samedi 5 avril 2008

Emission spéciale francophone

Il sera notamment question dans les reportages de l'intégration par
l'apprentissage des langues (Radio Canada), l'intégration par le travail
(Radio France), et l'intégration à travers les enfants (RTBF); la RSR
quant à elle fera le portrait de Madame Intégration à Renens.
Les invités-analystes : Andrea Rea, docteur en sociologie à
l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Il est directeur du Groupe d’étude
sur l’Ethnicité, le Racisme, les Migrations et l’Exclusion. Rachida
Azdouz, vice-doyenne à la faculté d’éducation permanente de
l’Université de Montréal et membre du Conseil supérieur de l’éducation
et conseillère à la Commission Bouchard-Taylor sur les
accommodements raisonnables. Françoise Gianadda, cheffe du
service des étrangers dans le canton du Valais, Suisse. Blandine
Kriegel, présidente du Haut Conseil à l’Intégration, chargée de
mission auprès du président de la République, droits de l’Homme et
pratiques éthiques, professeur de philosophie politique à Paris XNanterre.
14:00 Ecoutez cette Emission spéciale RFP L'immigration

Ecoutez l'émission la Smala

Parents et enfants ne vivent pas l'intégration de la même façon. Témoignages.

Trois familles de Martigny parlent de leur parcours de migrant et de leur apprentissage de la vie en Suisse.
Oclidio et Célia sont originaires du Cap Vert mais ont connu une première émigration vers le Portugal. C'est là que sont nés leurs trois enfants.

Oclidio est venu travailler en Suisse avant de faire venir le reste de la famille grâce à un salaire de 2'200 fr. En trois ans, les enfants se sont intégrés, ils ont beaucoup d'amis, aiment les sports d'hiver et la fondue. Mais Célia ne maîtrise pas encore la langue et a besoin de ses enfants pour comprendre l'administration ou les médecins.

Grandir vite

Milica (nom d'emprunt) est originaire de Srebrenica, où elle a perdu son mari et ses frères. Avec ses deux enfants en bas âge, elle a rejoint Sarajevo et travaillé pour gagner de quoi prendre le bus pour la Suisse.

Son fils a aujourd'hui 17 ans, sa fille 14, ils ont suivi toute leur scolarité en Suisse mais Milica a toujours des difficultés avec la langue. Elle travaille beaucoup pour gagner leur vie et envoyer de l'argent à sa mère. Une femme dont le courage et l'énergie forcent le respect.

Sa fille s'occupe souvent de la maison et des repas, ce qu'elle vit parfois douloureusement.

Pour rapprocher les cultures

Nanette Olsen est intervenante dans les familles étrangères par le biais des écoles de Martigny, où la population se compose de 37% d'étrangers.

Elle se rend dans les familles pour aider les enfants à faire leurs devoirs et les parents à comprendre le système scolaire. Elle est proche de nombreux étrangers et exerce cette activité suite à une initiative personnelle : elle-même a vécu les difficultés de la différence culturelle en vivant trois ans au Danemark, pays d'origine de son mari.




Cliquer sur cette icône pour écouter l'émission

France: Contrôle, mort d'un sans-papier cet après-midi à Joinville

Reuters - il y a 20 minutesPARIS (Reuters) - Un étranger sans papiers
malien de 29 ans est mort d'un arrêt cardiaque après s'être jeté dans la
Marne en tentant d'échapper à un contrôle de police à Joinville-le-Pont
(Val-de-Marne), apprend-on de source policière.
L'homme, qui était sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière,
s'est jeté dans la Marne en début d'après-midi après un contrôle dans la
gare RER de Joinville.Il a présenté un abonnement puis a tenté de fuir,
craignant apparemment que sa situation ne soit découverte. Un policier de la
BAC l'a alors pris en chasse. Il s'est alors jeté à l'eau, où il a été
repêché peu après dans un état critique. Il est mort à l'hôpital des suites
d'un arrêt cardiaque.Une enquête a été confiée à l'Inspection générale des
services (IGS), la "police des polices".


La même vu par l'AFP :
CRÉTEIL, 4 avr 2008 (AFP) -
Un homme se jette dans la Marne en fuyant un contrôle de police
Un homme s'est jeté dans la Marne vendredi en début d'après-midi à
Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) en fuyant un contrôle de police à la
station RER, a-t-on appris de source policière. L'homme, dont l'identité n'a
pas été révélée, a été repêché et transporté dans un hôpital parisien, a
ajouté la même source. Son état de santé n'a pas été précisé. Selon Europe 1
qui a révélé l'information, l'homme "serait dans un état critique". Il
aurait été pris en chasse avec d'autres personnes, tous soupçonnés d'avoir
fraudé dans le RER. Une enquête a été confiée à l'Inspection générale des
services (IGS, "la police des polices")

Vivre ici c'est parti

Voici les premiers témoignages de peoples de Suisse Romande sur Vivre Ici:

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«En Italie, le clandestin est vu comme le danger public numéro un»

IMMIGRATION. Fabrizio Gatti a fait le voyage du Sénégal à l'Italie avec les déshérités. Son livre, qui a obtenu un prix, va bientôt paraître en français.

Isolda Agazzi/Infosud
Samedi 5 avril 2008 dans Le Temps


Fabrizio Gatti a l'habitude des enquêtes périlleuses. Sa méthode? Il se «déguise» pour se mettre dans la peau des personnes dont il raconte l'histoire. Pour son dernier ouvrage Bilal: mon voyage d'infiltré dans le marché des nouveaux esclaves, dont l'édition en français paraîtra début mai (Ed. Liana Levi, Paris), ce journaliste de L'Espresso a pris la route des candidats à l'immigration clandestine et accompli l'interminable voyage qui, de Dakar, les mène en Italie, en passant par le Mali, le Niger, la Libye ou la Tunisie. Fabrizio Gatti dénonce un réseau de relations internationales à très haut niveau et les bénéfices que tirent nos économies de l'immigration. A quelques semaines des élections législatives en Italie, entretien avec un journaliste qui pas sa langue dans la poche.

Le Temps: Qu'est-ce qui vous a le plus surpris?

Fabrizio Gatti: Le livre a été écrit à l'occasion de plusieurs voyages, effectués entre 2003 et 2007. J'ai été très frappé de découvrir que ce que je voyais n'était pas le fruit du hasard, mais d'un réseau de relations internationales à très haut niveau. Les expulsions de l'Italie vers la Libye arrivaient à un moment où ce pays était en train de demander la levée des sanctions et cherchait à restructurer son industrie pétrolière surannée. L'Italie, sur pression de l'Union européenne, se devait d'arrêter l'immigration clandestine. Le 27 mars 2005, Romano Prodi a reçu Kadhafi en grande pompe à Bruxelles et, en échange d'accords de restructuration industrielle, il lui a demandé de servir de gendarme aux confins de l'Europe. L'Italie a donc expulsé en masse les immigrés vers la Libye, sachant que ce pays, qui n'a pas ratifié les conventions sur les réfugiés, ne se soucierait pas de leur sort. Et la Libye les a maltraités et renvoyés dans le désert. C'était la première fois que l'Italie commettait de graves violations des droits de l'homme depuis la Deuxième Guerre mondiale et elle a été pointée du doigt par le Haut-Commissariat pour les réfugiés. Le destin de Daniel et Joseph (ndlr: ses anciens compagnons de voyage), à Tripoli, était déterminé par des accords dictés par des exigences économiques pour que l'Italie, la France et les autres pays européens puissent obtenir du gaz bon marché. C'est un mécanisme implacable: quand nous allumons la lumière, nous enclenchons un effet de domino qui a des conséquences très lourdes sur la vie des déshérités de la planète.

- D'autres découvertes étonnantes?

- J'ai été très frappé d'assister à tant de violence et d'humiliations. Même si j'y étais préparé, cela a été un choc de voir, à Lampedusa, des jeunes comme moi gifler et donner des coups de pied à des pauvres hères qui venaient d'arriver. Je pense d'ailleurs que le spot diffusé par la Suisse en Afrique pour mettre en garde contre les difficultés du voyage est une bonne chose. Il ne va pas suffire à arrêter les flux migratoires, mais c'est une information précieuse, car les gens ne savent pas ce qui les attend. Mes copains de voyage regrettaient d'être partis quand ils étaient déjà au milieu du désert.

L'autre découverte, c'est l'engrenage. Tout tourne autour de la demande en main-d'œuvre au noir qui en Italie - un pays à la limite de la criminalité organisée, avec une évasion fiscale massive - est de l'ordre de 20%-25%. Nous sommes les moteurs de l'immigration clandestine, car la loi ne laisse pas d'alternative. Aucun Etat n'est directement complice de l'immigration clandestine, ce serait faux de l'affirmer. Mais tout le monde en profite: les pays européens à cause de la baisse du coût de la main-d'œuvre. Et en Afrique, les autorités qui touchent des pots de vin au passage. A Zuwara, en Libye, de très hauts fonctionnaires de police favorisaient les départs illégaux au lieu de les arrêter.

- Quels sont les chiffres?

- Ils sont très variables. Aujourd'hui le voyage se fait un peu plus à l'ouest, par l'Algérie, à cause de la rébellion touareg au Niger. Mais en moyenne on estime qu'environ 15000 personnes essaient de gagner la Libye chaque mois. Pas toujours pour aller en Europe, d'ailleurs. Le voyage coûte 150 euros jusqu'en Libye. Même pour les standards locaux, ce n'est pas énorme, mais il faut y ajouter les razzias par les militaires, qui extorquent en moyenne 15 euros par contrôle. Ça fait 150 euros de plus. Le transport de la Libye à Lampedusa coûte 800 euros pour les Arabes et de 1000 à 1500 euros pour les Africains. Alternativement, il y a des brokers qui s'occupent de tout, garantissent contre les extorsions et proposent le voyage jusqu'en Libye pour 1000 dollars, auxquels il faut ajouter le coût du bateau. Il y a aussi des organisations qui proposent un forfait all inclusive pour 5000 euros, payés la moitié au départ et la moitié à l'arrivée. Une fois en Europe, le clandestin va devoir travailler pour rembourser sa dette, et c'est pour cela qu'il ne peut plus revenir en arrière.

- Le livre a-t-il eu un impact?

- A cause de l'émoi suscité par mes reportages, le gouvernement de Berlusconi a amélioré les conditions de détention à Lampedusa et autorisé les observateurs internationaux. Quant au gouvernement de Prodi (ndlr: qui vient de tomber), il a arrêté les expulsions. Il y a donc eu un impact, mais pas structurel. En Italie, le clandestin est encore vu comme le danger public numéro un et il risque entre un et quatre ans de prison. Ce qu'il faut, c'est une transformation culturelle, car si les gens viennent chez nous, c'est qu'ils savent qu'ils vont trouver du travail.