dimanche 27 novembre 2011

Suisse: les populistes de l'UDC reculent

Le parti de la droite populiste suisse, l'Union démocratique du centre (UDC), qui avait subi un sérieux revers au premier tour des élections législatives en octobre, a vu son recul confirmé dimanche au second tour du scrutin. Le deuxième tour des élections -- qui avait lieu dans les cantons de Zurich, de St-Gall, d'Argovie, d'Uri et de Schwytz -- visait à attribuer les six sièges encore vacants au Conseil des Etats, la chambre haute du Parlement helvétique.

L'UDC, opposé à toute adhésion à l'Union européenne et qui a notamment bâti sa campagne électorale sur la lutte contre l'immigration, a essuyé un revers dans quatre des cinq cantons où il s'est présenté, remportant uniquement un siège dans le paradis fiscal de Schwytz (centre), a annoncé l'agence ATS. Plus grave, son président Toni Brunner a été battu dans le canton de St-Gall par le socialiste Paul Rechsteiner. Dans le canton de Zurich, le plus peuplé de la Confédération, la figure de proue de l'UDC, Christoph Blocher, a perdu contre les sortants Vert libéraux et PLR (centre droit).

Pour le parti de Christoph  Blocher, l'échec au second tour du scrutin est "la conséquence logique d'une coalition anti-UDC", selon un communiqué cité par l'ATS.

Le PS Suisse s'est pour sa part félicité d'un "succès majeur" et a qualifié l'issue du scrutin de "résultat historique" avec 11 représentants socialistes siégeant désormais au Conseil des Etats. Au premier tour des élections législatives du 23 octobre, qui visaient à renouveler les députés des deux chambres du Parlement helvétique, les grands partis traditionnels, principalement l'UDC, ont enregistré un recul face à de petits partis comme les Verts libéraux et le parti bourgeois démocratique (PBD), qui est issu d'une scission antérieure de l'UDC. L'UDC n'avait obtenu que 25,9% des voix aux élections du Conseil national (chambre basse), après 28,9% au dernier scrutin de 2007.

La droite populiste, à l'origine de l'interdiction des minarets en Suisse, n'avait contre toute attente pas réussi à dépasser la barre historique des 30% malgré une campagne électorale axée sur un marketing politique choc. L'UDC est devenu la première formation du pays à l'issue de la consultation de 2003. Il avait alors obtenu 26,6% des suffrages et 28,9% il y a quatre ans, doublant quasiment son score par rapport aux années 1990, au détriment des partis du centre dits "bourgeois". Tout au long de la campagne électorale, le mouvement avait appelé à "stopper l'immigration massive" dans la Confédération, qui a vu le nombre d'étrangers, notamment d'Afrique et d'Europe de l'Est, plus que doubler en 20 ans.

Le Figaro