socialiste Silvia Zamora s'engagent contre les renvois. Les deux municipales de Lausanne veulent faire pression sur le canton pour trouver une issue humaine à la crise des «523»
Lire l'article complet de Yann Pauchard dans Le Matin

A Soleure nous sommes un ennemi public

La coordinatrice d'IGA-SOS Racisme à Soleure nous offre son regard sur la situation provoquée dans son canton, et plus largement en Suisse, par le retrait de l'aide sociale aux requérants frappés de non entrée en matière.
Lire l'article de Didier Estoppey dans Le Courrier

La Suisse échange-t-elle des Guinéens contre des ordinateurs ?

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Lire l'article d'Isabelle Stucki dans Le Courrier
Extraits:
Depuis quelques jours, plusieurs dizaines de ressortissants d'origine guinéenne ont été convoqués à Berne. Dans une lettre adressée au conseiller d'Etat neuchâtelois Bernard Soguel, des citoyens neuchâtelois affirment qu'un «deal aurait été conclu pour ce rapatriement, à savoir qu'en échange des laissez-passer accordés par l'Ambassade, un parc d'ordinateurs serait envoyé à l'Etat guinéen».

Témoignage d'une famille en instance d'expulsion

Depuis un peu plus de huit ans en Suisse, Sead Jusic s’attend à voir débarquer prochainement la police à son domicile lausannois. Avec sa femme et ses quatre enfants, il fait partie du groupe des 523 réfugiés déboutés. Ancien soldat de l’armée de Bosnie-Herzégovine, ce musulman de 34 ans souhaite aujourd’hui témoigner. Non par sur l’enfer de Srebrenica qu’il a vécu, mais sur les conditions de vie qu’implique le statut de réfugié: «Peu de gens ici savent comment ça se passe réellement pour nous.»

Un profiteur de l'asile sous les verrous

S’il arrive que des passeurs ou des complices se fassent parfois coincer, une arrestation au caractère plutôt exceptionnel a eu lieu à Lausanne. L’affaire est d’ailleurs grave et peut-être sans précédent. Un homme qui se présentait comme conseiller juridique et qui promettait d’aider des étrangers dans leurs démarches avec l’Etat dort à l’ombre depuis quelques jours. Il y aurait au moins cinq cas de victimes connues.
Article de 24heures

Asile l'heure du réveil

Lire l'intégralité de cet éditorial du Courrier à l'occasion de la journée du réfugié.
Extraits (et conclusion)
Le mensonge tient désormais lieu de raison d'Etat, comme le montre l'exemple du canton de Vaud, dont le gouvernement n'hésite pas à mettre en doute un certificat de la Croix-Rouge pour justifier le renvoi d'un rescapé des camps à Srebrenica. De façon symptomatique, l'homme plutôt pondéré qu'est l'historien Jean-François Bergier vient nous rappeler à quel point la situation actuelle lui rappelle la politique suisse à l'égard des réfugiés du nazisme. La Suisse est en train de vivre des pages très sombres de son histoire. Mais il reste temps de se réveiller. Ce samedi, les vrais patriotes, ceux pour lesquels nos valeurs communes ont encore un sens, seront dans les rues de Berne. En force.

La Suisse c'est nous, c'est aujourd'hui

«La Suisse c'est nous!», manifestation nationale contre le racisme et la politique de Blocher. rdv 14 h, Waisenhausplatz.

vendredi 17 juin 2005

Halte à la Blocher attitude

A l'occasion de la journée du réfugié les églises sont de la partie.
Ecoutez l'émission Juste Ciel sur La Première

Souvenir de Srebrenica

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Pour commémorer les massacres de Srebrenica de juillet 1995, le Théâtre Saint-Gervais présente jusqu'au 19 juin les témoignages de survivants du génocide.
Lire l'article du Courrier
24heures poursuit sa série quasi quotidenne de billets et d'opinions consacrés à l'Asile vaudois.
C'est le chroniqueur culturel Michel Caspary qui prend sa plume aujourd'hui, à l'occasion d'un "documentaire théâtral" intitulé Les survivants. Un spectacle qui tourne autour des souvenirs de Serbrenica — complété par une table ronde, samedi à 16 h au Théâtre St-Gervais, avec des médecins et des psychologues.:
Lire le billet dans son intégralité
Extraits:
«C’est comme un petit film qui tourne dans ma tête», disait mardi soir au Théâtre Saint-Gervais Fahrudin Salihovic, ancien maire de Srebrenica. Un petit film d’épouvante qui le hante depuis dix ans. Depuis qu’il a dû fuir sa ville, avec des milliers de ses compatriotes, cherchant à rejoindre Tuzla, à quatre-vingts kilomètres de là, sous les feux et les gaz serbes, à travers routes, champs et forêts. Que des pièges après un siège de quarante mois: l’enclave de Srebrenica telle une souricière, d’où s’échapper tient du miracle. Dix ans après, Fahrudin Salihovic n’a rien oublié et prend la parole, en hommage à ceux qui ne l’ont plus. Des phrases courtes, comme autant de petites rivières pour irriguer la mémoire.

Référendum contre la nouvelle loi sur les étrangers

Une quinzaine d'associations romandes vont lancer samedi à Berne lors de la manifestation "La Suisse, c'est nous" un référendum contre la nouvelle loi sur les étranger. Le comité comprend notamment des collectifs de soutien aux sans-papiers.
Selon Karl Grunberg, membre du comité, un tel classement des étrangers selon "leurs origines raciales" n'a plus été fait en Europe depuis les lois de Nuremberg de 1935.
Lire la dépêche de l'ATS

jeudi 16 juin 2005

Régularisation des travailleurs sans-papiers


Cet article esz un résumé de l'action au parlement fédéral d'une conseillère nationale particulièrement profilée dans le domaine: Marianne Huguenin.

La motion parlementaire de la conseillère nationale popiste Marianne Huguenin du 16 juin 2005, dans laquelle elle demande au Conseil fédéral de régulariser les sans-papiers travaillant régulièrement en Suisse, ceci comme mesure d'accompagnement urgente avant l'approbation de l'Accord sur l'extension de la libre-circulation et comme mesure préventive contre le dumping salarial.

L'affaire n'a pas encore été traitée par le Conseil fédéral.

Voir aussi :
La question de Marianne Huguenin à Christophe Blocher du 13 juin 2005 concernant le coût de l'interdiction de travail des requérants déboutés.

Et l'interpellation du 16 mars 2005 de Marianne Huguenin concernant le retour en Suisse de jeunes Chiliens nés ou ayant grandi en Suisse (dont des jeunes ayant vécu à Payerne). La réponse du Conseil fédéral du 18 mai 2005 est un parfait exemple de la gestion fédérale tatillonne de la question de l'asile en Suisse.

Lettre ouverte à ceux qui ont peur de l'envahissement

Ce texte de l'écrivain Thérèse Moreau (publié par 24heures) a été écrit pour la Journée nationale du réfugié du samedi 18 juin et pour la manifestation d’ouverture de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), qui aura lieu le vendredi 17 juin, de 11 h 45 à 14 h 15 à Berne (PROGR-Zentrum für Kulturproduktion, Waisenhausplatz 30). Ecrivains et journalistes s’exprimeront sur le thème de la campagne «L’asile: un droit humain!».

Neuchâtel ferme l'un de ses centres de premier accueil

Lire la dépêche parue dans La Liberté et le Courrier.
Extraits:
Le centre de premier accueil des Verrières, dans le Val-de-Travers, fermera ses portes à la fin octobre prochain. La décision du Conseil d'Etat neuchâtelois est motivée par la diminution du nombre de requêtes d'asile dans le canton. Le passage à la clandestinité d'une majorité des requérants déboutés a également libéré des lits.

mercredi 15 juin 2005

Silvia Zamora dénonce la politique du canton en matière d'asile


La ville de Lausanne critique une nouvelle fois la politique du canton en matière d'asile. C'est aujourd'hui au tour de la socialiste Sylvia Zamora de dénoncer le renvoi des requérants d'asile déboutés.
Voir la séquence du TJ soir en qualité modem / en haute qualité.

Le SAJE demande la suspension de quatre renvois

Le Service d'aide juridique aux exilés (SAJE) demande de suspendre le renvoi de trois familles et d'un célibataire faisant partie "des 523" requérants déboutés. Elle a en effet déposé un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme.

Le SAJE a écrit une lettre au conseiller fédéral Christoph Blocher et au conseiller d'Etat vaudois Jean-Claude Mermoud, a-t-il indiqué mercredi. L'association à but non lucratif est soutenue par Caritas Vaud, l'Entraide protestante suisse, le Centre social protestant et SOS-Asile Vaud.

Le SAJE a demandé la suspension des renvois de trois familles et d'un célibataire en attendant que la Cour européenne des droits de l'homme ait statué sur leur sort. Elle a en effet déposé des recours auprès de cette cour en automne dernier, dans lesquels il conteste les décisions de renvoi de ces requérants déboutés.

L'examen des requêtes par la Cour européenne des droits de l'homme prend en moyenne trois ans, explique l'association, qui demande à Christoph Blocher et à Jean-Claude Mermoud de "faire preuve tout à la fois de bon sens et d'humanisme en suspendant les renvois de ces requérants dans l'attente de la décision".
© SDA-ATS News Service

Les musulmans sont fatigués d'être les otages des campagnes de l'UDC


Les organisations islamiques de Zurich veulent combattre les préjugés. Elles ont adopté un texte soulignant leur adhésion aux valeurs suisses.
Lire le dossier de Swissinfo

Symboles racistes: le Conseil fédéral pressé d'agir

Le parlement veut punir le fait d'arborer une croix gammée. Comme le National, le Conseil des Etats a pressé le gouvernement de présenter le projet visant à sanctionner l'usage public de symboles racistes ou violents, sur lequel il planche depuis des années.
Lire la dépêche de l'ATS

Bisbille de 4 millions autour des coûts de l’asile dans le canton

Olivier Kernen, administrateur de la Fareas

Les députés prennent acte du rapport de la commission de gestion sur la Fareas, en attendant la transformation de la structure juridique de la fondation prévue pour cette année, projet actuellement en consultation. Restent de grosses tensions financières entre le Canton et la Confédération.

Michel Pont dans 24 heures nous explique:
D’ici à la fin de l’année, la Fareas (Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile) sera soumise à un nouveau cadre légal. On sait que le Conseil d’Etat a choisi d’en conserver la structure de fondation privée, mais qu’il en modifiera l’organisation. L’Exécutif a décidé en particulier de supprimer l’étage du Conseil de fondation. Le magazine Bilan, qui paraît ce jour, annonce ainsi qu’Olivier Kernen, administrateur unique de la Fareas, va quitter ses fonctions. Par ailleurs, le Grand Conseil a entendu hier la commission de gestion sur les difficultés passées de l’organisme. Le manque de coordination et de contrôle entre les différentes instances est à nouveau stigmatisé. Un amateurisme qui coûte cher au canton. Berne, via l’Office des migrations (ODM), refuse de rembourser l’intégralité de la dette due au Canton pour les années 2001-2003. Le litige porte sur près de 4 millions de francs.
Dans le Courrier, Michael Rodriguez rédige également un article sur ce sujet.
Il raconte lui aussi les critiques sévères de la commission, mais il met aussi en évidence les réponses peu convaincante du gouvernement:
Le rapport d'enquête de la commission de gestion a été approuvé mardi par 108 voix contre 1 et 6 abstentions. Le rapport intermédiaire du Conseil d'Etat, qualifié par le député des Verts Jean-Yves Pidoux de «texte sélectif et évasif», n'a été lui que tièdement appuyé par les parlementaires, avec 49 oui contre 27 non et 45 abstentions.

Des Bourla-Papey au secours des requérants


Des manifestants ont brûlé l'accord de la honte.

Ci-dessous, une brève de 24heures qui raconte la manifestation de la coordination asile pour commémorer l'année écoulée depuis l'"accord de la honte".
Hier soir, un feu de contestation a flambé sur les marches du Palais de Rumine, à la Riponne. En point d’orgue à une manifestation qui a drainé environ 200 personnes, les militants de la Coordination Asile Vaud ont brûlé l’accord signé il y a un an entre le Département fédéral de justice et police et le Conseil d’Etat vaudois. Rebaptisé «accord de la honte», ce protocole d’engagement a débouché sur la situation actuelle des «523» requérants déboutés. «Si le gouvernement veut continuer à se faire respecter, il doit revenir à l’exception vaudoise», a demandé Bruno Clément de la Coordination, exhortant les autorités à prendre en compte la motion signée par la majorité du Grand Conseil qui s’oppose aux renvois. Les représentants des Eglises étaient présents. Tous ont condamné l’interdiction de travailler qui frappe désormais les requérants déboutés. Spécialement touchés, les Ethiopiens et Erythréens ont aussi défilé. En début d’aprèsmidi, ils manifestaient pour la quatrième fois consécutive devant le Grand Conseil pour leur régularisation.

Le Conseil d'Etat veut surveiller la FAREAS de plus près

Michaël Rodriguez rend compte dans le Courrier et La Liberté des intentions contenues dans la nouvelle loi en préparation:
- suppression du conseil de fondation de la FAREAS
- financement de l'activité directement par une négociation annuelle cantonale (sans dépendre des forfaits de la confédération)
- élargissement de la mission de la FAREAS qui incluerait également le "suivi" des NEM (versement de l'aide d'urgence)
Sur le même sujet, lire aussi la dépêche de l'ATS
Extraits:
La mauvaise gestion de la FAREAS est due en particulier à sa structure de fondation privée et au contrôle insuffisant de l'Etat. Le rapport de la commission de gestion pointe aussi du doigt le manque de coordination entre les différentes instances.

mardi 14 juin 2005

Cette crise que l’on aurait pu régler «à la vaudoise»

UN jour après François Brélaz et Jean Martin. c'est le journaliste de 24heures qui suit l'affaire des "523" depuis plusieurs mois qui prend la plume pour donner son opinion.
En fait d'opinion, Grégoire Nappey semble opter pour une solution on ne peut plus pragmatique: celle suggérée par le libéral Philippe Vuillemin qui est venu dire tout haut ce que beaucoup de bourgeois pensent tout bas. Certes, il est vain d’appuyer la motion parce qu’elle est «juridiquement nulle»; mais pourquoi ne pas laisser tranquilles ces moins de 170 personnes restantes sur les 523 et appliquer strictement le droit à partir de l’abrogation de la circulaire Metzler, soit pour les requérants d’asile enregistrés à partir du 1er janvier 2004? «Beaucoup de gens se braquent sur ces 170, au point que cela en devient absurde, poursuit le député. Cette situation n’a que trop duré. Il vaudrait mieux passer l’éponge, à l’exception des éventuels délinquants.» Dans l’esprit de Philippe Vuillemin, l’Etat aurait meilleur temps d’assumer ses décisions prises de bonne foi il y a quelques années, plutôt que d’obéir à des autorités fédérales «qui ne peuvent pas non plus tout imposer aux cantons. Il suffirait d’un peu plus de souplesse.»

Genève: un requérant sur dix obtient l'asile

A Genève, un requérant d'asile sur dix seulement remplit les critères pour obtenir le statut de réfugié. Les gens quittent surtout leur pays à cause de la misère, a déclaré Bernard Ducrest, responsable de l'asile à l'Office cantonal de la population.
Lire la dépêche de l'ATS

Cette dépêche est également reprise par l'agence Xinhua

Aujourd'hui, le 14 juin, un an déjà depuis l'accord de la honte


Manifestation aujourd’hui à 17 h à Montbenon, à l’appel de la Coordination Asile Vaud. Les sympathisants des requérants déboutés rappellent qu’il y a un an était signé «l’accord de la honte», entre le Conseil d’Etat vaudois et le département de Christoph Blocher. Cet accord fixait le réexamen par Berne de dossiers de requérants déboutés vaudois et débouchait sur la fameuse situation des «523».

Lire le flyer , Voir l'affiche

lundi 13 juin 2005

Interdiction de travail des requérants déboutés. Quel en est le coût?

Durant la session parlementaire fédérale d'été, la conseillère nationale popiste Marianne Huguenin a interpellé le Conseiller fédéral Christophe Blocher sur le coût de l'interdiction de travail des requérants déboutés.

La réponse du ministre a été dans la plus pure ligne légaliste à laquelle il nous a habitué.

Echange en français et en allemand à lire sur le site du parlement.

Communiqué commun des Eglises à propos du renvoi de Nedim

Pour la seconde fois en l'espace de quelques semaines, les trois églises principales du canton (protestants, catholiques et israëlites) ont rédigé un communiqué commun.
Lire le texte intégral du communiqué.

Une issue gagnant-gagnant est-elle vraiment exclue?


Fidèle à lui-même Jean Martin, le député radical, nous livre aujourd'hui dans 24heures encore son message de retour à la raison et au compromis dans l'affaire des "523".
Extraits:

Le sort des «523» a donné lieu depuis un an à des dépenses peu communes de temps, d’énergie, de manifestations...

Plus on avance — plus on n’avance pas! — plus s’impose la conviction qu’il convient de remplacer l’affirmation «La loi c’est la loi» par «Nécessité fait loi». A partir d’un certain point, ne pas vouloir modifier d’un pouce une attitude qui mobilise contre elle, entre autres, les Eglises et la majorité du Parlement, est-ce vraiment montrer courage et raison? Je suis de ceux qui ne souhaitent jamais que les pouvoirs publics perdent la face, mais est-il impossible d’élaborer une issue du type gagnant-gagnant, moins délétère que l’affrontement irréductible actuel? Tout de même, le pays ne va pas venir en bas si on décidait, pour clore ce contentieux du passé, que nécessité fera loi. Sans minimiser les enjeux, on a le droit de relativiser un rien: tsunami ici, famine là, le sida continuant à créer des orphelins par millions; un millier de personnes abattues comme des chiens, pour l’exemple, en Ouzbékistan il y a un mois… Alors, faire une infidélité à la loi pour cent ou deux cents personnes qui vivent ici depuis des années? Et dont, Mesdames et Messieurs, on ne peut pas être sûr que l’une ou l’autre, renvoyée de force, ne va pas au-devant de vicissitudes majeures.
... Il y a du mérite et même de la grandeur à admettre que les institutions sont perfectibles. Dans les situations d’exception, il y a place pour le fait du prince, sa grâce en particulier.

Lire aussi sa précédente opinion parue dans 24heures il y a 6 semaines.
François Brélaz, le député UDC fait partie des jusquauboutistes, voici comment il conclu son billet d'opinion:
D’autre part, il ne faut pas sous-estimer la capacité revendicatrice des socialistes, des Verts et des popistes: si le Conseil d’Etat renonce aux mesures de contrainte à l’égard des «523», la gauche va inévitablement demander par la suite les mêmes faveurs à l’égard des requérants déboutés selon la procédure habituelle, des Erythréens, des sans-papiers et surtout, l’Exécutif vaudois va se discréditer (une fois de plus, serais-je tenté de dire) auprès des autorités fédérales.

dimanche 12 juin 2005

Publications sur ce site des bulletins Quand on...NEM

Image hébergée par www.image-dream.com

Désormais vous trouverez sur ce site, (regardez dans la frame de droite en dessous des vidéos principales) les témoignages de personnes dans cette situation d'extrême exclusion: les NEM.
Tome 2 - Septembre 2004
Tome 3 - Février 2005
Tome 4 - Mai 2005
IL s'agit de versions électroniques des bulletins publiés par :
Carrefour d’Associations NEM
c/o SOS-Asile Vaud
Adresse de contact :
Pasteur Hélène Küng, aumônier de l’EERV au CERA de Vallorbe
Alpes 24, 1006 Lausanne

021 320 98 75 ou 079 321 28 69
kung.jacqhel@urbanet.ch

samedi 11 juin 2005

Lettre de la Municipalité de Lausanne contre Blocher

Une lettre signée du syndic Daniel Brélaz au nom de l’Exécutif de la capitale vaudoise demande au Conseil fédéral de se distancier d’un discours contesté de l’UDC zurichois. Une démarche exceptionnelle qui se veut avant tout symbolique.


Ecoutez la séquence du journal de midi sur La Première

Refuser le totalitarisme juridique

Lire cette opinion de Raymond Auber publiée dans 24heures.
Extraits:
Le grand penseur vaudois Alexandre Vinet, dont la statue massive trône sur la place de Montbenon, ne pouvait pas ne pas y réfléchir. «Ce n’est pas nous qui contesterons aux lois le droit d’être respectées», écrivait-il. Mais il écrivait aussi: «Une loi immorale, une loi irréligieuse, une loi qui m’oblige à faire ce que ma conscience et la loi de Dieu condamnent, si l’on ne peut la faire révoquer, il faut la braver.»
Comment ne pas évoquer cette dernière phrase de Vinet (qu’aujourd’hui encore de nombreux libéraux considèrent comme leur «maître à penser») quand on lit le compte rendu du débat qui vient d’avoir lieu au Grand Conseil de notre canton? Il portait sur l’usage de la contrainte auquel la majorité du Conseil d’Etat compte recourir (ou a déjà recouru) pour renvoyer 523 requérants d’asile déboutés par la volonté de la Confédération. Parmi eux, des familles établies en Suisse depuis des années et bien intégrées, et des enfants nés en Suisse.
Deux camps s’affrontèrent. Ceux qui rappelèrent que, légalement, un canton est tenu d’exécuter une décision fédérale de ce genre: on ne pouvait être plus juridique. Ceux qui, à l’instar du député radical Serge Melly, considéraient que «quand la loi est injuste, il ne faut pas l’appliquer, ni laisser place à l’arbitraire»: on ne pouvait être mieux dans la ligne de Vinet...

Jean-François Bergier dénonce les renvois forcés


L'historien Jean-François Bergier s'oppose au renvoi du groupe dit des "523" requérants d'asile dans le canton de Vaud. Il n'admet pas que, dans un Etat de droit, l'on recoure à la contrainte pour expulser des gens qui n'ont commis aucun délit.

Selon lui, les renvois forcés présentent des analogies avec l'attitude de la Suisse lors de la Seconde Guerre mondiale. "Dans les deux époques, on a d'un côté des textes, des règlements comme la fameuse circulaire Metzler. Et de l'autre des individus", a expliqué le Vaudois dans un entretien accordé "24 Heures" et à la "Tribune de Genève".

Durant la guerre, "hormis quelques exceptions, les textes ont été appliqués aveuglément. Ne pas reconnaître aux Juifs ou aux Tziganes le statut de réfugié politique était une aberration. Ces gens étaient menacés de mort", a rappelé M. Bergier. Or, on fait aujourd'hui la même erreur: "on applique des textes à la lettre sans étudier la situation des gens".

Le contexte idéologique présente aussi des similitudes: "il y avait comme aujourd'hui
la peur de l'étranger, la peur des gens différents". Depuis le XVIe siècle, les villes suisses ont connu des vagues successives de réfugiés d'importance considérable et "il y a toujours eu une réaction de rejet ou d'accueil sélectif", a précisé l'historien.

Selon lui, la tradition humanitaire de la Suisse existe encore, mais "au niveau des autorités, c'est un humanisme sélectif, à la carte". Pour maintenir cette tradition et "garantir nos valeurs démocratiques et fédéralistes", Jean-François Bergier préconise un enseignement plus systématique de l'histoire, qui donne aux jeunes le sens de la continuité de l'histoire dans la longue durée.

Lire la dépêche ATS du Matin

Les femmes africaines débattent à Neuchâtel


L'intégration en question aujourd'hui à l'aula des Jeunes-Rives de Neuchâtel : Près de 400 personnes de différentes origines participent à la Conférence internationale des femmes africaines. Des ateliers de discussions sont organisés pour évoquer différents thèmes et permettre aux femmes africaines de tisser des liens.
Cette journée est organisée par l'Association des femmes africaines et chrétiennes de Suisse, dont le siège est à Marin-Epagnier