mardi 12 juin 2007

Pensons à nos arrière-petits enfants

Lire l'opinion de Claude Monnier dans 24heures
Les renvois de requérants d’asile déboutés, et de leurs enfants souvent nés en Suisse, vont se multiplier, dé­chirant bien des destins. Ces souffrances imposées protègent­elles au moins nos meilleurs inté­rêts?
Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à être déstabilisés par les forts mouvements d’immigra­tion, légale ou illégale, qui carac­térisent l’époque. Toute l’Europe connaît des craintes similaires. Et les Etats-Unis eux-mêmes, qui ont fondé leur identité psycho­historique sur le «rêve améri­cain », celui du petit immigrant ne parlant pas un mot d’anglais, mais doué et bossant dur, qui devient millionnaire, s’angoissent aujourd’hui de la présence sur leur sol de 12 millions d’immi­grants illégaux qui font marcher une partie de leur économie. Pour tenter de mitiger cette angoisse, les leaders républicains et démo­crates du Sénat avaient élaboré il y a quelques jours un compromis – qu’ils viennent tout juste d’an­nuler! Ce compromis aurait per­mis aux illégaux de régulariser leur situation en payant une sorte d’amende de quelque 5000 dol­lars par tête et, après un certain temps, de demander la nationa­lité américaine; à défaut de paie­ment, ils auraient été expulsés (ce qui est plus vite dite que fait, comme on sait chez nous). Et, à futur, les Etats-Unis auraient li­mité les possibilités de regroupe­ments familiaux pour privilégier une «immigration choisie».
On peut comprendre qu’an­goissées par les effets forcément déstabilisants des immigrations fortes, nous soyons, en Suisse, en Europe, aux Etats-Unis, tentés d’ériger à nos frontières des barri­cades à chicanes sophistiquées. Trois remarques s’imposent néanmoins.
Primo: à la longue il sera inte­nable d’avoir, d’un côté, un mar­ché des capitaux et des marchan­dises totalement libre et mondia­­lisé, et de l’autre, un «marché» des personnes sévèrement cloi­sonné; cela ne marchera tout simplement pas. On n’attrape pas le vent avec des filets à papillons. Secundo: l’Occident, qui place au sommet de ses valeurs la mobilité sociale ascendante par le talent, le mérite et l’effort, s’ébaubit aujourd’hui des succès de la Chine et de l’Inde, qu’hier nous considérions comme les pays les plus minables de la terre; pour­quoi n’éprouverions-nous pas, de la même manière, de l’admiration pour les Africains ou les Péru­viennes qui, abandonnant tout derrière eux et suivant des filières terrifiantes, tentent de s’assurer chez nous une vie meilleure? Aurions-nous, personnellement, le courage d’oser le quart de ce qu’ils osent?
Tertio: à la longue, nos pays vieillissants auront un besoin vi­tal de ces immigrants fous de travail, qui risquent jusqu’à leur peau pour venir gagner davan­tage sous nos latitudes, où d’ailleurs ils finissent générale­ment par faire souche. Leurs en­fants, qui auront -- un peu comme Nicolas Sarkozy -- , quel­que chose à prouver, deviendront souvent ingénieurs ou médecins ou… présidents. On l’a vu, en Suisse, avec les Italiens et les Espagnols.
Si nous nous barricadons aujourd’hui, sachons que la fac­ture du vieillissement et de la décadence de nos pays d’Occi­dent, ce n’est pas nous qui allons la payer, mais nos petits-enfants, et les petits-enfants de nos petits­enfants. Voulons-nous vraiment leur laisser un héritage aussi mé­diocre?

Doudou Diène fustige le ministère de l'Immigration, IDENTITE NATIONALE

Lire dans Le nouvelObs
Doudou Diène, rapporteur spécial de l'ONU contre le racisme, estime que le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale participe à une "banalisation du racisme

Le gouvernement présente un projet de loi visant à durcir les conditions du regroupement familial

Lire dans Le Monde.fr
Le ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, Brice Hortefeux, doit transmettre au Conseil d'Etat, mardi 12 juin, un avant-projet de loi destiné à durcir les conditions d'accès au regroupement familial, selon Le Figaro, qui affirme s'être procuré une copie du texte.
Lire dans le Figaro