lundi 4 août 2008

Critiques contre la politique de l'UE sur l'immigration

Le pacte européen sur l’immigration : une politique néocolonialiste
Union syndicale Solidaires

Communiqué - Le 15 juillet 2008

http://www.solidaires.org/article20128.html

Les ministres européens de l’immigration, sous la houlette de Brice Hortefeux, ont validé, le 7 juillet 2008, un projet de « Pacte européen sur l’immigration et l’asile » : immigration choisie, répression de l’immigration irrégulière, et harmonisation des règles du droit d’asile sont les trois piliers d’une politique néocolonialiste de cette Europe forteresse.

Le préambule déclare, non sans cynisme, que les migrations internationales perdureront tant que les écarts de richesse et de développement existeront. Qui sont les principaux responsables de cet état de fait si ce n’est les pays occidentaux qui ont pillé pendant des décennies les pays du Sud et les institutions internationales qui ont mené depuis plusieurs années des politiques d’ajustement structurelles pour leur propre profit !

Cynisme encore lorsqu’il est évoqué le danger de mise en cause de la cohésion sociale des pays européens face à une immigration mal maîtrisée alors que ces mêmes gouvernements mènent des politiques libérales dynamitant toutes les protections sociales au nom d’une concurrence « libre et non faussée » !

La subtilité sémantique consistant à remplacer le rejet explicite des « régularisations massives » par la préconisation des régularisations « au cas par cas » aboutit de fait aux mêmes effets.

Le contrat d’intégration a certes été supprimé mais il revient sous d’autres formes en conditionnant le regroupement familial à la connaissance de la langue du pays d’accueil et du respect « des identités » des Etats membres. Enfin, l’élaboration de critères communs au droit d’asile est renvoyée dans cinq ans.

Ce pacte officialise une politique sélective de l’immigration professionnelle, notamment en renforçant « l’attractivité de l’UE pour les travailleurs hautement qualifiés », une politique répressive en accentuant les contrôles aux frontières et les expulsions dans les pays d’origine et en durcissant les critères de regroupement familial.

L’union syndicale Solidaires dénonce cette politique qui utilise l’immigration aux seules fins des intérêts économiques des multinationales installées en Europe.




Le HCR appelle l'Europe à rester ouverte aux demandeurs d'asile

17 July 2008 –Le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a appelé mercredi l'Union européenne (UE) à rester ouverte aux demandeurs d'asile, alors qu'un projet de Pacte européen sur l'Immigration et l'Asile a été présenté la semaine dernière à ses partenaires par la France, qui préside actuellement l'UE.

« Nous nous inquiétons du fait que l'attention très forte portée au contrôle des frontières extérieures de l'UE rende encore plus difficile aux demandeurs d'asile l'entrée sur le territoire de l'Europe », a déclaré M. Guterres à l'occasion d'une visite à Bruxelles, au cours de laquelle il a notamment rencontré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le Vice-président de la Commission européenne, Jacques Barrot, chargé de la justice, des libertés et de la sécurité.

« Des mesures concrètes doivent être prises pour s'assurer que la protection reste possible pour ceux qui en ont besoin », a-t-il ajouté, cité dans un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

M. Guterres a souhaité que le projet de Pacte européen sur l'Immigration et l'Asile soutienne la construction d'une 'Europe de l'Asile'. Le projet, qui est basé sur la conception d'immigration « choisie », pourrait être ratifié en octobre, lors d'un sommet européen prévu à Bruxelles.

Il a également discuté avec M. Barrot des moyens d'augmenter les réinstallations de réfugiés dans l'Union européenne. Antonio Guterres a souligné la nécessité pour l'UE de montrer son soutien aux pays non membres de l'UE qui accueillent la majorité des réfugiés dans le monde.

« Réinstaller des réfugiés est une façon de montrer sa solidarité à l'égard de pays comme la Syrie, qui accueille actuellement environ un million de réfugiés d'Iraq », a dit le Haut commissaire. « Nous appelons la Commission européenne à poursuivre ses efforts pour augmenter les réinstallations dans l'UE », a-t-il ajouté.

Actuellement, une minorité parmi les 27 Etats membres de l'UE met en oeuvre des programmes réguliers de réinstallation, et l'UE fournit seulement 5% des places disponibles pour la réinstallation des réfugiés sur le plan global, selon le HCR.

Une circulation pas si libre que ça...

Des résidents belges passent leurs vacances en rétention

NOUVELOBS.COM | 01.08.2008 | 12:54

Venus passer deux semaines de vacances en France, un couple équatorien et leur fillette, qui résident tous légalement en Belgique, ont été arrêtés à Cherbourg avant d'être internés au centre de rétention de Rennes.


Un couple équatorien et leur fillette, en vacances en France et résidents réguliers en Belgique, ont été arrêtés le 25 juillet à Cherbourg, puis internés au centre de rétention de Rennes qu'ils doivent quitter vendredi 1er août, a-t-on appris auprès de la Cimade.

"Nous avons été traités comme des criminels", s'est indigné Suntaxi Diaz, contactée par l'AFP, après une semaine passée au centre de rétention administrative (CRA) alors que, selon elle, leurs papiers belges sont en règle et que leur fille de deux ans est de nationalité belge.

Venus passer deux semaines de vacances en France, le couple avait été contrôlé à Cherbourg vendredi dans sa voiture.

"On a été traités comme des assassins"

Les policiers ont constaté que "nous n'avions pas les papiers de notre fille et que nous ne pouvions pas prouver que nous étions sur le territoire français depuis moins de 3 mois [du fait de l'absence de contrôle aux frontières dans le cadre de l'espace Schengen, ndlr]. Ils nous ont donc conduits au commissariat pour des vérifications", raconte Suntaxi Diaz.

"Dès vendredi soir, les autorités belges avaient confirmé que la fillette était de nationalité belge et que les documents du couple étaient en règle. On aurait pu leur dire de rentrer chez eux", s'est insurgé Damien Nantes, représentant de la Cimade, seule ONG autorisée dans les CRA.

Mais le préfet de la Manche a pris un arrêté de reconduite à la frontière et la famille a été placée en rétention à Cherbourg, puis transférée à Rennes, selon la même source.
"Je ne comprenais pas pourquoi on nous gardait. On a été traités comme des assassins, pris en photo et fouillés", a expliqué Suntaxi Diaz. "Mon mari a dû se dévêtir et ils m'ont également demandé de le faire".

Permis de conduire équatorien expiré

La famille devrait être reconduite à la frontière belge vendredi par la police. Elle devra cependant laisser son véhicule en France. "On nous a dit que nous devons demander un visa pour revenir le chercher", a ajouté Suntaxi Diaz.

De son côté, la préfecture de la Manche a précisé que la famille avait été interpellée lors d'un contrôle routier et que le conducteur avait présenté un permis de conduire militaire équatorien expiré. "Il ne justifiait donc pas du droit à conduire sur le territoire français", souligne la préfecture dans un communiqué.

Le couple a également présenté "une attestation d'immatriculation délivrée par les autorités belges et un passeport équatorien dépourvu de visa, ne permettant pas de séjourner en France", selon la même source.

Pour Damien Nantes, il s'agit d'"une situation dramatique et absurde", dans un "contexte de fixation d'objectifs d'expulsions dans chaque préfecture". (Avec AFP)

Mauritanie: nouvel épouvantail de l'Europe

Amnesty dénonce les conditions de rétention des migrants clandestins dans ce pays.

Les violations des droits de l’Homme envers les migrants africains se multiplient en Mauritanie, devenue en quelques années le point de transit favori des clandestins en partance pour l’Europe. Amnesty International dénonce les autorités locales et l’Union européenne. Elle exerce une pression accrue sur les pays africains dans sa lutte contre l’immigration clandestine, transformant de fait ces pays en « gendarmes de l’Europe ».

Le centre de détention de Nouadhibou, en Mauritanie © Amnesty International

« À l’époque, quand les Blancs venaient en Afrique par la mer, on ne les traitait pas de clandestins. Pourquoi aujourd’hui, quand nous essayons d’aller par la mer en Europe, on nous traite de clandestins ? ». Ce message, écrit par un migrant au centre de rétention de Nouadhibou au nord de la Mauritanie, traduit la frustration de milliers d’Africains qui, comme lui, n’ont pas pu gagner l’Europe. Baptisé "Guantanamito" ("Petit Guantanamo") par certains détenus, c’est là qu’échouent temporairement les migrants avant d’être expulsés hors du pays. Près de 3 300 d’entre eux sont passés par le centre en 2007. Nouadhibou est aujourd’hui pointé du doigt par Amnesty International pour ses conditions de détention, « de surpopulation et d’hygiène ne répondant pas aux normes internationales relatives aux personnes privées de liberté ».

Lire l'article de Hanan Ben Rhouma sur Afrik.com

Sur le même sujet, lire cet article paru sur december18, le portail pour la protection des droits des migrants

La Grèce s’apprête à régulariser ses immigrés de deuxième génération

La Grèce va enfin reconnaître l’existence de ses enfants d’immigrés. Cette semaine, le Parlement doit examiner un projet de loi attribuant une carte de séjour de cinq ans à plus de 120 000 clandestins d’un genre très particulier. Nés en Grèce de parents immigrés légaux résidant en Grèce depuis de nombreuses années, ayant suivi leur scolarité entière dans des établissements grecs, ils se découvrent illégaux le jour de leurs 18 ans.

Ils sont obligés de partir dans le pays de leurs parents, qu’ils ne connaissent pas en général et dont ils parlent souvent mal la langue. Là-bas, ils doivent faire les démarches, en partant de zéro, pour obtenir un visa de séjour pour la Grèce où demeure leur famille. Cette situation ubuesque est la conséquence du jus sanguinis - droit du sang - qui donne automatiquement la nationalité grecque à tout descendant de Grec, même à la énième génération, même s’il ne parle pas le grec et même s’il n’a aucun rapport avec la réalité grecque d’aujourd’hui ; mais qui ne la reconnaît pas à ceux qui vivent sur le sol hellénique s’ils ne sont pas nés au moins d’un père grec.

Lire la suite dans Libération

Genève: requérantes nigérianes dans les griffes de la prostitution

L'Aéroport international de Genève (AIG) est de plus en plus prisé pour les demandes d'asile. Mais cette porte d'entrée ne réussit pas aux jeunes Nigérianes: elles disparaissent trop souvent dans la nature pour alimenter les réseaux de prostitution.

Le phénomène n'est pas nouveau, mais les observateurs constatent une recrudescence. Entre début janvier et fin juillet, 149 demandes d'asile ont été déposées à l'AIG, a indiqué Gérard Maury, chef de la Police de la sécurité internationale (PSI). C'est presque autant, en sept mois, que les 160 dossiers décomptés en 2007.

En majorité, les requérants viennent des pays anglophones d'Afrique noire, comme le Nigéria, le Ghana et la Gambie. Dix-huit jeunes femmes du Nigéria, qui se disent mineures, ont atterri à Genève depuis le début de l'année (22 en 2007), relèvent les aumôniers de l'aéroport et l'association Elisa, qui offre un soutien juridique aux requérants.

Trois de ces Nigérianes ont encore quitté la zone de transit de l'AIG mercredi dernier pour gagner le centre d'enregistrement des requérants d'asile à Bâle. La plupart du temps, les autorités perdent rapidement leur trace. "Elles disparaissent dès qu'elles ont un bon de sortie pour s'absenter du centre", explique M. Maury.

L'an dernier, 17 d'entre elles ont été retrouvées sous d'autres identités dans plusieurs pays d'Europe comme l'Italie et l'Allemagne, où elles alimentent des réseaux de prostitution. Il y a fort à craindre que les migrantes récemment arrivées à Genève se retrouvent dans le même cas, d'après le chef de la PSI.

La police genevoise ne peut pas faire grand-chose contre ce phénomène, que d'autres aéroports européens connaissent aussi. Les jeunes femmes lui échappent à partir du moment où elles se rendent dans les centres d'enregistrement de Vallorbe ou de Bâle. Pour Gérard Maury, elles sont victimes d'un "réseau mafieux très bien constitué".

(ats / 03 août 2008 08:59)

Les requérants d'asile ont un nouveau toit

Depuis le 1er juillet, le Centre d’accueil de demandeurs d’asile de la Clé, à Bienne, a rouvert ses portes. Il héberge essentiellement des familles.

popupLe Centre d’accueil de la clé, sis à la rue Centrale, avait fermé ses portes en 2005 pour sous-occupation. Le centre peut accueillir jusqu’à 76 personnes, mais n’en compte que 40 actuellement, les travaux de réfection du bâtiment n’étant pas terminés. Leur demande d’asile est en suspens auprès de l’Office des migrations. «Il s’agit avant tout de familles. Il n’y a pas de personnes ayant été frappées d’une non entrée en matière (NEM). Celles-ci doivent quitter le pays et sont donc placées dans des lieux moins attractifs qu’une ville», explique Florian Düblin. Le centre ne ressemble en rien à l’ancienne structure dans laquelle vivaient seuls des hommes célibataires.