dimanche 13 août 2006

Avantage au oui

A lire dans Le Matin Dimanche: "La campagne sur l'asile débute sur un score serré". Un article signé Michel Jeanneret et Ludovic Rocchi

SONDAGE EXCLUSIF Alors que les Romands se tâtent encore, les Alémaniques sont convaincus par les mesures de Christoph Blocher soumises au vote le 24 septembre. Une courte majorité des Suisses sont en faveur du durcissement de la loi


Les défenseurs d'un sérieux tour de vis en matière d'asile peuvent se réjouir. A six semaines de la votation, le 24 septembre prochain, 43% des Suisses se disent en faveur de la nouvelle loi, contre 30% d'opposants. C'est ce que démontre un sondage de l'Institut Isopublic, réalisé en exclusivité pour «Le Matin dimanche» et SonntagsBlick.

Alors que Romands et Tessinois sont divisés sur la question, c'est en Suisse alémanique que l'on trouve une large majorité de citoyens acquise au renforcement du droit en vigueur. Une question centrale demeure: que voteront les 27% d'indécis? Pour Matthias Kappeler, directeur d'Isopublic, elles pourraient renforcer le camp du oui: «On constate que près de la moitié des gens sondés se disent mal informés. Or, plus les gens sont informés, plus ils ont tendance à voter en faveur de la loi.» Surprise: les femmes sont majoritairement opposées à la loi

N'y a-t-il donc plus d'espoir pour les opposants au durcissement du droit d'asile?
Matthias Kappeler ne voit qu'une seule possibilité pour renverser la vapeur: «Il faudrait que des personnalités à forte valeur morale comme Jakob Kellenberger ou Carla Del Ponte affirment leur refus de la loi. Ou alors une série de bavures, telles que des renvois injustifiés de réfugiés qui auraient des conséquences dramatiques.»Parmi les autres enseignements du sondage Isopublic, on relève qu'une courte majorité de femmes s'oppose à la loi (31,7% de oui contre 32,2% de non), alors qu'une claire majorité d'hommes se déclare en faveur (55,3% contre 28,3%). Plus les électeurs sont âgés, plus ils ont tendance à soutenir le texte défendu par le conseiller fédéral Christoph Blocher, même si les 15-34 ans sont également en faveur de la loi (35,2% contre 33,5%). Au vu de la force actuelle des partisans du oui à la loi, on ne s'étonnera pas que 39% des sondés considèrent que la politique d'asile suisse n'est pas assez stricte (contre 33% d'avis satisfaits par la pratique actuelle).

L'effet Blocher s'équilibre

Lire le commentaire d'Yvan Perrin dans Le Matin






Il a décidé de ne pas trop en faire, pour soi-disant rester cohérent avec sa ligne, qui veut que les conseillers fédéraux ne doivent pas mener campagne lors de votations populaires. Cette relative discrétion est aussi tactique. Christoph Blocher sait qu'il peut provoquer un effet repoussoir sur certains électeurs. Notre sondage le confirme: si une large majorité (82%) se dit «pas du tout» influencée par l'ombre du conseiller fédéral UDC qui plane sur la révision de la loi sur l'asile, ceux qui avouent y être sensibles, le sont négativement. 12% des sondés indiquent ainsi qu'ils sont motivés à voter non à cause de Blocher. «Son effet s'équilibre, avance Yvan Perrin, vice-président de l'UDC. Notre conseiller fédéral peut tout autant finir de convaincre de voter oui ou non. Dans ce sens, il est bon qu'il n'en fasse pas trop, même si cette retenue est d'abord une preuve de cohérence.»
Une proportion d'indécis qui inquiète l'UDC
Le camp du oui au durcissement de la loi sur l'asile a-t-il déjà gagné? «La proportion d'indécis m'étonne sur une question où les avis sont habituellement tranchés, répond Yvan Perrin. Nous allons mener campagne jusqu'au dernier jour.» Et quid des femmes qui sont majoritairement opposées à la loi dans notre sondage? «Je m'explique difficilement cet écart par rapport aux hommes. Peut-être sont-elles d'avantage sensibles à la notion d'accueil sans oser être fermes en contrepartie.»



Les opposants se mettent à espérer

Toujours dans Le Matin: l'avis de Claude Ruey

Claude Ruey


«Je suis déçu en bien.» Telle est la première réaction de Claude Ruey à notre sondage. Le libéral vaudois a lancé un comité bourgeois opposé à la révision de la loi sur l'asile. «Il s'étoffe chaque jour. Nous avons désormais plus de 250 membres, dont des poids lourds alémaniques», annonce le vice-président du comité. Il estime que «l'espoir de gagner cette votation n'est plus illusoire. Nous sommes partis dans un contexte très défavorable, avec des estimations de moins de 25% d'opposants à la loi.»
Claude Ruey n'est-il pas trop optimiste, alors que les nombreux indécis (27%) devraient avoir tendance à rejoindre les partisans d'une loi pour laquelle la campagne ne fait que commencer? «Cela fait vingt ans que les Suisses sont désinformés sur l'asile. Qui sait que les abus ne concernent que deux pour mille de la population résidente dans notre pays? Avec un tel handicap d'information que nous comptons combler, les résultats de votre sondage sont plutôt encourageants», conclut Claude Ruey.
Du côté des opposants de gauche, Ruth Dreifuss préfère ne pas commenter un sondage, fidèle à ses habitudes d'ex-conseillère fédérale. Mais la campagne s'annonce rude pour le camp du «non»: la dernière révision de la loi sur l'asile, en 1999, avait récolté plus de 72% de «oui». Mais cette fois-là la droite n'était pas divisée...
© Le Matin Online

Keine Mehrheit zum Asyl-Gesetz - Aktuell - Sonntagsblick - Blick Online

A lire sur le Blick Online: l'article que le Sonntagsblick consacre aux résultats de ce sondage

Dürften nur Männer über die Verschärfung des Asylgesetzes abstimmen, wäre ein Ja gewiss. Weil Frauen aber mehrheitlich dagegen sind, ist am 24. September alles möglich.


Bundesrat Christoph Blocher steht mit seiner Asyl-Vorlage (noch) im Abseits.



Würde heute abgestimmt, würden 43 % Ja und 30 % Nein sagen, 27 % sind noch unentschlossen. Das zeigt die erste Umfrage zum neuen Asylgesetz. Das Institut Isopublic hat sie im Auftrag des SonntagsBlicks durchgeführt.

Mit einem lockeren Sieg können die Befürworter jedoch nicht rechnen. «Das Rennen ist offen», sagt SVP-Präsident Ueli Maurer (55) (siehe Seite 13). Seine Partei kämpft an vorderster Front für das Gesetz, das die Handschrift ihres Bundesrats Christoph Blocher (65) trägt.

Ein auffälliger Unterschied besteht zwischen den Geschlechtern: 55 % der Männer, aber nur 32 % der Frauen sagen Ja!

Wer gut informiert ist, ist eher dafür. Isopublic-Studienleiter Matthias Kappeler (34): «Das kann die Befürworter freuen, denn der Informationsstand wird sich nun laufend verbessern.» Dennoch schöpfen die Gegner Zuversicht. «Nach dieser Umfrage habe ich die Hoffnung, dass wir gewinnen können», sagt Hans-Ernst Ellenberger (61), Informationschef des Bistums Basel.

Hier finden Sie die detaillierten Umfrageresultate

Ici, vous trouvez les résultats détaillés de l'enquête (en allemand)