mardi 29 septembre 2009

La crise avec Tripoli risque d’envenimer la campagne de votation sur les minarets


PAR VALÉRIE DE GRAFFENRIED dans le Temps

Partisans et opposants affûtent leurs armes en vue du 29 novembre dans un contexte tendu. L’image de la Suisse à l’étranger pourrait en pâtir. C’est pour cette raison que le Conseil fédéral a pris position très rapidement
Une femme en burqa et, en arrière-plan, sept minarets menaçants qui transpercent le drapeau suisse. Le projet d’affiche des partisans de l’initiative qui veut inscrire l’interdiction des minarets dans la Constitution donne le ton. La campagne sera provocante et agressive. De quoi inquiéter les opposants, les musulmans et le Département fédéral des affaires étrangères, désireux d’éviter tout dérapage qui pourrait sérieusement nuire à l’image de la Suisse.

Ulrich Schlüer (UDC/ZH), lui, se frotte les mains. Pour le père de l’initiative anti-minarets, la crise entre Berne et Tripoli et l’agacement suscité par les pressions exercées par Mouammar Kadhafi sont du pain bénit, même si la Libye ne s’est jamais réclamée de l’islam. Lui qui combat une «islamisation rampante» de la Suisse ne manquera pas de rappeler que le colonel libyen s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur d’une «Europe musulmane»…

Chez les opposants, la crainte que la Libye soit malgré elle la «guest star» de la campagne est bien là. «Je suis persuadé que le gouvernement libyen va utiliser cette campagne et les affiches provocantes de l’UDC pour faire des musulmans les «victimes humiliées par l’Occident», craint Antonio Hodgers (Verts/GE). «Kadhafi va certainement se poser en défenseur de la dignité arabo-musulmane, en celui qui tient tête à l’«arrogance et l’intolérance du peuple alpin». C’est un rôle qu’il a historiquement toujours adoré tenir, pour se donner un leadership africain, et que l’UDC va lui servir sur un plateau.» Les opposants tiendront compte de ce contexte particulier. Ils insisteront davantage sur l’«image catastrophique» que la Suisse donnerait au monde si le peuple accepte l’initiative.

Les préparatifs vont d’ailleurs bon train. Sous impulsion romande et en particulier d’Antonio Hodgers, de Luc Recordon (Verts/VD), d’Ada Marra (PS/VD) et de Jacques Neyrinck (PDC/VD), un comité interpartis, qui a l’ambition de devenir national, a été constitué.

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