mercredi 10 août 2005

L'OSAR dénonce le durcissement du droit d'asile


Cet article regroupe les différentes manières dont le rapport de l'OSAR a été présenté, commenté et discuté dans les médias électroniques romands (radio et TV)... et à l'étranger
Ecoutez les séquences suivantes::
Bilan de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés sur la loi sur asile.
La réaction de Dominique Boillat, porte-parole de l'Office des Migrations.
Le durcissement du droit d'asile entré en vigueur en avril 2004 se répercute sur le terrain. interview du Père Jean-Pierre Barbey, médiateur église-réfugiés dans le cantons de Vaud.
Les critiques de l'OSAR sur la loi sur l'asile sont fondées. Interview de Katrin Buchman, juriste et co-auteure du rapport de l'OSAR.

Lire le dossier d'Afrique Echos Magazine

Asile: manoeuvre de diversion

A la suite de l'annonce par Eduard Gnesa d'un assouplissement éventuel des mesures d'interdiction de travailler pour les requérants au bénéfice d'une admission provisoire, Didier Estoppey dans un éditorial au vitriol en première page du Courrier dit tout le mal qu'il pense des manoeuvres de l'ODM et de son chef Christof Blocher.
Extraits:
Mais il y a pire. La diversion créée par Christoph Blocher détourne l'attention de l'essentiel: les durcissements inhumains introduits dans la Loi sur l'asile, sur lesquels le Conseil national sera amené à se prononcer en septembre. Des mesures déjà partiellement en vigueur, et dont on peut mesurer les conséquences. Ainsi, celle visant à couper l'aide sociale à l'ensemble des requérants déboutés touche déjà, depuis le 1er avril 2004, ceux qui se sont vu signifier une non entrée en matière. L'ODM tarde à livrer un nouveau rapport sur la question dont il devrait ressortir, une fois de plus, que la mesure peine à avoir les effets annoncés quant au nombre de personnes incitées à déguerpir. L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés livrait par contre hier son bilan. Même si son rapport ne révèle rien de fondamentalement neuf, il permet de mettre en évidence une fois encore le scandale d'une politique poussant dans l'illégalité des gens qui n'ont d'autre possibilité que de rester en Suisse en rasant les murs. Il monte aussi, à l'intérieur de ce système de non-droit, une terrible inégalité de traitement selon les cantons. De Soleure continuent ainsi à nous parvenir des nouvelles selon lesquelles des requérants estampillés NEM sont soumis à une véritable chasse à l'homme et au racket de la part de la police, qui leur confisque les maigres sommes versées au titre d'aide d'urgence obligatoire. Pendant ce temps, en terre vaudoise, des patrons sont contraints d'entrer en résistance, refusant l'ordre de licencier des requérants déboutés qu'ils employaient parfois depuis des années. Vous avez dit intégration?
Lire l'éditorial dans son intégralité

Bosnie: des traces de guerre encore bien visibles


Quelques semaines après son retour d'une visite en Bosnie (voir article précédent du blog) Marlyse Dormond-Béguelin parlementaire socialiste vaudoise partage ses réflexions avec les lecteurs de 24heures.
Lors du voyage en Bosnie de neuf parlementaires fédérales (à leurs frais), début juillet, nous avons pu nous rendre compte de la situation sur place.
Nous avons vu un pays avec des traces de guerre encore bien visibles. Marques physiques (façades striées de traces de balles, maisons détruites, champs de mines en bordure des routes) et humaines (personnes gravement traumatisées dans leur corps et/ ou leur psychisme). La guerre a fait 250 000 morts et détruit 50% des infrastructures, 2 millions de personnes ont été déplacées (1 million dans le pays et 1 million à l'étranger). La moitié est rentrée, mais seuls 20% ont pu s’installer dans leur région d’origine. Des camps de réfugiés existent encore et de nombreuses personnes résident dans leurs familles, loin de leur village. Pour la région de Tuzla, quatre camps sont encore occupés. En raison d’un fort sentiment d’insécurité, il n’est souvent pas envisageable, pour des victimes des massacres de Srebrenica, de retourner dans leur maison, leurs bourreaux habitant en toute liberté dans le village voisin.
La Bosnie est le pays le plus pauvre des Balkans après l'Albanie. Le taux de chômage est de 40% et ceux qui travaillent ne sont pas toujours payés. Les employés du service social de Tuzla n’ont pas eu de salaire durant cinq à neuf mois en 2004. Comme il n’y a pas de travail ailleurs, ils sont restés en espérant que la situation s’améliore. L’économie du pays est dans un état de délabrement consternant. Dans la région de Srebrenica, le chômage avoisine 80%, bien qu’une usine ait ouvert. Elle a surtout engagé des personnes serbes, son personnel est complet et il n’y a plus de place pour de nouveaux travailleurs. C’est dire s’il n’y a pas d’espoir actuellement pour de nouveaux arrivants.
Le directeur du Centre social de Tuzla dresse un sombre tableau de la situation. Le pays n’a pas de système social, ce qui provoque de grandes disparités entre les régions. Certaines n’ont pas de système social et d’autres le réserve à leurs habitants d’origine, ce qui exclut les victimes de la guerre déplacées dans le pays. Les professionnels travaillent dans des conditions difficiles et font les pompiers pour les situations urgentes. Le canton de Tuzla (environ 650 000 habitants, un peu moins que le canton de Vaud) n’a que 13 centres sociaux, soit 32 employés dont 2 ou 3 psychologues. Le service pour les personnes invalides est au 4e étage d’un immeuble sans ascenseur et les personnes handicapées sont reçues au bas de l’escalier dans un corridor ouvert à tous vents.
L’aide au retour permet, avec d’autres aides comme Caritas, de remonter les murs d’une maison. Mais, souvent, les réfugiés doivent en assumer l’équipement (électricité et eau), ce qui représente une lourde charge. Pour 2003 à 2006, la Suisse a attribué 10 millions de francs dans le cadre de l’aide au retour pour les personnes des Balkans. Sur ce montant, confié à la DDC, 5,6 millions sont déjà investis et 2,4 millions planifiés. Jusqu’à ce jour, 26 familles (55 personnes) sont rentrées en Bosnie et ont reçu des prestations pour un total de 153 000 francs (aide financière, reconstruction du logement, etc.).
Dans cette situation, nous estimons (Anne-Catherine Menétrey, Marianne Huguenin et la soussignée) qu’en considération de notre Constitution fédérale sur le respect de la dignité humaine, la Suisse ne doit pas forcer des personnes à rentrer en Bosnie. L’Etat doit aider ceux qui veulent rentrer et permettre aux autres de se rendre chez eux pour évaluer la situation.

Marlyse Dormond-Béguelin
Conseillère nationale

Le nombre de demandes d'asile est stable.


Alors que l'été correspond traditionnellement à un pic dans le nombre de nouvelles demandes d'asile, juillet 2005 connait une grande stabilité par rapport aux mois précédents. La tendance générale à une forte baisse depuis l'an dernier se confirme (-30% pour le mois et même -44% pour le premier semestre 2005)

Lire la dépêche de l'ATS
Lire le dossier de Swissinfo

Asile et étrangers l'OSAR s'alarme

Les durcissements introduits le 1er avril 2004 dans le domaine de l'asile et des étrangers bafouent la dignité humaine et l'Etat de droit. L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) a de nouveau tiré la sonnette d'alarme à Berne.
Lire la dépêche de l'ATS et celle de AP

Les commentaires dans les presse de ce jour sont nombreux: dans 24heures Denis Barrelet fait montre de son scepticisme à l'égard des défenseurs du droit d'asile, ainsi il est l'un des seuls journaliste à parler de renforcement de la loi (les autres parlent de durcissement.
Extraits:
Les renforcements de la Loi sur l’asile, entrés en vigueur le 1er avril 2004, n’ont certes pas eu les effets catastrophiques prédits par l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR). Celle-ci l’a admis hier lors d’une conférence de presse. Mais selon elle, il faut attendre trois ans pour tirer un bilan et apprécier pleinement les conséquences dues à l’augmentation des personnes séjournant illégalement en Suisse. D’autre part, ces renforcements ont néanmoins écorné l’image de la Suisse respectueuse des droits de l’homme. Selon l’OSAR, des correctifs s’imposent, avant que l’on ne songe à renforcer une nouvelle fois la procédure d’asile.
A l'opposé de cette vision lénifiante, Le Courrier et La Liberté titrent "Le droit d'asile dérape" et la Tribune de Genève y va également d'une analyse rétrospective très intéressante par la plume d'Antoine Grosjean.
Extraits:
Le durcissement de la politique d'asile aurait-il du plomb dans l'aile? Alors que l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) tirait hier un bilan alarmant - un an après la suppression de l'aide sociale pour les requérants frappés d'une décision de non-entrée en matière - les récentes déclarations du directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM) redonnent un peu d'espoir aux défenseurs des requérants d'asile. Faut-il voir, dans ces velléités d'intégration des personnes admises provisoirement, un virage dans le discours du chef du Département fédéral de justice et police (DJPS), Christoph Blocher, en matière d'asile?...
«J'ai l'impression que Blocher ne veut surtout pas avoir contre lui les cantons et les communes, chargés d'exécuter les décisions de la Confédération en matière d'asile», estime pour sa part le secrétaire général du Parti radical, Guido Schommer. «Il y a vu un front qui pourrait être dangereux. Mais, ceci dit, il ne faudrait pas surévaluer la portée des déclarations d'Eduard Gnesa.»

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Lire les commentaires dans le Journal du Jura