lundi 13 mars 2006

Faiseurs de Suisses 2

Plutôt que de débattre sur la question de l'intégration des étrangers , le canton de Bâle a décidé d'agir .Dès leur arrivée sur le territoire les migrants sont invités à suivre des cours d'intégration. Des cours où on leur apprend notamment à devenir suisses !
Visionnez l'émission Mise au point de la TSR (10mn)

Nous refusons ce deal de la honte

Lire l'article de 24heures:
Des centaines de manifestants ont bravé la pluie pour soutenir les sans-papiers.

Trois jours après la rencontre de quatre conseillers d’Etat avec Christoph Blocher ( 24 heures du 11 mars 2006), une manifesta­tion de soutien aux sans-papiers était organisée samedi après­midi. « Il n’y a pas que 224 demandeurs d’asile déboutés. Nous sommes heureux pour eux, mais les autres? Ils sont près de quinze mille. Nous ma­nifestons contre les mesures de renvoi des sans-papiers. Nous rejetons ce deal de la honte», explique l’avocat Jean-Michel Dolivo, en tête du cortège.
Partis de la cathédrale Saint­ François, les manifestants — près de mille aux dires des CHRIS BLASER organisateurs, six cents selon la police — ont emprunté le Grand-Pont jusqu’à la place Chauderon. Les slogans étaient sans équivoque: «Des papiers pour les sans-papiers.» A la fin de la manifestation, qui s’est déroulée dans le calme, différents intervenants ont pris la parole et appelé à poursuivre l’effort.

Lire ci-dessous l'article de Joel Burri dans le Courrier
«M.Mermoud met au point un marchandage inacceptable» «Nous refusons le deal de la
honte!» Tel était le slogan de la manifestation qui s’est déroulée samedi à Lausanne en soutien aux sans-papiers et aux NEM. Tout au long du trajet, qui formait une boucle depuis Saint- François, en passant par la Riponne, les manifestants ont
voulu informer la population de la transaction que le conseiller d’Etat vaudois Jean-Claude Mermoud mènerait avec le conseiller fédéral Christoph Blocher: les quelque 175 personnes issues du groupe des «523» pour lesquelles aucune solution n’a encore été trouvée seraient régularisées, en échange de quoi le canton de Vaud
s’engagerait à davantage de fermeté en matière d’asile. C’est la thèse que Jean-Michel Dolivo, avocat et défenseur bien connu de la cause des étrangers, a exprimée au dictaphone: «Jean-Claude Mermoud veut faire du canton de Vaud le meilleur
élève de la classe blochérienne.» En effet, une délégation du Conseil d’Etat vaudois a rencontré mercredi dernier M. Blocher, mais, selon l’ATS, Berne s’oppose toujours à toute solution collective pour les «523» et veut un traitement au cas par cas.
Autour de lui, plusieurs dizaines de personnes marchaient parées d’un tablier de
boucher. Cette tenue de travail avait pour but de rappeler que les étrangers en situation irrégulière travaillent et paient des impôts en Suisse: «Ils vivent
chez nous, ce sont nos voisins, nos collègues, nos amis.» La manifestation s’est déroulée dans le calme et s’est terminée à la place Saint-François par des discours et des témoignages. Daniel Borel, s’est fait le porte parole du Centre social protestant vaudois et est venu rappeler l’engagement de cette institution en faveur de la cause des sanspapiers. «Les patrons ont tout à gagner des personnes en situation irrégulière!» a-t-il déclaré. «La régularisation est le seul moyen d’éviter le dumping salarial dont ces personnes sont vicitmes.» Avant que les manifestants ne se dispersent, Jean-Michel Dolivo a conclu: «Nous serons probablement amenés à faire de nouvelles manifestations, mais nous en ferons tant qu’une solution digne n’aura
pas été trouvée!»

Des économies qui peuvent coûter cher

Lire l'article de Didier Estoppey dans Le Courrier

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Suisse«Comment allons-nous faire face à la situation?» Mandataire du Service d'aide juridique au exilés (SAJE) à Vallorbe, Sandra Antrilli ne cache pas son inquiétude. Dès le 1er avril prochain, le temps de séjour maximal dans les CERA (Centres d'enregistrement pour requérants d'asile) sera porté de 30 à 60 jours. Une mesure qui fait partie de celles récemment adoptées par le Conseil fédéral pour «réduire les coûts de l'asile».
Il y a deux ans, également le 1er avril, entrait en vigueur une autre mesure dite d'allègement budgétaire qui n'avait rien d'une farce: celle privant d'aide sociale les requérants s'étant vu signifier une non entrée en matière (NEM). Mis à la rue, les requérants ont été de plus en plus nombreux à se tourner vers le SAJE, qui a vu le nombre de ses consultations doubler entre 2003 et 2005.
Mais faute de tout financement public, le SAJE peine à adapter l'offre à la demande: à Vallorbe, il ne dispose en tout et pour tout que d'un poste de juriste à 70%, même si 8 bénévoles viennent l'épauler. «L'an dernier, nous avons vu passer 270 décisions de NEM, et recouru sur 54, explique Sandra Antrilli. Nous avons gagné dans une vingtaine de cas. Mais nous estimons ne toucher que 10% environ de la population du CERA.» La prolongation du temps de séjour visant officiellement à porter à deux tiers environ la proportion des décisions prises dans les CERA (contre 54% l'an dernier), le SAJE craint de crouler sous les demandes de recours.
Alors qu'aujourd'hui déjà, l'accès à un conseil juridique pour les requérants transitant par le CERA de Vallorbe est déjà loin d'être garanti: «Dans ces conditions, je ne suis pas certain que le droit de tout individu à une procédure équitable avec un recours effectif soit respecté», notait ainsi Alvaro Gil Robles, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, dans le rapport qu'il a consacré l'an dernier à la Suisse. Un droit que la Confédération s'est pourtant engagée à respecter en ratifiant la Convention européenne des droits de l'homme.
Autre sujet d'inquiétude pour le SAJE: les décisions prises dans les quatre CERA du pays ne consistent pas qu'en des NEM. Celles-ci étaient au nombre de 1428 l'an dernier, contre 2250 décisions sur le fond (négatives, à 86 exceptions près). En faisant passer le temps de séjour dans les CERA à 60 jours, la Confédération s'offre la possibilité d'y garder les requérants déboutés durant les 30 jours de délai de recours qui suivent un refus, alors qu'ils sont pour l'instant attribués à des cantons, où l'accès à des services juridiques est plus facile.
Porte-parole de l'Office fédéral des migrations, Dominique Boillat se veut rassurant: «Ce serait trop compliqué pour nous de garder les requérants dans les CERA durant leur délai de recours. Ce nouveau délai de 60 jours devrait peu augmenter la population des CERA. Nous voulons juste nous offrir une marge de manoeuvre supplémentaire pour régler quelques cas sur place, mais ça ne concernera que peu de requérants.» Même si, officiellement, l'objectif avoué est d'augmenter le taux des décisions prises dans les CERA. Comprenne qui pourra...
Quoiqu'il en soit, c'est sur un plan humain que la décision du Conseil fédéral fait aussi grincer des dents: «Trente jours dans un CERA, c'est déjà trop long, souligne Hélène Küng, aumônière protestante auprès des requérants à Vallorbe. Les gens vivent stressés dans la crainte d'une décision négative, et tournent en rond dans tous les sens du terme. Cette tension pèse aussi sur le personnel d'encadrement. En prolongeant encore ce temps de séjour, la Confédération prend le risque de créer un cocktail explosif.»

Election communales, la gauche en tête

Lire la dépêche de l'ATS
Ces résultats montrent que dans plusieurs villes ou des personnalités actives dans la défense du droit d'asile se sont présentées, elles ont fait des bons résultats. Ainsi Eric Voruz à Morges, les listes de gauche à Bex ou Nyon.

Pour des commentaires plus détaillés lire le compte-rendu du Temps