L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés demande aux autorités helvétiques de faire preuve de retenue avec le renvoi des "requérants d'asile vulnérables, des familles avec enfants et des femmes seules" vers l'Italie. L'OSAR souligne les faiblesses criantes des capacités d'accueil dans ce pays.
En Italie, des réfugiés et des requérants d'asile vivent, et parfois en famille, dans la rue, relève l'OSAR dans un rapport diffusé lundi après une mission dans la Botte avec l'ONG norvégienne Juss-Buss.
La situation s'est particulièrement aggravée cette année. Depuis janvier, 50'000 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes suite aux bouleversements politiques en Afrique du nord. Un afflux qui "a encore dégradé les conditions d'hébergement et d'accueil, par ailleurs déjà très précaires", ajoute l'OSAR.
Durant sa mission, l'organisation d'aide a pu constater que "jusqu'à l'enregistrement formel de leur demande, les requérants d'asile en Italie n'ont pas accès à un hébergement". De plus, les délais d'attente dans les villes importantes s'étendent jusqu'à deux mois, laps de temps durant lequel ils sont livrés à eux-mêmes sans moyens d'existence.
"Vie misérable"
Par rapport au nombre élevé de demandes, l'Italie a une capacité d'accueil totalement insuffisante. Au niveau national, le pays dispose de près de 5000 places plus quelques hébergements communaux dans certaines régions alors que les requérants d'asile et réfugiés sont des dizaines de milliers.
En Italie, ceux qui parviennent à se loger se voient expulsés de leur hébergement au maximum après six mois, car il ont en principe le droit de travailler et la capacité de se prendre en charge. En perdant leur hébergement, ils perdent donc tout soutien, se retrouvent dans la rue, et commence pour eux "une vie misérable", ajoute l'OSAR.
De janvier à fin juin, la Suisse a procédé à un millier de renvois de réfugiés vers l'Italie, et 2000 cas sont encore pendants.
ATS