lundi 30 janvier 2006

La mauvaise foi de Christoph Blocher

Visionnez la séquence de Mise au Point

Qui met en évidence les dérapages sur le second exemple d'"abus" sur lequel se basait notre ministre, celui des 7 tamouls sur lequel il a fait crouler la salle de rire en au mot de "tsunami,tsunami,tsunami". C'est vrai qu'une catastrophe qui a tué 200.000 personnes c'est ultra-drôle !
L'enquête de Mise au Point montre que Blocher ne tient pas plus compte de l'avis de ses services (ici l'ODM) que de celui de la justice (voir article précédent du blog). En effet, personne à l'ODM ne confirme que ces tamouls aient demandé l'asile en raison de la catastrophe naturelle.

Les problèmes de Blocher avec la justice

Lire l'article de Erich Aschwanden dans la NZZ (en allemand)
Traduction rapide pour les francophones exclusifs:
Le ministre de la justice Christoph Blocher a utilisé son discours à l'Albisguetli comme plate-forme de recrutement pour le durcissement de la loi sur l'asile . Comme cas particulièrement frappant d'un abus d'asile Blocher a mentionné deux Albanais auxquels la Commission d'appel d'asile (ARK) avait accordé l'asile. Blocher a dit littéralement : "Cela ne va pas cette décision. Deux Albanais qui sont des criminels. Un a deux meurtres sur la conscience et 15 attaques à mains armée." Pour cela il s'est basé sur un article que son collègue de parti Ulrich Schluer avait publié dans son journal "Schweizerzeit" . Schluer avait raconté que ces réfugiés avaient commis en Albanie de nombreux crimes, qu'il décrivait de manière exhaustive.
Construction politique
Blocher n'a pas dit un mot sur le fait que le tribunal fédéral avait également traité deux fois du cas des deux Albanais. Les juges supérieurs sont arrivés à la conclusion que ces reproches avaient été fabriqués politiquement pour se débarasser de témoins encombrants. Conformément au jugement "des indices de soupçon que des preuves à la charge des accusés ont été fabriquées par les services secrets albanais, témoins torturé et mis sous pression par la police pour obtenir des confessions ". Les circonstances parlent également en faveur de la thèse qu'il s'agit de construction politique...
Le président du tribunal fédéral Giusep Nay ne veut pas empêcher le ministre de critiquer la justice mais demande que la présentation des faits ne soit pas tronquée et déformée.. . Le juge Nay tire des conclusions diamétralement opposée de cet exemple. Selon lui il montre que le système Suisse refuse les fausses preuves et les aveux extorqués sous la torture et préserve les droits des requérants...
Le Conseiller d'Etat et anciens juges fédéral radical Thomas Pfisterer (FDP)est choqué par les déclarations de Blocher. "Personne n'est autorise à qualifier quelqu'un de criminel si il n'est pas condamné . Cela blesse les règles de base du système judiciaire ", dit Pfisterer. D'autant plus que le tribunal fédéral arrive à la conclusion que le cas est probablement une fabrication politiquement motivée...
Le journaliste a encore obtenu les avis de plusieurs autres ténors de la droite suisse allemande qui sont tous sévères avec notre ministre de la justice. Christa Markwalder et Rolph Schweiger constatent que Blocher a un vrai problème avec la séparation des pouvoirs. Le conseil d'état Hansruedi Stadler s'est étonné sur "l'évaluation très rudimentaire" du ministre de la justice. Il suppose derrière un calcul politique.
Livio Zanolari le porte parole de Blocher ne veux pas prendre position avant que le texte ne soit publié sur internet

Blocher se fait remonter les bretelles par le président du Tribunal Fédéral


Que penseriez-vous d'un ministre qui ne tient pas compte des décisions de ses propres juges pour mieux faire passer ses idées xénophobes, c'est la situation de Christoph BLocher qui lors de son dernier discours à l'Albisguet a illustré son antième sur les abus de l'asile en brodant sur des réfugiés albanais qui seraient des grands criminels. Problème: lisez le petit compte rendu publié dans 24 heures ou pour ceux qui lise l'allemand, référez vous à l'article de la NZZ am Sonntag.
Le Tribunal fédéral passe un savon à Blocher après son discours de l’Albisgütli» : c’est en ces termes que la NZZ am Sonntag a ouvert son édition d’hier. Au coeur de la polémique, le discours prononcé il y a une semaine par le ministre UDC devant la section zurichoise de son parti. Le chef de Justice et police avait fait référence à deux réfugiés albanais qui auraient commis des crimes et des attaques à main armée.
Des propos jugés «inacceptables» par Giusep Nay, président du Tribunal fédéral. La raison de sa colère: le ministre n’a pas tenu compte des décisions de la Commission suisse de recours en matière d’asile et du Tribunal fédéral, qui ont refusé d’extrader les deux Albanais. Les juges pressentaient en effet que les accusations pesant contre ces hommes auraient été construites de toutes pièces, pour des motifs politiques.

Rita Verdonk la ministre qui dépeuple les Pays-Bas



Nous en avions déjà parlé à plusieurs reprise dans ce blog et ce matin, c'est dans 24heures que Rita Verdonk (dont la politique inspire notre propre Blocher) a l'honneur de la presse. Voici l'article de Sabine Cessou:

Rita Verdonk, la ministre néerlandaise de l’Intégration, a proposé un code de conduite qui demande aux étrangers de parler néerlandais dans les lieux publics. Ce faisant, elle a renforcé un malaise qui pousse de plus en plus d’immigrés — et de Néerlandais modérés — à quitter le pays.

Jamais, depuis 1954, les Pays-Bas n’avaient été un pays de si forte émigration. En 2005, 110 250 résidents ont quitté le pays des polders, alors que 91 000 nouveaux immigrants s’y sont installés. Signe particu­lier de cette nouvelle vague mi­gratoire: la moitié des candidats au départ ne sont pas des Néer­landais. Selon les statistiques offi­cielles, 4000 Turcs, 4000 Antillais et 2600 Marocains sont repartis dans leur pays d’origine en 2004. «Partir, c’est la grande discus­sion du moment, confirme Abou Menebhi, à la tête d’Emcemo, l’une des principales associations marocaines d’Amsterdam. Même les jeunes qui sont nés ici et qui ont de bons diplômes n’ont plus que cette idée en tête.» Le chô­mage, qui frappe 27% des actifs dans la communauté marocaine contre une moyenne nationale de 6,3%, n’explique pas tout. «Dans la vie quotidienne, à la télévision, le climat s’est dégradé, poursuit Abou Menebhi. De nouvelles me­sures sont sans cesse annoncées par Rita Verdonk, la ministre de l’Intégration, explicitement diri­gées contre les étrangers.» Depuis sa nomination, en 2003 dans l’actuel gouvernement de centre-droit, Rita Verdonk, 50 ans, a multiplié les tours de vis. Après avoir annoncé l’expulsion de 26 000 déboutés du droit d’asile, cette ancienne directrice de prison, membre du Parti libé­ral (VVD), s’est employée à frei­ner l’immigration.
A partir du 1er mars, les de­mandeurs de visas à longue du­rée pour les Pays-Bas devront ainsi passer un test payant de langue et de culture néerlandaise dans leur pays d’origine. Tous les étrangers arrivés après 1975 aux Pays-Bas devront se plier, eux aussi, à des examens de «citoyen­neté ». Les personnes naturali­sées, elles, devront prêter un «serment de solidarité» à leur nouvelle patrie, à partir du 1er octobre 2006, au cours d’une cérémonie officielle de remise de leur passeport. Dernier projet an­noncé: un code de conduite à destination des étrangers, leur demandant entre autres de par­ler néerlandais dans les lieux pu­blics.

«Rita de fer»

Toutes ces mesures ont nourri un sentiment d’exclusion. Un profond ressentiment antimaro­cain s’est manifesté après le meurtre du cinéaste Théo van Gogh par un jeune islamiste néerlando-marocain, le 2 no­vembre 2004. Le rejet, cepen­dant, paraît plus durement res­senti dans les communautés noi­res. Selon une étude publiée en août dernier par le bureau d’étu­des Intelligence Group, de plus en plus d’Antillais (78%) et de Surinamais (53%) âgés de 15 à 35 ans estiment appartenir à la catégorie des «étrangers» plutôt qu’à celle des «Néerlandais».
De son côté, Rita Verdonk a vu sa politique payer: sa cote de popularité n’a fait qu’augmenter, atteignant 57% d’opinions positi­ves dans les sondages. Surnom­mée «Rita de fer», la ministre de l’Intégration incarne le glisse­ment à droite qui s’est produit aux Pays-Bas après les attentats du 11 septembre 2001. La minis­tre a d’ailleurs admis avoir em­prunté à la droite populiste, qui gère la ville de Rotterdam, sa nouvelle idée d’un code de con­duite pour les étrangers.

Rita Verdonk a admis avoir emprunté à la droite populiste, qui gère Rotterdam, son idée d’un code de conduite pour les étrangers.
Code de conduite pour les étrangers
Rita Verdonk voudrait, autant que possible, ne plus entendre parler que le néerlandais dans les rues de son pays. En annonçant son projet d’imposer un code de conduite aux étrangers, elle a précisé vouloir «clarifier» ce qui est attendu des autochtones: qu’ils parlent la langue nationale et qu’ils respectent des valeurs «de base» de la société néerlandaise, telles que l’égalité homme-femme et le principe de non-discrimination.
A la radio, la ministre s’est expliquée: «J’entends souvent les autochtones dire: «Si vous vous êtes installés aux Pays-Bas, vous devez parler néerlandais, point final.» Une idée qu’elle a qualifiée de «libérale», dans la mesure où son parti veut que les Néerlandais se sentent «en sécurité». «Les gens se sentent unheimisch (n.d.r.l.: «ne se sentent pas chez eux» en allemand) quand ils entendent une langue étrangère dans la rue», a-t-elle poursuivi, quitte à se voir reprocher par le quotidien De Volkskrant de ne pas avoir trouvé de mot néerlandais pour décrire cette angoisse… Avec son projet, Rita Verdonk a provoqué un tollé. Jugée «ridicule» par les Verts, son idée a été contestée jusque dans les rangs de son propre parti. Mais Rita Verdonk n’en démord pas.
Des experts vont plancher sur ce projet, a-t-elle annoncé.

La droite vaudoise chahute la réorganisation de l'asile

Lire cet article de Samuel Russier dans le Temps -(article peut être payant ?)

Samuel Russier nous y parle du débat qui va s'ouvrir au Grand Conseil sur la LARA, (loi sur l'aide aux requérants d'asile et à certaines catégories d'étrangers).
IL s'agit en substance de redéfinir le statut de la FAREAS (qui perdrait son indépendance pour devenir un simple service de l'Etat), de stabiliser les bases juridiques de l'aide accordée au NEM (en diminuant les prestations) et d'assainir les comptes de la fondation (en liquidant certains bien immobilier et en soldant les dettes)...
Dans la catégorie Dossier plateforme NEM de ce site, les positions des défenseurs de l'asile sont disponibles