Les défenseurs de la famille kosovare Selimi ont rencontré la ministre de la justice Eveline Widmer-Schlumpf à Berne. Soutenue par de nombreux politiciens, cette famille s'est vue notifier son départ de la Suisse pour le 5 juillet.
"J'espère que nous avons été entendus", a déclaré Luc Barthassat (PDC/GE), membre du comité de soutien de la famille, sur les ondes de la RSR. Selon le conseiller national, Eveline Widmer-Schlumpf "était très à l'écoute" et à promis d'étudier le dossier.
A l'heure des questions au National, la conseillère fédérale a rappelé que l'ODM n'avait pas plus la compétence de régler ce dossier, après les jugements du tribunal administratif fédéral.
L'Office fédéral des migrations (ODM) refuse de considérer la famille Selimi comme un cas de rigueur de l'asile. Deux jugements du TAF ont confirmé la décision de l'ODM de ne pas donner d'autorisation de séjour à la famille, malgré la demande du canton de Genève. L'ODM reproche à Musa Selimi d'avoir fait venir sa famille clandestinement en 2005, après le refus de l'ODM.
Un recours a été déposé par l'avocat de la famille Yves Rausis, auprès de la Commission cantonale de recours en matière administrative (CCRA). Il a un effet suspensif, selon Me Rausis. La décision de la CCRA ne devrait pas être connue avant six à douze mois.
Eveline Widmer-Schlumpf a également défendu le directeur de l'ODM Alard du Bois-Reymond, dont les propos sur les Nigérians ont suscité la polémique. En 2009, le Nigéria a été le principal pays d'origine des demandeurs d'asile en Suisse, a-t-elle souligné au Conseil national.
Alard du Bois-Reymond a été sous le feu de la critique des milieux proches des demandeurs d'asile pour avoir affirmé, dans une interview parue en avril, que 99,5% des requérants nigérians utilisent la filière de l'asile pour s'adonner à des activités illégales en Suisse, comme le trafic de drogue.
ATS