Une majorité des allemands a un problème avec les musulmans, et souvent plus particulièrement avec les turcs, selon une enquête proche du Parti social-démocrate.
Plus de la moitié des Allemands (58,4%) estiment qu’il faut considérablement restreindre la pratique de l’islam en Allemagne. Une étude sur le sujet a été publiée mercredi, en plein débat sur l’intégration.
55,4% des personnes interrogées indiquent en outre comprendre que «pour certaines personnes les Arabes soient désagréables», selon cette étude «Crise dans l’Allemagne moyenne» publiée par la Fondation Friedrich-Ebert, proche du Parti social-démocrate (SPD, opposition).
Plus généralement, près de la moitié (47,6%) estiment que les étrangers ne viennent en Allemagne que pour profiter des prestations sociales. «En 2010 on assiste à une augmentation significative des prises de position anti-démocratiques et racistes», a souligné l’un des auteurs de l’étude, Oliver Decker, lors d’une présentation à Berlin.
Têtes de turcs
«On assiste toutefois à un changement», a expliqué un des autres auteurs, Elmar Brähler. «Après le 11 septembre, c’étaient les Arabes qui représentaient un danger et tout à coup aujourd’hui ce sont les Turcs».
Le débat sur l’intégration des quelque 4 millions de musulmans - dont 45% disposent de la nationalité allemande - a pris un tour polémique depuis la publication fin août d’un brûlot anti-islam rédigé par un dirigeant de la banque centrale allemande, qui a depuis démissionné, également responsable du SPD.
Dans ce pamphlet, gros succès de librairie, Thilo Sarrazin dénonce notamment le déclin de l’Allemagne qu’il voit «s’abrutir» sous le poids des immigrés musulmans. Vilipendé par les responsables politiques, Thilo Sarrazin a reçu le soutien d’une majorité d’Allemands.
A l’inverse, le président fédéral Christian Wulff, membre de l’Union démocrate-chrétienne (CDU), a été attaqué par les milieux conservateurs pour avoir récemment affirmé que l’islam faisait désormais aussi partie de l’Allemagne.
ATS/AFP relayées par 24 Heures