jeudi 19 mars 2009
Film sur l'occupation de la Prediger Kirche à Zurich
depuis l'année 2007, plusieurs durcissements de lois, concernant le droit d'asile suisse, sont entrés en vigueur. ainsi tous les demandeurs d'asiles rejetés peuvent être exclus de l'aide sociale. ils n'ont plus que le droit à une aide d'urgence. les cantons sont responsables pour l'application, l'ampleur ainsi que la forme. les personnes concernées dans le canton de zurich doivent se débrouiller avec 60 francs suisse par semaine, distribués en forme de bon d'achat du supermarché migros. certaines sont mêmes obligées de changer de foyer chaque semaine.
aucune grâce n'est faite concernant la politique des cas de rigueur à zurich. la réglementation des cas de rigueur permet aux personnes faites-illégales, séjournant depuis au moins cinq ans en suisse et qui se sont "très bien intégrées", de faire une demande d'autorisation de séjour. les instances officielles du département de migration de chaque canton vérifient les dossiers et peuvent les transmettre à l'office fédéral des migrations (ODM). le canton zurich est très exigeant en ce qui concerne les critères de règlementation de cas de rigueur et n'a transmis en 2008 aucun dossier au ODM.
dans le cadre de la campagne "bleiberecht für alle!" ("droit de rester pour tou-te-s!") une église à zurich a déjà été occupée en 2007. l'année dernière il y a eu de nombreuses actions de protestations. mais comme la politique d'asile du canton de zurich n'a pas changé, les activistes ont pris la décision d'occuper l'aglise prediger fin 2008.
le film retrace l'occupation de l'église et donne la parole aux sans-papiers ainsi qu'aux activistes du comité bleiberecht de zurich. ceux-ci expliquent les problèmes existants, leurs souhaits et différents aspects et détails de l'occupation. ils commentent les discussions menées avec le bureau de migration du canton zurich et portent un jugement sur les résultats politiques.
le film d'une durée de 30 minutes est le résultat d'un travail commun, réalisé par divers vidéos-activistes de a-films,bleiberecht berne, bleiberecht zurich et solidarité sans frontières.
vous pouvez télécharger le film ici (.mpeg/706mb) et ici (.mov/358mb). vous pouvez aussi le visionner ici (partie1/2/3) sur youtube ou sur le lien suivant.
Burkina, Kosovo, Serbie, pays «sûrs»
A partir du 1er avril, la Suisse n'entrera plus en matière sur les demandes d'asile déposées par des ressortissants du Burkina Faso, du Kosovo et de Serbie, sauf s'il existe dans un cas concret des indices de persécution.
Il a deux semaines, le Gouvernement a décidé, «après avoir soigneusement examiné les critères déterminants en la matière», d'inclure ces trois pays dans la liste des Etats sûrs. Sont considérés comme tels les pays qui respectent les droits de l'homme et les conventions internationales conclues dans le domaine des réfugiés.
L'Office fédéral des migrations examine une fois par an au minimum le statut de chacun de ces pays. Si la situation venait à se dégrader durablement sur le territoire de l'un d'entre eux, son statut d'Etat sûr serait immédiatement révoqué.
Le nombre de demandes d'asiles déposées en Suisse a augmenté de moitié l'an dernier pour atteindre, avec plus 16'000 requêtes, son plus haut niveau depuis 2003. La Serbie et le Kosovo se partagent le quatrième rang des pays de provenance. Les demandes d'asile de ressortissants de ces pays ont progressé d'un quart
Dénonciation de la situation critique à Lampedusa
http://www.hns-info.net/spip.php?article17777
Suite à sa visite sur l’île de Lampedusa, J. Barrot doit dénoncer les violations des droits des migrants et demandeurs d’asile
lundi 16 mars 2009, par LudoLe Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) interpelle le Vice-Président de la Commission européenne, Jacques Barrot, responsable pour les questions liées à la justice, la liberté et la sécurité, à l’occasion de sa visite sur l’île de Lampedusa, ce vendredi 13 mars 2009. Le REMDH a envoyé une délégation de représentants d’organisations de la société civile sur l’île les 25 et 26 février 2009. Les conclusions de cette mission mettent en lumière les nombreuses irrégularités dont ont été victimes les migrants et demandeurs d’asile arrivés sur l’île depuis le début de l’année 2009.
En effet, depuis la décision du ministre Maroni de ne plus en transférer les migrants et demandeurs d’asile vers le continent, leurs conditions de détention se sont considérablement dégradées. Le Centre de secours et de premier accueil (CSPA), transformé en centre d’identification et d’expulsion (CIE) n’était pas en mesure d’accueillir dans des conditions dignes les personnes ainsi détenues. La mission envoyée par le REMDH met en lumière les conditions sanitaires inacceptables dans lesquelles sont détenus les migrants et demandeurs d’asile (régime alimentaire inadapté, fournitures sanitaires insuffisantes, prestations sanitaires en-deçà des besoins, une prise en charge médicale déficiente).
La mission démontre également les manquements au droit de recourir à une procédure d’asile équitable dont ont soufferts les demandeurs d’asile, et ce en violation du droit italien ainsi que des normes européennes en la matière. « L’accès à la procédure d’asile a été rendu plus difficile et le droit à un recourt contre une décision de rejet de demande d’asile a été sérieusement entravé » déclare Kamel Jendoubi, Président du REMDH.
La délégation envoyée par le REMDH a également pu mettre au jour un certain nombre d’irrégularités et de manquements au droit italien supposé garantir les droits des personnes détenues. « C’est ainsi, par exemple, que nombre des migrants détenus avant le 26 janvier (date à laquelle le décret transformant le CSPA en CIE a été adopté) n’ont pas été présentés à un juge dans le délai de 48 heures prévu par la loi italienne en cas de privation de liberté » a précisé Kamel Jendoubi. « Les procédures liées à la détention et au refoulement ont également été ignorées des autorités italiennes » a-t-il précisé.
Enfin, la mission souligne les difficultés particulières des migrants et demandeurs d’asile tunisiens, dont un retour possible en Tunisie les expose à des peines de prison, du fait de la législation tunisienne en matière de migration.
Le REMDH demande au Commissaire Barrot de soulever l’ensemble de ces questions avec les autorités italiennes et de prendre les mesures nécessaires afin que ces violations, notamment du droit européen, ne se reproduisent plus. Dans l’immédiat, le REMDH exhorte le Commissaire à fermement demander aux autorités italiennes de revenir sur leur décision de transformer le CSPA de Lampedusa en centre d’indentification et d’expulsion.
Project coordinator Migration and Asylum
Euromediterranean Human Rights Network (EMHRN)
Mob (Morocco) : +212 670 14 50 29
Mob (Belgium) : +32 486 96 86 13
Office (Morocco) : +212 537 26 39 19
Skype id : chadisidhom.remdh
Website : www.euromedrights.net
Blog : www.euromed-migrasyl.blogspot.com
A propos du "Welcome" : un film juste, des initiatives politiques
Sans-papiers : quand la réalité rejoint l'affliction
URL source: http://www.rue89.com/les-moulouderies-de-charles/2009/03/15/sans-papiers-quand-la-realite-rejoint-laffliction
J'avais loupé la sortie de « Bienvenue chez les Ch'tis », et je me suis donc rattrapé sur le dernier film de Philippe Lioret , « Welcome ».
Ben... c'est pas le film comique de l'année, l'histoire de ce paillasson nommé « Welcome » sur lequel on s'essuie les pompes avant de rentrer chez soi, peinard, loin des bruits de l'immonde. Pas un gag sur le maroillle, pas une vanne sur l'accent, rien qu'une histoire ordinaire de personnes lambda, dans une période nauséabonde qui rappelle les heures les plus sombres du thermalisme.
Ici, l'histoire d'un maitre nageur rencontrant un gamin de 17 ans, Bilal, un Irakien du Kurdistan, qui veut aller rejoindre la belle Mina, à Londres.
Je comprends que la justesse du film, la délicatesse de l'approche de la situation des « sans-papiers », des réfugiés, des rêveurs aspirant à un destin autre que celui de la misère, de la guerre, et des mariages forcés, dérangent nos petits conforts.
Ce n'est pas juste un film, c'est un film juste. Pas de grandes déclarations, pas de tribunes, mais simplement, des faits au plus près du quotidien des « gueux », des gens ordinaires, pris dans une machinerie implacable.
Lindon, il est comme tout le monde, le gars. Pas un activiste islamo-gauchiste tibétain maçonnique encarté à rue89 ! Rien qu'un mec qui laisse parler son cœur et ses tripes.
Bilal a dans les yeux toute l'histoire de ses rêves et celle des damnés de la terre. Mina est le symbole des femmes marchandises privées de destin personnel.
Là-dessus, j'apprends que le ministre Besson, se raccrochant aux branches en déclarant que le film est excellent, ne supporte pas l'amalgame entre la période de Vichy et la nôtre. Il a raison le physionomiste en chef du club privé « France ». A l'époque tout était en noir et blanc, aujourd'hui on repère mieux les gens de couleurs.
Ensuite, j'avais un vernissage, pas eu envie de m'y rendre, juste de rentrer, le cœur gros, et les larmes aux yeux...
Bon, ce n'est que du cinéma, où la réalité rejoint l'affliction.
A Rennes, une occupation pour un droit d'asile de plus en plus précaire
Retour à la « réalité » le lendemain, avec un coup de fil du collectif de soutien aux sans-papiers de Rennes. Depuis mercredi, il occupe des locaux d'un centre social, Carrefour 18, afin d'y héberger des demandeurs d'asile, privés de logis, d'aide alimentaire...
La DDASS vient de faire savoir aux services d'accueil d'urgence que les budgets sont réduits drastiquement, et quid des 400 places. Les budgets pour les expulsions ne sont eux pas touchés par la crise. Seules 100 places seront disponibles, à l'heure où la régionalisation du guichet d'enregistrement des demandes d'asiles oblige les familles à rester sur la région rennaise.
Arrg ! Pourtant ces personnes sont en situation légale de demandeurs d'asile et l'Etat à pour mission de pourvoir à leur accueil dans des conditions décentes.
Hier soir, une famille du Congo RDC avec deux enfants en bas âge, venait rejoindre des Arméniens et des Birmans.
Les soutiens affluent (politiques, associatifs, personnels), l'occupation des lieux risque de durer un bon moment, en attendant une solution à cette situation de précarité, que l'Etat ne saurait accepter, compte tenue de sa mission d'accueil et d'asile.
Photo : Firat Ayverdi dans 'Welcome' (DR).
Liens:
[1] http://www.rue89.com/la-bande-du-cine/2009/03/10/philippe-lioret-calais-est-notre-frontiere-mexicaine
[2] http://www.rue89.com/2009/03/14/welcome-nest-pas-bienvenu-le-parallele-avec-1943-non-plus
[3] http://www.rue89.com/tag/sans-papiers
[4] http://www.rue89.com/tag/droit-dasile
12 mars 2009
La gauche se mêle à la polémique autour du film Welcome
http://immigration.blogs.liberation.fr/coroller/2009/03/le-ps-juge-rema.html
Ne pas réprimer la solidarité des anonymes qui viennent en aide aux migrants et ne punir que l'aide au séjour irrégulier "à des fins lucratives". C'est le sens de la proposition de loi que les députés PS ont promis de déposer dans les prochains jours.
Pour les socialistes, "le remarquable film «Welcome»", sorti sur les écrans hier mercredi 11 mars, qui conte l'histoire d'un maître nageur venant en aide à un clandestin, "est un beau témoignage de l'esprit solidarité de ces milliers d'anonymes qui tentent de soulager la misère des migrants sans droit de séjour, délaissés par les pouvoirs publics".
D'où leur souhait de voir "changer une loi absurde qui confond, sous l'incrimination d'aide au séjour irrégulier, ces gestes de solidarité humaine avec la vénalité des réseaux de passeurs".
Lors de la séance des questions au gouvernement, hier, la députée PS de Paris, George Pau-Langevin a rappelé que la loi "punit de cinq ans de prison toute personne qui aura par aide directe ou indirecte facilité l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'un étranger en France". Une sanction qui, "selon vous (Eric Besson), ne s'applique qu'aux passeurs et trafiquants, ce qui est faux" a poursuivi la parlementaire PS. "Des condamnations sont prononcées et la peine est inscrite (au) casier judiciaire", confirment de leur côté les socialistes.
Comme il le fait depuis le début de la polémique, Eric Besson a répondu à la députée... à côté. Se refusant visiblement à aborder la question de la pénalisation de ceux qui aident les clandestins, il a repris son refrain habituel. Déclarant que "la situation de Calais est difficile parce que ces personnes ne veulent pas rester en France (...) ils veulent aller en Angleterre, il ne veulent pas demander l'asile à la France mais aller en Angleterre".
De son côté, le Parti communiste a apporté mercredi "tout son soutien" à l'auteur du film Welcome, Philippe Lioret, estimant que le ministre de l'Immigration "dépass(ait) les bornes".