samedi 31 mai 2008

Racisme à la Romaine

«La police va s'occuper d'eux»

Le Matin revient sur la mendicité à Genève, au travers d' une interview de Laurent Moutinot, qui annonce des mesures répressives.

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Le SIFA: Cache sexe ouvertement raciste de l'UDC

Christian Levrat: «C'est le cache-sexe de l'UDC»

L'association Sifa fait campagne pour l'UDC«C'est le cache-sexe de l'UDC». En dix jours, la Sifa a dépensé plus de 100 000 fr. de pub pour soutenir l'initiative de l'UDC sur les naturalisations. Mais qui se cache derrière cette mystérieuse association ? Suite dans le Matin

Depuis plusieurs jours, la presse est inondée de publicités qui rappellent furieusement celles de l'UDC sur les naturalisations. Normal: on retrouve d'influents membres du parti dans l'association qui finance cette campagne.

Image © Sébastien Féval
Depuis plusieurs jours, la presse est inondée de publicités qui rappellent furieusement celles de l'UDC sur les naturalisations. Normal: on retrouve d'influents membres du parti dans l'association qui finance cette campagne.

Renvois facilités des Roumains et Bulgares en situation irrégulière

Par Denis Masmejan dans le Temps



Les renvois vers la Roumanie et la Bulgarie seront facilités. Le Conseil fédéral a approuvé vendredi le renforcement des accords de réadmission passés avec ces deux pays, respectivement en 1996 et 1994. Les modifications apportées simplifieront les rapatriements de personnes séjournant clandestinement en Suisse, qu'il s'agisse de requérants d'asile déboutés ou d'étrangers en situation irrégulière. La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf devrait signer le nouvel accord avec la Roumanie le 13 juin prochain. Pour la Bulgarie, la date n'est pas encore fixée.

La tension politique dégénère en dérive raciste en Bolivie


BOLIVIE. Des Indiens favorables au président Morales ont été frappés et humiliés par des opposants de l'élite blanche.

Par Vincent Taillefumier, Bogota dans le Temps


Ils sont une trentaine d'Indiens agenouillés, torse nu, impuissants devant leur drapeau et leurs habits traditionnels en flammes. Tout autour d'eux, sur la place principale de Sucre, capitale de la Bolivie, les opposants au président socialiste Evo Morales les insultent, certains masqués, d'autres armés de bâtons. Les chefs paysans, qui étaient venus pour recevoir des aides de «leur» président, auront finalement été reçus à coups de pierres par des manifestants, pour la plupart étudiants. «Les élus de Sucre étaient là, ils applaudissaient», affirmera une des victimes, Angel Vallejos...

Une mauvaise solution à un problème mal posé

L'édito de Jean-Jacques Roth dans le Temps
Samedi 31 mai 2008


Dans la longue série des scrutins provoqués par l'UDC sur la question de notre relation à l'étranger et aux étrangers, l'initiative sur les «naturalisations démocratiques» sur laquelle les Suisses se prononcent dimanche tient une place à part. Les votations précédentes sur cette thématique ont toutes, peu ou prou, visé un résultat opérationnel: réduire le nombre d'étrangers en Suisse, durcir les conditions de leur présence, leur accès à la nationalité ou décourager leur immigration.



Que changerait l'initiative si elle était adoptée? Rien. Le peuple pourrait, dans certaines communes, récupérer le droit de désigner les candidats dignes de la nationalité suisse, mais rien ne dit qu'il naturaliserait de manière plus parcimonieuse ou pertinente que les autorités désignées pour le faire. Sans même entrer dans les considérations supérieures liées au risque d'arbitraire et de discrimination que provoquerait cette «démocratisation» sans voie de recours, le plus absurde dans l'affaire est bien de proposer une mauvaise solution à un problème mal posé. Car les chiffres le disent: on ne naturalise pas à tour de bras et sans discernement en Suisse. Et si des Suisses qui le sont fraîchement devenus commettent des délits, argument de dernière heure jeté dans la campagne, ce n'est pas la réponse populaire qui garantit le risque zéro.

D'où cette étrange campagne. Confondant buts et causes, assénant des slogans qui ne correspondent pas aux réalités de notre système de naturalisation, elle s'est constamment superposée aux scènes de ménage internes autour de l'expulsion d'Eveline Widmer-Schlumpf et de l'UDC grisonne. Or la nouvelle conseillère fédérale n'a cessé de présenter un profil de grande fermeté sur la politique des étrangers, privant son propre parti d'une réserve d'oxygène politique. D'où le sentiment d'un argumentaire mince comme une feuille de papier à cigarette et d'un parti emprunté. Cette joute UDC-UDC, la banalisation qu'entraîne la multiplication des votations sur de tels sujets et le trouble autour du nouveau rôle de Christoph Blocher au sein de sa formation ont pu faire oublier la gravité de l'enjeu. Or un «oui» aurait pour seule bénéficiaire l'UDC, confortée par cette victoire dans son rôle d'opposante solitaire. Par le signe de méfiance massif qu'il adresserait aux communautés étrangères installées en Suisse, par l'indignité qu'il risquerait d'infliger à leurs ressortissants, il aurait en revanche un coût difficilement mesurable. A une semaine de l'Euro, quel formidable message de bienvenue!

Les dérives de l'occupation

PROCHE-ORIENT. Témoignages recueillis par une association israélienne.

Benjamin Barthe, envoyé spécial à Tel-Aviv, Le Monde

Samedi 31 mai 2008


Alangui à la terrasse d'un café branché de Tel-Aviv, vêtu d'un tee-shirt à fleurs, d'un pantalon de toile et d'une paire de sandales, Doron Efrati, 23 ans, n'a pas véritablement l'allure du bidasse sans scrupule capable de tirer du lit une famille entière de Palestiniens à la pointe de son fusil. C'est pourtant ce qu'il a fait à l'occasion de son service militaire effectué entre 2003 et 2006 en Cisjordanie. «On débarque en douce dans un quartier, on jette des pierres ou une grenade assourdissante contre la porte d'une maison et on hurle: «C'est l'armée, ouvrez!» Ensuite, on fait sortir tout le monde dehors et on fouille de fond en comble l'intérieur. Une fois qu'on a fini, on passe à une autre maison et ainsi de suite pendant une bonne partie de la nuit. L'idée, c'est de saisir des armes ou du matériel de propagande, mais surtout de maintenir la population palestinienne dans un état de peur permanente.»