mercredi 30 novembre 2005
Lausanne Roule grâce aux requérants
Voir la séquence du 12h.45 consacrée au service de mise à disposition de vélo par des requérants.
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Les cantons contre Blocher
Partant de la baisse constante du nombre de demandes d'asile, le Département fédéral de justice et police (DFJP) a décidé de réviser l'ordonnance sur les structures d'asile, ce qui devrait lui permettre de réaliser des économies d'environ 27 millions de francs. Dans leur réponse publiée hier, les cantons disent rejeter toutes les propositions qui influencent leurs finances.
Selon le nouveau modèle de remboursement des frais d'encadrement des requérants d'asile proposé par le département de Christoph Blocher, la Confédération verserait aux cantons un dédommagement calculé non plus sur le nombre de demandes nouvellement déposées, mais sur le nombre de personnes en procédure d'asile. Ainsi, s'ils souhaitent offrir le même encadrement qu'aujourd'hui, les cantons disposeront de 40% de subventions fédérales en moins
Lire la dépêche d'AP
Selon le nouveau modèle de remboursement des frais d'encadrement des requérants d'asile proposé par le département de Christoph Blocher, la Confédération verserait aux cantons un dédommagement calculé non plus sur le nombre de demandes nouvellement déposées, mais sur le nombre de personnes en procédure d'asile. Ainsi, s'ils souhaitent offrir le même encadrement qu'aujourd'hui, les cantons disposeront de 40% de subventions fédérales en moins
Lire la dépêche d'AP
Conséquence des pressions administratives sur les requérants
Dans un entretien accordé à Georgy, Laurent Subilia le responsable d'un centre de prise en charge des victimes de torture et de guerre présente son travail. La réhabilitation psychologique des requérants est fortement influencée par leurs conditions de vie actuelles.
«Soixante pour cent des requérants d'asile ont un passé traumatique», souligne d'emblée le docteur Laurent Subilia, responsable du Centre de consultation pour les victimes de torture et de guerre. Cette institution a été créée par la Croix-Rouge suisse et les Hôpitaux universitaires de Genève en mai dernier. Depuis octobre, l'équipe constituée de deux médecins et de deux psychologues est complète.
«Les images de torture de la prison d'Abu Ghraïb en Irak ont réactualisé les problèmes liés aux séquelles de violences systématiques.» Pourtant la Polyclinique de médecine effectue déjà des visites sanitaires auprès des requérants d'asile depuis 1986 afin de dépister les maladies tropicales. «Très vite, les examens ont révélé que les problèmes liés aux traumatismes subis dans le pays d'origine ou pendant la fuite sont bien plus fréquents», commente ainsi le médecin. Suite de l'entretien.
«Soixante pour cent des requérants d'asile ont un passé traumatique», souligne d'emblée le docteur Laurent Subilia, responsable du Centre de consultation pour les victimes de torture et de guerre. Cette institution a été créée par la Croix-Rouge suisse et les Hôpitaux universitaires de Genève en mai dernier. Depuis octobre, l'équipe constituée de deux médecins et de deux psychologues est complète.
«Les images de torture de la prison d'Abu Ghraïb en Irak ont réactualisé les problèmes liés aux séquelles de violences systématiques.» Pourtant la Polyclinique de médecine effectue déjà des visites sanitaires auprès des requérants d'asile depuis 1986 afin de dépister les maladies tropicales. «Très vite, les examens ont révélé que les problèmes liés aux traumatismes subis dans le pays d'origine ou pendant la fuite sont bien plus fréquents», commente ainsi le médecin. Suite de l'entretien.
"La barque est pleine" a failli disparaître
Ce dossier de Swissinfo qui est consacré à la préservation des archives audio-visuelles en Suisse, nous apprend que le célèbre film de Markus Imhof(nominé aux Oscars) était à deux doigts d'être totalement perdu...
Extrait:
Un chef-d'œuvre miraculé
Exemple: la dernière copie du film de Markus Imhoof «Das Boot ist voll» («La barque est pleine»), Ours d'argent à Berlin, nominé pour l'Oscar du meilleur film étranger en 1982 et gros succès en salles, a été retrouvé à la fin des années 90 dans la cave d'une chapelle romaine.
N'ayant bénéficié d'aucun soutien financier de l'Etat, ce film qui traite des difficultés d'obtenir l'asile en Suisse durant la 2e Guerre mondiale, ne remplissait pas les conditions pour être stocké par la Cinémathèque.
Ainsi, au lieu des quelques milliers de francs qu'aurait coûté son archivage, on a dû en dépenser plusieurs centaines de milliers pour le restaurer quand la Suisse s'est vue contrainte dans les années 90 à se pencher sur son passé.
Le référendum sur l'asile: une opération Kamikaze
Selon Antoine Grosjean dans la Tribune de Genève, le référendum sur l'asile va être du pain béni pour les xénophobes et l'UDC...
Voici son article:
Christoph Blocher a de quoi boire du petit-lait! L'UDC a encore réussi à imposer ses vues sur la dernière révision du droit d'asile. Une fois de plus, le ton est durci. Hormis quelques ultimes divergences entre le Conseil des Etats et le Conseil national - qui devraient être gommées au cours de la session actuelle - le texte ne bougera pas d'un pouce. Comme si cela ne suffisait pas, le référendum que la gauche ne manquera pas de lancer contre une loi jugée inique, offrira à l'UDC une nouvelle occasion de croiser le fer sur un de ses thèmes de prédilection.
Il faut dire que la gauche n'a pas trop le choix: elle se doit de lancer ce référendum. Cela fait partie de son rôle. «Nous ne pouvons pas faire l'économie d'un référendum», reconnaît le président du Parti socialiste, Hans-Jürg Fehr. «C'est une question d'honneur. Il faut que quelqu'un dans ce pays défende la tradition humanitaire.» Pour la conseillère nationale genevoise Maria Roth-Bernasconi, c'est même davantage que cela: une question morale. «Je veux pouvoir dire à mes petits-enfants qu'on a tout fait pour empêcher la blochérisation de la Suisse», confie la socialiste. «Nous devons montrer qu'il n'y a pas que cette Suisse xénophobe et repliée sur elle-même.»
Une arme à double tranchant
Mais le référendum est une arme à double tranchant. S'il est balayé par une forte majorité des électeurs, cela ne fera que donner une caution populaire supplémentaire à la politique blochérienne. Or, la question n'est pas tant de savoir si le référendum sera rejeté, mais de combien. En effet, les dernières tentatives de ce genre - en 1994 contre les mesures de contrainte, et en 1999 contre la précédente révision de la Loi sur l'asile - n'ont même pas recueilli 30% des suffrages. Malgré tout, Hans-Jürg Fehr, comptant sur la coalition des Eglises, des œuvres d'entraide et des cantons, fait mine de croire que les chances de succès ne sont pas nulles.
Si ce référendum met les socialistes dans une position délicate, démocrates-chrétiens et radicaux ne sont pas mieux lotis. Une campagne sur un thème aussi sensible ne fera qu'accentuer la polarisation de la scène politique helvétique, ce qui n'a jamais réussi aux partis centristes. Et puis, cela les obligera à se profiler sur un sujet qui est cause de divisions internes.
Les démocrates-chrétiens en particulier sont gênés aux entournures. Pourtant, la direction du parti feint de croire qu'elle peut encore sauver les meubles. «Il est trop tôt pour dire si le résultat de cette révision est totalement mauvais ou si l'on peut vivre avec», temporise la présidente du PDC Doris Leuthard. «Le Conseil des Etats doit prendre certaines décisions, on peut encore corriger le tir.» Tentative désespérée de repousser l'échéance fatale où le parti devra faire quelque chose de très peu centriste: prendre position.
Chez les radicaux, on ne se cache pas la tête dans le sable. Le conseiller national vaudois Yves Christen l'admet, «l'UDC a tout à gagner à ce référendum et nous avons tout à y perdre. Mais au-delà de la tradition humanitaire, il est nécessaire de reprendre en main et de maîtriser l'asile.»
«Le musée des horreurs»
C'est un long chantier qui va entrer dans sa phase finale demain. Cette nouvelle révision de la Loi sur l'asile a en effet été lancée il y a trois ans, alors que Christoph Blocher n'était pas encore conseiller fédéral. Il aura fallu tout ce temps pour arriver à ce que l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés qualifie aujourd'hui de véritable «musée des horreurs». Parmi les points les plus controversés, la suppression de l'aide d'urgence pour les requérants frappés d'une non-entrée en matière a fait couler beaucoup d'encre depuis son entrée en vigueur début 2004.
Autre point controversé, le prolongement de la durée maximale de détention administrative (les fameuses mesures de contrainte, soit la détention en vue de l'expulsion), qui passera de douze à vingt-quatre mois. Par ailleurs, les demandes de personnes qui ne produisent pas de papiers d'identité, ou de documents de voyage, dans les 48 heures ne seront plus prises en compte, ce que les défenseurs du droit d'asile estiment être une violation des Conventions de Genève, dont la Suisse est dépositaire. Mais cela ne semble pas troubler le patron du Département fédéral de justice et police. Après tout, n'a-t-il pas suggéré de modifier la Constitution à propos de la suppression de l'aide d'urgence également aux requérants déboutés qui ne coopèrent pas en vue de leur expulsion. Le Tribunal fédéral avait jugé cette mesure anticonstitutionnelle
Voici son article:
Christoph Blocher a de quoi boire du petit-lait! L'UDC a encore réussi à imposer ses vues sur la dernière révision du droit d'asile. Une fois de plus, le ton est durci. Hormis quelques ultimes divergences entre le Conseil des Etats et le Conseil national - qui devraient être gommées au cours de la session actuelle - le texte ne bougera pas d'un pouce. Comme si cela ne suffisait pas, le référendum que la gauche ne manquera pas de lancer contre une loi jugée inique, offrira à l'UDC une nouvelle occasion de croiser le fer sur un de ses thèmes de prédilection.
Il faut dire que la gauche n'a pas trop le choix: elle se doit de lancer ce référendum. Cela fait partie de son rôle. «Nous ne pouvons pas faire l'économie d'un référendum», reconnaît le président du Parti socialiste, Hans-Jürg Fehr. «C'est une question d'honneur. Il faut que quelqu'un dans ce pays défende la tradition humanitaire.» Pour la conseillère nationale genevoise Maria Roth-Bernasconi, c'est même davantage que cela: une question morale. «Je veux pouvoir dire à mes petits-enfants qu'on a tout fait pour empêcher la blochérisation de la Suisse», confie la socialiste. «Nous devons montrer qu'il n'y a pas que cette Suisse xénophobe et repliée sur elle-même.»
Une arme à double tranchant
Mais le référendum est une arme à double tranchant. S'il est balayé par une forte majorité des électeurs, cela ne fera que donner une caution populaire supplémentaire à la politique blochérienne. Or, la question n'est pas tant de savoir si le référendum sera rejeté, mais de combien. En effet, les dernières tentatives de ce genre - en 1994 contre les mesures de contrainte, et en 1999 contre la précédente révision de la Loi sur l'asile - n'ont même pas recueilli 30% des suffrages. Malgré tout, Hans-Jürg Fehr, comptant sur la coalition des Eglises, des œuvres d'entraide et des cantons, fait mine de croire que les chances de succès ne sont pas nulles.
Si ce référendum met les socialistes dans une position délicate, démocrates-chrétiens et radicaux ne sont pas mieux lotis. Une campagne sur un thème aussi sensible ne fera qu'accentuer la polarisation de la scène politique helvétique, ce qui n'a jamais réussi aux partis centristes. Et puis, cela les obligera à se profiler sur un sujet qui est cause de divisions internes.
Les démocrates-chrétiens en particulier sont gênés aux entournures. Pourtant, la direction du parti feint de croire qu'elle peut encore sauver les meubles. «Il est trop tôt pour dire si le résultat de cette révision est totalement mauvais ou si l'on peut vivre avec», temporise la présidente du PDC Doris Leuthard. «Le Conseil des Etats doit prendre certaines décisions, on peut encore corriger le tir.» Tentative désespérée de repousser l'échéance fatale où le parti devra faire quelque chose de très peu centriste: prendre position.
Chez les radicaux, on ne se cache pas la tête dans le sable. Le conseiller national vaudois Yves Christen l'admet, «l'UDC a tout à gagner à ce référendum et nous avons tout à y perdre. Mais au-delà de la tradition humanitaire, il est nécessaire de reprendre en main et de maîtriser l'asile.»
«Le musée des horreurs»
C'est un long chantier qui va entrer dans sa phase finale demain. Cette nouvelle révision de la Loi sur l'asile a en effet été lancée il y a trois ans, alors que Christoph Blocher n'était pas encore conseiller fédéral. Il aura fallu tout ce temps pour arriver à ce que l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés qualifie aujourd'hui de véritable «musée des horreurs». Parmi les points les plus controversés, la suppression de l'aide d'urgence pour les requérants frappés d'une non-entrée en matière a fait couler beaucoup d'encre depuis son entrée en vigueur début 2004.
Autre point controversé, le prolongement de la durée maximale de détention administrative (les fameuses mesures de contrainte, soit la détention en vue de l'expulsion), qui passera de douze à vingt-quatre mois. Par ailleurs, les demandes de personnes qui ne produisent pas de papiers d'identité, ou de documents de voyage, dans les 48 heures ne seront plus prises en compte, ce que les défenseurs du droit d'asile estiment être une violation des Conventions de Genève, dont la Suisse est dépositaire. Mais cela ne semble pas troubler le patron du Département fédéral de justice et police. Après tout, n'a-t-il pas suggéré de modifier la Constitution à propos de la suppression de l'aide d'urgence également aux requérants déboutés qui ne coopèrent pas en vue de leur expulsion. Le Tribunal fédéral avait jugé cette mesure anticonstitutionnelle
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