Communiqué - Le 15 juillet 2008
http://www.solidaires.org/article20128.html
Les ministres européens de l’immigration, sous la houlette de Brice Hortefeux, ont validé, le 7 juillet 2008, un projet de « Pacte européen sur l’immigration et l’asile » : immigration choisie, répression de l’immigration irrégulière, et harmonisation des règles du droit d’asile sont les trois piliers d’une politique néocolonialiste de cette Europe forteresse.
Le préambule déclare, non sans cynisme, que les migrations internationales perdureront tant que les écarts de richesse et de développement existeront. Qui sont les principaux responsables de cet état de fait si ce n’est les pays occidentaux qui ont pillé pendant des décennies les pays du Sud et les institutions internationales qui ont mené depuis plusieurs années des politiques d’ajustement structurelles pour leur propre profit !
Cynisme encore lorsqu’il est évoqué le danger de mise en cause de la cohésion sociale des pays européens face à une immigration mal maîtrisée alors que ces mêmes gouvernements mènent des politiques libérales dynamitant toutes les protections sociales au nom d’une concurrence « libre et non faussée » !
La subtilité sémantique consistant à remplacer le rejet explicite des « régularisations massives » par la préconisation des régularisations « au cas par cas » aboutit de fait aux mêmes effets.
Le contrat d’intégration a certes été supprimé mais il revient sous d’autres formes en conditionnant le regroupement familial à la connaissance de la langue du pays d’accueil et du respect « des identités » des Etats membres. Enfin, l’élaboration de critères communs au droit d’asile est renvoyée dans cinq ans.
Ce pacte officialise une politique sélective de l’immigration professionnelle, notamment en renforçant « l’attractivité de l’UE pour les travailleurs hautement qualifiés », une politique répressive en accentuant les contrôles aux frontières et les expulsions dans les pays d’origine et en durcissant les critères de regroupement familial.
L’union syndicale Solidaires dénonce cette politique qui utilise l’immigration aux seules fins des intérêts économiques des multinationales installées en Europe.
Le HCR appelle l'Europe à rester ouverte aux demandeurs d'asile
17 July 2008 –Le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a appelé mercredi l'Union européenne (UE) à rester ouverte aux demandeurs d'asile, alors qu'un projet de Pacte européen sur l'Immigration et l'Asile a été présenté la semaine dernière à ses partenaires par la France, qui préside actuellement l'UE.« Nous nous inquiétons du fait que l'attention très forte portée au contrôle des frontières extérieures de l'UE rende encore plus difficile aux demandeurs d'asile l'entrée sur le territoire de l'Europe », a déclaré M. Guterres à l'occasion d'une visite à Bruxelles, au cours de laquelle il a notamment rencontré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le Vice-président de la Commission européenne, Jacques Barrot, chargé de la justice, des libertés et de la sécurité.
« Des mesures concrètes doivent être prises pour s'assurer que la protection reste possible pour ceux qui en ont besoin », a-t-il ajouté, cité dans un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
M. Guterres a souhaité que le projet de Pacte européen sur l'Immigration et l'Asile soutienne la construction d'une 'Europe de l'Asile'. Le projet, qui est basé sur la conception d'immigration « choisie », pourrait être ratifié en octobre, lors d'un sommet européen prévu à Bruxelles.
Il a également discuté avec M. Barrot des moyens d'augmenter les réinstallations de réfugiés dans l'Union européenne. Antonio Guterres a souligné la nécessité pour l'UE de montrer son soutien aux pays non membres de l'UE qui accueillent la majorité des réfugiés dans le monde.
« Réinstaller des réfugiés est une façon de montrer sa solidarité à l'égard de pays comme la Syrie, qui accueille actuellement environ un million de réfugiés d'Iraq », a dit le Haut commissaire. « Nous appelons la Commission européenne à poursuivre ses efforts pour augmenter les réinstallations dans l'UE », a-t-il ajouté.
Actuellement, une minorité parmi les 27 Etats membres de l'UE met en oeuvre des programmes réguliers de réinstallation, et l'UE fournit seulement 5% des places disponibles pour la réinstallation des réfugiés sur le plan global, selon le HCR.