lundi 18 février 2008

Orbe et Chavornay, alliées pour l’intégration

Les deux communes envisagent de créer une commission dont le but serait de favoriser des relations harmonieuses entre Suisses et étrangers.
Orbe et Chavornay ne connais­sent pas de graves crises de violence ou de racisme et une intégration des étrangers est de fait réalisée par les écoles et autres sociétés. Toutefois, de nombreux migrants restent iso­lés et l’absence d’intégration fait le lit des xénophobes, tout en favorisant les préjugés et la peur. C’est en substance le mes­sage du préavis municipal sur lequel les conseillers commu­naux urbigènes se pencheront prochainement.
Son but? Constituer une com­mission d’intégration et de pré­vention du racisme et ainsi don­ner une réponse à une motion déposée par Arnaud Bouverat.
«Prendre les devants»
Dans son intervention de fé­vrier 2007, le socialiste deman­dait qu’une telle structure soit créée. Il souhaitait en outre la mise en place d’un véritable guichet d’information pour les migrants. Et qu’on offre à ces derniers l’accessibilité à des cours de langue française et sur les droits et devoirs des habi­tants.
«Plusieurs communes sont déjà dotées de structures comparables et la nouvelle loi sur l’intégration favorise ce type de démarche. Plutôt que d’at­tendre que la situation se dé­grade, j’ai estimé que c’était à la commune de prendre les de­vants », explique l’élu.
Les devants, la Municipalité les a donc pris. Et plutôt deux fois qu’une, puisqu’elle a rapide­ment approché son homologue chavornaysane, qui a intégré le groupe de travail. Des représen­tants des milieux sportifs, édu­catifs et sociaux ont également participé à ses travaux. Ce qui n’est pas le cas des membres des communautés étrangères, diffi­ciles à trouver, «ce qui illustre bien l’ampleur du travail à réali­ser », souligne le préavis.
Ensemble, ils ont rédigé une Charte de la politique d’intégra­tion et de la prévention du racisme. Le document servira de base à la Commission inté­gration Suisses-étrangers et de prévention du racisme Orbe­Chavornay (CISEROC), si l’or­gane délibérant en accepte la création. Les élus devront en outre octroyer un crédit com­plémentaire de 5000 francs des­tinés à financer ses projets. Et parmi ceux-ci, la CISEROC a défini la mise en place de cours de langue comme un objectif prioritaire.
Un article de Frédéric Ravussin dans 24 Heures

Payerne est déjà une ville ouverte

Une pétition demande au chef-lieu de la Broye d’en faire davantage pour intégrer les migrants. Réaction du municipal Eric Küng.


Eric Küng
Municipal payernois
des affaires sociales

– La pétition «Payerne, ville ouverte» réclame la création d’un service communal d’informa­tion et de soutien aux migrants en situation précaire. Envisageable?

– Je précise d’abord que nous n’avons pas encore reçu la pétition. Nous sommes ouverts à la discus­sion avec les initiants. Concernant les services communaux, j’aimerais dire que le Contrôle des habitants et le Greffe communal font de leur mieux. Ce n’est pas toujours facile avec les personnes qui ne parlent pas la langue. Mais Payerne n’a pas le potentiel pour ouvrir une struc­ture qui serait spécialement desti­née aux migrants, d’autant que nous finançons déjà certains servi­ces, dont la permanence Arcades de la Fondation Cherpillod.

– Que faites-vous des problèmes de langue?

– Les services communaux ne peu­vent pas parler toutes les langues. Il serait souhaitable que les mi­grants fassent également un effort pour s’exprimer dans notre langue, au besoin avec un interprète. Il faudrait que les communautés étrangères puissent s’organiser afin d’aider et d’encadrer leurs compatriotes dans leurs démar­ches.
Nous aimerions avoir des traducteurs répondants et des per­sonnes de contact, que nous pour­rions appeler.
– Payerne en fait-elle assez?

– Pour répondre au titre de la pétition, nous pensons que Payerne est déjà une «ville ouverte». Elle met des locaux gra­tuitement à disposition des com­munautés pour des cours ou des activités culturelles. Nous souhai­terions provoquer des séances de prévention au niveau scolaire pour discuter du respect des règles gé­nérales pour une vie harmonieuse en communauté. Nous relevons aussi le travail accompli par Jean­Luc Chaubert, l’un des initiants de la pétition, pour apprendre le fran­çais aux jeunes migrants. C’est un facteur d’intégration primordial.
Un article de 24 Heures