L’institution souhaite fermer les abris PC où sont logés les réfugiés frappés d’une non-entrée en matière. D’où un important besoin de places. Un article de Chloé Dethurens dans la Tribune de Genève.
© V. Villemin | L’abri PC de Châtelaine.
Une centaine de places supplémentaires au moins pour loger les requérants d’asile. Voilà ce dont aurait besoin l’Hospice général, à court terme, pour avoir enfin un peu de marge. Pour y parvenir, plusieurs projets sont en cours afin d’optimiser l’espace dans les différents foyers et créer de nouvelles chambres.
Objectif: fermer l’abri de protection civile où sont actuellement logés environ quatre-vingts requérants frappés d’une non-entrée en matière – baptisés Nems – obligés, à terme, de retourner dans leur pays.
Actuellement, bien que l’afflux de réfugiés soit relativement stable, les centres d’accueil de l’Hospice général sont pleins. Si pleins que l’institution se voit dans l’obligation de loger les Nems dans l’abri PC de Châtelaine depuis mars 2009. Une solution d’urgence loin d’être idéale, que l’Hospice souhaite supprimer dès qu’une alternative sera trouvée. «Nous sommes de plus en train de perdre de nombreux appartements que nous louons à des particuliers qui souhaitent aujourd’hui les récupérer, explique Bruno Righetti, responsable du service hébergement de l’Hospice. Nous avons perdu 10% de ces logements l’an passé. Il nous en reste 650.»
Aujourd’hui, l’heure est donc à la prospection de nouvelles places et, dans l’attente de la création d’un autre centre, à l’optimisation de l’espace dans les foyers existants grâce à de petits aménagements.
Soixante places à la Praille
A l’avenue de la Praille, l’actuel foyer pour requérants est l’un de ceux s’apprêtant à subir un réaménagement. Soixante places vont être créées au rez-de-chaussée. Un grand espace bénéficiant de la lumière naturelle, auparavant dédié au stockage de matériel, sera transformé en dortoirs supplémentaires «qui pourront servir de lieu d’accueil et permettront de faire face à des arrivées soudaines de personnes requérantes», explique Balthasar Staehelin, directeur de l’Aide aux requérants d’asile.
Le foyer des Tattes, à Vernier, va lui aussi subir quelques transformations. Plusieurs bureaux seront transformés en chambres. «Nous allons réduire au maximum l’espace administratif, poursuit Bruno Righetti. Nous allons déménager les employés qui ne sont pas obligés de travailler sur place. Cela nous permettra de libérer deux étages où des chambres seront aménagées.»
Anticiper
Dans les autres foyers, quelques retouches ont été ou vont également être réalisées, toujours afin de libérer de l’espace. De légers aménagements – optimisation de buanderies ou encore déménagement de bureaux – qui permettront de loger quelques personnes de plus. «Notre objectif est d’avoir un peu plus de marge, car les choses vont très vite dans ce domaine, ajoute Bruno Righetti. Il suffit qu’une crise survienne quelque part pour que l’afflux de personnes reprenne. Nous devons donc toujours être proactifs et anticiper.»
Autre projet en cours: la destruction et le remplacement des pavillons provisoires destinés aux requérants d’asile, situés à Mategnin. «Ceux-ci ont une durée de vie d’environ cinq ans et ont été construits il y a presque dix ans. Ils sont en mauvais état et doivent être changés», poursuit Balthasar Staehelin. Les nouveaux pavillons, plus résistants, seront eux aussi provisoires.