jeudi 18 août 2005

Pères de famille interpellés


CESLA AMARELLE La membre de Coordination Asile ne comprend pas qu'on renvoie les pères en laissant les familles démunies. Photo © Florian Cella

Martine Clerc dans 24 heures rends compte des dernières arrestations de requérants déboutés intervenus cette semaine. Voici son article.
La crise des «523» reprend de plus belle à quelques jours de la rentrée scolaire et politique. Deux pères de famille, requérants déboutés du groupe des «523», ont fait l’objet de mesures de contrainte hier matin. L’un à Lausanne, l’autre à Vevey. Ils auraient été emmenés à l’Etablissement de détention administrative de Frambois (GE).
«Ces arrestations sont un coup de force de M. Mermoud avant la discussion de la motion Melly au Grand Conseil», accuse Graziella de Coulon, de la Coordination Asile. Les défenseurs des requérants déboutés ne fléchissent pas en cette fin de pause estivale, alors que la motion du député Serge Melly invitant le gouvernement à renoncer aux mesures de contrainte sera au cœur des débats au Parlement vaudois, dès mardi prochain. Deux pères de famille du groupe des «523» auraient été arrêtés hier par la police cantonale: Sefer Vejapi, Bosniaque du Kosovo, père de trois enfants, à son domicile veveysan à 6 heures du matin et Vesel Mazreku, requérant kosovar, un enfant à charge, au centre-ville de Lausanne en fin de matinée. «Je venais de l’accompagner au service de la population où il avait reçu une prolongation de son permis jusqu’à fin août, indique Graziella de Coulon. Il a voulu aller voir son fils avant de retourner au refuge où il se cachait, et c’est à ce moment que la police l’a arrêté.»
Les personnes interpellées ont vraisemblablement été emmenées à l’Etablissement de détention administrative de Frambois (GE). Injoignables hier soir, les responsables du Département des institutions et relations extérieures n’ont pas pu confirmer l’information.
Pour l’heure, quatre hommes du groupe des «523» — regroupant aujourd’hui 260 personnes — ont fait l’objet de mesures de contrainte. M. Jusic, détenu à Frambois et désormais au bénéfice d’un effet suspensif pour réexamen de son dossier, devrait être libéré vendredi.
«Les requérants paniquent»
A quelques jours de la rentrée scolaire, la crainte grandit de voir les familles avec enfants scolarisés renvoyées avant le 22 août. Et le refuge, installé dans les locaux de la paroisse Saint-Nicolas de Flue-Chailly, à Lausanne, pourrait bien voir gonfler le nombre de ses occupants (actuellement quelques familles et deux célibataires). «Les mesures de contrainte vont encore s’accélérer avant la rentrée, dénonce Cesla Amarelle, vice-présidente du Parti socialiste vaudois. Les requérants paniquent. Il faudra accueillir au refuge des dizaines de personnes supplémentaires.»
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