Rachel Tsegaye secoue la tête. Après huit ans passés en Suisse, elle ne comprend pas pourquoi elle et sa famille sont toujours privés de permis de séjour. Les larmes coulent. «On a peur sans arrêt, on ne sait pas ce qui va nous arriver», soupire la jeune femme. Un soupçon d’amertume contenue pointe dans sa voix. «Beaucoup de Suisses pensent qu’ils paient pour nous. C’est faux! Nous payons nos impôts, notre AVS, notre appartement et la Confédération retient encore 10% de notre salaire pour les frais d’assistance. » Depuis quatre ans, Rachel Tsegaye est aide-infirmière dans un EMS lausannois dont la directrice refuse de la licencier malgré l’injonction du canton. «Mes collègues et les pensionnaires ont écrit une lettre au Conseil d’Etat pour me soutenir.» Le petit Ahmed, 3 ans, fait diversion... «Pour lui, on va quand même faire des cadeaux à Noël. A la garderie, il va même rencontrer le Père Noël.»
Texte de Martine Clerc paru dans 24heures
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