Un débat sur l’intégration des personnes d’origine albanaise en Suisse a réuni une centaine de participants samedi à Chavannes-près-Renens.
Première «opération» publique, premier succès pour le tout nouvel Institut suisse d’études albanaises. Il tenait son symposium samedi sur le thème de l’intégration en Suisse des personnes d’origine albanaise. Il s’est terminé en fin de journée par un débat qui a réuni une centaine de participants dans l’aula de l’Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP), à Chavannes-près-Renens.
«Pour que l’intégration puisse se faire, cela passe entre autres par l’élimination des discriminations», a lancé Antonio Da Cunha, professeur de géographie à l’Université de Lausanne, d’origine portugaise. Invité à ce débat, il a affirmé s’exprimer ce soir-là surtout en tant que militant associatif.
Certains intervenants du symposium ont en effet mis en lumière les problèmes que connaissent encore aujourd’hui les Albanais et Albanaises en Suisse, que ce soit sur le marché du travail, pour trouver un logement ou dans le domaine de la formation. D’autres ont rappelé que des compagnies d’assurances automobiles ont pour pratique de demander des primes plus élevées pour certaines catégories de la population, notamment d’origine albanaise.
«Ce que nous devons éviter à mon sens, c’est une forme de communautarisme, par lequel une communauté étrangère se replie sur elle-même, a noté le conseiller d’Etat libéral Philippe Leuba. Je ne crois pas qu’il y ait un chemin unique pour réaliser l’intégration. Il y en a de multiples. Et dans ce cadre il y a des droits et des devoirs à respecter, aussi bien pour ceux qui viennent, les migrants, que pour ceux qui accueillent. Quant aux discriminations, si elles sont avérées, elles sont contraires à la loi.»
«La difficulté, c’est de prouver ces discriminations, qui sont bien réelles, mais qui demeurent sous-jacentes, a rétorqué le conseiller national écologiste genevois Antonio Hodgers. C’est comme pour la question de l’égalité hommes-femmes, où l’on constate encore des écarts de salaire malgré les lois.»
«L’intégration de la communauté albanaise en Suisse a été très tardive, estime Bashkim Iseni, directeur de la plate-forme d’information en ligne albinfo.ch. Elle a vraiment débuté à mon avis vers l’an 2000. Aujourd’hui, nous en sommes au stade où les membres de cette communauté veulent aussi devenir acteurs dans la société suisse. Et certains le sont. On ne se rend pas compte, par exemple, de ce que représente quelqu’un comme le footballeur Valon Behrami. Oui, il y a certainement encore des discriminations, mais elles ne sont pas généralisées ni inéluctables.»
J.DU dans 24 Heures