mardi 31 mai 2005

Le vote populaire est néfaste à la naturalisation


Le vote populaire est néfaste à la naturalisation. Selon une étude du Fonds national pour la recherche scientifique, les demandes traitées dans ce type de procédures ont un taux de refus supérieur de 23 % aux autres méthodes.
Aux yeux des chercheurs, l'anonymat des électeurs lors des votes à bulletins secrets est mobilisateur. Il offre une plus grande répercussion des arguments xénophobes que dans d'autres procédures, comme une commission de naturalisation par exemple.
Lire la dépêche de l'ATS

Le débat sur l'asile au Grand Conseil reporté d'une semaine

Dans 24 heures, Grégoire Nappey nous dit pour quelle raison:
Plusieurs élus de gauche continueront aujourd’hui au Grand Conseil à tenter de réunir un maximum de signatures pour une motion demandant au gouvernement de renoncer aux mesures de contrainte à l’encontre des requérants d’asile déboutés, dits groupe des «523». Le texte ne sera formellement déposé qu’en fin de séance, histoire de se garantir un maximum de paraphes. Le pari de la gauche est d’obtenir une majorité grâce à quelques élus de droite (24 heures du 25 mai). Le débat et le vote n’auront lieu que dans une semaine, mais l’idée est de pouvoir montrer dès aujourd’hui que la démarche a des chances de passer, afin de faire déjà pression sur le Conseil d’Etat

Le grafitteur de Bex s'excuse...

24heures qui avait déjà très largement donné la parole à cet homme, récidive en page 29 de son édition de ce mardi. En voici la teneur générale:
André Corboz, l’homme qui a barbouillé des slogans discriminatoires sur les murs de Bex, fait amende honorable et présente des excuses publiques pour avoir employé le mot «nègre» sous l’emprise de la colère.
Commentaires: Le mea culpa n'est vraiment que très partiel, (il regrette uniquement l'expression "nègre") le garagiste conteste toute provocation de sa part et se prévaut d'avoir été inondé de lettres de soutien...

La Croix-Rouge Suisse veut s'occuper des clandestins

La Croix-Rouge suisse informe depuis avril les personnes séjournant illégalement en Suisse sur les perspectives d'avenir dans leur pays d'origine. Elle leur propose une assistance professionnelle dans différents cantons.
Lire la dépêche de l'ATS

lundi 30 mai 2005

Echec des opposants vaudois au droit de vote des étrangers


Claude Resin: président du comité d'initiative
Les opposants vaudois au droit de vote des étrangers au niveau communal ont essuyé un 3e échec. Leur initiative populaire n'a récolté que 5583 signatures, alors que 12 000 sont requises. Des soupçons de fraude électorale pèsent en outre sur eux.
Lire la dépêche de l'ATS

dimanche 29 mai 2005

L'asile dans le canton de Vaud à Mise au point (TSR)


Interview de Jean-Claude Mermoud en qualité modem en haute qualité
Deux semaines après les échauffourées consécutives à des graffitis racistes, la tension est toujours latente dans la petite ville du Chablais vaudois. Il y règne même un véritable climat d’apartheid. La ville est divisée en deux camps , ceux qui veulent la fermeture du centre de requérants et les défenseurs de l’asile. Et au sein de la population le sentiment d’insécurité va crescendo . Portrait d’une petite ville autrefois tranquille qui aujourd’hui a peur.
Climat de haine à Bex en qualité modem en haute qualité
Réaction de Jean-Claude Mermoud en qualité modem en haute qualité

Amnesty demande à la Suisse de corriger sa politique d'asile


Les délégués de la section suisse d'Amnesty International, réunis à Rorschach, ont demandé que La Suisse respecte le principe du non-refoulement lorsque la sécurité des requérants d'asile est en péril.

L'organisation de défense des droits de l'homme indique, dans un communiqué, avoir eu connaissance, depuis fin 2003, d'au moins trois cas de personnes emprisonnées suite à leur renvoi de Suisse.
Lire la dépêche de l'ATS ou le dossier de Swissinfo
Ecoutez l'interview de Manon Schick porte-parole d'Amnesty sur La Première

samedi 28 mai 2005

Grève de la faim du survivant de Srebrenica en instance d'expulsion


La coordination asile annonce que le requérant Bosniaque incarcéré à Frambois a entamé une grève de la faim.
Elle dénonce l'étalage sur la voie publique des difficultés conjugales de cet homme par les services de l'Etat.
Lire le communiqué de la coordination asile
Sur le centre de Frambois, lire l'article du Courrier

Les naturalisations en augmentation à Lausanne


Dans 24heures, Alain Destraz raconte l'accueil des nouveaux citoyens Suisses par la ville de Lausanne. A cette occasion il donne les raisons d'une assez forte augmentation du nombre de naturalisation depuis le début du siècle.
«Nous traitons maintenant des dossiers concernant des nationalités que nous avions peu jusque-là, témoigne Sylviane Rochat Monbaron, préposée lausannoise aux dossiers de naturalisation. Tout à coup, les Portugais demandent la naturalisation.»
«Pour ce qui est des ressortissants de l’ex-Yougoslavie, cela fait maintenant douze ans qu’ils se sont réfugiés en Suisse; ils remplissent donc les conditions de naturalisation»

En conclusion, l'article sous-entend que cette augmentation correspond à un voeux politique de diminuer la part des étrangers dans la population cantonale.

vendredi 27 mai 2005

L'Etat du Valais détrousse les requérants (?)


L'Etat du Valais est pris à partie par une soeur ursuline et une députée socialiste, cette dernière n'hésitant pas à parler de hold-up étatique contre les requérants d'asile. Le conseiller d'Etat Thomas Burgener réfute et s'explique.
Lire la dépêche de l'ATS
La religieuse reproche au Service de l'action sociale d'avoir arnaqué des requérants d'asile qui vivaient et travaillaient dans le canton au début des années 90. Ces demandeurs auraient dû être remboursés pour les prestations qu'ils avaient fournies, ce qui n'a pas été le cas pour nombre d'entre eux. Un montant de 120.000.- CHF est en cause.
Ecoutez la séquence du journal radiophonique et l'interview de Thomas Burgener sur La Première

Projet de loi sur le soutien des NEM-requérants-réfugiés

Le Conseil d'Etat met en consultation un avant-projet de loi sur l'aide aux requérants d'asile et aux clandestins. La Fareas y voit son rôle étendu à l'organisation et à la distribution de cette manne, en particulier aux personnes frappées d'une non-entrée en matière (NEM).
Grégoire Nappey dans 24heures fait le commnentaire suivant:
Dans le contexte très tendu, depuis une semaine, autour de l'application des mesures de contrainte à 168 des 523 requérants déboutés, la présentation de ce texte est-elle un signe d'apaisement livré par Jean-Claude Mermoud? En novembre dernier, le Conseil d'Etat avait annoncé qu'il confirmait la Fareas dans sa mission et qu'il clarifierait ses compétences dans un projet de loi. Le 21 avril, l'Exécutif dévoilait la création d'une aide d'urgence en nature pour les clandestins indigents: l'une des dispositions de la loi en consultation. On attendait donc que le Gouvernement rende une copie - ce qu'imposaient aussi les Constitutions fédérale et vaudoise, ainsi que la Loi fédérale sur l'asile -, il le fait aujourd'hui alors que le débat fait rage: difficile de trancher entre hasard et opportunisme.
Lire aussi la dépêche de l'ATS

jeudi 26 mai 2005

La police n'interviendra pas dans les églises...

La police vaudoise n'ira pas chercher les requérants d'asile déboutés dans les églises. L'interdit prononcé par Charles-Louis Rochat ne s'étend toutefois pas aux salles de paroisse où sont accueillies les "Maisons des migrations".
Lire la dépêche de l'ATS
Cette dépêche est reprise avec quelques modifications dans 24heures de vendredi. Le journaliste y donne un peu de place à la réaction dubitative des Eglises:
Ce distinguo effectué par le conseiller d’Etat laisse en tous les cas sceptique Patrick Felberbaum, membre du Conseil synodal de l’EERV. «Différencier ces lieux d’église me semble un peu artificiel, explique-t-il. L’important, ce n’est pas l’église en tant que bâtiment, ce sont les gens qui se mobilisent pour accueillir d’autres gens. Pour moi, une salle de paroisse peut être un lieu de culte. On dirige bien des cultes sous tente.» Pour appuyer ses remarques, Patrick Felberbaum prend l’exemple de Sévelin, à Lausanne: «L’église et les locaux paroissiaux sont attenants. Entre la porte de la première et celle des seconds, il y a quelques dizaines de centimètres. L’une peut donc être forcée mais pas l’autre?»

Schengen: les opposants gagnent 14% en un mois


A dix jours de la votation du 5 juin, le non aux accords de Schengen/Dublin gagne du terrain. Seuls 55% des citoyens accepteraient cet objet, soit 7% de moins qu'en avril, selon notre dernier sondage.
Lire les infos détaillées sur le site de la TSR
Et pour changer, l'avis des communistes genevois.

Amnesty tance la Suisse


Après les agences de presse et les médias électronique, c'est au tour de la presse écrite de rapporter la condamnation des pratiques policières et en matière d'asile de notre pays.
En page 6 de 24heures, Gregory Wicky nous informe que :
Après le comité de l’ONU contre la torture et le Conseil de l’Europe, c’est au tour d’Amnesty International de dresser un sombre tableau de la situation des droits de l’homme en Suisse. L’organisation dénonce notamment une nouvelle politique d’asile allant à l’encontre de la Convention de Genève, ainsi qu’une augmentation des violences et des comportements racistes de la part de la police. .
Le journaliste est frappé par le feu croisé des critiques internationales depuis quelques semaines (Comité des Nations Unies contre la torture et Commission européenne des droits de l'homme ont également mis en cause la Suisse ces derniers jours).
IL met également en évidence les critiques portant sur la privatisation de la sécurité (des Securitas ont commis des abus dans des centres de réfugiés).
Lire la dépêche de l'ATS

mercredi 25 mai 2005

Arrestation d'un père de famille "523"

Un père de famille du groupe des «523» a été arrêté hier matin et placé en détention à la maison de Frambois. Malgré qu'il ait reçu une prolongation de 15 jours et que sa femme et ses enfants aient une autorisation de séjour, il risque l'expulsion vers la Bosnie. La coordination appelle à un rassemblement de protestation aujourd'hui mercredi 25 mai, 18h pl. St-François, Lausanne.
Cette information provient du site internet de la coordination asile
Le Matin reprend cette info dans son édition de jeudi. L'article de Yann Pauchard précise que cet homme vit séparé de sa famille suite à des violences conjugales.

Amnesty fustige la Suisse


La restriction de l'accès à une procédure normale d'asile proposée par la révision actuelle de la loi en Suisse contrevient à la Convention sur les réfugiés. Amnesty international (AI) le dénonce dans son rapport annuel 2005.
Lire le communiqué de l'ATS
Ecoutez l'interview de Manon Schick porte parole d'Amnesty sur La Première
Voir Manon Schick sur TSR en qualité modem / en haute qualité
Cette nouvelle a été reprise par Le Nouvel Observateur.

La police n'est pas là pour aller chercher des familles dans les églises


Doris Cohen Dumani s'exprime sur La Première
Ecoutez son intervention .
Elle y explique au micro de Marc Decrey pourquoi elle soutient la motion de soutien aux "523" et s'oppose aux mesures de contraintes.
Dans Le Matin, la municipale de Lausanne se prononce de la même manière, l'article de Yann Pauchard est titré "Je suis aussi une réfugiée":
A 12 ans, avec ma famille, nous avons dû fuir l'Egypte de Nasser, en pleine crise du canal de Suez, à cause de notre confession juive

Intervention sur La Première des Eglises vaudoises


Antoine Reymond est interviewé dans le journal du matin au sujet de la position ferme et claire des Eglises en soutien aux "523" et contre les mesures de contraintes. Il rappelle que selon l'avis de droit de mâitre Nguyen, les voies de droit ne sont pas épuisées.
Il rappelle aussi la demande de la création d'une commission consultative cantonale en matière d'asile.
Ecoutez l'intervention sur La Première

Débat sur l'asile au Grand Conseil dans 24heures


Suite de l'article du jour précédent, Grégoire Nappey revient sur le lobbying intense qui agite les coulisses du Grand Conseil.
Le but est de trouver une majorité mardi prochain pour une motion demandant que le Gouvernement renonce aux mesures de contraintes contre 168 des 523 requérants déboutés. Plusieurs élus radicaux et libéraux semblent prêts à faire le pas.
Le texte de la motion est prêt, il sera déposé mardi prochain et prévoit les mesures suivantes:
Il demande aux quatre membres de droite du Gouvernement de «renoncer aux mesures de contrainte», de même qu’«à des mesures discriminatoires (interdictions de travail ou de formation, suppression de l’aide sociale Fareas)». L’Exécutif est aussi prié de créer «une commission consultative d’experts chargée de réexaminer les dossiers en cause afin de de chercher une issue digne».
Néanmoins, le pari est faisable. Hier en début de soirée, au moins 6 députés avaient signé la motion: Doris Cohen-Dumani, Jean Martin et Jean-Claude Rochat (radicaux), Jaqueline Bottlang-Pittet et Georges Glatz (les deux seuls élus PDC) et Eliane Rey (libérale). Au gré des confidences glanées ça et là, six autres noms étaient encore soufflés avec des degrés de certitude divers: les radicaux Olivier Français, Serge Melly, Jérôme Christen, Stives Morand et Marcel-David Yersin, ainsi que le libéral Régis Courdesse. Au total, cela ferait 12: une majorité possible. Il y aurait même une voix à prendre dans l’UDC…
Ecoutez les développements sur la motion au Grand Conseil sur La Première

mardi 24 mai 2005

Les requérants Ethiopiens déboutés manifestent à Lausanne


Les requérants d'asile éthiopiens déboutés ont manifesté à Lausanne pour demander leur régularisation. L'interdiction de travailler prononcée dernièrement par le canton de Vaud a fait sortir ce groupe de 175 personnes de son silence.
Lire la dépêche de l'ATS qui est également reprise par 24heures.
Ecouter la compte rendu de La Première dans Forum et les commentaires de Laurent Bonnard
Voir le Journal des régions de la TSR en qualité modem.
Voir la même séquence en haute qualité.
Lire également l'article de Swissinfo

Veillée d'armes chez les défenseurs de l'asile

Dans 24heures, Grégoire Nappey nous décrit le processus de définition de la stratégie de défense des "523".
L'une des évolutions de la dynamique est le retour au premier plan des trois Eglises (avec pour la première fois, l'Eglise Israëlite). Leur résistance est cruciale face à la volonté du Conseil d'Etat de passer en force. L'importance des "refuges" n'a jamais été aussi grande. Mais plus loin, les options désespérée de type "grève de la faim" vont peut être aussi entrer dans le champ du possible.
Un autre axe, se situe au niveau politique, la tentative consiste à relancer le débat au Grand Conseil:
Il y a notamment été question du dépôt d'une motion - démarche parlementaire chargeant le Conseil d'Etat de présenter un projet de loi ou de décret - dans une semaine, le temps aujourd'hui même d'y rallier en coulisses un maximum de députés. Son but? Suspendre les mesures à l'encontre de ceux que l'on continue d'appeler les 523. «Si cette motion n'obtient pas la majorité, nous n'aurons guère d'autre choix que d'envisager des mesures militantes»...
Et justement, pour convaincre le Grand Conseil, il faudrait qu'une dizaine de députés de droite cessent de suivre la voie tracée par l'UDC:
Pour Anne-Marie Depoisier, députée socialiste, il faut convaincre les radicaux. «Je suis découragée, et un peu effondrée, de voir les deux conseillers d’Etat radicaux suivre l’UDC. Quand on parle avec certains députés radicaux, on voit bien qu’ils n’ont pas du tout le même discours. Avec eux, nous pourrions trouver des solutions pour ces personnes.»
C'est à cette tâche que s'attelle Josiane Aubert, la présidente des socialistes:

Pour elle «la balle est dans le camp des radicaux. J’ai bon espoir que la droite démocratique de ce canton ne veuille pas indéfiniment singer l’UDC et qu’elle souhaite trouver des solutions raisonnables.»
Sur le même sujet écoutez le compte rendu et les commentaires de Laurent Bonnard dans le journal de 12h30 de La Première

on ne peut pas être neutre dans la défense des droits de l'homme


Dans un article de La Liberté, Alvara Gil-Roblès, le commissaire aux droits de l'homme de la commission européenne défend le droit d'asile et critique le durcissement récent dans la pratique de la confédération (la procédure des NEM pour ne pas la nommer).
Dans un rapport qui sera publié dans 8 semaines, la Suisse sera épinglée au tableau des mauvais élèves .
Lire aussi à ce sujet le dossier de Swissinfo, consacré à la première visite en Suisse d'Alvaro Gil Roblès en décembre 2004.

lundi 23 mai 2005

Les "à fonds anti-racistes" à Bex


Une trentaine de manifestants ont défilé samedi dans les rues de Bex pour dénoncer les comportements racistes. Malgré les rumeurs qui circulaient, aucune provocation n'a été enregistrée.

Assises de l'immigration, atmosphère tendue


Samedi à Morges, les quatrièmes Assises de l’immigration ont subi le contrecoup de la décision du Gouvernement vaudois d’appliquer les mesures de contrainte envers les requérants déboutés. Le groupe «Non aux expulsions» a tenté d’empêcher le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud de s’exprimer. Et plusieurs participants ont quitté la salle au moment de son discours. Organisatrice des Assises, la Chambre cantonale consultative des immigrés a adopté une résolution pour s’opposer à l’utilisation des mesures de contrainte et pour dénoncer le renvoi du groupe des «523».
24 heures rends compte de cette journée en page 28 par la plume de Nicolas Verdan.
En ce qui concerne les résultats des discussions sur le projet de loi sur l'intégration, le bilan n'est pas fameux. La CCCI (commission consultative cantonale pour l'intégration) n'a même pas été consultée par le Conseil d'Etat avant de mettre ce projet en branle.
Le point le plus critiqué est que la loi ne s'adresse qu'aux étrangers les plus intégrés; un comble pour une loi sur l'intégration:
Reste cette question, qui était samedi sur toutes les lèvres. Pourquoi limiter cet avant-projet de loi sur l’intégration aux seuls permis B et C? «Et tous les autres, alors?» Serge Paccaud, responsable du service communautaire de la Planchette à Aigle, fulmine. Membre de la Coordination Asile Chablais, homme de terrain, il voit dans cette restriction «une hypocrisie totale».
Dans son commentaire, Nicolas Verdan mets lui aussi le doigt sur cet absurdité:
Une telle vision restrictive est inspirée par la Berne fédérale. Elle repose sur un postulat temporel: l’intégration ne peut être envisagée que dans une perspective durable. Sont ainsi exclus toutes celles et tous ceux qui sont le plus démunis dans le nouveau paysage qui est le leur. Soit les requérants d’asile, susceptibles d’être refoulés, et les clandestins. Or, la réalité du terrain le prouve, ce sont avant tout eux qui ont, par exemple, besoin de suivre des cours de langue ou qui cherchent un accès au monde du travail.
En se focalisant ainsi sur ces deux lettres B et C, le Canton se propose de dresser un nouvel obstacle juridique à l’intégration. Une vision étroite en rupture avec la réalité du terrain. Dommage.

Lire également, l'article de La Liberté et l'interview d'une jeune députée Européenne d'origine kurde.

Rixe de Bex, le courrier des lecteurs de 24 heures

Voici les réactions publiées ce lundi en page deux du quotidien.

Vous confondez le responsable et la victime
» A propos de la nuit d’émeute à Bex (24 heures des 12 et 13 mai 2005):
Je suis abasourdi de la manière dont vous avez traité l’événement. L’auteur des graffitis, loin d’en être la victime, est bien le premier responsable. Son acte est condamnable et doit être jugé. Personne n’est au-dessus des lois qui protègent les citoyens, personne ne peut faire justice lui-même. S’il a subi un tort ou constaté une illégalité telle qu’un trafic de stupéfiants, il peut saisir la justice.
Ce monsieur se dit satisfait de ses graffitis racistes et vous faites la part belle à sa justification! Ce faisant, vous activez la haine raciale et par là même les réponses violentes. Quel bel exemple, pour nos jeunes!
Son acte est aussi intolérable que la réaction des requérants. La violence n’est jamais une réponse. Le seul chemin est le dialogue, celui qu’on doit apprendre aux jeunes. Mais quand, au sein même de notre Conseil fédéral, ce dialogue devient impossible, que chacun est plus disposé à tirer la couverture à soi qu’à trouver des réponses, l’avenir s’annonce sombre.
L’événement de Bex démontre clairement que la politique actuelle de l’asile, dite de «durcissement», est une aberration. Loin d’augmenter la sécurité, elle la diminue en incitant des personnes peu informées à des jugements péremptoires et xénophobes.
Combien de signataires de cette fameuse pétition, devenue incontournable pour les citoyens qui souhaitent fréquenter sans heurts les commerces de Bex, connaissent-ils notre politique d’asile? Combien savent qu’on vient d’interdire de travailler à des centaines de requérants déboutés? Renseignez-vous, ne mettez pas la tête dans le sac, et nous éviterons de tels événements. Sinon, nous serons responsables d’une montée de violence sans précédent, qu’il sera trop facile de mettre sur le dos des étrangers!
Serge Paccaud,
Aigle


Les autorités doivent réagir
A propos de la nuit d’émeute à Bex (24 heures des 12 et 13 mai 2005):
Je comprends le geste désespéré du citoyen de Bex. Tout le monde (ou presque) parle de discrimination raciale. Mais alors que penser de ces chers requérants qui viennent en Suisse se faire de l’argent sur le dos des jeunes, avec leur satanée drogue? Le pays commence à en avoir assez de ces agissements.
Qu’attendent les autorités suprêmes pour bouger? Il faut renvoyer ce genre d’individus peu désirables. Je suis maman et grand-maman, et franchement l’avenir me fait peur,pour tous ces jeunes impuissants devant tant d’indifférence. Il ne faut pas mettre la faute sur la police, qui agit selon les moyens et les ordres qu’on veut bien lui donner.
Il est scandaleux de voir que la population est manipulée par des autorités trop laxistes. Il serait temps qu’elles réagissent!
Anne-Marie Burdet,
Villeneuve


Retrouver le sens du dialogue
» A propos de la nuit d’émeute à Bex (24 heures du 12 mai 2005):
Les commentaires sur les inscriptions racistes et les échauffourées qui ont suivi ont souvent insisté sur la violence des requérants d’asile d’origine africaine, en faisant l’amalgame entre ceux-ci et le trafic de drogue.
On dirait que tous les habitants approuvent ou comprennent M. Corboz, auteur des inscriptions haineuses. Ce n’est pas vrai. Depuis douze ans que j’habite la région, j’ai été conviée régulièrement à des journées portes ouvertes organisées par le centre d’accueil et le Groupe bellerin d’appui aux requérants d’asile, qui existe depuis plus de vingt ans. Beaucoup d’habitants ont tissé des liens personnels avec des requérants. La diversité culturelle a toute une histoire à Bex. C’est une des qualités de la localité.
La répartition inégale des centres d’accueil sur le territoire cantonal n’est pas étrangère à la dégradation de la situation. Mais en demandant la fermeture du centre, la Municipalité, présidée par un socialiste, a favorisé l’expression de ressentiments envers les requérants.
Au lieu de gérer les problèmes avec sobriété, elle a misé sur la sensation, donnant ainsi une légitimation à une dérive. Elle pourrait redresser la barre en favorisant les initiatives qui vont dans le sens du dialogue et du respect mutuel plutôt que de prôner l’exclusion.
Ursula Gaillard,
La Peuffeyre-sur-Bex


Le syndic n’a pas su apaiser
» A propos de la nuit d’émeute à Bex (24 heures des 12 et 13 mai 2005):
J’ai assisté, il y a quelques mois, à une conférence publique en présence de Michel Flueckiger, syndic de Bex. Le thème était la lutte contre la drogue, mais comme une bonne partie des citoyens présents, M. Flueckiger a axé toutes ses interventions sur le problème posé par la Fareas et ses requérants d’asile. Il a réclamé à plusieurs reprises le départ de «ces gens-là», requérants étant apparemment coupable de (presque) tous les problèmes dont souffre Bex.
Un syndic et politicien expérimenté devrait tout tenter pour apaiser les tensions entre citoyens et requérants. Il est garant de l’ordre public et ne devrait pas jeter de l’huile sur le feu. Ainsi, j’ai été très déçu qu’il ne condamne pas l’auteur des inscriptions racistes.
Je peux comprendre l’indignation des Bellerins devant les comportements délictueux d’une minorité de requérants. Mais ce n’est pas en passant sous silence un acte raciste, qui a sa source dans une peur des étrangers de plus en plus ressentie en Suisse, que M. Flueckiger va amener un apaisement.
(...) Au lieu d’exiger la suppression du centre et de critiquer la politique d’asile cantonale, le syndic devrait plutôt aider à trouver des solutions réalistes et constructives pour améliorer les relations entre une population et des requérants qui en auraient bien besoin.
Xavier Rubli,
Ollon


La banalisation m’effraie
» A propos de la nuit d’émeute de Bex (24 heures des 12 et 13 mai 2005):
Les récents événements qui se sont produits à Bex m’ont profondément choqué. J’aimerais tout d’abord dire qu’y vivant depuis vingt ans, je n’ai jamais ressenti le moindre sentiment d’insécurité, il en est de même pour toutes les personnes que je connais.
Le centre Fareas et ses habitants n’ont jamais amené de troubles, ils ont plutôt amené un peu de vie dans cette ville parfois morne. Je ne comprends pas la façon dont la presse et les autorités ont réagi à ces événements, condamnant bien plus les requérants d’asile que l’auteur des graffitis.
24 heures, notamment, a qualifié les agissements de ce dernier de cri du cœur, alors qu’écrire «Nègres go home» sur les murs n’est rien d’autre qu’un acte raciste impardonnable et intolérable. Et c’est bien ce racisme exacerbé qui me semble le plus grave dans cette histoire. Je m’effraie de la banalisation de tels actes que pratique une certaine presse.
Pierre Raboud,
Bex

Aide au retour, interview sur place

Au journal du matin de La Première, Michel Bory fait entendre les voix de trois ex-requérants originaires du Kosovo et qui sont rentrés dans leur pays d'origine.

samedi 21 mai 2005

Les réactions dans 24heures de ce matin


24Heures fait sa une avec la "fin de l'exception vaudoise".
Voici ci-dessous l'Editorial de Jacques Poget dans son intégralité.

Ces 170-là mettraient-ils le canton en péril?


Sacrifiés à la raison d’Etat: l’expulsion forcée de 170 requérants déboutés prouvera à Berne que les Vaudois, fidèles Confédérés, respectent leurs engagements.
Membres des 50 familles qui n’ont pas su convaincre qu’elles seront en danger en rentrant «chez elles», 67 enfants et adolescents figurent parmi ces gages vivants de soumission à la loi helvétique. (Plus exactement: à l’application par l’Office des migrations des directives de Ruth Metzler et de Christoph Blocher.)
Tandis que les refuges se préparent pour protéger ceux qui préféreront au départ la résistance désespérée, que les Eglises s’engagent et que la population se polarise en deux camps, le Conseil d’Etat vaudois, logiquement, se divise. Et ne le cache plus.
Le départ de ces 170 personnes est-il donc vital? L’affirmer serait oublier qu’au fil des mois le gouvernement avait presque réussi à résorber une crise majeure. Il partait de 1523 dossiers litigieux! La défense des déboutés a provoqué une rare mobilisation, en particulier de nombre de personnalités de tout l’éventail politique, jusqu’à la droite. Difficile de penser qu’à ne pas régler par la force les 170 derniers cas, le Conseil d’Etat mettrait le canton en péril.
Fallait-il vraiment décider non seulement de rallumer le débat - et donc, en le durcissant, de faire progresser une fois de plus les opinions xénophobes – mais surtout de plonger ces 170 personnes, ces 67 jeunes, dans des difficultés inimaginables pour qui vit en Suisse? Chaque citoyen répondra selon sa conscience, mais aucun ne pourra prétendre n’avoir pas su ce qui est fait en son nom.
Quant à la rupture de collégialité provoquée par l’intransigeance des quatre magistrats de droite, ce n’est qu’une péripétie. Mais quelle intéressante perspective elle ouvre! Un gouvernement «de concordance» dit la vérité, au lieu de taire la réalité de ses compromis(sions) internes. Il en sera renforcé.
A comparer cette franchise avec l’hypocrite «unanimité» du Conseil fédéral sur Schengen, on se prend à rêver!

Ainsi que le dessin de Bürki


Les réactions dans le Matin de ce samedi

Dans le Matin, Yann Pauchard titre son article :"L'affaire des «523» fait exploser le Conseil d'Etat".
Il donne l'explication de la fin du moratoire de la bouche de JC Mermoud:
«Ce moratoire est un échec, a justifié le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud. Les personnes concernées ne sont pas venues s'inscrire au programme d'aide au retour. Nous allons reprendre la procédure. Ces gens doivent rentrer.»
Le journaliste voit comme preuve du durcissement de la pratique vaudoise, la visite du chef du DIRE à Bex, pour y assurer de sa volonté de "faire la guerre aux dealers". On espère qu'il n'y a pas volonté d'amalgame.
L'article se termine en donnant des éléments de la réactions des défenseurs de l'asile:
De leur côté, les défenseurs des requérants promettent de ne pas baisser les bras. Des députés préparent ainsi une motion demandant la levée des mesures de contrainte, qu'ils espèrent faire accepter par le Grand Conseil mardi. Ce qui leur donnerait du temps pour trouver de nouvelles solutions juridiques. Les deux prochaines semaines s'annoncent donc décisives.
Dans son commentaire, Yann Pauchard se demande si la droite du Conseil d'Etat n'avait vraiment rien de plus urgent à faire que de rallumer cette question des 523.
Ces gens sans histoires focalisent depuis des mois l'attention de l'administration, des partis, des associations, des Eglises et des médias, alors que le domaine des migrations pose d'autres problèmes beaucoup plus épineux: traque des dealers, gestion des NEM (non entrées en matière) ou lutte contre le travail au noir. D'autant que le canton de Vaud semble avoir des dossiers plus urgents... comme celui de ses finances.


Lundi 25 avril à 20 heures au Théâtre Beausobre, à Morges. Entrée libre. Billets à retirer à Beausobre ou au théâtre Boulimie, à Lausanne.
Dans un interview, Lova Golovchiner donne un avant goût de la réaction des défenseurs de l'asile, il va donner un spectacle avec plusieurs autres artistes engagés (Michel Bühler, Yann Lambiel, François Silvant..) dans lequel il égratignera aussi les protestations doucereuses des trois Conseillers d'Etat de gauche.
Enfin Fabien Muhieddine rappelle à notre bon souvenir, l'une des familles en cause: Les Jakupi de Morges soutenus par le syndic Eric Voruz.

L'élu socialiste veut protéger les Jakupi, une famille kosovare. Il continuera à négocier, mais il en appelle à la conscience des policiers qui viendront expulser les réfugiés. «J'obéis aux ordres» n'est pas une bonne excuse!»

Fin du moratoire: les réactions dans la presse

Dans la Tribune de Genève, Michel Pont commente ces événements vaudois avec une certaine distance. Il relève que les divergences au sein du gouvernement ne portent que sur l'emploi des mesures de contraintes. Les élus de gauche auraient préféré que la stratégie "douce" soit poursuivie plus longtemps.
Pierre-Yves Maillard note, pour sa part, que l'expression d'une divergence avec le bloc bourgeois ne signifie pas pour autant que la gauche pense qu'il existe «une solution simple à un problème qui ne l'est pas».

Les Eglises unanimes déplorent le recours à la force


Les protestants, les catholiques vaudois et la communauté israélite de Lausanne tiennent la même ligne. Les trois communautés expriment leur crainte quant au sort des requérants d’asile déboutés. Elles s’estiment quelque peu flouées par la décision de la majorité du Conseil d’Etat, ayant engagé leur autorité morale en participant au groupe de travail mis sur pied par le Conseil d’Etat. «Notre vive réaction est en proportion des attentes que nous avions placées dans les résultats du Groupe d’analyse», expliquent les trois communautés.
Lire le communiqué des Eglises ou sur le site protestant.
Ainsi que le document Avis de droit et commission consultative

JC Mermoud se déplace à Bex pour calmer les tensions


A la page 26 de l'édition Chablais de 24heures, la visite du chef du DIRE à Bex est annoncée. Des mesures sont prises contre les fauteurs de trouble à l'intérieur du centre FAREAS: Déplacement de certains requérants, négociation avec Berne pour faciliter le renvoi des dealers et des fauteurs de troubles, renforcement des dispositifs de contrôles à l’intérieur du centre local de la Fareas.
Mais contre les agissements racistes,(par exemple des tracts anonymes circulent dans la population) pas de mesures pour l'instant.

vendredi 20 mai 2005

Le Conseil d'Etat choisit le côté obscur de la force


Dans un long communiqué le parti socialiste vaudois fustige une décision inconséquente de la majorité du Conseil d’Etat.
Le PSV critique tout particulièrement les deux ministres radicaux qui s'alignent sur la position extrêmiste de Jean-Claude Mermoud et ne tiennent aucun compte de la motion de compromis déposée par leur collègue de parti Jean Martin.
Force est de constater que le Parti Radical Vaudois (PRDV), par l’entremise de ses représentants au Conseil d’Etat a franchi le rubicond et imite son grand frère fédéral dans un durcissement déraisonnable de la politique d’asile. Alors qu’ils pouvaient mathématiquement trancher en faveur d’une solution réaliste et humaine à la crise de l’asile vaudoise, les conseillers d’Etat radicaux ont préféré se bander les yeux. Cette erreur politique grave illustre l’impasse dans laquelle se trouve ce parti et hypothèque la constitution prochaine d’une politique migratoire humaniste. La gestion de ce dossier par les radicaux est incompréhensible et décevante. En suivant naïvement un ministre UDC, le PRDV emprunte un chemin qui ne mènera qu’à la catastrophe. Le conseiller d’Etat libéral a pour sa part abandonné sa tradition humaniste qui a fait les beaux jours du parti libéral.
Le communiqué se termine en soutenant les Conseillers d'Etat qui ont rompu la collégialité et en annonçant la poursuite de la lutte politique pour empêcher les mesures de contraintes pour les 523.
La coordination asile a aussi publié très rapidement son analyse qui recoupe très largement celle du PSV.
Le communiqué relève que depuis 12 mois un réseau de soutien très important s'est mis en place et appelle toutes les personnes et organisations à se mobiliser pour ne pas courber la tête sous le joug bernois.
Le communiqué des verts, parle d'une décision inique qui restera gravée dans l'histoire des violations des droits de l'homme dans notre pays.
L'agence AP fait la synthèse de ces réactions dans sa dépêche.

Reprise des mesures de contraintes à l'égard des déboutés


La Première est le premier média à rendre compte de la décision du Conseil d'Etat de mettre fin au moratoire sur les renvois des requérants déboutés.
Ecoutez le journal de midi sur La Première et le commentaire de Pierre Berset qui annonce l'affrontement fraticide au niveau du Conseil d'Etat et avec les ONG et les Eglises.
Ecoutez le flash info de 15h00 sur La Première
Lire le communiqué du Conseil d'Etat.
Lire le communiqué de la minorité du Conseil d'Etat.
Voici concrètement ce que signifie cette décision prise à quatre contre trois Conseillers d'Etat.
Les requérants déboutés recevront une ultime convocation du Service de la population. Ceux qui refuseront une nouvelle fois toute idée de départ, y compris dans le cadre d'un programme d'aide au retour, s'exposeront donc à des mesures de contrainte. L'interdiction de travailler, conformément à la loi fédérale sur l'asile, leur sera appliquée, au même titre qu'à l'ensemble des requérants déboutés...
L'ATS a également publié une dépêche, dans laquelle elle annonce que les élus de gauche vont rompre la collégialité. Une conférence de presse est convoquée à 13h15.
Voir la séquence du 12:45 de la TSR en qualité modem
Voir la séquence en haute qualité
Le dossier de Swissinfo sur le même sujet.

Intégration des étrangers, Interview d'Eduard Gnesa

A l'occasion de la première conférence nationale sur l'intégration des étrangers,
Christoph Blocher a appelé la Confédération, les cantons et les communes à coordonner les efforts en matière d'intégration des étrangers. Le conseiller fédéral estime que l'élaboration de solutions communes corrigera les lacunes relevées dans ce domaine.
Lire le communiqué de l'ATS
La première dans le cadre de l'émission Forum a donné la parole à Eduard Gnesa, l'âme damnée de Christof Blocher qui dirige l'ODM depuis l'an dernier.

L'interview est inquétante on sent sourdre à chaque phrase la méfiance et les amalgames ...
Ecoutez l'interview sur la Première
Lire l'article dans La Liberté.

jeudi 19 mai 2005

A Morges, les quatrième assises de l'immigration

A la page 36 de 24heures, Grégoire Nappey donne la parole au coordinateur cantonal pour les questions d'intégration à l'occasion des quatrièmes Assises de l'immigration qui auront lieu ce samedi de 9h à 16h.30 au Théâtre de Beausobre à Morges.

Dans l'entretien le coordinateur, Christian Ratz donne quelques indications chiffrées:
Aujourd’hui, il y a 28% d’étrangers dans le canton, soit 190 000 personnes; la moyenne suisse est à 20%
Les moyens à disposition sont les suivants: à l’étage fédéral où existent des crédits d’intégration pour un volume d’environ 15 millions de francs par an
Sa conclusion sur le racisme dans le canton:
Dans l’ensemble, la situation est bonne. Mais il faut rester attentif aux cas isolés, comme le repli de certains jeunes suisses vers une identité mythifiée ou ce qui vient de se passer à Bex entre un citoyen et des hôtes de la Fareas.
Commentaire personnel: le problème principal de discrimination et de conduite inhumaine dans le canton est justement le fait du service de l'ETAT auquel Christian Ratz appartient : Le SPOP...

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Manifestation pour les sans-papiers à Lausanne


Les quelque 15 000 sans-papiers du canton doivent être régularisés. C’est le mot d’ordre du Collectif vaudois de soutien. Hier soir, 300 manifestants l’ont crié dans les rues de Lausanne.
C'est de cette manière que Martine Clerc Rapporte dans 24heures cette manifestation.
Jusqu’à 17 heures, les sanspapiers ont occupé la gare du Flon sans perturber le trafic. Les représentants du Centre social protestant, des Eglises, du syndicat SUD ou encore de la Coordination Asile, ont dit leur solidarité lors d’une conférence de presse. Beaucoup accusent le Gouvernement vaudois d’avoir rompu la confiance en «pliant devant les exigences du Département de Blocher». Le Collectif exhorte les autorités à prendre l’exemple de Genève, qui entend régulariser quelque 5500 clandestins dans l’économie domestique.

Un donjon dans la fortesse


Dans l'Editorial du Courrier, Marco Gregori utilise cette métaphore pour dire tous les doutes que lui inspire les défenseurs de l'asile qui pensent que les accords de Schengen/Dublin seraient favorables aux droits humains des requérants. Selon lui, rien dans les pratiques des pays environnants ni dans la manière dont la Suisse officielle interpètera ces accords ne permet de se reposer cet espoir.
Les accords de Schengen/Dublin ressemblent à une forteresse négociée sur mesure pour le donjon helvétique. Il n'y a donc rien à en attendre. La défense du droit d'asile passe par une mobilisation massive de toutes celles et ceux que ces politiques iniques choquent. En commençant par lancer un référendum lorsque la nouvelle loi fédérale sera définitivement approuvée.

mercredi 18 mai 2005

Permis B pour tous les "réfugiés de Bellevaux de 2001"


Dans les pages Lausannoises de 24heures, Martine Clerc rapporte que le dernier des 9 kosovars réfugiés en 2001 dans la paroisse de Bellevaux vient de recevoir son permis B.
Environ 80% des 344 réfugiés Kosovars soutenus par le mouvement "en 4 ans on prend raçine" ont donc pu rester en Suisse.
La preuve que la ténacité et la mobilisation de la société civile finissent par payer, rappellent les associations. Yves Sancey, de la Coordination asile: «La régularisation des Kosovars de Bellevaux est un signe encourageant. Le Conseil d’Etat n’arrête pas de dire que nous sommes des marchands d’illusions. Ça montre que c’est faux!» Actuellement, une dizaine de requérants déboutés et menacés d’expulsion sont réfugiés dans la Maison des migrations, installée à la paroisse Saint-Joseph, à l’avenue de Morges.

L’objectif: éviter qu’un requérant dépose des demandes dans plusieurs pays.

Dans un long article en page 4 de 24heures, Vincent Bourquin explique le fonctionnement du système de suivi des requérants d'asile qui est appliqué dans l'UE.

Mode d’emploi: le requérant doit déposer ses deux pouces, ses deux index, puis toute la main sur une vitre. Quatorze empreintes digitales sont prises en moins de cinq minutes. Immédiatement, elles sont enregistrées dans la base de données Eurodac, dont le serveur est à Luxembourg. Dix minutes plus tard, la machine indique si l’individu a déjà déposé une demande dans l’un des autres pays signataires des Accords. La réponse est non: fiche verte synonyme d’admission provisoire en France et donc de lancement de la procédure d’asile. Un oui et c’est une feuille blanche intitulée «Convention de Dublin». Le requérant a alors un sursis de deux semaines. Durant ce laps de temps, les Français vont prendre contact avec leurs homologues du premier pays d’accueil. Leur question est simple: «Vous reconnaissez-vous comme Etat responsable?»
Le système atteint ses limites dans le cas ou des membres de la même famille sont entré dans l'UE par des voie différentes. Selon Dublin, il seraient dispersés dans les divers pays d'entrée.
Lire l'article dans la Tribune de Genève
Sur le même thème, voir aussi le dossier de Swissinfo.

Loi sur l'asile: le PS brandit l'arme du référendum

Les premières réactions dans la presse au communiqué du PS annonçant un référendum si la loi sur l'asile est excessivement durcie sont celles de François Nussbaum dans La Liberté / Le Courrier.
Six mesures de la loi sont considérées comme inacceptables : Il s'agit de l'abandon de l'admission humanitaire, du renoncement au renvoi seulement en cas de danger de mort, de la non-entrée en matière en l'absence de papiers d'identité, de la détention jusqu'à deux ans pour insoumission.
S'y ajoutent le refus de l'assistance sociale aux requérants qui n'obtiennent pas l'asile, et la possibilité de couper l'aide d'urgence à ceux qui ont fait l'objet d'une non-entrée en matière

Dans un bref interview recueilli par Erik Reumann, Ruth Luthi (directrice de la santé du canton de Fribourg) explique que ces mesures sont totalement contre-productive et lourdes pour les finances cantonales.

mardi 17 mai 2005

Le débat au parlement sur l'asile reporté à l'automne


Dans le Courrier et la Liberté, (article repris dans l'Agefi) François Nussbaum annonce que "malgré une tentative de forcing, la révision du droit d'asile et des étrangers n'est pas prête pour juin. Elle s'achèvera donc après le vote sur la libre circulation, cet automne".
A part des raisons circonstancielles (la mort d'un des commissaires), ce report s'explique pour éviter que les probables référendums contre le durcissement de la loi sur l'asile et sur les étrangers ne se produisent en même temps que la campagne contre l'extension de la libre circulation.
Aujourd'hui même l'ATS annonce l'intention du parti socialiste de recourir au référendum contre ces révisions législatives, car " Le texte enfreint les droits fondamentaux des requérants mais coûte aussi très cher aux cantons et aux communes".
Lire le communiqué de l'ATS
Lire le dossier sur TSR.ch
Ecouter l'interview de Hans-Jurg Fehr sur La Première.

lundi 16 mai 2005

Manifestation antiraciste à Bex


Voir la séquence du TJ soir de samedi en qualité modem
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Le TJ montre une "manifestation antiraciste" bien clairsemée et des micros-trottoirs de la population Béllerine qui montre un certain malaise pour ne pas dire un malaise certain...
Dans 24heures Riviera/Chablais de mardi, Estelle Bressoud rapporte sur cette manifestation spontanée.
Une bonbonne de couleur et un drap: les moyens réunis en ce samedi matin au Café City à Bex s’avèrent certes chiches, mais le cœur y est. «On en a marre que les gens de Bex passent pour des racistes», clame Marc Bally, l’instigateur de cette action échafaudée la veille. A coups de SMS, ce Bellerin de 34 ans déclarant agir à titre de «citoyen suisse sali par des actes gratuits» a réussi à rassembler une dizaine de personnes. Des autochtones surtout, qui partagent la même envie de soutenir les requérants d’asile victimes d’amalgames. «Il y a des dealers blancs, et asiatiques», s’insurge le jeune homme, en évoquant le «Nègres go home» taggé quelques jours plus tôt sur un mur public.

vendredi 13 mai 2005

Vaud: les requérants sont mal répartis

Voir la séquence du TJ soir de jeudi 12 mai.
Voir la séquence du TJ soir en haute qualité
L'on y apprend que les centres de requérants sont implantés en fonction des prix du logement dans les régions. Ainsi il n'y a pas de centre dans l'Ouest vaudois (de Morges à Nyon) mais c'est dans les communes les moins favorisées que l'on trouve la FAREAS car les loyers et le prix de l'immobilier y sont plus bas.

Profanation d'un cimetière Juif à La Tour-de-Peilz


Décidément la justice vaudoise a bien du travail avec les comportements racistes dans l'Est vaudois. En première page de 24heures, Raphäel Delessert annonce cet acte odieux sans précédent depuis plus de 10 ans, le saccage d'une douzaine de tombes dans le cimetière israëlite de Vassin à La Tour-de-Peilz.
Les faits remontent probablement au week-end passé, anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale.
Il n'y a ni indice ni témoins de cet acte.

Le provocateur de Bex a été inculpé

Le garagiste bellerin irrascible (élu radical au Conseil Communal) qui a peint mardi des slogans racistes à l'égard des requérants d'asile africains a été inculpé.
Lire l'article de Jérôme Cachin dans la Liberté et Le Courrier.
L'homme est inculpé pour discrimination raciale, dommage à la propriété et lésions corporelles. «La discrimination raciale est poursuivie d'office, explique le juge. J'ai reçu aussi sept plaintes pour dommages à la propriété pour les inscriptions. J'estime qu'il devait y avoir environ une dizaine d'inscriptions en tout. Je l'ai aussi inculpé pour lésions corporelles à titre préventif, malgré l'absence de plainte à ce sujet, car certains témoins disent qu'il a frappé un requérant d'asile.»
Les requérants d'asile qui ont participé à l'expédition punitive de mardi soir ont pour leur part été entendu par la police judiciaire, dont les trois instigateurs en qualité de prévenus. La foule en colère ayant endommagé des panneaux et des voitures, des plaintes pour dommages à la propriété ont également été déposées par les lésés.

L'article annonce également que SOS racisme a déposé plainte et que la FAREAS attend le rapport de police pour déplacer éventuellement des fauteurs de trouble parmis les requérants. A moyen terme elle entend diminuer le nombre de personnes hébergées à Bex.

Les églises vaudoises s'opposent à l'interdiction de travail des déboutés

Dans un communiqué commun daté du 12 mai, le Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) et le Vicariat épiscopal de l'Eglise catholique dans le canton de Vaud (ECV) expriment leur incompréhension face à l’interdiction de travail et d’apprentissage des requérants d’asile déboutés, annoncé par le Conseil d’Etat par communiqué de presse fin avril 2005.
Interdire le travail à ces personnes, c’est les frapper dans leur intégration sociale, leur capacité à se prendre en charge, leurs possibilités de tenir le coup et de supporter le déracinement. L'interdiction de travail et le désoeuvrement qui en découle ont des conséquences graves tant individuelles que collectives, d’autant plus que de nombreuses personnes ont travaillé depuis de longues années et étaient autonomes financièrement.

jeudi 12 mai 2005

Nuit de violence à Bex, les réactions de la Presse


Plusieurs quotidiens rapportent dans leur édition de ce jeudi les événements survenus dans la nuit de mardi à mercredi à Bex. (les lire notre post).
Dans le Courrier, Jérôme Cachin insiste sur la provocation qui a "allumé la mèche", soit les inscriptions racistes du citoyen Béllerin qui ont conduit au déclenchement d'une "opération punitive" conduite par une quarantaine de requérants du centre. Mais il ne cache pas l'extrême violence des émeutiers dans leur rencontre avec les policiers.
Lire l'article complet
Dans son commentaire, Jérôme Cachin est sévère avec les autorités de Bex, il leur reproche de savonner la planche qui a mener au dérapage de la nuit dernière. Suivant ainsi le mauvais exemple donné par Vugelles-la-Motte il y a deux ans. Au lieu de lier leur voix à celles des racistes, les autorités auraient mieux à faire en s'engageant sur le chemin de la pacification.

Dans 24heures, Edouard Chollet donne largement la parole au "peintre" qui n'exprime aucun remords et même au contraire se targue d'avoir reçu de nombreux témoignage de soutien. Les évenements sont décrit en détail par Sébastien Jordan qui conclu en donnant la parole au syndic de Bex et à Pierre Imhof directeur de la FAREAS:
Un syndic dépité qui déplore le geste du tagger: «Les soucis de la Municipalité étaient d’éviter ce genre de dérapages. On sentait monter cette vague de xénophobie.» L’accident tombe comme un cheveu sur la soupe à l’heure où les autorités et la direction de la Fareas tentent d’accorder leurs violons… On s’en souvient. La Municipalité, bientôt soutenue par les 1450 signatures d’une pétition, exigeait en février la fermeture des locaux, assimilés, écrivait-elle, à un «centre de trafiquants (de drogue)». Suite au dialogue instauré avec la Fareas, l’Exécutif dressait un catalogue de mesures (24 heures du 12 avril). La Fareas a depuis renforcé son dispositif de sécurité (contrôle systématique des entrées dans le centre notamment) et souhaite diminuer le nombre de requérants à Bex. La police a par ailleurs augmenté le nombre de ses rondes. Si Pierre Imhof craignait un tel dérapage, il ne désespère pas de contrer cette «montée de la violence»: «Il faut absolument qu’on puisse travailler en collaboration avec la Municipalité et trouver des solutions en commun.» Hier après-midi, Pierre Imhof s’est notamment entretenu avec le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud. Un entretien qui devrait prochainement déboucher sur une rencontre avec l’Exécutif bellerin.
Ecouter le compte rendu et l'interview de Michel Fluckiger , syndic de Bex (sur la Première).
Dans le Temps, Laurent Nicolet passe moins de temps à décrire les événements pour s'attacher à la manière dont ils sont interprétés:
Les Bellerins, et spécialement les femmes, parlent ouvertement d'un sentiment de peur au quotidien face à des requérants pour la plupart jeunes et célibataires. Telles ces deux dames dans la cinquantaine traversant la place centrale avec leurs cabas: «Ici, on n'est pas contre les réfugiés. Mais pas ceux-là. Ce sont des gamins, mais quand on se retrouve le soir face à quatre ou cinq d'entre eux, je peux vous dire qu'on ne fait pas les marioles. Il y en a marre.» L'autre dame est encore plus explicite: «C'est une catastrophe. Le soir, ça rôde de partout.» Plus jeune et sur le point d'accoucher, une autre habitante évoque avec des frissons dans la voix «le regard qu'ils lancent, la façon dont ils nous parlent».
Du côté des hôtes du centre le point de vue est bien différent:
Mamadou, Saïd et Aboujamal, respectivement 23, 21 et 29 ans, se disent Ivoiriens et ont participé à l'échauffourée. Saïd affirme avoir été agressé à coups de poing par le garagiste. Mais tous s'insurgent contre le sentiment de peur: «Depuis que le centre existe, personne ici n'a jamais été attaqué par un Africain. Du tapage, oui, de temps en temps, mais c'est tout. De quoi ils ont peur? De la race?»
Le consensus se fait sur le caractère irrascible de ce "colérique tenancier d'un commerce de pneus et d'une station de lavage près de la gare":
le tagueur est un personnage difficile. «Là, ils se sont attaqués au mauvais gaillard. Il a envoyé à l'hôpital quelqu'un qui avait endommagé son matériel à la station de lavage.
Le problème des trafics de drogue est la raison principale avancée par les signataires de la pétition demandant la fermeture du centre.
le principal grief contre les Africains concerne la vente de drogue aux abords des écoles. A Bex, même les plus compréhensifs sur la question de l'asile ont fini par jeter l'éponge...

mercredi 11 mai 2005

Lettre des paroisses de la Haute-Broye au Conseil d'Etat


Lucia Sillig rend compte dans 24heures d'une démarche de l'ensemble des paroisses de la région de la Haute-Broye vaudoise, soit l'envoi d'une lettre aux Conseillers d'Etat qui demande des permis pour deux familles de "déboutés" de la région.
La journaliste relève que cette démarche ne provient pas du cercle des défenseurs habituels de l'asile. Cette démarche témoigne de l'incompréhension générale face à la position du Conseil d'Etat, puisque cette lettre a été signée par les représentants élus des paroissiens de cette région plutôt rurale du canton de Vaud.
Lire la lettre au format pdf.
Présentation brève des deux familles:
La famille Krasniqi est en Suisse depuis 12 ans (présence interrompue quelques mois entre 2000 et 2002) ; 4 de leurs 7 enfants sont nés en Suisse, un des cadets a besoin d’un soutien scolaire adéquat suite à un problème médical durant l’accouchement à Martigny. Trois filles sont majeures, l’aînée est maman à son tour de quatre enfants; elle est établie légalement en Suisse par son mariage.

La famille Beka, constituée d’un couple de culture albanaise qui s’est connu et marié dans le Canton de Vaud, et de leur fils de 4 ans. Ce dernier n’a jamais vu les pays de provenance de ses parents, respectivement le Kosovo et la Serbie. Un deuxième enfant va naître ces prochaines semaines. L’employeur du père, un agriculteur de Bussy, n’attend que la possibilité de pouvoir l’engager de manière durable plutôt qu’au gré d’autorisations temporaires, renouvelées au coup par coup par le SPOP.
«523» Les paroisses de la Haute-Broye ont envoyé une lettre au Conseil d’Etat pour demander la régularisation de deux familles déboutées de Moudon.
Ci-dessous le texte intégral de l'article
L’arrière-pays n’oublie pas ses requérants
Prononcé le 18 janvier pour une durée de trois mois, le sursis accordé à certaines catégories des «523» requérants déboutés se prolonge sans plus d’explications de la part du Château. Loin des grandes manifestations citadines, l’arrièrepays continue à soutenir deux familles de Moudon. Les paroisses de la Haute-Broye demandent leur régularisation par une lettre au Conseil d’Etat.

«Nous avons voulu montrer que ces trois mois n’auront pas suffi à nous décourager», souligne Doris Agazzi, présidente du Conseil de service communautaire protestant de la Haute-Broye. Les deux services et cinq conseils de paroisse de la région ont cosigné la lettre au gouvernement. Largement médiatisées, les deux familles avaient déjà reçu le soutien de la population de la région par le biais d’une pétition munie de plus de 700 signatures.
Mouvement de la base
La problématique a été discutée par chaque conseil de paroisse et tous ont décidé de signer la lettre. «Et pas que les paroisses où se trouvent les familles», relève Laurent Zumstein, pasteur du service communautaire. Doris Agazzi, rappelle, quant à elle, que les conseils sont élus par les paroissiens et sont leurs représentants. Pour elle, cette démarche illustre un soutien en profondeur: «Au niveau de l’Eglise, il y a certaines «têtes d’affiche» qui sont montées au créneau pour les «523». Cela peut donner l’impression que le mouvement ne vient pas des racines. Mais les gens qui se sont mobilisés autour de ces deux situations familiales ne sont pas les défenseurs habituels des requérants d’asile. C’est une population plus rurale, moins à gauche, qui est en fin de compte plus représentative de la population de chez nous. Cela montre qu’il y a une sorte d’incompréhension générale face à l’intolérance du Conseil d’Etat vis-à-vis de ces gens.»
La famille Krasniqi (lire 24 heures du 24 décembre 2004) est arrivée en Suisse en 1991. Des sept enfants, quatre sont nés ici. En 2000, la famille est renvoyée au Kosovo. Mais un des enfants, victime d’un problème médical à l’accouchement a besoin d’un encadrement spécialisé qu’il ne peut pas recevoir sur place. La famille revient en Suisse en 2002 et s’établit à Moudon. Elle doit désormais se rendre au Service de la population (SPOP) tous les mois pour faire prolonger son attestation de séjour, avec chaque fois la crainte de recevoir un plan de vol. «On ne sait jamais ce qui nous attend, raconte Lindita Krasniqi, 21 ans. A chaque visite, on a cette angoisse qui nous accompagne.»
Emploi durable
Les Beka, eux, se sont rencontrés en Suisse. Ibrahimi est arrivée du Kosovo en 1999. Fatmir en 2000, mais en provenance du sud de la Serbie. Ils se sont mariés et ont eu un enfant: Lindor. «Comme le chocolat suisse!» plaisantent les parents. Un deuxième enfant est attendu pour fin juin. Fatmir Beka travaille pour un agriculteur de Bussy, «qui n’attend que la possibilité de pouvoir l’engager de manière plus durable plutôt qu’au gré d’autorisations temporaires, renouvelées au coup par coup par le SPOP», soulignent les représentants de l’Eglise évangélique réformée de la Haute-Broye. Par ailleurs, la santé de Ibrahimi Beka nécessite un suivi médical qu’elle ne pourra recevoir si elle est renvoyée.
Les deux familles vivent dans l’attente. Qu’est-ce que représenterait un permis de séjour pour elles? D’abord, un grand soulagement, la fin de l’angoisse, répondent aussi bien Lindita Krasniqi que Fatmir Beka. Et la possibilité de commencer enfin à faire des projets.

Le Conseil Synodal soutient les initiatives de solidarité


"J'étais un étranger et vous m'avez accueilli" (Mt 25,35)
Dans un communiqué commun diffusé le 26 avril, les deux Eglises principales du canton de Vaud réitèrent leur soutien aux actions du terrain en faveur des étrangers en situation difficile.
Extrait ...
Le Conseil synodal de l'Eglise réformée et le Vicariat épiscopal de l'Eglise catholique se réjouissent des initiatives et de la solidarité qui continuent à se manifester au fil des mois, en vue de pouvoir offrir une solution humainement acceptable aux requérants d'asile déboutés.

Présentation du SAJE dans 24heures


La directrice du Service d'Aide Jurique aux Exilés (SAJE) explique les conséquences du durcissement de la loi sur l'Asile projeté par le parlement. Elle exprime son incompréhension devant une évolution de la loi qui intervient alors que le nombre de requérants est au plus bas depuis 15 ans. Elles relève que ces mesures ne respectent ni la convention sur les réfugiés ni les normes minimales de l'Union Européenne et qu'en particulier le refus d'entrée en matière pour les personnes sans "documents de voyage" aura des conséquences très importantes: "Concrètement, cela signifie mettre des milliers de personnes à la rue".
Malgré une certaine frustration, les juristes du SAJE poursuivent leur action comme l'illustre l'encarté à droite de l'article. On y explique le déroulement d'une matinée de travail entre les juristes du SAJE, les bénévoles de Vallorbe qui assistent les réfugiés du CERA à Vallorbe et plusieurs familles arrivées récemment dans le centre.

Bex, rixe autour du centre de la FAREAS

Exaspéré par le trafic de drogue auquel s'adonnaient certains requérants d'asile de la ville de Bex (VD), un habitant a sprayé des slogans racistes. Résultat: une bagarre générale qui a nécessité l'intervention de près de 40 policiers.

La situation restait mercredi tendue et la police menait des patrouilles préventives.
Lire l'info sur tsr.ch

Voir la séquence du TJ soir
Voir la réaction de Charles-Louis Rochat au TJ soir
Voir la séquence du TJ soir en haute qualité
Voir la réaction de Charles-Louis Rochat au TJ soir en haute qualité

Le SPOP et l'ODM n'ont pas marqué des points


Vaud oublie de réserver le billet d'avion d'un requérant débouté
Drôle de surprise pour un requérant d'asile débouté prêt à retourner dans son pays. Alors qu'il avait quitté Lausanne pour se rendre à l'aéroport de Zurich, l'homme de 35 ans a appris que son billet d'avion n'avait pas été réservé.
Lire la dépêche de l'ATS
Le communiqué du PS vaudois est très sévère avec les services de JC Mermoud.
En voici un extrait:
M. S, un célibataire de 35 ans totalement indépendant financièrement et faisant partie des « 523 » pour lequel le canton avait présenté une demande de régularisation à Berne à deux reprises, a signé le 7 avril 2005 une convention d’aide à la réinsertion en Bosnie Herzégovine. Les services de M. Mermoud lui ont garanti un accueil de l’OIM (Organisation internationale des Migrants ) à son transit à l’aéroport de Belgrade et lui permettre de poursuivre son voyage à Podgorica et de là, regagner le sud de la Fédération de Serbie. Un plan de vol a été notifié pour le mardi 3 mai 2005. C’est devant le député socialiste, Roger SAUGY, que garantie lui a été donnée qu’il serait accueilli...
En réalité malgré les promesses, les services de M. Mermoud n'avaient pas même réservé l'avion au départ de Zürich. Après son départ de Lausanne le mardi 10 mai 2005, M. S. a reçu un téléphone sur son portable lui demandant de regagner Lausanne car la réservation de son vol avait été oubliée.

Selon une mise au point du DIRE, ce n'est pas le SPOP qui n'a pas fait son travail, mais l'ODM(service de la confédération) qui doit effectuer les réservations). Donc d'après le communiqué aucune erreur n'a été commise par le service de la population...

lundi 9 mai 2005

La Suisse critiquée devant le Comité Contre la Torture des Nations Unies


Le comité de l'ONU contre la torture a critiqué lundi des abus commis par la Suisse dans le domaine de l'asile. Les experts se sont inquiétés de dispositions législatives à l'étude, notamment l'usage de pistolets à électrochocs.
Lire la dépêche de l'ATS
Le Courrier et 24Heures ont également repris cette dépêche dans leurs éditions de lundi.
China radio International et l'agence Xinhua ont repris cette info.

La situation de l'asile vue par Le Courrier


Didier Estoppey dans le Courrier de ce lundi analyse la situation qui prévaut au parlement alors que la révision de la loi sur l'asile arrive devant le Conseil National. Après avoir évoqué les discussions aux seins des organisations internationales (comme la Commission Contre la Torture) sur la situation en Suisse et la mobilisation dans le pays de la société civile, il constate que cette prise de conscience a bien de la peine à atteindre la droite de la classe politique et qu'en Suisse Alémanique la voix des défenseurs du droit d'asile se fait peu entendre.

Le centre droite est en effet au coeur de toutes les interrogations: aux Etats, il avait voté comme un seul homme ou presque avec l'UDC. En sera-t-il de même au National? Des premières indications devraient tomber jeudi et vendredi: la Commission des institutions politiques du National examinera alors le projet de loi. A ce stade, seul le Parti libéral a appelé à un «retour à la raison». Mais il ne compte que quatre élus au National, dont le Vaudois Claude Ruey. Qui admet ne guère rencontrer de succès auprès de ses collègues des autres partis du centre droite: «On m'a dit que, en Suisse alémanique, ces questions ne posaient pas problème... Tout le monde se laisse intoxiquer par la propagande de l'UDC.»

samedi 7 mai 2005

Opinion de François Brélaz dans 24heures


Le député UDC atypique François Brélaz, qui s'était naguère illustré dans sa défense très ferme des requérants originaires des Balkans (et en particuliers des femmes du Kosovo) ne semble pas éprouver la même compassion à l'égard des ressortissants Africains ou Asiatiques.
Les Africains représentent 70% des NEM, et le cas des Ethiopiens et des Erythréens est édifiant. Ces gens arrivent généralement sans papiers d'identité. En cas de refus, deux solutions se présentent: soit ils sont d'accord de rentrer, collaborent en donnant leurs coordonnées, et leur pays d'origine établira des papiers pour le retour. S'ils ne collaborent pas, comme ils n'ont pas de pièce d'identité, la Suisse ne peut pas les expulser, et ils restent chez nous ou disparaissent dans la nature.
Il conclut ainsi:
Un document du Conseil d'Etat de décembre 2003 précise que les requérants d'asile sont, de manière constante, à 64% totalement assistés, à 26% totalement autonomes et 10% partiellement autonomes. Et pour moi, accorder l'asile à une personne ou à une famille ne signifie pas que l'on doive les entretenir pendant dix ou vingt ans voire plus.

Dans ce contexte, un durcissement de la Loi sur l'asile va de soi…

Les déboutés ont encore une option juridique

Un avis de droit requis par les Eglises affirme que les bases légales existent pour un nouveau réexamen des dossiers écartés par Berne.

Michael Rodriguez dans le Courrier/La Liberté revèle que selon un avis de droit rédigé par Maître Minh Son Nguyen, (juriste chargé de cours à l'Université de Lausanne) il existe encore des voies de réexamen pour les cas des déboutés.


Ces réexamens seraient possibles dans les cas suivants:
«si l'exécution du renvoi met le requérant d'asile dans une situation de détresse personnelle grave (...), l'Office fédéral des migrations peut décider de l'admettre provisoirement.» (art. 14a, alinéa 4bis). Il se base aussi sur la nouvelle loi sur l'asile, en cours de révision aux Chambres fédérales. Un article prévoit en effet que les cantons pourront octroyer sous certaines conditions des permis B à des requérants d'asile actifs professionnellement.
Le troisième axe de l'avis de droit concerne le principe de la confiance, ancré dans la Constitution fédérale. En renonçant à renvoyer des requérants d'asile, le canton de Vaud leur aurait laissé penser que leur situation était acquise. L'usage des mesures de contrainte constituerait donc une violation du rapport de confiance entre l'Etat et ses administrés. Le document reprend enfin l'argumentation d'un précédent avis de droit, signé du professeur Moor, qui stipulait que les décisions de l'ODM doivent être motivées et indiquer une voie de recours.

Cette voie juridique a été transmise au Conseil d'Etat et auprès des chefs de groupes du Grand Conseil, l'accueil des députés semble favorable y compris du côté de la droite du parlement.