lundi 11 juillet 2005

Suite du reportage sur la commémoration du 10ème anniversaire du massacre de Srebrenica

Visionnez le reportage des envoyés spéciaux de la TSR au 19h30 avec l'analyse de Raphaël Guillet

- avec la présence d'un président serbe venu rendre hommage aux victimes

- Avec une déclaration de Richard Holborooke, ancien émissaire des USA aux Balcans, interpellé par une femme musulmane.

- Avec une interview de Carla del Ponte qui a refusé de se rendre aux commémorations, alors que les principaux responsables courent toujours.

- avec des témoignages de rescapés

- avec le témoignage de la requérante déboutée Samela Taletovic, échappée au massacre il y a 10 ans : elle a reçu un plan de vol par le Canton de Vaud pour le lendemain des commémorations....
(aux dernières nouvelles son plan de vol est ..... reportée à plus tard)

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La honte version Canton de Vaud

Visionnez la partie du reportage de la TSR au 19h30 qui concerne le Canton de Vaud :

La requérante déboutée Samela Taletovic, échappée au massacre de Srebrenica il y a 10 ans alors qu'elle n'avait que 16 ans, témoigne sur la manière de faire de nos autorités et ses employés.

Sameal Taletovic vit aujourd'hui à Aigle avec son mari et leur fille, née en Suisse. Ils font parti des déboutés des "523".

Elle a reçu un plan de vol par le Canton de Vaud. Ce vol est prévu pour le lendemain des commémorations des 10 ans du massacre qui l'a fait venir en Suisse.

Aux dernières nouvelles son plan de vol est ..... reporté à plus tard.


Il y a aussi le témoignage de Hata Dedic, autre réscapée qui est sensée repartir "chez elle" selon la majorité bourgeoise du Château.

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Commémoration du 10ème anniversaire du massacre de Srebrenica

Visionnez le reportage des envoyés spéciaux de la TSR au 12h45 :

Avec le récit d'un témoin direct des massacres, réfugié expulsé de Suisse.
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Les dix ans du génocide sont célébrés aujourd’hui


Des centaines de cadavres identifiés seront enterrés aujourd’hui.
Dix ans après le massacre de quelque 8000 Bosniaques.

Srebrenica peine à se relever des massacres de la guerre. L’économie est comateuse et la pauvreté est partagée par les deux communautés. Des 37 000 habitants que la cité comptait avant le conflit, il ne reste que 7500 âmes. Veuves, chômeurs, Serbes, Bosniaques ne se font pas trop d’illusions.


«La guerre a eu lieu. On la sent toujours. Tout le monde a eu des victimes et personne n’est innocent. Un mur s’est construit entre nous et c’est le seul moyen de continuer à vivre côte à côte», constate froidement Nebojsha, barman serbe au Davidoff, l’unique discothèque de Srebrenica. Ce samedi soir, la jeunesse de la petite ville fait la fête, malgré tout. Les Bosniaques sont assis entre eux, les Serbes aussi.

Les esprits restent minés. Et Srebrenica peine à sortir du marasme. A l’entrée de la ville, les carcasses d’usines en guise d’accueil. Plus haut, une rue défoncée bordée d’immeubles criblés de balles. Tout autour, les pentes raides mangées par la forêt. Sur les poteaux rouillés, des pancartes mortuaires ont fleuri. Il s’agit d’affichettes portant noms et photos des Bosniaques disparus, plus de cinq cents, qui seront enterrés aujourd’hui au Mémorial de Potocari, à un jet de pierre de la ville, et en face de l’usine dans laquelle la population musulmane de Srebrenica a vainement cherché, en 1995, la protection des casques bleus hollandais.

Quelque 8000 hommes bosniaques de confession musulmane furent exécutés par les Serbes. Aujourd’hui, près de 40 000 personnes sont attendues pour célébrer les dix ans du génocide.

Partis d'Yverdon "pour mourir là-bas"


A Yverdon-les-Bains, ils ont vécu sept ans. Mais ils ont fait le pas: ils sont revenus en Bosnie l’an dernier.

Aujourd’hui, Salko Mehmedovic et sa femme Fatima, 73 et 70 ans, habitent une maison à moitié reconstruite sur le versant d’une vallée, à trente minutes en 4x4 de Srebrenica. Il fait cru dans le salon-cuisine. La vieille dame pleure, le souffle lui manque, la faute à une maladie respiratoire et aux massacres de ses deux petits-enfants pendant la guerre, qu’elle ressasse sans arrêt.

«Nous sommes rentrés parce que j’avais peur que ma femme meure en Suisse, explique Salko Mehmedovic, avec un faible sourire. Je n’aurais pas eu l’argent pour revenir l’enterrer ici.» Un frigo, une cuisinière à bois, un sofa et une ampoule nue constituent le mobilier. «Impossible de meubler plus. Nous cherchons encore de l’argent pour terminer le premier étage», soupire l’homme, brandissant sa fiche de pension de retraite: l’équivalent de 80 euros. Le traitement médical de sa femme est partiellement pris en charge par leur fille, grâce à sa pension de veuve. La maison a été reconstruite avec l’aide de Caritas, de l’Organisation internationale des migrations et de l’aide au retour (4000 francs), que le couple a obtenue en quittant la Suisse volontairement.

Les Bosniaques résidant dans le canton de Vaud et menacés de renvoi forcé? «Qu’ils restent là-bas! Ici, c’est la mort. Notre pension d’un mois vaut un jour de travail en Suisse. Ici, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes.»