mercredi 21 mai 2008

Naturalisation: 2eme sondage c'est NON !!!

Naturalisations: le non en tête Naturalisations: le non en tête [SwissTXT]

Sondage: naturalisation par le peuple refusée

Le 2ème sondage SSR, publié mercredi, réserve une énorme surprise. Selon l'étude menée par l'institut de sondage gfs.bern, le non à la naturalisation par les urnes l'emporterait avec 56% des voix.

Alors que le premier sondage SSR, réalisé au mois d'avril, donnait le oui aux naturalisations par le peuple vainqueur à 48%, un renversement de la tendance aurait eu lieu durant le mois de mai (voir interview ci-dessous).

Selon les chiffres fournis par gfs, la population serait actuellement à 56% contre l'initiative de l'UDC. Les sondés fermement convaincus de glisser un non dans les urnes seraient deux fois plus nombreux qu'il y a un mois, passant de 23% à 44%. Toutes les régions du pays sont concernées par cette chute du oui. La tendance la plus forte étant en Suisse romande, où les partisans du oui sont passés de 43% à 18%.

Les raisons du revirement

D'après l'institut gfs.bern, ce revirement de la tendance pourrait s'expliquer par l'effet négatif de la campagne "anti-Wydmer-Schlumpf" lancée par l'UDC. La force de persuasion du parti aurait été diminuée par les attaques répétées contre la conseillère fédérale.

Les principaux arguments du non cités par les personnes interrogées sont la lutte contre la discrimination, suivie de près par l'absence de possibilité d'appel et par la peur de décisions arbitraires. Les tenants du oui, quant à eux, mettent en avant la lutte contre la criminalité comme principal argument.

Le résultat de la votation sur l'assurance maladie reste serré.
Le résultat de la votation sur l'assurance maladie reste serré.
Agrandir l'image Le résultat de la votation sur l'assurance maladie reste serré. [SwissTXT]

Article sur la santé en ballottage

L'autre surprise révélée par ce sondage est le changement de tendance concernant l'article constitutionnel "Qualité et efficacité économique dans l'assurance-maladie". Au mois d'avril, le oui l'emportait avec 62% d'intentions de vote. Aujourd'hui, ce score n'est plus que de 39% de oui contre 45% d'avis négatifs.

Les électeurs seraient sensibles à l'argument du libre choix du médecin. La peur du pouvoir des caisses-maladie et de l'émergence d'une médecine à deux vitesses aurait également joué un rôle. Du côté des partisans de l'initiative, le besoin de réforme, de transparence et de diminution des coûts restent leurs principales motivations.

Initiative dite muselière refusée

L'initiative pour une "Souveraineté du peuple sans propagande gouvernementale" reste quant à elle plus ou moins stable. Le non progressant légèrement, passant de 57% à 60%. Élément à souligner, la part des UDC refusant leur propre initiative se monte à 34%. Dans les différentes régions linguistiques, les Romands sont là aussi les plus opposés à cet objet, avec 67% d'avis négatifs (59% chez les Alémaniques et 38% pour le Tessin).

Cet objet se démarque par la proportion élevée d'indécis, notamment chez les Italophones, avec 28% de personnes pas encore fixées, ainsi que par le manque d'engagement qu'il suscite parmi la population et les partis.

Conclusion

Le principal élément de ce sondage est donc le brusque revirement sur l'initiative "Naturalisations par le peuple". En un mois, le oui a gagné 19% dans l'ensemble de la Confédération. Si ce sondage devait s'avérer exact, l'UDC subirait là une cuisante défaite. Concernant l'article constitutionnel sur la santé, les jeux ne sont visiblement pas encore faits. Le parent pauvre de ces votations, l'initiative "muselière" reste quant à elle stable, autant dans les intentions de vote que dans le peu d'intérêt qu'elle suscite.

Zoom sur des passeports

ALBAN ISENI, 38 ANS, KOSOVAR «Je suis né dans le village de Brod, à l’époque c’était au sud de ce qui s’appelait la Yougoslavie. Mais la Yougoslavie, je l’ai quittée quand les autorités fédérales de Belgrade voulaient m’envoyer à la guerre en Slovénie, en juin 1991. Je suis en Suisse depuis lors, avec deux passeports, français (j’ai été marié avec une Française) et un autre qui n’est pas un passeport, mais un document de voyage UNMIK – l’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo, qui est en train de s’effacer depuis la proclamation d’indépendance le 17 février dernier. Je dirige à Lausanne une entreprise, Transbrodi, de douze personnes, transports et déménagements. Comme je suis ressortissant de l’Union européenne, je n’ai pas besoin de passeport suisse, à quoi me servirait-il? Mes deux enfants, 3 et 5 ans, sont Français aussi. Nous sommes des Français très kosovars, mais dans la tête, on est Suisses, parce que l’important, c’est la vie qu’on vit, pas celle qu’on codifie sur un PHAM HUU PHUC, 58 ANS, VIETNAMIEN «Je suis né à Saigon, et j’étais officier dans l’armée républicaine du Sud-Vietnam. Quand nous avons perdu contre le Nord, je me suis retrouvé dans un camp de transit pour réfugiés, en Malaisie. On nous a promis l’Amérique, mais j’ai atterri en Suisse comme réfugié politique, c’était en 1981.
Actuellement, je tiens un kiosque indépendant au centre de Lausanne, et une épicerie asiatique, un peu plus loin, mais je vais bientôt la remettre. J’ai trois enfants (27, 26 et 25 ans). Ils sont tous les trois devenus Suisses en 1996, une procédure assez souple, à l’époque. Non, moi je ne suis pas Suisse, je n’ai jamais pris le temps d’y penser, je n’ai jamais été obsédé par cette idée, ça fait vingt-deux ans que je dispose d’un permis C, et ça allait très bien comme ça. Et puis, en 2006, je me suis dit que c’était peut-être le moment de faire le pas, avec toutes ces années passées ici, d’autant plus que je n’ai jamais remis
papier. Je regrette parfois l’image qu’ont certains Suisses des Balkans, et notamment des Kosovars: nous sommes des bosseurs, pas des criminels. Les délits qui ont été commis ici par des Albanais du Kosovo sont le résultat d’erreurs politiques commises sur place: on a ouvert les portes des prisons, et les pires éléments de la société sont venus prendre l’air en Occident. Mais c’est une période révolue: ils sont presque tous au trou! Et même si les préjugés ont la peau dure, je suis confiant. Le temps effacera cette incompréhension.» les pieds au Vietnam. J’ai donc déposé ma demande en septembre 2006, et suis passé devant une commission municipale à Lausanne en février dernier. Désormais, la procédure est plus longue, la politique de naturalisation s’est durcie: c’est normal, il y a eu des abus. Oui, je me sens Suisse. C’est mon seul pays.» EVA LIMLLERI, 28 ANS, ALBANAISE «Je suis née à Tirana. C’est les Suisses qui sont venus me chercher.
J’ai été sélectionnée par des professeurs de sciences sociales de l’Université de Lausanne pour venir étudier ici, dans le cadre d’un programme d’échanges avec ma faculté. Je termine une thèse sur la transition démocratique en Albanie. Je vis à Lausanne depuis sept ans, au bénéfice d’un permis B. Dans trois ans, j’aurai la possibilité de déposer une demande de naturalisation. Mes documents sont prêts, cela ne
MURAT YILMAZ, 32 ANS, SUISSE
«Je suis né dans la province de Gaziantep, au sud-est de l’Anatolie. Nous sommes arrivés en Suisse avec mes parents et ma soeur quand j’avais 8 ans. J’ai fait toute ma scolarité à Genève, où je travaille actuellement à mi-temps dans une association pour l’économie solidaire, en parallèle à la fin de mes études – ma thèse porte sur l’aspect social de la mondialisation économique. Je suis devenu Suisse il y a seize ans, à l’âge de 16 ans, en
devrait pas être très compliqué. Le problème, c’est qu’il faudra fournir aussi une preuve d’emploi stable. Or pour en obtenir un dans le secteur qui m’intéresse, l’humanitaire (j’ai fait un stage au Ministère de la coopération et du développement à Berne), il faut d’abord prouver que l’on dispose d’un passeport suisse, c’est un cercle vicieux. Aussi, je n’investis pas tout dans cette optique, ce n’est vraiment pas une fin en soi. En même temps, ce serait l’aboutissement logique de mon parcours personnel: je me sens bien ici, l’intégration s’est faite en douceur.
En arrivant, on comprend très vite ce que les Suisses attendent des étrangers: il faut donner des gages, prouver son désir d’intégration, comprendre quels sont nos devoirs. Je crois que je suis devenue plus Suissesse qu’Albanaise, j’en ai souvent marre de devoir expliquer mes origines d’Européenne de l’Est. Mais après avoir fait ses devoirs, on mérite aussi des droits.» même temps que toute ma famille. Suisse, ou Turc? Je ne sais plus, cela n’a pas d’importance, je suis Européen. Ce qui compte, ce sont les valeurs auxquelles on est attaché: droits de l’homme, démocratie.
En Turquie, elles reculent; je ne me reconnais plus dans la manière dont la société évolue, s’islamise.
Le passeport suisse tel qu’il est présenté sur les affiches de propagande est un soi-disant Graal auquel on souhaite accéder à tout prix: je ne crois absolument pas à cette manière de présenter l’enjeu.
Aujourd’hui déjà, la nationalité helvétique n’est délivrée qu’après un processus précis, que je crois assez juste: le candidat doit faire preuve de son désir d’intégration, le passeport n’apparaît pas dans une pochette-surprise. Mais je pense que les étrangers, en Suisse, devraient davantage prendre leur destin en main, avoir une attitude active face au pays d’accueil, s’impliquer sur la place publique. On assécherait ainsi le terreau électoral, qui a beau jeu de
capitaliser sur la montée du communautarisme.»













NATURALISATIONS

Un climat detestable risque de s'installer

La justice confirme l'interdiction de la mendicité

JUSTICE - La Haute Cour déboute Mesemrom, qui recourait contre le principe même de la loi genevoise. Un recours à Strasbourg n'est pas exclu. Mix & Remix

Coup dur pour l'association de défense des Roms Mesemrom, qui avait contesté devant le Tribunal fédéral le principe de l'interdiction de la mendicité votée à Genève l'an passé. La Haute Cour a admis que la loi genevoise, qui prévoit des amendes, «repose sur une base légale suffisante, qu'elle est justifiée par un intérêt public et qu'elle respecte le principe de proportionnalité», selon un communiqué de Mesemrom envoyé hier soir. «La Suisse dit qu'elle ne veut pas de pauvres sur son territoire», déplore MeDina Bazarbachi, présidente de l'association. Elle étudie l'opportunité de recourir à Strasbourg devant la Cour européenne des droits de l'homme.
Alors que Mesemrom jugeait une interdiction pure et simple disproportionnée, le TF voit les choses autrement, dans la mesure où la mendicité peut entraîner des débordements, donner lieu à des plaintes de particuliers importunés et de commerçants inquiets de voir fuir leur clientèle. Des interdictions autour de certains périmètres ou à des périodes données ne permettent pas d'atteindre le but visé, selon la Haute Cour, citée par Mesemrom.
Par ailleurs, l'accès à l'aide sociale, y compris pour les étrangers, est suffisant pour éviter de priver du minimum vital les personnes obligées de se livrer à la mendicité, retient le tribunal.


L'application de la loi pose problème

Dina Bazarbachi est évidemment déçue, «même si je m'attendais un peu à cette décision». Une décision qui ouvre la porte à une éventuelle extension de l'interdiction dans d'autres cantons, craint l'avocate. Du coup, la Suisse s'éviterait la confrontation avec l'extrême pauvreté frappant certaines populations européennes et la recherche de solutions globales et efficaces. «Le signal est que la misère est punissable, alors que c'est le fait de la tolérer sans action de solidarité efficace sur les plans cantonal et fédéral qui est inadmissible.»
Déboutée sur le principe, Mesemrom répète que l'application de la loi pose problème: «Les saisies d'argent (à titre de garantie sur la contravention, ndlr) sans notification d'amende sont illégales.» Très occupée, Dina Bazarbachi n'a pas encore eu le temps de contester devant le Tribunal administratif des saisies opérées il y a plusieurs semaines auprès de Roms. «Vu la décision du TF, cela devient urgent.»
L'association compte aussi demander à la Cour des comptes de se prononcer sur l'ensemble des saisies opérées sur les mendiants depuis fin 2003. Il faut dire que quatre clients de l'avocate ont récemment récupéré quelque 2000 francs saisis par des policiers entre 2004 et 2006.


La réaction de Daniel Zappelli

«Ces remboursements concernent des prélèvements effectués avant l'entrée en vigueur de la loi. Désormais, la police a une base légale, réagit le procureur général Daniel Zappelli. Si la loi dit que l'on peut amender des mendiants, alors la police peut prélever de l'argent à titre de garantie sur la future amende.»
En lui apprenant la décision du TF, on imagine le procureur général satisfait. Mais, à chaud, il se pose en humble serviteur de la justice: «Je suis là pour appliquer les lois, pas pour les faire. Si j'ai ordonné que celle sur la mendicité devienne exécutoire sans attendre que le TF se prononce, c'est parce que je pensais bien qu'elle ne serait pas annulée. Je me demande seulement à quoi tout cela a servi, alors que l'on avait depuis cinq ans un règlement (permettant d'amender la mendicité, ndlr) qui fonctionnait très bien.»

Votations fédérales vers un triple non !

Votations fédérales du 1er juin: vers un triple non
A dix jours des votations fédérales du 1er juin, un triple non se dessine, selon le deuxième sondage publié mercredi par la SRG SSR idée suisse. Plus...

Sans papiers en Belgique


RTBF
Un permis à points pour les sans-papiers
RTBF - Il y a 5 heures
D'après le quotidien "La Libre" c'est ce que proposerait la ministre de l'immigration et de l'asile Annemie Turtelboom pour objectiver le critère d'"ancrage ...
La Belgique veut trier ses sans-papiers Le Vif/L'Express
Grève de la faim de sans-papiers latino-américains à Ixelles 7sur7

L'avis de l'expert. Naturalisations: un débat aux arguments fallacieux.

L'avis de l'expert. Naturalisations: un débat aux arguments fallacieux.
Par Etienne Grisel dans le Temps

De nombreuses contre-vérités sont énoncées pour ou contre l'initiative sur les naturalisations. Et les citoyens sont obligés de choisir entre deux systèmes extrêmes qui sont l'un et l'autre insatisfaisants, qui mettent inutilement en conflit droits démocratiques et fondamentaux.

On sous-estime les effets d'un oui à l'initiative sur les naturalisations».

On sous-estime les effets d'un oui à l'initiative sur les naturalisations».
Par Valérie de Graffenried
Au début de l'année, la Commission fédérale des étrangers et celle des réfugiés ont fusionné et donné naissance à la Commission fédérale pour les questions de migration. Son président, Francis Matthey, évoque les défis qu'elle compte relever. Et profite de la campagne sur les naturalisations pour appeler à une plus grande mobilisation contre les revendications de l'UDC.

«Une seule différence: un bout de papier»

video

REGARDEZ L'OBJECTIF

http://www.libelabo.fr/2008/05/21/%c2%abune-seule-difference-un-bout-de-papier%c2%bb/

«Une seule différence: un bout de papier»

A la Bourse du travail occupée, il photographie des sans-papiers et des Français qui brandissent leur carte d’identité pour montrer que rien ne différencie les uns des autres.

Réalisation: Fanny Lesbros / Durée: 2′31″

Des députés visitent des centres d'aide d'urgence

© La Liberté; 21.05.2008; page 23

1er Cahier

Lausanne

Des députés visitent des centres de requérants d'asile

Un groupe de 18 députés vaudois, de divers bords politiques, a visité
hier deux centres accueillant des requérants d'asile déboutés et des
NEM. Ils ont découvert des conditions de vie «spartiates» qu'ils jugent
«inhumaines» à long terme. Si ces conditions de vie peuvent être
admissibles pour quelques semaines, elles sont «inhumaines sur la
durée», a expliqué la libérale Elisabeth Ruey. «A Lausanne-Vennes, le
centre est prévu pour une cinquantaine de célibataires et ils sont près
de 100.»

Des députés de tous les partis politiques ont pris part à cette visite,
à l'exception de l'UDC. De l'avis général, il existe une inadéquation
entre le cadre légal - qui prévoit des séjours courts dans ces centres -
et la réalité du terrain, où certaines personnes déboutées y restent des
mois voire des années.

Parmi ces recalés figurent notamment des familles qui ne peuvent pas
être renvoyées dans leur pays. Au centre du Simplon, près de la gare de
Lausanne, «c'est limite du point de vue salubrité», a relevé le député
de l'Alliance du centre Jérôme Christen. Selon les députés, les
responsables de l'EVAM, l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants
(ex-FAREAS) sont conscients des problèmes. Les requérants d'asile
déboutés ne reçoivent désormais plus qu'une aide d'urgence. ATS