24 heures
Des arguments mensongers
Pour justifier son «mal au ventre» à propos de la norme antiraciste, M. Blocher a expliqué – et exposé au Conseil fédéral – que de toute façon un groupe de travail avait déjà été chargé, dans son département, d’une révision de l’art. 261 bis du Code pénal.
Or, nous apprenons maintenant que c’est un gros mensonge (de plus) à l’opinion publique et – ce qui est encore plus grave – au Conseil fédéral. En fait, la seule révision en cours vise le renforcement de cette norme, pour y inclure la prohibition des signes nazis (croix gammées, etc.) Il n’avait pas été question, avant le voyage de M. Blocher en Turquie, de réviser la punissabilité du négationnisme (nier les génocides et crimes contre l’humanité). Un ministre de la Justice qui ment constamment, même à ses collègues, n’est plus tolérable.
Philippe Nordmann,
Lausanne
Une véritable muselière
Le tollé actuel sur la norme antiraciste du Code pénal est l’exemple même du climat de tabou qui l’entoure. Un climat qui tendrait à faire croire que celui qui ne se fait pas un devoir moral de lutter corps et âme contre le racisme est forcément un défenseur invétéré des doctrines racistes. Cette loi est, en réalité devenue un véritable «fousy tout» utilisé à toutes les sauces et, la plupart du temps, abusivement. Ainsi, les discothèques ne peuvent plus sélectionner leur clientèle et deviennent souvent des enclaves où les étrangers sont si surreprésentés que le Suisse y devient un étranger qu’aucune norme pénale ne défend contre l’expression bien banalisée «sale Suisse!» Le Suisse devrait pourtant bien faire preuve de tolérance envers ceux qui se sont autoproclamé représentants officiels des persécutés de toutes les époques. Ilyalà bien une ambiguïté. Mais malheur à celui qui osera en parler, car le courroux de la loi antiraciste s’abattra sur lui!
Une loi votée doit s’appliquer: c’est ce qu’on appelle l’Etat de droit. Mais une loi posant problème peut néanmoins être critiquée: c’est ce qu’on appelle la démocratie
David Vaucher,
Jeune UDC-Vaud, Orbe
vendredi 3 novembre 2006
Les nomades de plus en plus à l'étroit en Suisse
Lire le dossier de Swissinfo
Les défenseurs des tziganes veulent un plan d'action contre la discrimination. Selon eux, la situation se détériore et les mesures que propose le gouvernement sont insuffisantes.
Les défenseurs des tziganes veulent un plan d'action contre la discrimination. Selon eux, la situation se détériore et les mesures que propose le gouvernement sont insuffisantes.
Les gens du voyage manquent d’«aires» dans notre pays
Lire l'article d'Aymeric Desjardins dans 24heures en ligne
«Plus d'aires pour lutter contre les discriminations!» La Commission fédérale contre le racisme (CFR) et la Fondation «Assurer l'avenir des gens du voyage suisses» ont interpellé, hier, le Conseil fédéral sur les difficultés que rencontrent les quelque 30 000 nomades de Suisse du fait de la pénurie d'aires de séjour et de transit sur le sol helvétique. Une pénurie qui oblige les gens du voyage à vivre fréquemment dans l'illégalité.
Dans un rapport publié le 18 octobre dernier, le gouvernement reconnaît lui-même que les emplacements existants, 12 de séjours et 44 de transit, sont largement insuffisants. Il estime que pour répondre aux besoins des nomades, il faudrait créer 29 zones de séjour et 38 de transit supplémentaires. Mais le Conseil fédéral ne fait aucune proposition concrète. Et, c'est là que le bât blesse.
Une première réponse pourrait venir de la mise à disposition de terrains de l'armée, dont 10 000 seront vendus. «Il faut qu'au moins deux d'entre eux soient transformés en aires d'accueil dans chaque canton», estime le président de la Fondation, Werner Niederer.
Autre revendication, le stationnement sur le domaine public pendant quelques jours doit être légalement possible dans chaque commune, même en dehors des aires officielles. «Les autorités doivent, en outre, renoncer à intervenir contre les personnes stationnant sur sol privé quand le propriétaire du terrain est d'accord», ajoutent les deux organismes.
Les gens du voyage espèrent que leur situation s'améliorera ces cinq prochaines années. Dans le cas contraire, ils s'engageront pour «une solution contraignante au niveau fédéral».
«Plus d'aires pour lutter contre les discriminations!» La Commission fédérale contre le racisme (CFR) et la Fondation «Assurer l'avenir des gens du voyage suisses» ont interpellé, hier, le Conseil fédéral sur les difficultés que rencontrent les quelque 30 000 nomades de Suisse du fait de la pénurie d'aires de séjour et de transit sur le sol helvétique. Une pénurie qui oblige les gens du voyage à vivre fréquemment dans l'illégalité.
Dans un rapport publié le 18 octobre dernier, le gouvernement reconnaît lui-même que les emplacements existants, 12 de séjours et 44 de transit, sont largement insuffisants. Il estime que pour répondre aux besoins des nomades, il faudrait créer 29 zones de séjour et 38 de transit supplémentaires. Mais le Conseil fédéral ne fait aucune proposition concrète. Et, c'est là que le bât blesse.
Une première réponse pourrait venir de la mise à disposition de terrains de l'armée, dont 10 000 seront vendus. «Il faut qu'au moins deux d'entre eux soient transformés en aires d'accueil dans chaque canton», estime le président de la Fondation, Werner Niederer.
Autre revendication, le stationnement sur le domaine public pendant quelques jours doit être légalement possible dans chaque commune, même en dehors des aires officielles. «Les autorités doivent, en outre, renoncer à intervenir contre les personnes stationnant sur sol privé quand le propriétaire du terrain est d'accord», ajoutent les deux organismes.
Les gens du voyage espèrent que leur situation s'améliorera ces cinq prochaines années. Dans le cas contraire, ils s'engageront pour «une solution contraignante au niveau fédéral».
Affaire classée par expulsion?
Lire cet article de Didier Estoppey dans le Courrier
L''''affaire n''''avait pas manqué de susciter un certain émoi et quelques gros titres. En juin 2004, en une année marquée par une série de bavures policières, des passants protestaient après avoir assisté à une scène dégradante: deux hommes à la peau noire soupçonnés d''''être des dealers étaient contraints par deux policiers à se déshabiller en pleine rue. Et en un lieu, le quai Gustave Ador, plutôt fréquenté en cette fin d''''après-midi estivale.
L''''affaire n''''avait pas manqué de susciter un certain émoi et quelques gros titres. En juin 2004, en une année marquée par une série de bavures policières, des passants protestaient après avoir assisté à une scène dégradante: deux hommes à la peau noire soupçonnés d''''être des dealers étaient contraints par deux policiers à se déshabiller en pleine rue. Et en un lieu, le quai Gustave Ador, plutôt fréquenté en cette fin d''''après-midi estivale.
Fragile sursis pour une famille à bout
Lire cet article de Marc Ismail dans 24heures en ligne
Fixé par les autorités cantonales au 24 octobre dernier, le départ forcé des Nebija n'a pas encore eu lieu. Suite à une «rencontre de la dernière chance», accordée grâce à une importante mobilisation, Fatmir et sa famille ont pu obtenir un dernier sursis. Et quelques concessions. Tout d'abord, la famille aiglonne ne sera finalement pas renvoyée au Kosovo, où de sérieuses menaces pèsent sur Fatmir, mais en Albanie, patrie de sa femme Alba. De plus, en lieu et place des 500 francs mentionnés sur le plan de vol initial, ce sont 7000 frs qui seront alloués aux Nebija, pour tenter de se reconstruire une nouvelle vie. Reste le problème important de l'AVS. Henri Rothen, directeur du Service de la population du canton de Vaud (SPOP), explique: «Dans les cas où les personnes sont originaires de pays avec lesquels la Suisse à des accords sur l'AVS, celle-ci n'est versée qu'à l'âge de la retraite. Lorsque de tels accords n'existent pas, le ressortissant peut toucher le capital de ses cotisations». Or, entre Suisse et Albanie, c'est ce deuxième cas de figure qui s'applique. Fatmir a donc lancé une procédure de naturalisation pour obtenir le passeport albanais, et toucher ses huit ans de cotisations AVS, sans attendre trente-deux ans.
Contrat écrit
«Pour signer mon plan de vol, il me faut une garantie, être sûr que les autorités suisses ne changeront pas d'avis lorsque je serai en Albanie. Cet argent, j'en ai absolument besoin, et tout de suite», s'inquiète un Fatmir à bout de nerfs. Même son de cloche du côté d'André Bader, membre de la Coordination asile Chablais: «Il faut une forme de contrat écrit. M. Nebija et sa famille s'engagent à quitter la Suisse, et les autorités lui garantissent de leur côté de lui verser rapidement cet argent. Il y a un certain cynisme à exiger que des gens dans la situation des Nebija attendent trente ans avant qu'on leur verse ce qui leur appartient».
Pourtant, les choses s'annoncent compliquées. «Je ne peux pas me prononcer sur ce cas précis, que je ne connais pas, admet Elie Benmoussa, directeur de la caisse AVS vaudoise, mais normalement, lorsque quelqu'un a cotisé aussi longtemps, il n'est pas possible de toucher son AVS avant la retraite, et ce même s'il est ressortissant d'un pays qui n'a pas d'accords avec la Suisse en la matière.»
Ballottés entre des avis contradictoires, les Nebija seront peut-être fixés sur leur sort aujourd'hui, une rencontre importante étant agendée avec les autorités vaudoises.
Fixé par les autorités cantonales au 24 octobre dernier, le départ forcé des Nebija n'a pas encore eu lieu. Suite à une «rencontre de la dernière chance», accordée grâce à une importante mobilisation, Fatmir et sa famille ont pu obtenir un dernier sursis. Et quelques concessions. Tout d'abord, la famille aiglonne ne sera finalement pas renvoyée au Kosovo, où de sérieuses menaces pèsent sur Fatmir, mais en Albanie, patrie de sa femme Alba. De plus, en lieu et place des 500 francs mentionnés sur le plan de vol initial, ce sont 7000 frs qui seront alloués aux Nebija, pour tenter de se reconstruire une nouvelle vie. Reste le problème important de l'AVS. Henri Rothen, directeur du Service de la population du canton de Vaud (SPOP), explique: «Dans les cas où les personnes sont originaires de pays avec lesquels la Suisse à des accords sur l'AVS, celle-ci n'est versée qu'à l'âge de la retraite. Lorsque de tels accords n'existent pas, le ressortissant peut toucher le capital de ses cotisations». Or, entre Suisse et Albanie, c'est ce deuxième cas de figure qui s'applique. Fatmir a donc lancé une procédure de naturalisation pour obtenir le passeport albanais, et toucher ses huit ans de cotisations AVS, sans attendre trente-deux ans.
Contrat écrit
«Pour signer mon plan de vol, il me faut une garantie, être sûr que les autorités suisses ne changeront pas d'avis lorsque je serai en Albanie. Cet argent, j'en ai absolument besoin, et tout de suite», s'inquiète un Fatmir à bout de nerfs. Même son de cloche du côté d'André Bader, membre de la Coordination asile Chablais: «Il faut une forme de contrat écrit. M. Nebija et sa famille s'engagent à quitter la Suisse, et les autorités lui garantissent de leur côté de lui verser rapidement cet argent. Il y a un certain cynisme à exiger que des gens dans la situation des Nebija attendent trente ans avant qu'on leur verse ce qui leur appartient».
Pourtant, les choses s'annoncent compliquées. «Je ne peux pas me prononcer sur ce cas précis, que je ne connais pas, admet Elie Benmoussa, directeur de la caisse AVS vaudoise, mais normalement, lorsque quelqu'un a cotisé aussi longtemps, il n'est pas possible de toucher son AVS avant la retraite, et ce même s'il est ressortissant d'un pays qui n'a pas d'accords avec la Suisse en la matière.»
Ballottés entre des avis contradictoires, les Nebija seront peut-être fixés sur leur sort aujourd'hui, une rencontre importante étant agendée avec les autorités vaudoises.
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