lundi 12 avril 2010

Soutien aux apprentis sans-papiers

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24 Heures

L’UDC critique l’espace Schengen et l’absence de contrôle aux frontières

«Nous sommes submergés de criminels venus en touristes», lance Toni Brunner, président de l’UDC. Le parti remet en question les accords de l’espace Schengen.

Plus d’un an après l’entrée concrète de la Suisse dans l’espace Schengen – qui implique la suppression des contrôles systématiques des personnes aux frontières –, l’Union démocratique du centre (UDC) veut rouvrir le débat. Elle en discutera lors de son assemblée des délégués, le 1er mai, annonçait hier son président, Toni Brunner, dans un entretien au Matin Dimanche et à la SonntagsZeitung.

«Le Conseil fédéral et le parlement ont rarement autant menti au peuple qu’à propos de Schengen. On nous a promis plus de sécurité, et voilà que nous sommes submergés de criminels», estime le président, conseiller national saint-gallois. Dès lors, il faut selon lui «mettre sur le tapis tous les faits». Si l’analyse menée par le parti se confirme, l’UDC exigera la dénonciation de l’accord de Schengen, si nécessaire par le biais d’une initiative populaire.

L’exemple anglais

Pour Toni Brunner, le système d’échange d’informations de Schengen «ne pèse pas lourd face aux frontières ouvertes et à la libre circulation des criminels». Et de citer la Grande-Bretagne et l’Irlande, qui n’appliquent qu’une partie de ces accords, ce qui montre qu’une collaboration ponctuelle serait possible.

ATS relayé par 24 Heures

“La plupart des requérants d’asile nigérians font du trafic de drogue”

Alard du Bois-Reymond L’Office fédéral des migrations dénonce les abus commis en matière d’asile par des Nigérians. Des mesures spécifiques seront prises d’ici à l’été.

«La plupart des requérants d’asile nigérians viennent en Suisse pour faire des affaires illégales.» Rarement propos aussi fermes auront été tenus à l’égard d’une communauté. Ces propos, on les doit au nouveau directeur de l’Office fédéral des migrations, Alard du Bois-Reymond.

Dans une longue interview à la NZZ am Sonntag, Alard du Bois-Reymond dresse un constat implacable. L’an dernier, le Nigeria a été le principal pays de provenance des demandes d’asile. Par rapport à 2008, ces demandes ont progressé de plus de 80%. Or, selon le directeur de l’ODM, 99,5% de ces quelque 1800 demandes d’asile n’ont pas la moindre chance d’aboutir. «Une grande partie de ces requérants d’asile sont actifs dans la petite criminalité ou le trafic de drogue. Ils ont apparemment un bon réseau.»

Problème prioritaire

L’ODM fait donc du problème des Nigérians sa première priorité. L’Office fédéral des migrations veut renforcer la collaboration avec les autorités nigérianes, notamment au travers d’un nouvel accord de réadmission. En contrepartie, la Suisse pourrait aider le Nigeria à sécuriser ses frontières et à lutter contre le trafic de drogue.

Autre volet du travail de l’ODM, c’est le traitement des dossiers en Suisse. Un groupe de travail réunissant des représentants de la Confédération et des cantons a été mis sur pied. Il doit présenter un paquet de mesures d’ici à l’été. Un des objectifs fixés est l’accélération des procédures. Selon le directeur de l’ODM, un requérant d’asile nigérian débouté peut dans les faits rester un an en Suisse.

Alard du Bois-Reymond se défend de toute stigmatisation. «Le problème avec les Nigérians est réel et ne doit pas être dissimulé, explique-t-il. Il s’agit clairement d’un abus du droit d’asile.»

J. MT AVEC LES AGENCES DANS 24 HEURES

A l’école, des cours de natation en burkini ?

Pour que toutes les filles aient accès aux cours de natation, plusieurs cantons alémaniques ont adapté leur règlement scolaire: désormais le port du burkini est autorisé. Un article de Judith Mayencourt dans 24 Heures.

Burkini

Dans le canton de Bâle-Ville, six familles musulmanes sont entrées en résistance. C’est le journal alémanique Sonntag qui le révélait hier. Pas question d’envoyer leurs filles, neuf gamines âgées de 7 à 10 ans, au cours de natation. Question de pudeur, question de religion, expliquent-elles.

Mais le canton n’entend pas transiger à l’obligation de suivre ces cours. Les enfants n’ont qu’à nager en burkini, ce fameux maillot de bain couvrant, façon burqa des plages. «A partir du moment où les fillettes n’ont pas encore atteint la puberté, qu’elles peuvent porter un costume qui couvre tout leur corps et qu’elles ont la possibilité de se changer et de se doucher seules, il n’y a aucune raison de les dispenser des cours de natation», explique Doris Ilg, rectrice des écoles primaires du canton. Les familles ont donc jusqu’à la fin du mois pour obtempérer, faute de quoi elles seront amendées.

Règlement adapté

En Suisse alémanique, Bâle-Ville fait œuvre de pionnier dans le débat sur les cours de natation. Depuis que le Tribunal fédéral a tranché la question des dispenses en estimant que les cours de natation étaient obligatoires pour tous les enfants, il a été le premier à adapter son règlement pour répondre aux attentes des familles musulmanes: costume de bain couvrant, douches et vestiaires individuels pour les enfants. Zurich, Lucerne et Soleure ont suivi. Thurgovie et Argovie vont faire de même, au grand dam de l’UDC.

Inacceptable

Des cours de natation en burkini? Enseignant depuis vingt-cinq ans, le conseiller national UDC valaisan Oskar Freysinger n’en a jamais entendu parler dans son canton. Et réagit de façon musclée: si de tels cas devaient être annoncés, le Grand Conseil devrait immédiatement mettre le holà. «En acceptant le burkini, on accepte implicitement l’infériorité de la femme. Ce n’est pas une revendication innocente», tonne-t-il. Et de condamner une décision institutionnelle qui, selon lui, ratifie une discrimination.

Féministes choquées

«C’est triste pour ces petites filles. Un maillot une pièce est suffisamment décent. Dans un espace public comme l’école, on s’adapte», réagit Maria Roth-Bernasconi. La présidente des Femmes socialistes suisses s’indigne de la sexualisation qui est faite du corps des petites filles. Mais relativise l’importance de ce débat en Suisse. «C’est comme pour la burqa. Nous y sommes opposées mais considérons que ce n’est pas vraiment un problème chez nous.»

Le débat sur le burkini ne fait donc que commencer. Et, comme pour la burqa, il est loin d’être simple. La socialiste vaudoise Ada Marra est partagée. «Comme féministe, cela me choque, surtout pour des enfants. Il faudrait peut-être interdire le burkini à l’école primaire. Mais pour moi, ce qui est primordial, c’est l’accès au savoir. Alors, si c’est le compromis que le canton de Bâle a trouvé entre la pudeur privée et l’accès au savoir, je peux le comprendre.»

Le curieux rapport de Besson sur le coût des immigrés clandestins

Pour justifier la politique de son ministère, Eric Besson a annoncé un rapport sur le coût des étrangers illégaux sur le sol français.

Surprenante annonce d'Eric Besson jeudi sur RTL. Le ministre de l'Immigration a fait savoir qu'il allait commander une étude sur le coût réel de l'immigration clandestine en France :

« Et je vais demander à un cabinet, à un expert indépendant, de mettre tous les chiffres sur la table pour que nos concitoyens qui sont des citoyens mais qui sont aussi des contribuables sachent tout en la matière.

Et on verra que beaucoup de bêtises sont racontées et que l'immigration irrégulière coûte cher mais pas dans le sens qui est dit parce que dans le sens qui est dit : c'est le coût des droits, des devoirs et de la protection qu'apporte la France. »

Au cabinet du ministre, aucune précision n'a pu être apportée. Le nom du cabinet ? « Impossible aujourd'hui de donner le nom du cabinet avant la fin de la procédure de choix dudit cabinet. » Le prix ? Pareil. Le rendu du rapport ? « Avant la fin de l'année ». Quant à la mission, elle paraît ambitieuse :

« Le ministère va confier à un cabinet indépendant une étude globale sur le coût du maintien sur le territoire des étrangers en situation irrégulière ; c'est-à-dire le coût pour les collectivités publiques de leur hébergement, de leurs soins médicaux, de leur scolarité, le manque à gagner pour les services sociaux et fiscaux (puisque le travail des étrangers en situation irrégulière est non déclaré), ainsi que le coût de leur placement en rétention lorsqu'ils sont interpellés, et de l'assistance juridique et sociale qui leur est alors fournie. »

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