mercredi 5 décembre 2007

Annonce du symposium d'Appartenance

Revenons à nos moutons


Lire cette réflexion d'un lecteur du Courrier

Au lieu de stigmatiser les Roms, les Italiens feraient mieux de venir voir comment on vit»

Lire cet article du correspondant du Temps en Italie, Eric Joszef
«C'est sûr, un matin la police italienne viendra nous déloger.» A l'entrée du camp de nomades de Ponte Mammolo, le long de la via Tiburtina, dans la banlieue de Rome, la communauté rom est sur le qui-vive. Méfiante, préoccupée. Depuis le sauvage assassinat le 30 octobre dernier d'une Italienne par un jeune Roumain à proximité d'un autre bidonville de la capitale, une vague de xénophobie a submergé le pays et les autorités ont pris des mesures radicales pour expulser les délinquants présumés.

En Suisse, la visite du président Roumain Bajescu a également été le prétexte pour parler de la situation des roms, lire l'article de Valérie de Graffenried

En France également, les bénévoles qui aident les sans-papiers sont criminalisés

Lire ce post de rue89
Leïla a 30 ans, Yasmina en a 34. Toutes deux travaillent depuis moins d'un an pour France Terre d'Asile. Le 19 novembre, leur activité leur a valu une nuit en garde à vue, à Calais: depuis plusieurs mois, le parquet de Boulogne-sur-Mer les suspectait d'aide au séjour de clandestins.
Lien vers France Terre d'asile
Plusieurs soirs par semaine, les deux jeunes femmes assurent les maraudes nocturnes de France Terre d'Asile, aux abords de la place du Colonel Fabien, dans le XIXe arrondissement de Paris. D'origine iranienne, Leïla parle persan. D'une famille serbe issue du Kossovo, Yasmina est russophone. Sur le terrain, à quelques pâtés de maison des gares du Nord et de l'Est, elles prennent en charge, aisance linguistique aidant, les jeunes migrants, dont beaucoup sont issus d'Afghanistan, d'Iran ou d'Irak. Souvent, ils gagnent ensuite les abords de Sangatte, dans l'espoir de passer outre-Manche.

Regardez le témoignage de Leila et Yasmina

Conférences à l'IUED à Genève

Le Taser, une arme "choquante"

Daniel Bolomey, secrétaire général de la section suisse d'Amnesty International est l'invité de la rubrique Réflexions de 24 Heures: «Les partisans des Taser affirment que le risque d’une issue fatale est moins grand qu’avec une arme à feu.L’argument fait froid dans le dos»

Ironie du sort, c’est le 10 dé­cembre, Journée internatio­nale des droits humains, que le Conseil des Etats déci­dera d’autoriser ou non l’usage des armes paralysantes à élec­trochocs – les fameux Tasers – dans le cadre des mesures de contrainte lors de l’expulsion d’étrangers. Le Conseil national, lui, s’est déjà prononcé en fa­veur de l’utilisation de ces ar­mes qui permettent, à coups de décharges électriques pouvant atteindre 50 000 volts, d’immo­biliser des individus récalci­trants, malheureusement par­fois au péril de leur vie.
Un seul exemple: le 14 octo­bre, un immigrant polonais de 39 ans a été maîtrisé par un Taser après avoir attendu du­rant des heures à l’aéroport de Vancouver. Selon une vidéo tournée par un témoin, l’homme, très agité, a renversé des chaises et jeté un ordinateur à terre avant d’être terrassé par deux décharges électriques. Il est décédé quelques instants après. Si dans ce cas précis, le lien direct entre le décès et le Taser n’a pas été formellement établi, ce cas démontre à l’envi que cette arme peut facilement être utilisée de manière totale­ment disproportionnée. Ce n’est là qu’un cas récent mais ô com­bien caricatural de la dangero­sité des Tasers parmi les près de 300 décès recensés par Amnesty International entre juin 2001 et novembre 2007 aux Etats-Unis
et au Canada. Les armes de type Taser, présentées par leur fabri­cant comme non létales, ne sont pas des armes banales. Leur usage doit être proportionnel à la menace qu’elles sont censées devoir écarter et devrait donc être réservé aux situations dans lesquelles les forces de l’ordre seraient légitimées à utiliser des armes à feu.
L’argument central des parti­sans des Tasers dans le cadre d’expulsion d’étrangers est d’af­firmer que le risque d’une issue fatale est moins grand qu’avec une arme à feu. L’argument fait froid dans le dos. Il signifie, a
contrario, que si les Tasers n’existaient pas, on devrait auto­riser l’usage des armes à feu! Parlons-nous ici de lutte contre le grand banditisme ou contre le terrorisme, ou simplement de l’exécution de décisions, le plus souvent administratives, d’ex­pulsion du territoire? Est-il vrai­ment nécessaire d’utiliser des armes potentiellement mortel­les contre des personnes – même récalcitrantes – dont le seul «délit» est d’avoir séjourné illégalement en Suisse? La plu­part d’entre elles sont des per­sonnes déjà placées en déten­tion, désarmées et, la plupart du temps, menottées et ne présen­tant pas un grand danger, pour elles-mêmes ou pour autrui.
André Duvillard, chef de la police Neuchâteloise
Même certains chefs de police s’opposent fermement à l’intro­duction du Taser dans leur arse­nal. Une attitude confortée par la déclaration récente du Co­mité des Nations Unies contre la torture: «L’utilisation du Ta­ser, arme qui provoque une dou­leur extrême et constitue une forme de torture, peut même dans certains cas provoquer la mort.» Il ne reste plus qu’à espérer que cette journée anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme ait une in­fluence bénéfique sur les débats de la Chambre des cantons. Les sénateurs et sénatrices ont l’obligation morale de s’opposer à l’introduction des Tasers dans la loi.


Sur le même sujet lire aussi ce courrier de lecteur et cette synthèse

Nazi à Lausanne, socialiste à Bâle

Toujours dans la rubrique Réflexions de 24 Heures, Claude-Alain Voiblet, président du groupe UDC du conseil communal de Lausanne, nous livre les siennes sur le sujet délicat de la mendicité: «Qualifier de raciste, de xénophobe, de nazi l’UDC lausannois qui demande de freiner la mendicité ou le socialiste bâlois, bernois, genevois qui expulse sans ménagement les mendiants?»

Pour ouvrir un débat sur la mendicité, mieux vaut être socialiste à Bâle, à Berne ou à Genève qu’UDC à Lausanne… Lors des dernières séances du Conseil communal de Lausanne, l’UDC s’est inquiétée de la situa­tion qui pourrait naître, suite aux mesures énergiques de po­lice, de santé publique et sociale que viennent de prendre les autorités exécutives, à large ma­jorité de gauche, des principales villes de notre pays. En effet comme pour nos voisins euro­péens, l’ouverture des frontières à certains pays de l’Est a généré une croissance de la mendicité dans les rues des grandes villes. Après avoir testé sans aucun succès une nouvelle conception de l’aide humanitaire au travers d’une tolérance et d’un laisser­aller total dans l’application des règlements communaux, nos principaux voisins se sont enfin résignés à prendre des mesures énergiques afin de mettre un terme à la mendicité croissante. Dans notre ville de Lausanne, le débat a pris une tout autre direction. En résumé selon les socialistes et les popistes, circu­lez il n’y a rien à voir. En effet la forte majorité rouge à la tête de notre ville n’a pas souhaité dé­battre cette situation qui anime pourtant les discussions politi­ques à Berne ou à Genève. A la demande de l’UDC de prendre en mains ce problème, de discu­ter de la situation, de connaître l’évolution de la mendicité dans la capitale vaudoise et de se prémunir de l’exploitation de personnes, forcées à la mendi­cité, dans des réseaux, la ré­ponse de la gauche fut cin­glante: il n’y a aucun problème, les représentants de l’UDC ne sont que des racistes et des nazis, qui stigmatisent les habi­tants de la ville… Devant le Conseil communal, certains représentants de gau­che, aiguillés par des pensées anarchistes, n’ont pas hésité à mélanger savamment aide hu­manitaire et application stricte par nos autorités des règles fon­damentales découlant l’applica­tion de nos lois. En effet même si la mendicité n’est plus répri­mée, il est important de rappe­ler que la loi sur le séjour et l’établissement des étrangers permet le renvoi des personnes qui ne disposent pas des moyens nécessaires à assurer leurs frais de séjour, soit un logement et des conditions de vie acceptables. Aujourd’hui force est de constater que ces conditions minimales ne sont pas remplies et que nos autori­tés ferment les yeux.
Suite aux derniers débats du Conseil communal, les paris sont ouverts. Une fois les fêtes de fin d’année passées dans leur pays, une partie des mendiants genevois pourraient faire le voyage à Lausanne. Ils auraient d’ailleurs tort de ne pas répon­dre à l’incroyable invitation faite par certains politiciens gauchis­tes de notre ville désireux de les accueillir à bras ouverts… Reste finalement une ques­tion: qui doit-on effectivement qualifier de raciste, de xéno­phobe ou de nazi? Un UDC lausannois qui demande à la Municipalité de prendre des me­sures concrètes pour contrôler et freiner la mendicité au coeur de Lausanne ou alors un socia­liste bâlois, bernois ou genevois qui expulse sans aucun ménage­ment les mendiants. Libre à
vous de juger!

Monsieur Perrin et les Tasers

La prestation médiatique d'Yvan Perrin dans son show pro-Taser soulève des réactions dans le courrier des lecteurs de 24 Heures, dont celle-ci, de M. Daniel Crippa de Lausanne:

Ça ne fait pas mal quand on en parle…
Ainsi donc, M. Yvan Perrin a testé le Taser, sans que cela lui fasse mal, mais il ne recommen­cera
pas quand même, selon ses dires.
Il oublie de nous préciser si, lorsque ce genre de traitement sera appliqué à un requérant d’asile récalcitrant, la police mettra à la disposition du pré­venu deux agents pour le retenir et lui éviter de s’écraser le nez au sol, comme elle a procédé avec lui. En outre, si M. Perrin désire tester sur lui-même certains traitements et situa­tions, je lui propose: – De fêter le réveillon de Noël dans la rue, sans le sou, sans amis et sans couverture. C’est
ainsi que beaucoup de SDF vont passer Noël.
– D’annoncer à ses enfants, s’il en a, que la demande d’asile qu’il a déposée en Suisse voilà sept ans est refusée, que toute la famille devra retourner d’où elle vient, et laisser tomber les différentes formations scolaires ou professionnelles suivies depuis bien des années. Et qu’en attendant le retour il passera quelques mois en détention.
– De se faire escorter par la police en avion jusque dans un pays censé être le sien, de s’y retrouver sans le sou, voire jeté en prison.
Cela non plus, ça ne fait pas mal quand on en parle, mais on aimerait bien que ça ne nous arrive pas à nous. Pas vrai, M. Perrin?