Double bénéficiaire de l'aide sociale française et suisse, un requérant d'asile a été débouté par le Tribunal fédéral. Il avait caché à l'Hospice général de Genève qu'il avait reçu un permis humanitaire en France où il touchait aussi des prestations.
En 2004, l'Hospice général avait démasqué ces abus. Claude Torracinta, président du conseil d'administration, avait confirmé la décision de lui couper les vivres. Parallèlement, le Service juridique avait déposé plainte pénale pour escroquerie.
Il s'était aperçu que ce ressortissant congolais, à qui il avait mis un logement à disposition à Genève et versé des prestations d'aide depuis 2001, roulait au volant d'une grosse cylindrée portant plaques françaises.
Outre-Jura, l'homme touchait aussi différentes aides allouées par les services sociaux. Il percevait notamment une aide au logement familial ainsi que le Revenu minimum d'insertion (RMI).
Mis en demeure de quitter son logement et privé d'aide sociale, le requérant a déposé en dernière instance un recours au TF, qui lui a opposé un large refus.
Lire la dépêche de l'ATS
vendredi 11 novembre 2005
Pas d'accord sur le forfait pour les NEM
La question du forfait payé par la Confédération au titre de l'aide d'urgence pour les NEM n'est toujours pas résolue. À Lucerne, Christoph Blocher et les cantons n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Le ton est même monté d'un cran.
Depuis le 1er avril 2004, date à laquelle les requérants d'asile qui font l'objet d'une décision de non entrée en matière (NEM) ont été exclu de l'aide sociale, Berne verse aux cantons une indemnité de 600 francs par cas. La Confédération espère ainsi faire des économies et pousser les requérants à rentre chez eux.
Suite aux plaintes des cantons, qui doivent prendre en charge un nombre toujours croissant de NEM et dont les frais d'aide d'urgence explosent, Christoph Blocher a proposé dernièrement d'augmenter ce forfait à 1800 francs. Cette proposition est en consultation auprès des cantons jusqu'au 13 décembre.
Lire la dépêche de l'ATS et celle d'AP
Depuis le 1er avril 2004, date à laquelle les requérants d'asile qui font l'objet d'une décision de non entrée en matière (NEM) ont été exclu de l'aide sociale, Berne verse aux cantons une indemnité de 600 francs par cas. La Confédération espère ainsi faire des économies et pousser les requérants à rentre chez eux.
Suite aux plaintes des cantons, qui doivent prendre en charge un nombre toujours croissant de NEM et dont les frais d'aide d'urgence explosent, Christoph Blocher a proposé dernièrement d'augmenter ce forfait à 1800 francs. Cette proposition est en consultation auprès des cantons jusqu'au 13 décembre.
Lire la dépêche de l'ATS et celle d'AP
Loubna Freih, directrice de Human Right Watch
Voici le portrait d'une des plus remuantes personnalités de la communauté des droits de l'homme de Genève, rédigé par Samuel Guardaz et publié dans le Temps.
Parole d'ambassadeur: cette femme est une véritable teigne. Souriante et pleine de charme, toujours impeccablement mise, mais teigne. C'est-à-dire? Très au fait des dossiers, des rouages gouvernementaux et diplomatiques, et pas franchement du genre à lâcher prise dès lors qu'elle a harponné son interlocuteur. Autre regard, émanant celui-là d'un vieux routier de la Commission des droits de l'homme de l'ONU: dans les derniers jours de la session, quand cette mascarade annuelle se réduit à d'ultimes et inextricables marchandages politiques négociés en coulisses, elle fait partie des trois-quatre représentants d'ONG qui savent encore ce qui se passe réellement.
«C'est vrai? On dit ça? C'est gentil.» A 38 ans, Loubna Freih récolte avec modestie et presque en rougissant les fruits doux-amers de son activisme débridé. Depuis deux ans, elle est la directrice exécutive du bureau de Human Rights Watch (HRW) à Genève et a solidement installé, s'il en était encore besoin, la réputation de son organisation sur la place genevoise: quatre collaborateurs à plein-temps entourés d'un confortable réseau de soutien méthodiquement tissé dans cette ville où les gens, dit-elle, ont «une connaissance assez élevée en matière des droits de l'homme mais où l'on se heurte encore à beaucoup de conservatisme».
Moralité, plutôt que de porter le flambeau des droits de l'homme dans la rue, démarche utile mais qui ne suffit plus, elle est du genre à convier le banc et l'arrière-banc des milieux économiques genevois pour évoquer les questions qui fâchent. «Tous n'ont pas intériorisé leurs responsabilités dans ce domaine, déplore-t-elle, et certains ont même un discours totalement anachronique.» D'autres commencent à comprendre, en revanche, surtout quand ils sont cités dans des rapports méticuleusement documentés pour être légalement inattaquables.
Avant d'occuper le poste à plein-temps, cette incarnation d'une nouvelle génération de militants des droits de l'homme faisait la navette depuis New York, dont on croit qu'elle est sa patrie d'origine tellement les anglicismes truffent ses propos. Une explication à cela: c'est de l'autre côté de l'Atlantique que, dans les années 1990, cette Suissesse née à... Bagdad d'un père irakien, arrivée en Suisse à l'âge de 3 ans, est allé tisser les premiers fils de son engagement futur. «J'ai fait des études de journalisme à l'Université de New York. A l'occasion d'un stage au quotidien News Day, en 1992, j'ai été chargée des homicides. J'étais en permanence au QG de la police à Manhattan. On pensait que moi, la petite européenne, je saurais faire parler les policiers.» Toujours à New York, elle réalise aussi des documentaires, avec cette même prédilection pour l'exploration des zones d'ombre et de marginalité de la grande ville.
Journaliste free lance à Cuba, elle pose ensuite un premier jalon en rapportant la liste de personnalités fraîchement arrêtées. «C'est là que j'ai vraiment développé ma fibre droits de l'homme. Le régime venait de légaliser le dollar et j'ai assisté à la formation de cette société à deux vitesses entre les nantis et les autres.» Un retour en Suisse et ce qu'elle nomme une «parenthèse» WEF plus tard, elle remet le cap sur les Etats-Unis et Harvard pour un Master en administration publique orienté droits de l'homme. «Ce fut une grande découverte. Les droits de l'homme n'étaient plus seulement appréhendés comme le volet obligé d'une politique étrangère, mais comme un domaine à part entière, abordé avec une très forte notion de mise en application.» Son histoire familiale a-t-elle joué un rôle? Silence. S'est-elle seulement posé la question? «Je ne sais pas... Mon engagement doit faire partie d'une recherche, sans doute.»
Son credo: aller sur le terrain, faire remonter l'information et surtout savoir parler aux gouvernants au plus haut niveau en utilisant le même langage qu'eux. «La défense des droits de l'homme est devenue un travail de plus en plus technique, de plus en plus difficile et exigeant face à des gouvernants qui se sont armés de juristes et de techniciens très pointus dans ce domaine. Et il faut avoir cette force de volonté pour croire qu'on peut améliorer le système.» Le pense-t-elle, elle qui n'en finit pas de recenser les violations de ce vaste monde? «Pour ma part, je crois moins aux petits pas qu'aux moments opportuns, à la bonne personne présente au bon moment. L'histoire en est pleine.»
Parole d'ambassadeur: cette femme est une véritable teigne. Souriante et pleine de charme, toujours impeccablement mise, mais teigne. C'est-à-dire? Très au fait des dossiers, des rouages gouvernementaux et diplomatiques, et pas franchement du genre à lâcher prise dès lors qu'elle a harponné son interlocuteur. Autre regard, émanant celui-là d'un vieux routier de la Commission des droits de l'homme de l'ONU: dans les derniers jours de la session, quand cette mascarade annuelle se réduit à d'ultimes et inextricables marchandages politiques négociés en coulisses, elle fait partie des trois-quatre représentants d'ONG qui savent encore ce qui se passe réellement.
«C'est vrai? On dit ça? C'est gentil.» A 38 ans, Loubna Freih récolte avec modestie et presque en rougissant les fruits doux-amers de son activisme débridé. Depuis deux ans, elle est la directrice exécutive du bureau de Human Rights Watch (HRW) à Genève et a solidement installé, s'il en était encore besoin, la réputation de son organisation sur la place genevoise: quatre collaborateurs à plein-temps entourés d'un confortable réseau de soutien méthodiquement tissé dans cette ville où les gens, dit-elle, ont «une connaissance assez élevée en matière des droits de l'homme mais où l'on se heurte encore à beaucoup de conservatisme».
Moralité, plutôt que de porter le flambeau des droits de l'homme dans la rue, démarche utile mais qui ne suffit plus, elle est du genre à convier le banc et l'arrière-banc des milieux économiques genevois pour évoquer les questions qui fâchent. «Tous n'ont pas intériorisé leurs responsabilités dans ce domaine, déplore-t-elle, et certains ont même un discours totalement anachronique.» D'autres commencent à comprendre, en revanche, surtout quand ils sont cités dans des rapports méticuleusement documentés pour être légalement inattaquables.
Avant d'occuper le poste à plein-temps, cette incarnation d'une nouvelle génération de militants des droits de l'homme faisait la navette depuis New York, dont on croit qu'elle est sa patrie d'origine tellement les anglicismes truffent ses propos. Une explication à cela: c'est de l'autre côté de l'Atlantique que, dans les années 1990, cette Suissesse née à... Bagdad d'un père irakien, arrivée en Suisse à l'âge de 3 ans, est allé tisser les premiers fils de son engagement futur. «J'ai fait des études de journalisme à l'Université de New York. A l'occasion d'un stage au quotidien News Day, en 1992, j'ai été chargée des homicides. J'étais en permanence au QG de la police à Manhattan. On pensait que moi, la petite européenne, je saurais faire parler les policiers.» Toujours à New York, elle réalise aussi des documentaires, avec cette même prédilection pour l'exploration des zones d'ombre et de marginalité de la grande ville.
Journaliste free lance à Cuba, elle pose ensuite un premier jalon en rapportant la liste de personnalités fraîchement arrêtées. «C'est là que j'ai vraiment développé ma fibre droits de l'homme. Le régime venait de légaliser le dollar et j'ai assisté à la formation de cette société à deux vitesses entre les nantis et les autres.» Un retour en Suisse et ce qu'elle nomme une «parenthèse» WEF plus tard, elle remet le cap sur les Etats-Unis et Harvard pour un Master en administration publique orienté droits de l'homme. «Ce fut une grande découverte. Les droits de l'homme n'étaient plus seulement appréhendés comme le volet obligé d'une politique étrangère, mais comme un domaine à part entière, abordé avec une très forte notion de mise en application.» Son histoire familiale a-t-elle joué un rôle? Silence. S'est-elle seulement posé la question? «Je ne sais pas... Mon engagement doit faire partie d'une recherche, sans doute.»
Son credo: aller sur le terrain, faire remonter l'information et surtout savoir parler aux gouvernants au plus haut niveau en utilisant le même langage qu'eux. «La défense des droits de l'homme est devenue un travail de plus en plus technique, de plus en plus difficile et exigeant face à des gouvernants qui se sont armés de juristes et de techniciens très pointus dans ce domaine. Et il faut avoir cette force de volonté pour croire qu'on peut améliorer le système.» Le pense-t-elle, elle qui n'en finit pas de recenser les violations de ce vaste monde? «Pour ma part, je crois moins aux petits pas qu'aux moments opportuns, à la bonne personne présente au bon moment. L'histoire en est pleine.»
Inscription à :
Articles (Atom)