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Le 31 mai: Adem Salihi, 42 ans, voit cette date s'approcher avec désespoir. Dans quelques jours, ce requérant d'asile kosovar établi depuis douze ans en Suisse sera expulsé. «Pour vivre de quoi? Et dans quel pays? J'ai encore des papiers de l'ex-Yougoslavie...»
Le cas d'Adem est doublement exceptionnel. D'abord, tout un village - Bassins (VD), près de Saint-Cergue - est prêt à se battre bec et ongles pour qu'il reste. Ensuite il est... fonctionnaire! Adem est même l'employé communal de Bassins depuis déjà cinq ans.
Reste qu'en près de dix ans d'attente et de guerre administrative, tous les recours ont été tentés. Sans succès. Alors pourquoi continuer la lutte? «L'espoir, c'est que les autorités reviennent à de meilleures intentions», répond Gilbert Auberson, membre du comité de soutien. «Jean-Claude Mermoud a des permis humanitaires enfermés dans son tiroir. Qu'il retrouve la clé!»
Tous sont écoeurés
Très remonté contre le conseiller d'Etat, le comité ne tarit pas d'éloges sur son protégé. «Il est honnête, disponible, travailleur, intégré. Il paye ses impôts, son assurance maladie, son loyer. Il nous dépanne même au milieu de la nuit ou le week-end», tonne Antoine Briachetti, un autre des défenseurs d'Adem. «Il aide les personnes âgées à tondre leur gazon ou déblayer la neige.»
Tous sont écoeurés. Parce que, selon ce comité, une danseuse de cabaret obtient un permis en quelques jours. Parce que s'il travaillait au noir, on lui ficherait la paix. «Il paye son honnêteté, s'enflamme Antoine Briachetti, c'est un comble!» Ou parce que le canton ne l'a jamais entendu personnellement.
Adem a une femme - avec laquelle il ne s'entend plus - et quatre enfants au Kosovo. Mais sa vie est à Bassins. Aujourd'hui, il semble perdu.
Pas de faux espoir
«Je ne sais pas si je dois encore espérer, mais je ne comprends pas. Je n'ai pas manqué un seul jour de travail pour maladie. Je n'ai jamais fait une seule bêtise. Ça me fait mal.» En attendant la date fatidique, il se bourre de médicaments pour tenir.
Au Département des institutions et des relations extérieures, on indique que «pour ne pas donner de faux espoir, le canton ne transmet pas à Berne les dossiers dénués de chance de succès. Et sa situation ne remplit pas les conditions pour l'obtention d'un permis humanitaire. Enfin, sauf fait nouveau, toutes les voies de recours ont été épuisées.»
Mais à Bassins, les habitants promettent qu'ils ne lâcheront pas Adem.
«M. Mermoud a des permis humanitaires enfermés dans son tiroir. Qu'il retrouve la clé!»
vendredi 18 mai 2007
Pourquoi Berne a dit non aux réfugiés irakiens
Lire l'article de Valérie de Graffenried dans Le Temps
Lire aussi le dossier de Swissinfo
Micheline Calmy-Rey voulait que la Suisse accueille 500 réfugiés d'Irak. Au sein du Conseil fédéral, elle n'a été soutenue que par son collègue de parti, Moritz Leuenberger. Le HCR «regrette».
...Selon nos informations, elle n'a été soutenue que par son collègue de parti, Moritz Leuenberger. Christoph Blocher, dont le département chapeaute l'Office fédéral des migrations (ODM), n'a jamais caché son scepticisme quant au principe même de contingents. Il avait pourtant, durant la campagne de votation sur les lois sur l'asile et les étrangers, laissé entendre que ces lois permettront de combattre de nombreux abus et donc d'accueillir davantage de «vrais réfugiés». Mais avec plus de 5000 réfugiés et personnes admises à titre provisoire en provenance d'Irak, la Suisse se montre déjà généreuse, estime-t-il...
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Micheline Calmy-Rey voulait que la Suisse accueille 500 réfugiés d'Irak. Au sein du Conseil fédéral, elle n'a été soutenue que par son collègue de parti, Moritz Leuenberger. Le HCR «regrette».
...Selon nos informations, elle n'a été soutenue que par son collègue de parti, Moritz Leuenberger. Christoph Blocher, dont le département chapeaute l'Office fédéral des migrations (ODM), n'a jamais caché son scepticisme quant au principe même de contingents. Il avait pourtant, durant la campagne de votation sur les lois sur l'asile et les étrangers, laissé entendre que ces lois permettront de combattre de nombreux abus et donc d'accueillir davantage de «vrais réfugiés». Mais avec plus de 5000 réfugiés et personnes admises à titre provisoire en provenance d'Irak, la Suisse se montre déjà généreuse, estime-t-il...
Porte close pour de nouveaux réfugiés irakiens
Lire cette info dans Suisse Armee.com
Le gouvernement suisse a décidé de ne pas accueillir de nouveaux réfugiés irakiens. Il préfère accorder son aide aux déplacés sur place.
Lire le commentaire de Didier Estoppey dans le Courrier
L'information était attendue. Elle n'en constitue pas moins une nouvelle douche froide pour toutes celles et tous ceux qui aspirent à vivre dans une Suisse préservant un minimum de dignité: le Conseil fédéral a refusé mercredi d'accueillir un contingent de 500 réfugiés irakiens. Le désaveu infligé par la majorité des sept «sages» à Micheline Calmy-Rey résonne comme une gifle qui a le mérite de montrer que les silences et les compromissions de la socialiste ne sont guère payés en retour. Mais au-delà de la conseillère fédérale, c'est l'ensemble de la diplomatie helvétique qui se trouve humiliée. Berne avait pris les devants pour organiser à Genève, il y a un mois, une conférence internationale destinée à mieux répartir le fardeau humain de la guerre en Irak. La Suisse, siège du Haut commissariat aux réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge, dispose de tous les atouts pour constituer un pôle d'excellence en matière de réflexion humanitaire. Malgré sa frilosité et son repli, elle continuait jusqu'ici à jouir à l'extérieur d'une bonne image. Avec la décision mesquine et bornée de son gouvernement, elle montre désormais à tous son vrai visage. On ne doute pas que la Syrie et la Jordanie, qui accueillent deux millions de réfugiés irakiens, sauront apprécier. Mais il y a pire. Ce refus d'entrebâiller la porte est une insulte faite à toutes les victimes de la guerre en Irak. Chaque mois, 50 000 d'entre elles sont jetées sur les routes de l'exil. Et on n'attend aucun apaisement du brasier allumé par la politique assassine de George Bush: hier encore, un rapport d'un centre de recherches britannique, Chatam House, mettait en évidence la multiplicité des guerres civiles ravageant un pays qui risque l'effondrement et l'éclatement. Mais la Suisse n'en a cure. Il y a un mois, elle levait l'admission provisoire pour les réfugiés originaires du nord de l'Irak, prétendant que les conditions étaient désormais réunies pour un retour dans un Kurdistan encore très instable et truffé de mines. Désormais, c'est à l'ensemble des exilés, même les plus vulnérables, qu'elle montre ses verrous. En prétextant cyniquement qu'une aide leur sera davantage profitable dans la région. Et en faisant passer, comme signe de sa générosité, son aide aux déplacés irakiens de 2 à 4 millions de francs par année. Cette politique va au-delà de l'autisme et de l'égoïsme: elle relève d'une forme de négationnisme. Il y a quelques années, la Suisse avait cru se racheter une vertu en se livrant à une introspection sur son attitude durant la Seconde Guerre mondiale. Elle montre aujourd'hui qu'elle est prête à renouer avec les pages les plus sombres de son histoire.
Le gouvernement suisse a décidé de ne pas accueillir de nouveaux réfugiés irakiens. Il préfère accorder son aide aux déplacés sur place.
Lire le commentaire de Didier Estoppey dans le Courrier
L'information était attendue. Elle n'en constitue pas moins une nouvelle douche froide pour toutes celles et tous ceux qui aspirent à vivre dans une Suisse préservant un minimum de dignité: le Conseil fédéral a refusé mercredi d'accueillir un contingent de 500 réfugiés irakiens. Le désaveu infligé par la majorité des sept «sages» à Micheline Calmy-Rey résonne comme une gifle qui a le mérite de montrer que les silences et les compromissions de la socialiste ne sont guère payés en retour. Mais au-delà de la conseillère fédérale, c'est l'ensemble de la diplomatie helvétique qui se trouve humiliée. Berne avait pris les devants pour organiser à Genève, il y a un mois, une conférence internationale destinée à mieux répartir le fardeau humain de la guerre en Irak. La Suisse, siège du Haut commissariat aux réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge, dispose de tous les atouts pour constituer un pôle d'excellence en matière de réflexion humanitaire. Malgré sa frilosité et son repli, elle continuait jusqu'ici à jouir à l'extérieur d'une bonne image. Avec la décision mesquine et bornée de son gouvernement, elle montre désormais à tous son vrai visage. On ne doute pas que la Syrie et la Jordanie, qui accueillent deux millions de réfugiés irakiens, sauront apprécier. Mais il y a pire. Ce refus d'entrebâiller la porte est une insulte faite à toutes les victimes de la guerre en Irak. Chaque mois, 50 000 d'entre elles sont jetées sur les routes de l'exil. Et on n'attend aucun apaisement du brasier allumé par la politique assassine de George Bush: hier encore, un rapport d'un centre de recherches britannique, Chatam House, mettait en évidence la multiplicité des guerres civiles ravageant un pays qui risque l'effondrement et l'éclatement. Mais la Suisse n'en a cure. Il y a un mois, elle levait l'admission provisoire pour les réfugiés originaires du nord de l'Irak, prétendant que les conditions étaient désormais réunies pour un retour dans un Kurdistan encore très instable et truffé de mines. Désormais, c'est à l'ensemble des exilés, même les plus vulnérables, qu'elle montre ses verrous. En prétextant cyniquement qu'une aide leur sera davantage profitable dans la région. Et en faisant passer, comme signe de sa générosité, son aide aux déplacés irakiens de 2 à 4 millions de francs par année. Cette politique va au-delà de l'autisme et de l'égoïsme: elle relève d'une forme de négationnisme. Il y a quelques années, la Suisse avait cru se racheter une vertu en se livrant à une introspection sur son attitude durant la Seconde Guerre mondiale. Elle montre aujourd'hui qu'elle est prête à renouer avec les pages les plus sombres de son histoire.
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Irak
Aide au retour supprimée pour les requérants provenant de l'UE
Lire la dépêche de Bluewin Infos
L'Office fédéral des migrations (ODM) a décidé de supprimer les 700 francs d'aide au retour pour les requérants d'asile déboutés provenant de l'Union européenne (UE). Motif: les abus commis par des tsiganes provenant de Roumanie.
L'Office fédéral des migrations (ODM) a décidé de supprimer les 700 francs d'aide au retour pour les requérants d'asile déboutés provenant de l'Union européenne (UE). Motif: les abus commis par des tsiganes provenant de Roumanie.
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roms
Visite en Afrique du chef de l'ODM
Lire la dépêche de Bluewin Infos
Le directeur ODM Eduard Gnesa s'est rendu au Caméroun et en République Démocratique du Congo (RDC). Dans ce dernier pays, il a plaidé pour le retour "volontaire" des quelque 800 Congolais en phase de renvoi en Suisse.
Le directeur ODM Eduard Gnesa s'est rendu au Caméroun et en République Démocratique du Congo (RDC). Dans ce dernier pays, il a plaidé pour le retour "volontaire" des quelque 800 Congolais en phase de renvoi en Suisse.
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