Les rescapés dérivaient depuis trois jours au large de Lampedusa.
Une corvette de la marine italienne, l’Urania, a secouru, dans la nuit de jeudi à vendredi, un total de 185 immigrés clandestins dans quatre embarcations différentes, dont les 120 passagers d’un bateau qui affirmaient être à la dérive depuis trois jours sans eau ni carburant au large de la Libye. Les 120 clandestins avaient réussi à alerter jeudi, via téléphone satellitaire, les bureaux du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) à Malte et à Lampedusa, petite île italienne au sud de la Sicile. Ils avaient affirmé être à la dérive depuis trois jours et n’avoir plus rien à boire. 11 949 candidats à l’immigration ont débarqué en Italie au 1er semestre 2008, dont 10 402 à Lampedusa, contre 5387 en 2007. Selon Médecins sans frontières, 380 clandestins ont péri dans cette traversée entre la Libye et la Sicile ou au large de Malte sur les six premiers mois de cette année.
AFP
samedi 9 août 2008
200 clandestins secourus
Interdiction de la burqa
Malgré le refus de Berne, le PDC veut toujours interdire le port de la burqa en Suisse. Un projet qui fait grincer des dents certains professionnels du tourisme à Genève. Un article de Dejan Nikolic dans 24 Heures.
Pour des raisons de pratique religieuse, certaines musulmanes se cachent le corps et la tête à l’aide d’une burqa. Ce long voile traditionnel est arboré par de nombreuses touristes venues à Genève pour assister aux Fêtes. Des festivités dont la principale clientèle vient de pays musulmans.
Or, en février 2007, le conseiller national Christophe Darbellay interpellait le Conseil fédéral pour interdire le port de la burqa en Suisse. Une idée qui s’est vu rejetée pour des raisons de liberté religieuse.
Mais, si ce projet n’a pas franchi l’échelon fédéral, certaines mesures restrictives sont envisageables au niveau cantonal. Et si l’on en venait à bannir la burqa des rues de Genève? Une polémique que les professionnels du tourisme tendent à éviter, même si un bon nombre d’entre eux ne cachent pas leur opposition. «Nous recevons beaucoup de touristes moyen-orientaux. Genève est une ville internationale avec une tradition d’accueil très forte», rappelle Patrick Mossu, directeur de l’Hôtel Le Richemond. Le responsable genevois dit en effet tout haut ce que la plupart de ses confrères pensent tout bas. Il ne se verrait jamais refuser l’accès de son établissement à des touristes musulmanes sous prétexte qu’elles portent une burqa.
Pas comparable au short
«Ce n’est pas comme si quelqu’un se présentait en tenue inappropriée, précise-t-il. Porter une kippa ou une burqa, par exemple, n’est pas comparable à se présenter en short ou les pieds nus dans un restaurant élégant.» Pas question, donc, de sélectionner les clients en fonction de leurs croyances ou de leur couleur de peau. «Nous faisons le nécessaire pour que, quand ils viennent chez nous, ils se sentent comme chez eux», conclut Patrick Mossu.
En France, au Pays-Bas et ailleurs, le débat se poursuit. La ville belge d’Anvers s’est déjà prononcée en faveur d’une telle interdiction. Raison pour laquelle le thème est plus que jamais d’actualité aux yeux du président du PDC. «Il faut savoir ce que l’on veut, déclare-t-il. Le monde musulman est certes un partenaire commercial important, mais il y a une certaine limite à ne pas franchir. La burqa est un signe d’oppression qu’il faut combattre.»
DEJAN NIKOLIC