Voici l'article de Jean-Michel Jacot-Descombes dans 24 heures
Réuni en congrès samedi à Blonay, le Parti socialiste vaudois (PSV) a aisément pris position sur les différents objets cantonaux et fédéraux soumis à votations populaires le 27 novembre pro-chain. C’est plutôt la politique fédérale sur l’asile et les étrangers qui a quelque peu chauffé la salle. Celle-ci a ainsi adopté une résolution «pour une politique de résistance démocratique en ma-tière de droit des personnes étrangères». Le comité du parti a par ailleurs annoncé des assises sur l’asile, qui seront vraisembla-blement organisées en janvier prochain.
«Une semaine historique»: c’est en ces termes que Cesla Ama-relle, vice-présidente du PSV, a évoqué l’actualité de ces der-niers jours sous la Coupole fédé-rale. En cause, les révisions de la loi sur les étrangers (LEtr) et de la loi sur l’asile (LAsi) actuelle-ment en cours. Pour le PSV, le droit des étrangers et le droit d’asile subissent en Suisse «la contre-réforme la plus agressive menée par des autorités d’un pays démocratique en Europe». D’où l’adoption d’une résolution soutenant le lancement d’un ré-férendum annoncé par le Parti socialiste suisse (PSS) sur la LAsi. Une résolution qui appelle également la gauche à s’opposer fermement à la LEtr, par réfé-rendum si nécessaire.
Cette prise de position du PSV intervient alors que la ques-tion de l’asile risque de revenir en force sur la scène politique vaudoise ces prochains jours. C’est en effet cette semaine que le Conseil d’Etat devrait présen-ter sa réponse à la motion Melly qui demandait de suspendre le renvoi forcé des requérants dé-boutés. Obligé de répondre dans le sens de la motion, le gouver-nement conclurait cependant en demandant au Grand Conseil de ne pas accepter le décret.
«Si le décret passe, on peut penser qu’un référendum sera lancé par l’UDC, explique Cesla Amarelle. Voilà pourquoi nous prévoyons d’organiser des assi-ses sur l’asile en janvier 2006. Ces assises permettront de se préparer contre ce référendum et de soutenir celui lancé par le PSS sur la LAsi.»
lundi 3 octobre 2005
SOS asile a fêté ses vingt ans
Voici l'article de Caroline Rieder dans 24heures:
Conférences, témoignages et réflexions ont alterné avec l'humour samedi au TPEL Eldorado pour évoquer la problématique des réfugiés, à l'occasion des vingt ans de SOS-Asile Vaud.
«On riait beaucoup.» Invitée à évoquer l'ouverture du refuge Saint-Amédée en 1985, une militante a choisi de rappeler samedi soir au TPEL Eldorado à Lausanne ces moments drôles qui ont aussi fait partie de la lutte. Un témoignage au diapason de la soirée, puisque SOS-Asile Vaud a tenu à célébrer ses vingt ans de manière festive.
Conférences, débats et témoignages ont alterné avec des moments d'humour, assurés par Lova Golovtchiner. Dérision aussi en chanson, avec la dénonciation d'une Suisse «enseigne de l'asile sans cœur».
Parmi les interventions plus sérieuses, la comédienne Yvette Théraulaz a lu des extraits du témoignage de la Libanaise Leyla, tandis que l'avocat lausannois Christophe Tafelmacher et le syndicaliste Bruno Clément ont pointé les restrictions grandissantes du droit d'asile.
Une question abordée aussi par le professeur Claude Calame, membre du collectif depuis ses débuts. «Il n'y a aucune raison que ce mouvement de restriction constante ne s'étende pas à d'autres services sociaux.» Il s'est toutefois réjoui de la permanence de la mobilisation. Tout comme la chercheuse en philosophie Marie-Claire Caloz-Tschopp: «Cette lutte a montré la capacité des Vaudois de servir une cause, de durer. C'est une image très positive qu'ils donnent du canton, pour le reste de la Suisse et pour l'Europe.»
Si la Coordination Asile Vaud, «bouture» de SOS-Asile née pour défendre les «523», est très présente sur la scène politique et médiatique, l'activité de SOS-Asile Vaud est plus discrète. Outre un journal envoyé à 2000 abonnés, l'association contribue pour une part importante au financement du Service d'aide juridique aux exilés .
Conférences, témoignages et réflexions ont alterné avec l'humour samedi au TPEL Eldorado pour évoquer la problématique des réfugiés, à l'occasion des vingt ans de SOS-Asile Vaud.
«On riait beaucoup.» Invitée à évoquer l'ouverture du refuge Saint-Amédée en 1985, une militante a choisi de rappeler samedi soir au TPEL Eldorado à Lausanne ces moments drôles qui ont aussi fait partie de la lutte. Un témoignage au diapason de la soirée, puisque SOS-Asile Vaud a tenu à célébrer ses vingt ans de manière festive.
Conférences, débats et témoignages ont alterné avec des moments d'humour, assurés par Lova Golovtchiner. Dérision aussi en chanson, avec la dénonciation d'une Suisse «enseigne de l'asile sans cœur».
Parmi les interventions plus sérieuses, la comédienne Yvette Théraulaz a lu des extraits du témoignage de la Libanaise Leyla, tandis que l'avocat lausannois Christophe Tafelmacher et le syndicaliste Bruno Clément ont pointé les restrictions grandissantes du droit d'asile.
Une question abordée aussi par le professeur Claude Calame, membre du collectif depuis ses débuts. «Il n'y a aucune raison que ce mouvement de restriction constante ne s'étende pas à d'autres services sociaux.» Il s'est toutefois réjoui de la permanence de la mobilisation. Tout comme la chercheuse en philosophie Marie-Claire Caloz-Tschopp: «Cette lutte a montré la capacité des Vaudois de servir une cause, de durer. C'est une image très positive qu'ils donnent du canton, pour le reste de la Suisse et pour l'Europe.»
Si la Coordination Asile Vaud, «bouture» de SOS-Asile née pour défendre les «523», est très présente sur la scène politique et médiatique, l'activité de SOS-Asile Vaud est plus discrète. Outre un journal envoyé à 2000 abonnés, l'association contribue pour une part importante au financement du Service d'aide juridique aux exilés .
Kosovo, l'avenir bouché des rapatriés
Lire l'intéressant dossier de Swissinfo consacré à la famille Sopaj, chassé de Soleure en l'an 2000 après 7 ans en Suisse.
Un soupçon de bonne idée
Le Journal du Jura réagit à la proposition de Christoph Blocher, voici son éditorial:
Les «bonnes» idées pour intégrer les réfugiés à notre bonne culture helvétique ne manquent pas. Alors que l'on ne parle plus que du durcissement des procédures d'asile, tant et si bien que la semaine passée la Suisse s'est attiré les foudres de l'ONU, et d'intégration «volontaire» des requérants par des cours de civisme, de langue et de culture, l'idée de rendre «profitables» les requérants refait son bonhomme de chemin. L'idée est simple: un réfugié coûte moins cher s'il travail que s'il bénéficie de l'aide sociale. Pas de doute là-dessus! Mais pourquoi tant d'empressement à trouver un emploi aux réfugiés, alors que jusqu'à aujourd'hui on ne voulait justement pas qu'ils travaillent? La peur qu'un requérant d'asile se plaise en Suisse si on lui offre un travail se serait-elle subitement envolée face aux intérêts économiques? Assurément! Pour Christoph Blocher, l'équation est simple: moins de réfugiés, moins de centres d'accueil, moins de dépendance de l'aide sociale, cela revient à économiser des dizaines, voire des centaines de millions. Et ce même si on offre aux réfugiés une formation sur mesure durant six ou douze mois. L'idée, il faut l'admettre, est séduisante. Car si l'état fait des économies, les contribuables en feront aussi. Mais quand on sait la crainte d'une partie de la population, principalement la moins qualifiée, à la veille de l'accord sur la libre circulation des personnes, difficile avec une telle proposition de ne pas faire naître une crainte plus grande encore. Pour le Conseiller fédéral, un ouvrier ukrainien pourrait facilement travailler sur les chantiers suisses, tandis qu'un intellectuel pourrait œuvrer en tant que traducteur, voire dans l'hôtellerie. Certes, mais qu'en sera-t-il de la main d'œuvre locale qui vit justement de ces emplois peu qualifiés? Le politique affirmera que rien ne changera pour elle car des garde-fous seront mis en place. Seulement, du côté de l'économie, les pratiques risquent bien d'être différentes. Pourquoi engager un saisonnier si une main d'œuvre encore meilleure marché est immédiatement disponible, qui plus est avec la bénédiction de l'administration? Le plombier polonais n'est pas venu, mais le réfugié exploité risque d'arriver très vite sur le marché.
Les «bonnes» idées pour intégrer les réfugiés à notre bonne culture helvétique ne manquent pas. Alors que l'on ne parle plus que du durcissement des procédures d'asile, tant et si bien que la semaine passée la Suisse s'est attiré les foudres de l'ONU, et d'intégration «volontaire» des requérants par des cours de civisme, de langue et de culture, l'idée de rendre «profitables» les requérants refait son bonhomme de chemin. L'idée est simple: un réfugié coûte moins cher s'il travail que s'il bénéficie de l'aide sociale. Pas de doute là-dessus! Mais pourquoi tant d'empressement à trouver un emploi aux réfugiés, alors que jusqu'à aujourd'hui on ne voulait justement pas qu'ils travaillent? La peur qu'un requérant d'asile se plaise en Suisse si on lui offre un travail se serait-elle subitement envolée face aux intérêts économiques? Assurément! Pour Christoph Blocher, l'équation est simple: moins de réfugiés, moins de centres d'accueil, moins de dépendance de l'aide sociale, cela revient à économiser des dizaines, voire des centaines de millions. Et ce même si on offre aux réfugiés une formation sur mesure durant six ou douze mois. L'idée, il faut l'admettre, est séduisante. Car si l'état fait des économies, les contribuables en feront aussi. Mais quand on sait la crainte d'une partie de la population, principalement la moins qualifiée, à la veille de l'accord sur la libre circulation des personnes, difficile avec une telle proposition de ne pas faire naître une crainte plus grande encore. Pour le Conseiller fédéral, un ouvrier ukrainien pourrait facilement travailler sur les chantiers suisses, tandis qu'un intellectuel pourrait œuvrer en tant que traducteur, voire dans l'hôtellerie. Certes, mais qu'en sera-t-il de la main d'œuvre locale qui vit justement de ces emplois peu qualifiés? Le politique affirmera que rien ne changera pour elle car des garde-fous seront mis en place. Seulement, du côté de l'économie, les pratiques risquent bien d'être différentes. Pourquoi engager un saisonnier si une main d'œuvre encore meilleure marché est immédiatement disponible, qui plus est avec la bénédiction de l'administration? Le plombier polonais n'est pas venu, mais le réfugié exploité risque d'arriver très vite sur le marché.
Apprentissage pour les réfugiés
Christoph Blocher souhaite mieux intégrer les réfugiés reconnus au monde du travail
Lire le dossier de Swissinfo
Voir la séquence du TJ Soir
Pour ce faire, le Conseiller Fédéral envisage la création d'un apprentissage spécial pour les réfugiés capables d'exercer une activité professionnelle. Dans un entretien accordé à la presse dominicale, Christophe Blocher précise que le projet ne concerne par les requérants d'asile, mais ceux qui ont été admis une bonne fois pour toute.
Sur le vif: Yann Golay, porte-parole de l'organisation Suisse d'aide aux réfugiés.
Ecoutez la séquence de Forum sur La Première suivi de la réaction de Yann Golay de l'OSAR
Les commentaires du sociologue Ueli Windisch
Libéré de Frambois, il meurt après une semaine
Lire l'article de Joelle Isler dans Le Matin
Ahmed a été libéré de Frambois le 23 septembre au soir. Dans l'attente de retrouver une chambre dans un centre d'accueil de la FAREAS, il dormait chez un ami qui lui prêtait son appartement pendant son absence contre bons soins donnés au chat. Il est allé nourrir le félin vendredi et a passé un coup de fil à un proche pour dire qu'il se sentait mal. Le lendemain matin, il était découvert mort à cet endroit: «Ahmed était en position recroquevillée sur le balcon du logement, d'après les renseignements que l'on m'a donnés», précise Mustafa.
Une enquête a été ouverte. «A ce stade, l'intervention d'un tiers est exclue. Aucun élément inquiétant n'a été relevé», affirme Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale. «Le jour où Ahmed est sorti de Frambois, témoigne son frère, il m'a dit qu'il était perclus de douleurs et qu'il peinait à respirer.» Et Mustafa de s'interroger: «A-t-il fait une hémorragie interne? Et, le cas échéant, pourquoi?» L'autopsie le déterminera.
Ahmed a été libéré de Frambois le 23 septembre au soir. Dans l'attente de retrouver une chambre dans un centre d'accueil de la FAREAS, il dormait chez un ami qui lui prêtait son appartement pendant son absence contre bons soins donnés au chat. Il est allé nourrir le félin vendredi et a passé un coup de fil à un proche pour dire qu'il se sentait mal. Le lendemain matin, il était découvert mort à cet endroit: «Ahmed était en position recroquevillée sur le balcon du logement, d'après les renseignements que l'on m'a donnés», précise Mustafa.
Une enquête a été ouverte. «A ce stade, l'intervention d'un tiers est exclue. Aucun élément inquiétant n'a été relevé», affirme Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale. «Le jour où Ahmed est sorti de Frambois, témoigne son frère, il m'a dit qu'il était perclus de douleurs et qu'il peinait à respirer.» Et Mustafa de s'interroger: «A-t-il fait une hémorragie interne? Et, le cas échéant, pourquoi?» L'autopsie le déterminera.
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