Requérant débouté issu du groupe des «523», en détention depuis le 17 août, le Kosovar Vesel Mezreku doit prendre ce matin un vol régulier pour Pristina. A moins qu’il ne refuse de monter dans l’avion…
Voici l'article de 24heures.
A suivre ces jours le sort réservé à Vesel Mezreku, on réalise si besoin était toute la complexité de l’application des mesures de contrainte à l’encontre des requérants déboutés.
L’homme a 55 ans. Dans un communiqué, le Parti socialiste vaudois a livré hier sa biographie. Il est marié et père de deux enfants: une fille qui vient d’accoucher et bénéficie d’un permis B ,et un adolescent en passe de commencer un apprentissage. Il est entré en Suisse en 1999. Enseignant de métier, il a travaillé ici dans l’hôtellerie. Habitant Morges, il s’est intégré dans le club d’échecs local.
Premier problème, Vesel Mezreku est malade: diabète, haute tension artérielle, état dépressif à tendance suicidaire. Second problème, il est dans le groupe des «523». Détenu depuis plus d’une semaine, il doit prendre ce matin même un vol de ligne à Genève pour le Kosovo. Mais selon son état d’esprit sur le moment, l’homme peut tout à fait refuser avec bruit, voire violemment, de monter dans l’avion. Dans ce cas, la pratique montre que par égard pour les autres passagers, la personne est renvoyée en détention dans l’attente d’un vol spécialement affrété pour un ou plusieurs récalcitrants de ce genre. Quant à la mère et au fils, réfugiés à la paroisse de Chailly-Lausanne, on doit leur proposer une dernière fois ce matin d’accompagner Vesel Mezreku dans le vol de ligne.
Le premier départ effectif sous contrainte après le vote de la motion Melly au Grand Conseil contre les renvois forcés n’est donc peut-être pas pour aujourd’hui. Par ailleurs, deux autres personnes sont toujours en détention. Et un troisième père de famille, kosovar également, les a rejointes hier matin.