A lire dans Le Matin Dimanche: "La campagne sur l'asile débute sur un score serré". Un article signé Michel Jeanneret et Ludovic Rocchi
SONDAGE EXCLUSIF Alors que les Romands se tâtent encore, les Alémaniques sont convaincus par les mesures de Christoph Blocher soumises au vote le 24 septembre. Une courte majorité des Suisses sont en faveur du durcissement de la loi
Les défenseurs d'un sérieux tour de vis en matière d'asile peuvent se réjouir. A six semaines de la votation, le 24 septembre prochain, 43% des Suisses se disent en faveur de la nouvelle loi, contre 30% d'opposants. C'est ce que démontre un sondage de l'Institut Isopublic, réalisé en exclusivité pour «Le Matin dimanche» et SonntagsBlick.
Alors que Romands et Tessinois sont divisés sur la question, c'est en Suisse alémanique que l'on trouve une large majorité de citoyens acquise au renforcement du droit en vigueur. Une question centrale demeure: que voteront les 27% d'indécis? Pour Matthias Kappeler, directeur d'Isopublic, elles pourraient renforcer le camp du oui: «On constate que près de la moitié des gens sondés se disent mal informés. Or, plus les gens sont informés, plus ils ont tendance à voter en faveur de la loi.» Surprise: les femmes sont majoritairement opposées à la loi
N'y a-t-il donc plus d'espoir pour les opposants au durcissement du droit d'asile?
Matthias Kappeler ne voit qu'une seule possibilité pour renverser la vapeur: «Il faudrait que des personnalités à forte valeur morale comme Jakob Kellenberger ou Carla Del Ponte affirment leur refus de la loi. Ou alors une série de bavures, telles que des renvois injustifiés de réfugiés qui auraient des conséquences dramatiques.»Parmi les autres enseignements du sondage Isopublic, on relève qu'une courte majorité de femmes s'oppose à la loi (31,7% de oui contre 32,2% de non), alors qu'une claire majorité d'hommes se déclare en faveur (55,3% contre 28,3%). Plus les électeurs sont âgés, plus ils ont tendance à soutenir le texte défendu par le conseiller fédéral Christoph Blocher, même si les 15-34 ans sont également en faveur de la loi (35,2% contre 33,5%). Au vu de la force actuelle des partisans du oui à la loi, on ne s'étonnera pas que 39% des sondés considèrent que la politique d'asile suisse n'est pas assez stricte (contre 33% d'avis satisfaits par la pratique actuelle).