jeudi 31 mai 2007

Vevey Roule

Lu dans 24heures
Après Lausanne et Renens, Vevey s’apprête à mettre 30 vélos à disposition de la population. Un service quotidien et gratuit.
Certes, les quais veveysans se prêtent particulièrement bien aux balades à vélo. Mais pour s’attaquer aux hauts de la ville, mieux vaut avoir les mollets vaillants… et bénéficier d’une bi­cyclette dotée de multiples vites­ses. Ça tombe bien, celles qui seront proposées à la population dès aujourd’hui en comptent 24 pour la plupart. Jusqu’à la fin du mois d’octobre, 30 vélos seront mis gratuitement à disposition des Veveysans ou des hôtes de passage. Baptisée «Vevey Roule», cette opération vante les bienfaits de la mobilité douce. Sur sol vaudois elle est déjà menée avec succès depuis trois ans à Lau­sanne et depuis une année à Renens. Au centre Saint-Antoine, une station de prêt sera ouverte 7 jours sur 7, de 7 h 30 à 21 h 30. L’opération «Vevey Roule» coûte 150 000 francs, partiellement pris en charge par Nestlé Suisse. Les requérants d'asile s'occupent de gérer ces prêts.

L'expulsion d'Adem Salihi, ou l'histoire d'une déroute bureaucratique et humaine

Lire l'analyse de Marco Danesi dans le Temps
Obligé de quitter la Suisse dès aujourd'hui, le ressortissant kosovar travaillait sans permis de séjour depuis six ans au service de la commune de Bassins. Retour sur un cafouillage aux conséquences dramatiques.

Des clandestins naufragés, accrochés à des cages à poissons

Lire cet article Le Temps

Des jours à la dérive au large de Malte, dans l'indifférence.

Palestine: la Suisse montre les griffes

Lire cet excellent article d'Alain Campiotti dans Le Temps
Il nous rappelle que le plus grand quota de réfugiés au monde reste constitué par les palestiniens et ce scandale est toléré par la "communauté internationale" depuis 40 ans.

Une dure journée attend Adem Salihi

Lire cet article du journal La ôte
L'employé communal aura quitté son emploi ce soir. Les habitants ne le laisseront pas tomber. Tous sont dans l'expectative.
Le compte à rebours est terminé aujourd'hui pour l'employé communal de Bassins, Adem Salihi. C'est son dernier jour officiel de travail.

Je vais me lever et aller au travail jusqu’à 17 heures, comme tous les jours, affirme-t-il. Après, je ferai un tour dans le village, j’irai trouver des amis, dit-il, songeur. Mais comment voulez-vous que je fasse? se reprend-il soudain. J’ai une voiture, un appartement, des meubles, des assurances, un compte en banque... Je ne peux pas tout résilier comme ça! Je refuse de croire que je vais partir. Je ne partirai pas, ce n’est pas possible. Ma vie est ici.

De leur côté, les membres du comité de soutien sont dans l’expectative. Nous avons remis notre pétition, nous attendons une réponse. Nous nous battrons jusqu’au bout. Mais dans l’immédiat, il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre, regrette Odile Hausser, membre du comité de soutien. Nous y croyons toujours. Nous agirons au fil des heures en fonction des nouvelles qui nous parviendront. Certains d’entre nous passeront la journée avec Adem, car nous sommes en souci pour lui. Ces événements l’ont terriblement secoué. Et quand il n’aura plus de travail, nous nous organiserons pour qu’il ne passe pas la journée seul à ne rien faire.

De son côté, le député radical Serge Melly a interpellé hier le Conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud à la sortie d’une conférence de presse. Il s’est heurté à un «No comment».
Le Conseil d’Etat refuse de transmettre ce dossier à Berne

Nous allons vers une période très difficile, estime le bouillonnant député radical. Je pense que le Conseil d’Etat veut nous avoir à l’usure. Mais nous ne lâcherons pas. Pourtant, la seule chose que nous demandons c’est que M. Mermoud transmette le dossier à Berne. Il en a la possibilité. Il ne peut tout de même pas faire l’impasse devant la mobilisation des habitants et des députés!

Même le pasteur du village s’est mobilisé; quand bien même Adem Salihi ne compte pas au nombre de ses ouailles. J’ai eu des contacts informels avec ma hiérarchie et les autorités. Tout le monde souhaite aider Adem Salihi. S’il devait entrer dans la clandestinité, je serais prêt à l’accueillir. Mais ma démarche n’a rien d’officiel, elle n’est qu’humaine.

C’est bien ce qu’il manque le plus dans la façon qu’a l’Etat de traiter ce dossier.

Et si Adem était resté clandestin?

En 2004, 33 clandestins avaient accepté de se présenter devant le Conseil d’Etat à visage découvert. Tous étaient dans la région de longue date. Adem Salihi était l’un d’entre eux. Leur but était d’obtenir un permis de travail. Mais le Conseil d’Etat a non seulement refusé en bloc de leur octroyer un permis, mais il leur a également envoyé des ordres d’expulsion. S’ils ne s’étaient pas dénoncés, ils ne seraient probablement pas expulsés aujourd’hui, estime Elisabeth Badertscher, membre de l’Association du collectif de soutien et de défense des Sans-Papiers de la Côte. Elle estime à un millier le nombre de clandestins travaillant dans la région de La Côte. Ces sans-papiers ont vraiment le sentiment d’avoir été trahis. Et ce, même si en acceptant de se montrer à découvert, ils savaient qu’ils prenaient un risque. Ils sont à la merci du premier contrôle de police.

Racisme, xénophobie : que faire ? les habits neufs du racisme

Lire cette analyse du (Le Monde diplomatique sur l'émergence d'un nouveau racisme...
Un bilan de santé de la société française confirme la gravité du problème : au cours des dix dernières années, selon les statistiques officielles, menaces et attentats racistes ont été multipliés respectivement par 14 et 16 (1). Le tabou qui frappait d’interdit l’antisémitisme est peu à peu levé. Selon de récents sondages d’opinion, 24 % des personnes interrogées trouvent qu’il y a trop de juifs en France, et 71 % qu’il y a trop d’Arabes. Le racisme se banalise : 45 % « comprennent » le vote en faveur du Front national.

Dans la peau, d'un noir à Alger (

Lire dans allAfrica.com
UN article du journal La Tribune qui revient sur des incidents racistes dans les universités d'Alger.

Adem: Il doit partir

Lire l'article du Le Matin Online
Malgré la pression, le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud est inflexible: le bien-aimé requérant kosovar de Bassins doit quitter la Suisse

Adem Salihi, 42 ans, chouchou de Bassins (VD). Le requérant kosovar adoré par tout son village, loué pour sa gentillesse, sa disponibilité et son travail fait la une des médias depuis deux semaines. Mais ce 31 mai, après douze ans en Suisse il doit quitter le territoire. Le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud prévient qu'il ne changera pas d'avis.

Adem pourra-t-il rester? Peut-on espérer un «geste humanitaire»?
Non, il doit partir. Et il ne s'agit pas d'un cas humanitaire. M. Salihi est revenu clandestinement en Suisse en 2000. Ce n'est pas un requérant d'asile mais un réfugié économique.

Qui bénéficie d'un incroyable soutien de la population...

Il existe surtout un énorme tapage médiatique qui n'aide pas à la sérénité. Sur le fond, tous les recours sont épuisés et il n'y a pas d'élément nouveau. Le dossier de M. Salihi a été traité avec toute la sensibilité nécessaire. Mais il doit comprendre qu'il doit partir. Son cas n'est pas exceptionnel.

Pas exceptionnel? Il est employé communal: donc fonctionnaire!

Artificiellement fonctionnaire! En l'engageant, la Municipalité de Bassins a commis une erreur - c'est même le moins que l'on puisse dire...

Tout un village le défend: est-ce que ça ne démontre pas son intégration?

Il a un bon contact avec la population, mais ça ne suffit pas. Nous avons dû dernièrement renvoyer une personne depuis 21 ans en Suisse. C'est difficile, mais c'est notre travail.

Mardi, les habitants de Bassins vous ont apporté une centaine de lettres. Les avez-vous lues?
En partie et je n'y ai pas été indifférent. Mais il y a des règles et mon devoir moral est de les respecter.

Son dossier n'a jamais été transmis à Berne. Pourquoi?
On n'envoie plus les cas dénués de chance. Cela reviendrait à susciter de faux espoirs. Et, pour le canton, à détruire une crédibilité péniblement acquise.

Etes-vous prêt à rencontrer Adem?
Pourquoi pas, mais pour lui expliquer qu'il doit partir.

Il répète qu'il ne partira pas...
Il sera convoqué au service de la population, qui se proposera de l'aider à reconstruire son avenir avec sa famille dans son pays. (réd: Adem a une épouse et quatre enfants au Kosovo.) J'espère que nous n'aurons pas à utiliser la contrainte.