mardi 20 mai 2008
La nouvelle Commission espère davantage d'opposition à l'initiative sur les naturalisations
Lire le communiqué officiel
Berne, 20.05.2008 - Au cours de sa première année d'existence, la Commission fédérale pour les questions de migration (CFM) approfondit les questions d'identités collectives et la possibilité d'admettre à nouveau un certain nombre de réfugiés dans le cadre de contingents. Cette commission est toutefois très inquiète à l'idée que, si l'initiative populaire de l'UDC «Pour des naturalisations démocratiques» est acceptée, une longue période de discussions critiques s'ensuive et que les étrangers en fassent les frais.
L'actuelle Commission fédérale pour les questions de migration, qui a vu le jour le 1er janvier 2008, est issue de la fusion de deux commissions extraparlementaires, à savoir la Commission fédérale des étrangers (CFE) et la Commission fédérale des réfugiés (CFR). Cette nouvelle commission, composée de 30 membres, dont la moitié environ sont d'origine étrangère, est dirigée par Francis Matthey - ancien président de la CFE - et les deux vice-présidentes, Dragoslava Tomovic et Barbara Walther. A l'occasion de sa séance plénière de deux jours, la Commission a visité le centre d'hébergement pour requérants d'asile et le centre de détention de l'aéroport de Zurich. La Commission a institué un groupe de travail chargé d'élaborer une proposition en vue de réinstaurer la politique de contingentement pour les réfugiés. En raison du nombre élevé de demandes d'asile dans le pays, la Suisse a en effet renoncé depuis les années 1990 à l'admission collective de réfugiés qui, dans un premier pays d'accueil, attendent leur départ pour d'autres pays...
Voir Naples et pourrir...
Marc SEMO
La crise des représente le nœud paroxystique des maux d’une société italienne, notamment dans un Sud, paralysé par l’incurie administrative, rongée par la corruption, et gangrenée par la criminalité organisée sur fond de xénophobie croissante anti-immigrés. Défrayant la chronique depuis plus d’une décennie, cette crise est d’abord un révélateur. Elle illustre la faillite de la solidarité nationale et l’égoïsme des riches régions du Nord qui refusent de traiter les dizaines de milliers de tonnes de déchets de la Campanie (région autour de Naples). Le fossé entre les deux Italies est en train de se creuser un peu plus dans les têtes attisées par les tirades anti-terrone («bouseux» du sud) de la Ligue du Nord devenue l’incontournable alliée de Silvio Berlusconi.
Condamnation. L’impuissance de Rome dans cette tragédie révèle aussi les limites de l’engagement européen d’un pays qui, longtemps plutôt bon élève de l’UE, se retrouve mis en cause pour ses déficits publics, mais aussi pour des interventions faussant les règles de la concurrence comme les aides accordées à la compagnie aérienne nationale en déroute Alitalia.
La Commission européenne a ouvert début mai une nouvelle procédure devant la Cour européenne de justice de Luxembourg afin de contraindre Rome à traiter ces déchets. Un mois plus tôt l’Italie avait déjà été condamnée par cette même cour pour les mêmes raisons et le commissaire à l’Environnement Stavros Dimas soulignait que «la mise en cause de la responsabilité du crime organisé ne doit pas masquer la cause la plus directe : l’absence d’action et de volonté politique». Cette crise perdure depuis quatorze ans. Les promesses des gouvernements qui se sont succédé - y compris ceux de Silvio Berlusconi - sont toujours restées lettres mortes.
La question du traitement des ordures ménagères représente certes partout un casse-tête pour les élus locaux car une population n’accueille jamais de gaîté de cœur l’installation d’une décharge ou d’un incinérateur. Mais à cela s’ajoutent les dysfonctionnements spécifiques de la machine étatique italienne, notamment dans le Sud.
Inefficacité et gabegie. «Si les vingt administrations régionales de la péninsule fonctionnaient toutes comme les deux ou trois qui marchent le mieux - la Lombardie ou certaines régions "rouges" comme l’Emilie-Romagne - le pays économiserait chaque année quelque 90 milliards d’euros, soit une somme équivalente à trois fois le déficit public d’une année», relève le sociologue Luca Ricolfi soulignant que «des zones comme la Campanie, la Calabre et la Sicile où sévissent les diverses mafias, dépensent par exemple 50 % de plus que les autres régions du Sud, à cause des travaux publics inutiles ou surévalués et à cause d’un nombre d’employés publics trois ou quatre fois plus élevé qu’ailleurs».
Le cas de la Campanie incarne à cet égard une tragique caricature. A cause de la quantité d’ordures accumulée, mais aussi en raison du poids de la Camorra, la mafia napolitaine .«La Camorra intervient depuis toujours sur toutes les sources de profits dans tous les interstices de la société. Et son omniprésence dans l’affaire des déchets explique aussi que la population descende dans la rue pour empêcher la construction de décharges ou d’incinérateurs allant contre les intérêts de la Camorra qui gagne de l’argent avec ses propres décharges sauvages», expliquait récemment l’anthropologue napolitain Marino Niola. Les mafieux napolitains «ces samouraïs de l’ultralibéralisme sauvage» comme les appelle le journaliste Roberto Saviano auteur de Gomorra, engrangent d’immenses profits avec les trafics de déchets, en premier lieu ceux hautement toxiques qui arrivent de tout le pays et sont enfouis clandestinement dans des zones qu’ils contrôlent sans partage.
Xénophobie. Mais les émeutes napolitaines montrent aussi une inquiétante montée de la xénophobie. En fin de semaine des manifestants d’une banlieue de Naples, ont brûlé un camp de Roms après en avoir chassé les occupants. Une jeune Tzigane avait été arrêtée quelques jours plus tôt, accusée d’avoir pénétré dans un appartement pour tenter de voler un bébé. «Une attaque où l’on retrouve incontestablement la patte de la Camorra qui veut garantir son pouvoir sur le territoire», soulignent les autorités locales. Commentant ces agressions Umberto Bossi déclara que «le peuple est en train de faire ce que la classe politique ne fait pas». Une récente enquête d’opinion nationale relevait que quelque 68 % des Italiens interrogés estimaient nécessaire de raser ces campements voire d’expulser les Roms, quelque 160 000 personnes mais dont une moitié avec passeport italien. Matteo Pecoraro, directeur de l’organisation de défense des droits de l’homme Every One explique : «Cette hostilité est le résultat d’un langage enflammé et d’ un climat général créé par ce nouveau gouvernement mais aussi par le précédent.»
Les naturalisations par le peuple ...
Les roms mendient dans les trains
Quai de la gare de Genève. Ils sont huit gamins à faire face aux quatre agents de sécurité des CFF. Huit jeunes Roms, dont une fille, qui refusent d'être contrôlés. Ces Tsiganes roumains ne comprennent pas pourquoi on les a obligés à descendre du wagon. Ils ont payé leur billet Lausanne-Genève, prétendent-ils. Ils gesticulent. Ils menacent. Ils rouspètent avant de faire mine de partir.
La naturalisation: comment ça marche?
Laissons au peuple la possibilité de choisir qui peut devenir Suisse!
Cette proposition sera soumise aux citoyens le 1er juin. Mais au fait, comment le système fonctionne-t-il aujourd’hui? Un article de Caroline Zuercher dans 24 Heures.
Obtenir le passeport suisse prend plus de deux ans dans le meilleur des cas.
Comment un étranger obtient-il un passeport suisse? La réponse à cette question diffère d’un canton à l’autre, voire d’une commune à l’autre. Une règle reste toutefois valable de Schwytz à Genève, en passant par les Grisons: toute personne vivant en Suisse depuis douze ans peut briguer la nationalité (les années entre 10 et 20 ans comptent double).
Le dossier est ensuite traité à trois niveaux. La Confédération vérifie simplement l’absence d’éléments qui empêcheraient la procédure, par exemple que la personne ne représente aucun risque pour notre pays. Les autres conditions (intégration, bonne vie, autonomie financière…) dépendent de la commune et des cantons. Et là, les choses varient même entre Vaud et Genève!
Coûts différents
A Genève, la demande doit être déposée auprès du canton. Si l’administration la juge recevable, elle fixe le montant de l’émolument, en fonction du revenu. L’an dernier, le coût moyen était de 1414 francs, mais ce chiffre devrait passer cette année à 1800 francs. Le canton effectue ensuite une série de contrôles et rencontre les candidats. Son rapport est transmis à la Confédération et à la commune compétente, qui doivent à leur tour donner leur feu vert. Là encore, les cités n’ont pas toutes la même pratique! La décision finale, toutefois, appartient au Conseil d’Etat. Elle tombe en général après deux ans ou deux ans et demi.
Dans le canton de Vaud, l’étranger qui souhaite devenir Suisse doit s’adresser à sa commune. Après un premier rapport policier, les autorités entendent les candidats, sur des questions de culture générale. Les personnes nées en Suisse, ou qui y ont effectué leur scolarité, sont toutefois dispensées de ces premières étapes. Le dossier est ensuite examiné par le canton, qui perçoit un émolument. Après le feu vert du Conseil d’Etat, la requête est envoyée à Berne. Comme à Genève, l’ensemble dure environ deux ans et demi. Et coûte entre 300 et 1000 francs.
Tout cela vous paraît compliqué? Les choses sont plus simples pour les conjoints et les enfants de Suisses. Ils ont droit à une naturalisation facilitée, dont la procédure est réglée par la Confédération. Dans ce cas, l’étranger peut déposer sa requête après avoir vécu cinq ans en Suisse, ou s’il est marié depuis trois ans et habite dans notre pays depuis une année. S’il réside à l’étranger, un conjoint peut aussi briguer le passeport à croix blanche, à condition qu’il ait des liens étroits avec notre patrie.
Et à la fin, si tout va bien, la conclusion est la même pour tous: une prestation de serment.
Chasse aux immigrés en Afrique du Sud
Des milliers d'immigrés, en particulier des Zimbabwéens, ont fui hier leurs maisons à Johannesburg après des attaques xénophobes qui ont gagné les quartiers pauvres de la ville. Les violences ont fait au moins 22 morts depuis une semaine.
Un homme blessé pendant les émeutes xénophobes dans un quartier défavorisé de Johannesburg est emmené par la police. Image Keystone
En Afrique du Sud, des émeutes à Johannesburg ont fait 22 morts et 217 blessés en une semaine. Des Sud-Africains dans le besoin s’attaquent aux immigrants venus du reste du continent. Les chômeurs sud-africains, qui font face à la forte hausse des prix alimentaires, accusent les étrangers d’être responsables de leur pauvreté. Par Valérie Hirsch, notre correspondante à Johannesburg.