mercredi 18 novembre 2009
Communiqué d'Amnesty
Réduction de la durée maximale de la détention administrative
La Suisse veut détenir ses clandestins moins longtemps
La Suisse s'apprête à réduire de 24 à 18 mois au plus la durée de la détention en vue du renvoi des requérants d'asile déboutés. Le Conseil fédéral a transmis au Parlement les révisions de loi ad hoc, découlant d'un nouveau développement de l'acquis de Schengen.
La correction des durcissements approuvés en septembre 2006 par le peuple inclue aussi le remplacement de l'expulsion sans décision formelle par une procédure de renvoi formelle. Une adaptation est en outre prévue concernant les mesures d'éloignement.
Ces modifications risquent de faire grincer des dents la majorité bourgeoise aux Chambres. Bien que la marge de manoeuvre soit réduite vu que la Suisse s'est en principe engagée à reprendre tous les développement de l'accord Schengen, le PLR et l'UDC se sont opposés au projet lors de la consultation. Les oeuvres d'entraide et la gauche l'ont en revanche accueilli positivement.
La révision des lois sur l'asile et les étrangers se base sur la directive européenne. Son but est une harmonisation minimale des procédures en matière de retour des ressortissants en séjour irrégulier originaires d'Etats non membres de Schengen. Elle contient des dispositions concernant les décisions de renvoi, la détention en vue de garantir l'exécution du renvoi, le renvoi ou l'expulsion ainsi que les interdictions d'entrée.
http://www.ejpd.admin.ch/ejpd/fr/home/dokumentation/mi/2009/2000-11-18.html
Adoption du message sur la mise en œuvre de la directive sur le retour
Berne. Le Conseil fédéral a adopté aujourd’hui le message sur la reprise et la mise en œuvre de la directive sur le retour ainsi que sur les modifications y afférentes de la loi fédérale sur les étrangers (LEtr) et de la loi sur l’asile (LAsi).
La directive 2008/115/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 relative aux normes et procédures communes applicables dans les Etats membres au retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier (directive sur le retour) constitue un développement de l’acquis de Schengen. La Suisse s’est en principe engagée à reprendre tous les développements de l’acquis de Schengen.
La directive sur le retour a pour but de contribuer à l’harmonisation des procédures de renvoi des ressortissants en séjour irrégulier originaires d’Etats non membres de Schengen (Etats tiers). A cet effet, elle contient des dispositions et prescriptions concernant les décisions de renvoi, la détention en vue de garantir l’exécution du renvoi, le renvoi ou l’expulsion ainsi que les interdictions d’entrée.
La mise en œuvre de cette directive requiert une adaptation de la LEtr et de la LAsi. Des modifications sont nécessaires concernant les mesures d’éloignement, les renvois et les expulsions, ainsi que les mesures de contrainte. Le renvoi sans décision formelle doit notamment être remplacé par une procédure de renvoi formelle. Par ailleurs, la durée maximale de tous les types de détention doit également être modifiée. Selon le droit en vigueur, elle est actuellement de 24 mois. A l’avenir, la durée maximale de la détention ne pourra plus excéder 18 mois.
La consultation sur la reprise de la directive sur le retour a duré du 5 juin au 5 septembre 2009. La majeure partie des participants à la consultation acceptent la reprise de la directive sur le retour dans le droit national.
Des puces pour tous les permis de séjour
Le Conseil fédéral veut équiper les permis de séjour d'une puce
Après les passeports suisses, les permis de séjour des étrangers seront équipés d'une puce contenant une photo numérique du visage et deux empreintes digitales. Le Conseil fédéral a transmis au Parlement un projet visant à reprendre ce développement de l'acquis de Schengen d'ici mai 2011.
Au nom de la lutte contre l'immigraton illégale, l'opération tend à uniformiser les titres de séjour pour les ressortissants de pays ne faisant pas partie de l'Union européenne ou de l'espace de Schengen. L'introduction de données biométriques a fait peu de vagues lors de la consultation, hormis au sein de l'UDC.
Sont concernés les permis d'établissement (C), de séjour (B) et ceux de courte durée (L). Les données récoltées doivent être enregistrées dans le système d'information central sur la migration (SYMIC) où elles seront conservées pendant cinq ans. Seules les autorités autorisées à contrôler les titres de séjour sont censées pouvoir accéder aux données biométriques pour vérifier l'authenticité du document et l'identité de son titulaire.
Les nouveaux éléments de sécurité et les identificateurs biométriques devront être utilisés par tous les Etats participant à Schengen, selon un modèle uniforme de permis pour les étrangers.
Département fédéral de justice et police - Communiqué18.11.2009
http://www.ejpd.admin.ch/ejpd/fr/home/dokumentation/mi/2009/2009-11-180.html
Introduction des données biométriques dans les titres de séjour pour étrangers : adoption du message
Berne. Le Conseil fédéral a adopté aujourd’hui le message sur l’introduction des données biométriques dans les titres de séjour pour étrangers. Le passage à la biométrie nécessite d’apporter des modifications à la loi fédérale sur les étrangers (LEtr) et à la loi fédérale sur le système d’information commun aux domaines des étrangers et de l’asile (LDEA).
Le règlement (CE) n° 380/2008 du 18 avril 2008 est un développement de l’acquis de Schengen portant sur le titre de séjour. Il présente les nouveaux éléments de sécurité et les identificateurs biométriques que les Etats membres doivent utiliser dans un modèle uniforme de titre de séjour pour les ressortissants d’Etats tiers. Il importe effectivement que ce titre de séjour satisfasse à des critères techniques stricts afin d’éviter les falsifications et de contribuer ainsi à combattre l’immigration illégale et le séjour irrégulier.
Le titre de séjour pour étrangers sera équipé d’une puce contenant une photo numérique du visage et deux empreintes digitales enregistrées électroniquement. Seules les autorités autorisées à contrôler le titre de séjour auront accès aux données biométriques afin de pouvoir vérifier l’authenticité du document et l’identité du titulaire. Les empreintes de la personne ne seront cependant pas comparées avec les données enregistrées dans le système d’information central sur la migration (SYMIC).
Les données biométriques seront conservées cinq ans dans le SYMIC. Cette mesure permettra aux titulaires d’un titre de séjour (livret B ou L) de prolonger ou de renouveler leur document sans devoir relancer la procédure de saisie des données biométriques ni s’acquitter de l’émolument prévu dans ce cas. Le travail des autorités compétentes s’en trouvera aussi allégé.
Une consultation menée du 24 juin au 7 octobre 2009 a indiqué qu’une large majorité des participants était favorable à l’introduction des données biométriques dans les titres de séjour pour étrangers et à leur conservation pour une durée déterminée dans SYMIC.
La Suisse doit être en mesure d’émettre des titres de séjour biométriques pour étrangers d’ici au 20 mai 2011. Comme elle s’est engagée à reprendre les développements de l’acquis de Schengen, il lui faut d’ici là également adapter sa législation.
La mise en œuvre de ce règlement CE requiert une modification de la LEtr et de la LDEA, ainsi que des dispositions d’exécution cantonales correspondantes. Le message y afférent a été adopté aujourd’hui par le Conseil fédéral.
Documents à télécharger :
- Message (241 Kb, pdf)
- Arrêté fédéral (123 Kb, pdf)
- Echange de notes (13 Kb, pdf)
- Projet (99 Kb, pdf)
- Rapport d’évaluation des résultats (238 Kb, pdf)
Appel des présidents de parti contre l’initiative anti-minarets
La démarche commune à dix jours de la votation traduit une certaine nervosité dans les rangs des opposants
Ils y sont tous, sauf ceux de l’UDC et l’UDF. Les présidents du PLR, du PDC, du PBD, du Parti socialiste, des Verts, des Verts libéraux, du PEV, du PCS et du PST ont tous signé mardi un appel à voter contre l’initiative anti-minarets. Une démarche commune plutôt inhabituelle pour rappeler qu’ils s’opposent, «comme le Conseil fédéral, le parlement, les organisations économiques et syndicales», avec fermeté au texte lancé par une poignée d’UDC et de membres de l’Union démocratique fédérale.
Christian Levrat, le président du PS, est à l’origine de la démarche. Il a rapidement su convaincre le président du PLR, Fulvio Pelli. Les libéraux-radicaux se sont ensuite attelés à rédiger un communiqué, signé par les autres présidents de parti. Doit-on en déduire que les partis sont nerveux et qu’ils craignent que l’initiative soit acceptée? «On ressent un certain décalage entre les sondages qui ne sont pas trop alarmistes et ce qu’on nous dit au sein de la population», admet Christophe Darbellay, le président du PDC. Il affirme avoir lui aussi pensé à une démarche commune il y a quelques semaines déjà.
Un camp de réfugiés en plein Bruxelles
uxelles
Un camp de réfugiés s'installe au cœur de la capitale européenne, la veille d'un sommet de marchandages dont l'Union européenne a le secret...
La Belgique, faute de place, ne peut plus accueillir les demandeurs d'asile. Ou plutôt faute de volonté politique...
A ce jour, plus de 1000 demandeurs doivent dormir dehors.
Comme dans un pays d'Afrique en guerre, Médecins Sans Frontières doit à présent intervenir dans une capitale européenne pour venir en aide aux réfugiés.
Le secrétaire d'Etat à l'Intégration, Philippe Courard, demande depuis des semaines que la Défense nationale mette à disposition des bâtiments militaires inoccupés. La Régie des Bâtiments ou la Protection Civile disposent aussi de bâtiments disponibles.
Les ministres et secrétaires d'Etat concernés par la politique d'asile se rejettent la responsabilité. Fin juillet, le Premier ministre avait arraché aux forceps un accord sur la régularisation des sans-papiers. Les libéraux flamands avaient longtemps bloqué le dossier.
Mais si la situation a sans doute un peu évolué pour ceux qui étaient déjà en Belgique depuis un certain temps, le gouvernement a soigneusement évité de revoir l'accueil en lui-même. Des personnes qui ont légalement demandé l'asile (ce qui ne veut pas dire qu'ils l'obtiendront) en Belgique, doivent dormir dehors. L'Union européenne impose à ses pays membres un accueil dignedes demandeurs d'asile et l'hébergement en fait partie.
Ici, il ne s'agit que de trouver pourtant une solution transitoire. Des moyens supplémentaires ont été débloqués pour créer de nouvelles places.
La majorité gouvernementale reste frileuse sur la question: PS et cdH veulent avancer, les autres formations de la coalition campent sur leurs positions, estimant apparemment que l'opinion publique craint que la Belgique n'apparaisse trop généreuse avec les demandeurs d'asile.
A ce propos, la Flandre qui, électoralement, devient de plus en plus conservatrice bloque sans doute pour une part toute solution dans ce dossier.
Herman Van Rompuy, à l'heure des premiers bilans, était assez fier de rappeler qu'il avait enfin permis une avancée significative dans le délicat dossier des demandeurs d'asile. Peut-être, là aussi, s'est-il réjoui trop vite ?
Philippe Walkowiak
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