Les députés italiens ont adopté sous la pression de l'extrême droite une loi controversée qui fait de l'immigration clandestine un délit. Le vote a été acquis par 297 voix contre 255 avec trois abstentions.
La loi crée un délit « d'immigration et de séjour » clandestins, puni d'une amende de 5 à 10 000 euros. Elle rend possible la dénonciation à la justice de tout immigrant en situation irrégulière. Elle porte de deux à six mois la durée de rétention des immigrants dans les centres d'identification et d'accueil.
Désormais, le fait de louer un logement à un immigrant clandestin ou de l'héberger pourra être puni de peines allant jusqu'à trois ans de prison.
Lois de Mussolini
« Nous fermons les portes (de l'immigration) et nous ne les entrouvrons que pour ceux qui viennent pour travailler et s'intégrer », résumait le chef du gouvernement. Silvio Berlusconi s'appuie sur les 76 % d' Italiens qui soutiennent la position du gouvernement sur l'immigration.
La gauche et les associations de défense des immigrés ont dénoncé des mesures « liberticides » et même le « retour à la logique des lois raciales de l'époque de Mussolini ». La Conférence des évêques italiens s'est émue.
Toutefois selon un responsable de la Commission européenne, la loi italienne rejoint des dispositions déjà en vigueur ailleurs en Europe et l'Union européenne (UE) ne devrait rien trouver à y redire. « Les Italiens ont visiblement consulté à Bruxelles et sont allés jusqu'aux limites dans le sens restrictif, sans toutefois dépasser les bornes », a ajouté ce responsable
Un article de la Voix du Nord, photo AFP