Lire cette intéressante analyse dans Yabiladi (Maroc)
Tous les participants aux travaux des 3 ateliers régionaux relatifs à la vulnérabilité et l’immigration, qu’ a abrités Oujda du 18 au 23 décembre 2006, confirment que pour contenir ce fléau qui se globalise parallèlement à la mondialisation-globalisation, il est nécessaire de concevoir une vision globale. Mais la solution du problème de l’immigration nécessite un partage équitable des richesses.
mercredi 27 décembre 2006
Roms et courses poursuites sur les routes vaudoises
Des Rom mineurs sont impliqués dans la plupart des courses-poursuites de ces dernières semaines. Pourquoi? Les explications du pasteur May Bittel, porte-parole des gens du voyage suisses.
La première réaction de May Bittel, pasteur et porte-parole des «gens du voyage» suisses, est marquée par l'irritation. «Je condamne ces procédés, qui rejaillissent sur l'ensemble de notre communauté. Les gens font l'amalgame. Je peux expliquer, mais en aucun cas excuser.» Décryptage du phénomène.
QUI SONT CES DÉLINQUANTS? Des Roms, «une des ethnies qui forment la grande famille tzigane», déclare May Bittel. Ils sont originaires de la région de l'ex-Yougoslavie (Serbie, Kosovo) où ils sont persécutés. Ils résident en France voisine, dans des camps des environs d'Annemasse ou de Lyon (Meximieux). Ils sont attirés par la Suisse, symbole de richesse. Selon May Bittel, ils proviennent de familles demandeuses d'asile en France qui ne reçoivent plus de prestations. Porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM), Dominique Boillat va même plus loin: «Ce sont des illégaux, des sans-papiers. En France, les mailles du filet sont beaucoup plus larges qu'en Suisse.»
POURQUOI DES MINEURS? «Ils envoient leurs gamins parce qu'ils savent qu'ils risquent peu sur le plan pénal», déclare May Bittel. Ce qui est juste. «Au-dessous de 15 ans, on ne peut pas faire grand-chose, explique Hélène Châtelain, présidente du Tribunal des mineurs. On ne peut infliger ni amende ni peine de prison. Normalement, on devrait se tourner vers des travaux d'utilité publique ou des mesures de placement. Mais comme ce sont des gens de passage, on ne peut pas le faire.»
LE PHÉNOMÈNE EST-IL NOUVEAU? Les méthodes ont évolué. «Il y a quelques années, les parents amenaient les enfants et les attendaient sur les lieux du cambriolage, déclare Hélène Châtelain. Ensuite, les parents se sont contentés de les accompagner à la frontière. Maintenant, ils les laissent aller seuls, en train pour les petits, en voiture pour les ados qui ont appris à conduire. C'est tout une école. Ce qui est nouveau, c'est le procédé. Ça devient inquiétant. En fait, ce sont de pauvres gosses. J'ai dû m'occuper d'un enfant de 8 ans, ça fait mal au cœur.»
QUEL EST POUR EUX L'AVANTAGE DE RÉSIDER EN FRANCE ET D'AGIR EN SUISSE? La situation à cheval sur deux Etats complique le travail de la justice. Dans un cas, la course-poursuite qui s'est terminée en France le 7 décembre, le procureur de Bourg-en-Bresse a accepté de prendre en compte les infractions commises dans son pays et en Suisse. «Parce que ça formait un ensemble», précise Hélène Châtelain.
Il existe une autre explication, qui touche l'organisation des terrains d'accueil. Pierrette Roulet-Grin, préfète à Yverdon et présidente du groupe de travail Gitans du canton: «En France, avec la loi Besson du 5 juillet 2000, les communes de plus de 5000 habitants doivent mettre à disposition une aire d'accueil gratuite. Il y en a plusieurs autour de Genève et de La Côte. Dans le canton, sur les terrains de Rennaz et de Payerne, les Gitans paient 10 francs par caravane, pour les frais de nettoyage et d'évacuation des ordures. Ils sont donc identifiés. Ceux qui ont des problèmes chez nous préfèrent résider en France.»
La première réaction de May Bittel, pasteur et porte-parole des «gens du voyage» suisses, est marquée par l'irritation. «Je condamne ces procédés, qui rejaillissent sur l'ensemble de notre communauté. Les gens font l'amalgame. Je peux expliquer, mais en aucun cas excuser.» Décryptage du phénomène.
QUI SONT CES DÉLINQUANTS? Des Roms, «une des ethnies qui forment la grande famille tzigane», déclare May Bittel. Ils sont originaires de la région de l'ex-Yougoslavie (Serbie, Kosovo) où ils sont persécutés. Ils résident en France voisine, dans des camps des environs d'Annemasse ou de Lyon (Meximieux). Ils sont attirés par la Suisse, symbole de richesse. Selon May Bittel, ils proviennent de familles demandeuses d'asile en France qui ne reçoivent plus de prestations. Porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM), Dominique Boillat va même plus loin: «Ce sont des illégaux, des sans-papiers. En France, les mailles du filet sont beaucoup plus larges qu'en Suisse.»
POURQUOI DES MINEURS? «Ils envoient leurs gamins parce qu'ils savent qu'ils risquent peu sur le plan pénal», déclare May Bittel. Ce qui est juste. «Au-dessous de 15 ans, on ne peut pas faire grand-chose, explique Hélène Châtelain, présidente du Tribunal des mineurs. On ne peut infliger ni amende ni peine de prison. Normalement, on devrait se tourner vers des travaux d'utilité publique ou des mesures de placement. Mais comme ce sont des gens de passage, on ne peut pas le faire.»
LE PHÉNOMÈNE EST-IL NOUVEAU? Les méthodes ont évolué. «Il y a quelques années, les parents amenaient les enfants et les attendaient sur les lieux du cambriolage, déclare Hélène Châtelain. Ensuite, les parents se sont contentés de les accompagner à la frontière. Maintenant, ils les laissent aller seuls, en train pour les petits, en voiture pour les ados qui ont appris à conduire. C'est tout une école. Ce qui est nouveau, c'est le procédé. Ça devient inquiétant. En fait, ce sont de pauvres gosses. J'ai dû m'occuper d'un enfant de 8 ans, ça fait mal au cœur.»
QUEL EST POUR EUX L'AVANTAGE DE RÉSIDER EN FRANCE ET D'AGIR EN SUISSE? La situation à cheval sur deux Etats complique le travail de la justice. Dans un cas, la course-poursuite qui s'est terminée en France le 7 décembre, le procureur de Bourg-en-Bresse a accepté de prendre en compte les infractions commises dans son pays et en Suisse. «Parce que ça formait un ensemble», précise Hélène Châtelain.
Il existe une autre explication, qui touche l'organisation des terrains d'accueil. Pierrette Roulet-Grin, préfète à Yverdon et présidente du groupe de travail Gitans du canton: «En France, avec la loi Besson du 5 juillet 2000, les communes de plus de 5000 habitants doivent mettre à disposition une aire d'accueil gratuite. Il y en a plusieurs autour de Genève et de La Côte. Dans le canton, sur les terrains de Rennaz et de Payerne, les Gitans paient 10 francs par caravane, pour les frais de nettoyage et d'évacuation des ordures. Ils sont donc identifiés. Ceux qui ont des problèmes chez nous préfèrent résider en France.»
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