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Suite à l'action d'un requérant d'asile Béninois sous le coup dune non entrée en matière (NEM), le Tribunal administratif Genevois (TA) a annoncé, aujourd'hui, lui avoir donné raison
vendredi 30 juin 2006
Bex, le jour d'après
Lire l'article d'Estelle Bressoud dans 24heures
A la réouverture de son café-restaurant mis à sac l’avant-veille par des requérants, le tenancier s’est vu témoigner de nombreuses marques de soutien.
Il n’y a guère que les taches d’huile maculant le trottoir qui rappellent l’émeute survenue lundi soir au Grotto du Chablais, impliquant une vingtaine de requérants d’asile africains. Rouvert le surlendemain, le café-restaurant de Bex affiche en cette fin de matinée de jeudi tous les signes d’un calme retrouvé.
Terrasse et café fort bien fréquentés, sans oublier ces quelques roses ornant le bar… «On me les a envoyées en marque de soutien», confie le patron, Syla Bekim. L’homme, rappelons-le, a été inculpé de lésions corporelles graves pour avoir asséné un coup au visage d’un client, dealer originaire de Guinée.
«Ce qui est arrivé aurait pu se produire n’importe où»
Un incident qui lui a valu de nombreux appels téléphoniques, de Sierre à Genève. Pas un de désagréable, affirme ce Serbo-Monténégrin de 32 ans, établi en Suisse depuis seize ans. «Les gens sont surpris et trouvent injuste que j’aie été placé en garde à vue. Ils disent me soutenir», poursuit-il, lui qui ne demande rien de mieux que de voir les trafiquants –«et non les Africains»– quitter son établissement.
Autour du bar, on confirme ce capital sympathie. «Hier, de nombreuses personnes sont venues boire un verre par solidarité », témoigne un habitué, Pierre-Paul Duchoud, qui se trouve être conseiller communal radical. Interrogé sur l’altercation, il a cet unique «reproche»: le zèle des médias à souligner l’état d’ivresse du tenancier au moment des faits.
«Qu’est-ce qui est plus grave: boire deux verres de blanc pendant un match de foot ou vendre de la drogue dans la rue?», renchérit son copain. Et les deux hommes d’applaudir une remise en état des lieux efficace. Et de déplorer l’hérésie d’un système qui interdit aux requérants d’avoir un emploi et qui pousse, à Bex, les tensions à leur com- ble: «Ce qui est arrivé ici aurait pu se produire n’importe où.
A la réouverture de son café-restaurant mis à sac l’avant-veille par des requérants, le tenancier s’est vu témoigner de nombreuses marques de soutien.
Il n’y a guère que les taches d’huile maculant le trottoir qui rappellent l’émeute survenue lundi soir au Grotto du Chablais, impliquant une vingtaine de requérants d’asile africains. Rouvert le surlendemain, le café-restaurant de Bex affiche en cette fin de matinée de jeudi tous les signes d’un calme retrouvé.
Terrasse et café fort bien fréquentés, sans oublier ces quelques roses ornant le bar… «On me les a envoyées en marque de soutien», confie le patron, Syla Bekim. L’homme, rappelons-le, a été inculpé de lésions corporelles graves pour avoir asséné un coup au visage d’un client, dealer originaire de Guinée.
«Ce qui est arrivé aurait pu se produire n’importe où»
Un incident qui lui a valu de nombreux appels téléphoniques, de Sierre à Genève. Pas un de désagréable, affirme ce Serbo-Monténégrin de 32 ans, établi en Suisse depuis seize ans. «Les gens sont surpris et trouvent injuste que j’aie été placé en garde à vue. Ils disent me soutenir», poursuit-il, lui qui ne demande rien de mieux que de voir les trafiquants –«et non les Africains»– quitter son établissement.
Autour du bar, on confirme ce capital sympathie. «Hier, de nombreuses personnes sont venues boire un verre par solidarité », témoigne un habitué, Pierre-Paul Duchoud, qui se trouve être conseiller communal radical. Interrogé sur l’altercation, il a cet unique «reproche»: le zèle des médias à souligner l’état d’ivresse du tenancier au moment des faits.
«Qu’est-ce qui est plus grave: boire deux verres de blanc pendant un match de foot ou vendre de la drogue dans la rue?», renchérit son copain. Et les deux hommes d’applaudir une remise en état des lieux efficace. Et de déplorer l’hérésie d’un système qui interdit aux requérants d’avoir un emploi et qui pousse, à Bex, les tensions à leur com- ble: «Ce qui est arrivé ici aurait pu se produire n’importe où.
Communiqué d'ACCOR SOS Racisme et du CRAN
Le 6 juin dernier, la Commission Fédérale de lutte contre le Racisme (CFR) tirait la sonnette d’alarme suite au refus de l’accès des lieux de loisirs aux personnes issues de minorités. La décision incongrue et inadmissible du ministère public du canton de
Soleure, qui a classé en mars dernier la plainte d'un Kosovar qui s'était vu refuser l'entrée d'une discothèque à Egerkingen (SO), doit interpeller la société civile autant que les pouvoirs publics dans leur ensemble.
Le Conseiller fédéral Pascal Couchepin lui-même a déclaré que le cas d'Egerkingen aurait dû tomber sous le coup de l'article 261 bis CPS. Loin d’être des cas isolés, ces délits de faciès à l’entrée des boites de nuits, bistrots et bars, font l’objet depuis quelques temps de plusieurs plaintes adressées aux organisations de lutte contre le racisme, notamment par des personnes au faciès très visible, tel-le-s
les Noir-e-s. De telles atteintes au désir élémentaire de s'amuser introduisent la
ségrégation dans l'espace public et constituent une mise en cause des droits humains que nous ne tolérerons pas. Nos organisations soutiennent la démarche de la CFR et demandent un engagement clair de la part des exploitant-e-s d'établissements publics,
des sociétés de sécurité et des pouvoirs publics contre la discrimination raciale.
Nos organisations proposent la rédaction d'une charte de non-discrimination à l'entrée des lieux de loisirs en collaboration avec les pouvoirs publics et les responsables des établissements publics. Nos organisations demandent aux sociétés de sécurité dont les agent-e-s sont souvent employé-e-s comme portiers des lieux de loisirs, d’accroître la sensibilisation de ces derniers-ères en matière de
protection des droits humains au moyen de cours de formation continue.
Nos organisations invitent les personnes concernées par cette réalité à nous communiquer les discriminations dont elles font l'objet ou auxquelles elles ont assisté, afin de pouvoir, ensemble agir pour y mettre un terme.
Soleure, qui a classé en mars dernier la plainte d'un Kosovar qui s'était vu refuser l'entrée d'une discothèque à Egerkingen (SO), doit interpeller la société civile autant que les pouvoirs publics dans leur ensemble.
Le Conseiller fédéral Pascal Couchepin lui-même a déclaré que le cas d'Egerkingen aurait dû tomber sous le coup de l'article 261 bis CPS. Loin d’être des cas isolés, ces délits de faciès à l’entrée des boites de nuits, bistrots et bars, font l’objet depuis quelques temps de plusieurs plaintes adressées aux organisations de lutte contre le racisme, notamment par des personnes au faciès très visible, tel-le-s
les Noir-e-s. De telles atteintes au désir élémentaire de s'amuser introduisent la
ségrégation dans l'espace public et constituent une mise en cause des droits humains que nous ne tolérerons pas. Nos organisations soutiennent la démarche de la CFR et demandent un engagement clair de la part des exploitant-e-s d'établissements publics,
des sociétés de sécurité et des pouvoirs publics contre la discrimination raciale.
Nos organisations proposent la rédaction d'une charte de non-discrimination à l'entrée des lieux de loisirs en collaboration avec les pouvoirs publics et les responsables des établissements publics. Nos organisations demandent aux sociétés de sécurité dont les agent-e-s sont souvent employé-e-s comme portiers des lieux de loisirs, d’accroître la sensibilisation de ces derniers-ères en matière de
protection des droits humains au moyen de cours de formation continue.
Nos organisations invitent les personnes concernées par cette réalité à nous communiquer les discriminations dont elles font l'objet ou auxquelles elles ont assisté, afin de pouvoir, ensemble agir pour y mettre un terme.
Leur vie confisquée par Berne
Voici l'article de Marie-Christine Pache paru dans l'Illustré du mois de mai 2006
Toute la vallée de Joux soutenait la famille Kuljanin, parfaitement intégrée et appréciée de la population. Berne a pourtant obligé leurs patrons à les licencier, en janvier 2005. Les contraignant à vivre de l'aide fédérale, en attendant une décision qui ne vient pas.
Comme tous les jours, Munib, Mevlida, Miralem et Mirela sont à la maison en ce début d'après-midi. Comme tous les jours depuis janvier 2005, date à laquelle leurs employeurs ont été contraints de les licencier puisque leur demande d'asile en Suisse était refusée par Berne en procédure de recours. Une ultime démarche est pourtant en route, qui les autorise à séjourner encore en Suisse, mais plus à y travailler. Cette interdiction représente une épreuve supplémentaire pour les membres de cette famille bosniaque, arrivée en 2001 dans notre pays après s'être sentie menacée dans son village de Kladanj, sur la frontière entre les parties croato-musulmane et serbe de la Bosnie d'après-guerre, et qui a fourni un remarquable et très rapide effort d'adaptation à la vallée de Joux, où les avait conduits la répartition des requérants d'asile.
En cinq mois, tous trouvent un emploi, dans des entreprises locales. Ils apprennent le français, participent à la vie associative et se font des amis. Une intégration réussie qui ne comptera pas lourd dans l'appréciation de leur dossier, car ils ne sont pas en Suisse depuis assez longtemps. Vu des bureaux bernois, lorsqu'une guerre est terminée sur le papier, tout rentre dans l'ordre immédiatement...
Patrons menacés de prison
Lorsque le couperet fédéral tombe, toute la Vallée se battra pour que les Kuljanin puissent rester là où ils sont très appréciés, comme amis ou employés. Manifestations, articles dans la presse, pétition munie de 2200 signatures au Grand Conseil vaudois, rien n'y fait. Et leurs employeurs, sous la menace d'une amende salée pouvant être assortie d'une peine de prison, se résolvent à les licencier. «Nous avons tout essayé, y compris faire remarquer comme c'était handicapant pour une petite entreprise de perdre un excellent employé comme Munib d'un jour à l'autre, dans notre branche du chauffage où ils ne courent pas les rues», souligne Sylvie Golay. «D'ailleurs, personne ne l'a remplacé, nous employons des intérimaires. Sa place est libre et nous ne souhaitons qu'une chose: pouvoir le réengager demain matin.»
Certes, comme le répètent en boucle les juristes de l'administration vaudoise, cette décision est conforme à la Loi fédérale sur l'asile que le canton est tenu d'appliquer. Même la décision positive de la commission des pétitions demandant au gouvernement d'intercéder à Berne au nom de l'implication des gens de la Vallée n'a rien changé à ce jour. «On veut leur rendre la vie impossible pour les dégoûter de rester ici, c'est conforme à la politique actuelle en matière d'asile», commente un brin désabusé Nicolas Rochat, président du comité de soutien.
A cette oisiveté forcée qui leur pèse sur le moral - «J'ai honte de me promener lorsque tous les gens du quartier sont au travail», soupire Mevlida - est venue s'ajouter l'épreuve d'un nouveau déracinement. «La maison où nous habitions a été vendue, le nouveau propriétaire voulait rénover. Trouver un logement sans travailler n'est pas simple, voire impossible. La FAREAS - chargée d'aider les requérants d'asile avec des subventions fédérales - nous a relogés ici, à Yverdon», explique Miralem. Un concours de circonstances suspect pour Sylvie Golay. «Avouez que ce chantier tombait à pic! Nous avions d'ailleurs trouvé un appartement, mais dès juillet prochain. Le propriétaire a juré ses grands dieux qu'un délai était impossible, les travaux de démolition devant commencer le 1er avril. Au seuil de juin, rien n'a bougé. Je crois plutôt que l'intégration parfaite de cette famille dérangeait. Si nous devons relancer la machine pour les défendre, ce ne sera plus pareil, nous ne pourrons plus jouer sur la proximité, ni sur la défense d'une région périphérique», note-t-elle avec tristesse.
Vivre dans la dignité
A Yverdon depuis deux mois, les journées sont longues. «Là-haut, nous avions une vie, un travail, des amis. Ici, à part retourner tout ça mille fois dans notre tête...» se désole Mevlida. Désoeuvrement et sentiment d'inutilité, isolement, ont petit à petit raison de la force qu'ils ont toujours montrée depuis leur arrivée «au pays de la Croix-Rouge». «Avant, ils étaient intégrés; maintenant, ce sont des requérants. Ils ont perdu toute leur joie de vivre, ça me fait tant de peine», souligne Sylvie Golay. Le 9 juin, comme tous les trois mois, les Kuljanin doivent se présenter au bureau du SPOP (Service de la population), à Lausanne, pour renouveler leur permis provisoire. Avec l'espoir qu'on y supprime la mention «N'est pas autorisé à travailler». Tous les quatre veulent en tout cas croire que l'autorité cessera de les empêcher de vivre dans la dignité. En attendant l'ultime décision de la commission de recours qui se fait désirer, celle qui leur permettrait de continuer cette vie recommencée, dans un pays qu'ils ont appris à aimer et où Mirela, jeune femme de 23ans atteinte de sclérose en plaques, peut recevoir un traitement qui stabilise sa maladie, lui évitant avec succès jusqu'ici une paralysie progressive. M.-C. P.
Les libéraux genevois soutiennent les "lex Blocher"
Lire l'article de Didier Estoppey dans le COurrier
L'Entente genevoise ne sera pas unie contre les lois sur l'asile et les étrangers, soumises à votation le 24 septembre. Contrairement au PDC, qui combat les deux lois, et aux radicaux, qui s'opposent à la première tout en soutenant la seconde, les libéraux du bout du lac, réunis mercredi soir en assemblée des délégués, ont décidé de recommander le double «oui». Une décision prise à une majorité de 37 voix contre 29 «non» et 2 abstentions concernant la Loi sur l'asile, et de 48 voix contre 20 «non» et une abstention concernant celle sur les étrangers.
Olivier Jornot, président intérimaire du parti, qui plaidait pour ce double «oui», aura ainsi été mieux entendu par les délégués que la conseillère nationale et ex-conseillère d'Etat Martine Brunschwig Graf, qui combattait les deux lois. Les libéraux genevois se retrouvent aussi en porte à faux avec leurs représentants au Conseil national, principaux fers de lance dans le camp bourgeois de l'opposition aux deux lois, à l'image du président national Claude Ruey. Mais la députation genevoise à Berne était divisée, relève Olivier Jornot, puisque au contraire de MmeBrunschwig Graf, le conseiller national Jacques-Simon Eggly a soutenu les deux lois.
Quant à la question de savoir si le Parti libéral genevois ne fait pas, par son vote, du suivisme à l'égard de l'UDC, M.Jornot la balaie d'un revers de la main: «Il serait absurde de s'opposer à ces deux lois sous le seul prétexte qu'elles sont soutenues par l'UDC. En analysant froidement leur contenu, on s'aperçoit qu'elles sont acceptables, et comprennent aussi quelques améliorations. Il y a des mesures à prendre contre les abus. Et mieux vaut ces lois qu'une nouvelle initiative de l'UDC.»
Le débat n'en semble pas moins vif chez les libéraux. Un récent éditorial de Blaise-Alexandre Le Comte s'en prenant aux figures du parti menant campagne contre ces deux lois n'est peut-être pas totalement étranger à la disgrâce de ce jeune et éphémère président, qui vient d'être déchu. Réunis demain à Genève pour prendre position sur la question, au plan national cette fois, les libéraux n'ont probablement pas fini de croiser le fer
L'Entente genevoise ne sera pas unie contre les lois sur l'asile et les étrangers, soumises à votation le 24 septembre. Contrairement au PDC, qui combat les deux lois, et aux radicaux, qui s'opposent à la première tout en soutenant la seconde, les libéraux du bout du lac, réunis mercredi soir en assemblée des délégués, ont décidé de recommander le double «oui». Une décision prise à une majorité de 37 voix contre 29 «non» et 2 abstentions concernant la Loi sur l'asile, et de 48 voix contre 20 «non» et une abstention concernant celle sur les étrangers.
Olivier Jornot, président intérimaire du parti, qui plaidait pour ce double «oui», aura ainsi été mieux entendu par les délégués que la conseillère nationale et ex-conseillère d'Etat Martine Brunschwig Graf, qui combattait les deux lois. Les libéraux genevois se retrouvent aussi en porte à faux avec leurs représentants au Conseil national, principaux fers de lance dans le camp bourgeois de l'opposition aux deux lois, à l'image du président national Claude Ruey. Mais la députation genevoise à Berne était divisée, relève Olivier Jornot, puisque au contraire de MmeBrunschwig Graf, le conseiller national Jacques-Simon Eggly a soutenu les deux lois.
Quant à la question de savoir si le Parti libéral genevois ne fait pas, par son vote, du suivisme à l'égard de l'UDC, M.Jornot la balaie d'un revers de la main: «Il serait absurde de s'opposer à ces deux lois sous le seul prétexte qu'elles sont soutenues par l'UDC. En analysant froidement leur contenu, on s'aperçoit qu'elles sont acceptables, et comprennent aussi quelques améliorations. Il y a des mesures à prendre contre les abus. Et mieux vaut ces lois qu'une nouvelle initiative de l'UDC.»
Le débat n'en semble pas moins vif chez les libéraux. Un récent éditorial de Blaise-Alexandre Le Comte s'en prenant aux figures du parti menant campagne contre ces deux lois n'est peut-être pas totalement étranger à la disgrâce de ce jeune et éphémère président, qui vient d'être déchu. Réunis demain à Genève pour prendre position sur la question, au plan national cette fois, les libéraux n'ont probablement pas fini de croiser le fer
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