La question du jour de 24 Heures était "Etes-vous choqué par le refus d’une commune zougoise de naturaliser un enfant handicapé mental?"
Bien que le geste zougois ne semble guère émouvoir une personne sur quatre, il est massivement désavoué et inspire beaucoup de commentaires indignés.
Un seul mot: scandaleux. Quel manque d’humanité dans notre Suisse propre! Je ne serais pas fier d’être Zougois aujourd’hui.
MICHEL KAPPLER
LA TOUR-DE-TRÊME (FR)
Je ne pense pas qu’il appartienne à un pays de prendre en charge une personne incapable de discernement et, de ce fait, pouvant être naturalisée contre son gré. En revanche, toute la famille ayant obtenu sa naturalisation, la question est délicate. Je ne voudrais pas avoir à prendre cette décision.
CORINNE PADOAN
SIVIRIEZ (FR) Il est inadmissible de faire une différence et de ne pas accorder la naturalisation à une personne sous prétexte qu’elle a un handicap mental. Honte à ces Zougois, handicapés du coeur!
JEAN-LUC ÉCUYER
CHERNEX
Incompréhension, grand sentiment de tristesse et de honte à la lecture de votre article. Il paraît incroyable que cette famille – en Suisse depuis vingt ans –, de peur d’éventuelles représailles, souhaite garder l’anonymat, tout comme elle ne veut pas que l’on nomme sa commune de résidence. Et dire que d’autres cas similaires peuvent être cités! Il est des circonstances où l’on ne se sent pas fier d’être Suisse!
MICHEL REGAMEY
LAUSANNE
Oui, car il a les mêmes droits qu’un bien-portant. Imaginons qu’il veuille accompagner sa famille dans un voyage à l’étranger: il devra peut-être aller à un autre guichet pour le contrôle douanier, et même demander un visa pour des pays où ses compagnons entrent sans problème. C’est aberrant.
ANNE ROESSINGER
LAUSANNE
Ayant travaillé avec des handicapés mentaux, je suis choqué que le handicap puisse être un motif de refus de naturalisation. Ces enfants sont généralement très sensibles; même s’ils ne l’expriment pas, ils se rendent compte de ce qui leur arrive et peuvent en être traumatisés.
Soyons humains, acceptons-les tels qu’ils sont, ils peuvent nous apporter beaucoup.
GILBERT KRAMER
MONTHEY (VS)
La décision de cette petite commune zougoise est révoltante. Heureux les simples d’esprit, car le royaume d’Helvétie n’est pas pour eux.
LAURENT KLEIN
SERVION
Ce refus met en exergue la mentalité scandaleusement «propre en ordre» de certaines régions helvétiques. Tout doit être parfait, bien comme il faut. Si certains Suisses raisonnent encore ainsi, pourquoi n’exigent-ils pas de M. Ospel, par exemple, la restitution de son passeport, puisqu’il ne semble pas s’être rendu compte de la portée de ses actes?
Blague à part, cette décision est inhumaine, choquante, et j’espère qu’elle sera révoquée au plus vite.
PATRICIA BOURQUI
BOUSSENS
Oui, cela est scandaleux. D’autant plus que toute la famille a été naturalisée. Que deviendrait ce garçon si d’aventure (ce que je ne souhaite pas) il devait se retrouver seul au monde? Le renverrions-nous dans son pays d’origine? Vraiment ignoble.
JEAN-PAUL ROUSSON
BERCHER
C’est du racisme pur et simple! Alors, on va commencer à naturaliser les gens dits normaux, les futurs beaux et bons Suisses, les Blancs, et non les Noirs ou les Jaunes, si possible «argentés»! Faut-il vraiment être parfait pour devenir Suisse? Et les «vrais» Suisses, sont-ils parfaits, sans aucun handicap, plus ou moins normaux selon le critère défini? Franchement, j’ai parfois un peu honte d’être Suissesse!
JACQUELINE BOVAY
ALGOZ (PORTUGAL)
Je trouve cela aberrant et triste. Mais ailleurs, c’est pareil.
Je suis d’origine allemande et mon mari est Suisse. Pour la nationalité allemande, notre fille a été confrontée aux mêmes problèmes. Si elle avait été handicapée, elle ne l’aurait pas obtenue. Donc ce n’est pas un problème suisse.
ÉLISABETH LAVANCHY
LES CULLAYES
Je suis complètement scandalisé. On ne peut pas refuser la nationalité à un enfant handicapé. Mais, dans le canton de Zoug, on ne refuse surtout pas l’argent qui vient de l’étranger.
LOUIS BESSI
HUÉMOZ
Il y a dans notre pays des endroits où l’on peut ne pas avoir des pupilles en forme de dollars et avoir du coeur.
RAYMONDE WARPELIN
CHEVROUX
Handicapée depuis 1955, je suis choquée. Cet enfant a-t-il choisi de naître avec un handicap? La famille paie tous les jours ce fardeau.
ANNELISE BORLOZ
LES DIABLERETS