lundi 3 mars 2008

Gare au Taser en France

La publicité gratuite faite par Yvan Perrin a-t-elle été efficace en tout cas cet article de fond du Monde constate que la gendarmerie française dispose de 2600 tasers.

Lire l'article

Dans le centre de rétention de Vincennes, les gardiens n'ont pas hésité à tirer au Taser sur des résidents:
Les policiers ont bien utilisé un Taser, appareil à impulsion électrique, pour calmer les sans-papiers du centre de détention de Vincennes. Selon Le Parisien, dans la nuit du 11 au 12 février, les gardes décident de procéder à un appel et éteignent la télé, provoquant la colère des retenus. Une intervention musclée s’en suit. Lundi, la Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France ont lancé une enquête. 80 retenus protesteraient actuellement en faisant une grève de la faim.

Lire la réaction d'Alain Morice dans le blog Rue89

Menaces de renvoi et mobilisation

Tout l'EMS Joli-Bois et son directeur, Michel Vincent, municipal à Blonay, jugent absurde la menace de renvoi qui plane sur une de leurs collègues, Colombienne. Un article de Bertrand Dubois dans 24 Heures.


Dans le réfectoire de l’établissement
médicosocial qui l’emploie, Jeimy
est à sa place. Souriante et active, elle
ne s’imagine pas devoir retourner en
Colombie, où elle n’a plus d’attaches.
Le Grand Conseil, qui recevra la pétition
la soutenant fera-t-il quelque chose pour elle?
CHAMBY, Le 28 FÉVRIER 2008

Chahutée par la vie et les décisions froides que lui communiquent les services administratifs, Jeimy reste enjouée. Alors qu'elle pourrait craquer, elle est joviale avec la cinquantaine de résidents de l'EMS de Chamby où elle est employée de maison depuis six mois, après avoir passé quatre ans dans un autre EMS montreusien. Mais lorsque est évoquée l'hypothèse de dire à son garçon de 10 ans qu'elle et lui seraient contraints de retourner en Colombie, sa voix tremble. «Alors, il va me demander: pourquoi, on n'est pas des criminels, maman?»
C'est que les choses sont mal emmanchées pour la jeune femme de 26 ans. Arrivée dans notre pays au début de 2002, elle rencontre un Suisse. Six mois plus tard, les tourtereaux s'épousent. Problème. Ce n'est qu'alors qu'elle fait une demande d'autorisation de séjour. Mais le mariage tourne court.
Violence, alcool, l'époux ne parvient pas à établir une relation correcte avec le jeune fils de Jeimy, que celle-ci a, entre-temps, fait venir dans son pays d'adoption, où habite déjà sa mère. Les très jeunes mariés se séparent après dix-huit mois. Un problème pour la froide administration. Comme Jeimy ne réside officiellement en Suisse que depuis la date de ses épousailles, les fonctionnaires appliquent la loi. Une brève enquête de police plus tard et ils considèrent que la jeune femme a conclu un mariage blanc. Le système juridico-administratif veut, dans ces circonstances, que la personne étrangère ne puisse pas rester en Suisse.

Une pétition circule
Et rien n'y fait. L'échéance du renvoi tombe le 14 mars. D'ici là, ses espoirs de voir la machine administrative s'enrayer reposent sur la lettre de son ex-époux à la Cour de droit administratif du Tribunal cantonal. Instance auprès de laquelle elle a recouru contre la décision du Service de la population (SPOP). L'homme y écrit que leur rencontre amoureuse était sincère et qu'effectivement il a eu un comportement violent vis-à-vis d'elle et de son enfant.
Une autre bouée de salut pourrait être la pétition, qui circule ces jours entre Montreux et Blonay. Dotée de quelques centaines de signatures, elle sera remise au Grand Conseil. Amis, connaissances, collègues de travail: tous signent.

«Pas le profil profiteuse»
Patron de l'EMS Joli-Bois, le municipal de Blonay Michel Vincent a aussi paraphé une lettre de soutien. Il y fait l'éloge de la jeune Colombienne, «très compétente, discrète et disponible». Il rappelle aussi que les personnes prêtes à s'engager avec la même motivation qu'elle dans ce genre de travail se font de plus en plus rares.La jeune femme touche 3200 francs par mois. «Travailleuse, elle n'a pas le profil de la profiteuse; ça me peine de voir une telle personne menacée de renvoi alors que d'autres, moins intégrées, peuvent rester... Il y a des choses qui m'inquiètent dans la gestion de ces dossiers», lâche le municipal.