jeudi 23 juillet 2009

Une peine symbolique requise pour délit de solidarité

Une condamnation avec dispense de peine a été requise à Foix (Ariège) contre une femme poursuivie pour avoir hébergé un mineur d'origine afghane, ce que les associations appellent le "délit de solidarité".

À sa sortie du tribunal, Claudine Louis a été accueillie par un tonnerre d'applaudissements. Le tribunal correctionnel a mis son jugement en délibéré au 8 septembre prochain, apprend-on de source judiciaire.

Près de 70 personnes appartenant au Réseau Education Sans Frontière (RESF) et à la Ligue des droits de l'homme s'étaient déplacées pour soutenir Claudine Louis, 50 ans.

Celle-ci était poursuivie pour "aide à un étranger en situation irrégulière", délit passible d'une peine maximum de cinq ans de prison et de 30.000 euros d'amende.

Au mois de décembre dernier, Claudine Louis avait accueilli à son domicile de Saint-Girons (Ariège) un jeune afghan, Obaidullah Samari, âgé de 16 ans.

Constatant qu'il lui était impossible d'obtenir la régularisation de la situation de l'adolescent, elle l'avait confié quelques mois plus tard à la préfecture de l'Ariège, qui l'a placé ensuite dans un centre d'accueil social.

Le procureur de la République, Antoine Leroy, a dit avoir requis à l'audience une "condamnation avec dispense de peine".

"Si l'on ne poursuit pas Madame Louis, alors on ne pourra pas poursuivre à l'avenir des passeurs qui se spécialiseront dans le trafic de mineurs étrangers", a-t-il expliqué à Reuters.

L'avocat de Claudine Louis, Guy Dedieu, a demandé pour sa part la relaxe de sa cliente, estimant que l'enfant mineur qu'elle a hébergé ne peut être en situation irrégulière par définition, puisqu'il n'est pas majeur.

Reuters

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