'Union européenne va présenter de nouvelles propositions sur la politique de l'immigration en septembre, a déclaré le ministre suédois de l'Immigration lundi, alors que les drames impliquant des réfugiés se multiplient en Méditerranée.
Ces propositions, confiées au commissaire à la Justice Jacques Barrot en charge de ces dossiers, concerneront la politique dite de "réinstallation", visant le transfert de réfugiés accueillis en Méditerranée dans d'autres pays européens, ainsi qu'une politique d'asile plus efficace, a indiqué à l'AFP le ministre suédois de l'Immigration, Tobias Billström.
La possible application de ces propositions se fera sur la base du volontariat des pays membres, a-t-il précisé.
"Le projet sur la réinstallation doit être présenté en septembre par le vice-président de la Commission, Jacques Barrot", a dit M. Billström, dont le pays occupe la présidence de l'UE depuis le 1er juillet.
Concernant la réforme de la politique d'asile, qui a pour objectif l'établissement de quotas d'accueil de réfugiés dans les pays européens, "nous attendons une proposition de la Commission en septembre également", a ajouté M. Billström.
Plus de 67.000 personnes ont traversé la Méditerranée en 2008 pour tenter d'entrer en Europe, selon le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés, des traversées souvent effectuées par des passeurs dans des conditions très précaires et lors desquelles les naufrages et les noyades sont nombreux.
La semaine dernière, cinq clandestins, recueillis au large de l'île italienne de Lampedusa, ont raconté que 73 de leurs compagnons de voyage érythréens avaient péri pendant la traversée depuis la Libye.
L'Italie, Malte, l'Espagne ou la Grèce ne veulent pas être seules à faire face au problème, et la Commission européenne cherche des solutions pour "partager le fardeau", selon les termes de M. Barrot, de l'accueil des réfugiés traversant la Méditerranée, le plus souvent via la Turquie ou la Libye.
Le rôle de la Commission est de coordonner la politique d'immigration et des frontières revenant à chacun des 27 Etats membres, a souligné un de ses porte-parole à Bruxelles.
"Nous sommes bien conscients des difficultés extrêmes et des problèmes auxquels font face plusieurs pays méditerranéens, et du besoin de mieux partager le fardeau au niveau européen", a déclaré à l'AFP Dennis Abbott.
"Il s'agit de trouver le bon équilibre, mais nous parlons de compétences nationales", a-t-il dit, soulignant que les directives à Bruxelles n'étaient pas la seule façon de régler le problème.
Une source européenne a néanmoins souligné que dans des pays d'Europe du Nord, l'immigration et l'asile ne sont pas des problèmes majeurs et que ces pays ne sont pas disposés à accepter des règles d'immigration plus contraignantes.