Riviera_Chablais - Des voix s'élèvent contre l'expulsion des requérants
ASILE - Des sections de la Coordination asile du canton de Vaud
manifestent ces jours pour dénoncer des arrestations et des renvois de
migrants déboutés. Deux cas à Vevey et un à Lausanne ces dernières semaines.
Malgré l'interdiction de la police (la demande adressée vendredi étant
trop tardive), ils étaient une vingtaine à manifester devant le 62 de
l'avenue du Général-Guisan à Vevey, hier en milieu d'après-midi. Issus
principalement des sections régionales de la Coordination asile Vaud, et
des groupes ActionS nés des Etats généraux.
Pourquoi cette mobilisation devant le Centre d'aide d'urgence? «A cause
de l'arrestation de deux personnes déboutées fin novembre et début
décembre. Ainsi qu'une troisième, interpellée à Lausanne et renvoyée le
2 décembre dans son pays, l'Angola», explique Danielle Mamin, l'une des
responsables de la Coordination asile et migration Riviera.
L'action de protestation s'est concentrée sur Vevey. Où Jacques* a été
contraint par la police à quitter le Centre d'aide d'urgence le 24
novembre. Le jeune Guinéen (21 ans), en Suisse depuis quatre ans et en
traitement en externe au CHUV, a été incarcéré à la prison de Frambois à
Genève. Convoyé à l'aéroport, il a résisté puis a été ramené en prison.
Selon la Coordination asile, il aurait été frappé.
En revanche, les représentants de la maréchaussée ont eu la déconvenue
de voir Martine* leur échapper alors qu'ils venaient l'arrêter le 1er
décembre à Vevey. «Depuis, elle est cachée et attend de faire valoir ses
droits à rester en Suisse. Elle a plus de 40 ans, réside depuis sept ans
dans notre pays et y a travaillé durant plusieurs mois. Pour nous, elle
remplit tous les critères pour demeurer en Suisse», estime Danielle
Mamin. La ressortissante en cavale serait hébergée par des membres de la
Coordination asile et migration Riviera.
Centres d'aide «illégaux»
Les membres de collectifs de défense des migrants déboutés ont distribué
des tracts devant la gare veveysanne, puis devant le Centre d'aide
d'urgence. Ce type de structures est dénoncé par les coordinations et
groupes ActionS. «Ce sont des non-lieux, illégaux de surcroît. Tellement
déprimants que les personnes qu'on y a placées partent d'elles-mêmes»,
assène Graziella de Coulon, de la Coordination asile Vaud.
Les manifestants demandent tout simplement leur fermeture et
l'autorisation pour les requérants déboutés de vivre en appartement. Ils
exigent également, entre autres, que leurs protégés puissent recevoir
des autorisations de travail. Afin qu'ils puissent vivre de manière
autonome et prétendre à demeurer en Suisse. Les responsables des divers
groupes animeront un stand sur la place du Marché de Vevey, ce samedi.
Note:* Prénoms d'emprunt