samedi 22 avril 2006
Les arguments de l'OSAR
Lire l'argumentaire de Jürg Schertenleib de l'OSAR sur les raisons de s'opposer à la nouvelle loi sur l'asile
Deux lois une même logique
«Bulletin de liaison pour la défense du droit d’asile», comme le proclame sa couverture depuis plus de 20 ans, Vivre Ensemble est bien sûr aux premières lignes dans la campagne contre la révision de la loi sur l’asile (LAsi). Dans notre numéro de février, nous avons cependant inséré une feuille de signatures qui porte également sur la loi sur les étrangers (LEtr), et ce numéro lui est plus spécialement consacré. Sommes-nous en train de renoncer à notre spécificité ?
Sur le terrain, la totalité des comités cantonaux et la plupart des organisations concernées par l’asile ont fait, comme nous, le choix du double référendum. Un choix qui s’est fait sans grands débats, tant il a paru évident.
Discutées parallèlement aux Chambres fédérales, ces deux lois puisent à la même source, et les valeurs fondamentales qu’elles bafouent sont les mêmes, au point qu’elles sont indissociables comme les deux faces d’une même pièce.
* Protester contre des mesures de contraintes excessives, comme l’emprisonnement pour deux ans de personnes qui n’ont commis aucun délit de droit commun, nécessite de dire NON simultanément à la LEtr et à la LAsi, parce que les parlementaires ont décidé d’introduire les mêmes dispositions dans les deux projets de loi.
* Refuser une société qui rejette les déboutés de l’asile dans la marginalité en leur refusant l’aide sociale, c’est bien sûr aussi dire NON à une loi sur les étrangers, qui refuse toute régularisation pour les sans-papiers en les maintenant dans la précarité.
* S’opposer à des pratiques policières incontrôlées qui portent atteinte aux libertés individuelles, c’est refuser le droit de perquisition sans mandat judiciaire qui figure dans la LAsi. Mais c’est aussi, bien évidemment, rejeter les écoutes téléphoniques et les enquêtes par agents infiltrés prévues par le projet LEtr pour des questions de mariage blanc et de séjour clandestin.
* Revendiquer des droits clairs plutôt que des décisions arbitraires, c’est s’opposer à la multiplication des procédures de non-entrée en matière sur les demandes d’asile, mais aussi refuser que l’octroi du permis C ou du regroupement familial soit laissé à la libre appréciation de la police des étrangers.
* Vouloir une Suisse ouverte, qui rejette les logiques racistes et discriminatoires, c’est s’opposer au durcissement continu du droit d’asile face à l’arrivée de réfugiés du tiers monde, aussi bien que refuser une loi sur les étrangers qui pénalise les non-européens en leur fermant les portes de notre pays.
Alors que le double référendum contre la LEtr et la LAsi vient d’aboutir, en dépassant très largement la barre des 50’000 signatures, la campagne de votation qui va s’ouvrir devra intégrer cette logique commune pour favoriser un rassemblement aussi large que possible contre les deux «lex Blocher».
Yves Brutsch
Sur le terrain, la totalité des comités cantonaux et la plupart des organisations concernées par l’asile ont fait, comme nous, le choix du double référendum. Un choix qui s’est fait sans grands débats, tant il a paru évident.
Discutées parallèlement aux Chambres fédérales, ces deux lois puisent à la même source, et les valeurs fondamentales qu’elles bafouent sont les mêmes, au point qu’elles sont indissociables comme les deux faces d’une même pièce.
* Protester contre des mesures de contraintes excessives, comme l’emprisonnement pour deux ans de personnes qui n’ont commis aucun délit de droit commun, nécessite de dire NON simultanément à la LEtr et à la LAsi, parce que les parlementaires ont décidé d’introduire les mêmes dispositions dans les deux projets de loi.
* Refuser une société qui rejette les déboutés de l’asile dans la marginalité en leur refusant l’aide sociale, c’est bien sûr aussi dire NON à une loi sur les étrangers, qui refuse toute régularisation pour les sans-papiers en les maintenant dans la précarité.
* S’opposer à des pratiques policières incontrôlées qui portent atteinte aux libertés individuelles, c’est refuser le droit de perquisition sans mandat judiciaire qui figure dans la LAsi. Mais c’est aussi, bien évidemment, rejeter les écoutes téléphoniques et les enquêtes par agents infiltrés prévues par le projet LEtr pour des questions de mariage blanc et de séjour clandestin.
* Revendiquer des droits clairs plutôt que des décisions arbitraires, c’est s’opposer à la multiplication des procédures de non-entrée en matière sur les demandes d’asile, mais aussi refuser que l’octroi du permis C ou du regroupement familial soit laissé à la libre appréciation de la police des étrangers.
* Vouloir une Suisse ouverte, qui rejette les logiques racistes et discriminatoires, c’est s’opposer au durcissement continu du droit d’asile face à l’arrivée de réfugiés du tiers monde, aussi bien que refuser une loi sur les étrangers qui pénalise les non-européens en leur fermant les portes de notre pays.
Alors que le double référendum contre la LEtr et la LAsi vient d’aboutir, en dépassant très largement la barre des 50’000 signatures, la campagne de votation qui va s’ouvrir devra intégrer cette logique commune pour favoriser un rassemblement aussi large que possible contre les deux «lex Blocher».
Yves Brutsch
Exposition de photos NEM à Saint-Imier
Vernissage ce samedi 22 avril à 19 h de l'exposition de photographies de Christophe Pittet, «Instants suspendus». Des images sur la condition des personnes en situation de non-entrée en matière (NEM).
«Durant le premier semestre 2005, j'ai rencontré, à Lausanne, Lidia, Olivier, Cissé, Issa et d'autres personnes ayant reçu une décision de non-entrée en matière d'asile. Le fruit de cette démarche est un travail photographique en noir et blanc qui a pour but d'illustrer, de manière non exhaustive, le quotidien de ces femmes et de ces hommes marqués par le sceau de l'incertitude et de la précarité.
»L'intention est également de documenter cette problématique en vue de laisser une trace dans la mémoire collective. En effet, il s'agit d'éviter que l'oubli nous habite afin de tirer des leçons de cette situation aiguë pour l'avenir. Il en va de la sauvegarde des valeurs sociales et humanitaires qui fondent notre capacité de recevoir celui qui est différent de nous, étranger ou non.» (Christophe Pittet)
Ce travail a pu être réalisé grâce au soutien du Point d'appui, espace multiculturel des Eglises réformée et catholique du canton de Vaud. La plupart des images ont été faites dans ce lieu qui accueille quotidiennement ceux que l'on nomme les NEM. Photographe autodidacte, Christophe Pittet a développé une sensibilité à l'égard des personnes qui se situent aux frontières de la société. La marge l'intéresse dans sa capacité à interroger le centre. Cette dynamique nourrit l'altérité et la reconnaissance des uns et des autres. Il est également travailleur social et formateur d'adultes.
«Durant le premier semestre 2005, j'ai rencontré, à Lausanne, Lidia, Olivier, Cissé, Issa et d'autres personnes ayant reçu une décision de non-entrée en matière d'asile. Le fruit de cette démarche est un travail photographique en noir et blanc qui a pour but d'illustrer, de manière non exhaustive, le quotidien de ces femmes et de ces hommes marqués par le sceau de l'incertitude et de la précarité.
»L'intention est également de documenter cette problématique en vue de laisser une trace dans la mémoire collective. En effet, il s'agit d'éviter que l'oubli nous habite afin de tirer des leçons de cette situation aiguë pour l'avenir. Il en va de la sauvegarde des valeurs sociales et humanitaires qui fondent notre capacité de recevoir celui qui est différent de nous, étranger ou non.» (Christophe Pittet)
Ce travail a pu être réalisé grâce au soutien du Point d'appui, espace multiculturel des Eglises réformée et catholique du canton de Vaud. La plupart des images ont été faites dans ce lieu qui accueille quotidiennement ceux que l'on nomme les NEM. Photographe autodidacte, Christophe Pittet a développé une sensibilité à l'égard des personnes qui se situent aux frontières de la société. La marge l'intéresse dans sa capacité à interroger le centre. Cette dynamique nourrit l'altérité et la reconnaissance des uns et des autres. Il est également travailleur social et formateur d'adultes.
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