La Libyenne Iman Al-Obeidi qui avait accusé des soldats de Mouammar Kadhafi de l'avoir torturée et violée a quitté dimanche Benghazi, «capitale» de la rébellion dans l'Est, pour les Etats-Unis, après avoir été expulsée par le Qatar, selon sa famille.
«Ma soeur et mon père ont quitté dimanche Benghazi pour les Etats-Unis», a indiqué à l'AFP sa soeur Marwa Al-Obeidi, sans autres précisions.
Le 26 mars, la jeune femme avait fait irruption à l'hôtel Rixos à Tripoli, appelant à l'aide les journalistes de la presse internationale et affirmant avoir été torturée et violée «à plusieurs reprises» par les «bataillons de Mouammar Kadhafi». Après avoir trouvé refuge au Qatar, elle en avait été expulsée jeudi à bord d'un avion militaire, vers Benghazi.
Iman Al-Obeidi ne voulait pas rentrer en Libye, de peur de représailles. «Sa crainte était à notre avis fondée», avait indiqué à l'AFP Vincent Cochetel, représentant à Washington du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) soulignant qu'il y avait en Libye «des gens qui ont intérêt à la faire taire». Depuis son arrivée à Benghazi, la jeune femme, prise en charge par sa famille, refusait tout contact avec les medias.
Le président du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, Moustapha Abdeljalil, avait affirmé samedi à la presse que la rébellion protégeait et aidait Iman Al-Obeidi. «Si elle souhaite demander l'asile dans un autre pays, nous n'avons pas d'objection», avait-il ajouté. De fait, «la forte médiatisation internationale de l'histoire de la jeune femme violée est un sujet très sensible en Libye où beaucoup de femmes ont été violentées par les forces de Kadhafi», a indiqué dimanche à l'AFP une source proche du CNT.
Les Etats-Unis avaient critiqué vendredi l'expulsion de la Libyenne par le gouvernement du Qatar, se disant «très déçus».
AFP et Libération