Le parti de la droite populiste suisse, l'Union démocratique du centre (UDC), qui avait subi un sérieux revers au premier tour des élections législatives en octobre, a vu son recul confirmé dimanche au second tour du scrutin. Le deuxième tour des élections -- qui avait lieu dans les cantons de Zurich, de St-Gall, d'Argovie, d'Uri et de Schwytz -- visait à attribuer les six sièges encore vacants au Conseil des Etats, la chambre haute du Parlement helvétique.
L'UDC, opposé à toute adhésion à l'Union européenne et qui a notamment bâti sa campagne électorale sur la lutte contre l'immigration, a essuyé un revers dans quatre des cinq cantons où il s'est présenté, remportant uniquement un siège dans le paradis fiscal de Schwytz (centre), a annoncé l'agence ATS. Plus grave, son président Toni Brunner a été battu dans le canton de St-Gall par le socialiste Paul Rechsteiner. Dans le canton de Zurich, le plus peuplé de la Confédération, la figure de proue de l'UDC, Christoph Blocher, a perdu contre les sortants Vert libéraux et PLR (centre droit).
Pour le parti de Christoph Blocher, l'échec au second tour du scrutin est "la conséquence logique d'une coalition anti-UDC", selon un communiqué cité par l'ATS.
Le PS Suisse s'est pour sa part félicité d'un "succès majeur" et a qualifié l'issue du scrutin de "résultat historique" avec 11 représentants socialistes siégeant désormais au Conseil des Etats. Au premier tour des élections législatives du 23 octobre, qui visaient à renouveler les députés des deux chambres du Parlement helvétique, les grands partis traditionnels, principalement l'UDC, ont enregistré un recul face à de petits partis comme les Verts libéraux et le parti bourgeois démocratique (PBD), qui est issu d'une scission antérieure de l'UDC. L'UDC n'avait obtenu que 25,9% des voix aux élections du Conseil national (chambre basse), après 28,9% au dernier scrutin de 2007.
La droite populiste, à l'origine de l'interdiction des minarets en Suisse, n'avait contre toute attente pas réussi à dépasser la barre historique des 30% malgré une campagne électorale axée sur un marketing politique choc. L'UDC est devenu la première formation du pays à l'issue de la consultation de 2003. Il avait alors obtenu 26,6% des suffrages et 28,9% il y a quatre ans, doublant quasiment son score par rapport aux années 1990, au détriment des partis du centre dits "bourgeois". Tout au long de la campagne électorale, le mouvement avait appelé à "stopper l'immigration massive" dans la Confédération, qui a vu le nombre d'étrangers, notamment d'Afrique et d'Europe de l'Est, plus que doubler en 20 ans.
Le Figaro