lundi 25 septembre 2006

Plainte contre Infrarouge: Blocher persiste

Lire la dépêche de l'ATS
Christoph Blocher s'interroge toujours sur l'opportunité de déposer une plainte après le refus de la TSR de faire l'impasse sur les dessins de Mix&Remix lors de l'émission "Infrarouge". Il l'a dit lors de l'heure des questions au Conseil national.

la presse étrangère réagit

Lire l'article de tsr.ch
La presse internationale s'est fait l'écho des votations de ce dimanche en Suisse, commentant essentiellement le durcissement de la loi sur l'asile et les étrangers.

L'édito de 24heures


Lire l'édito de Thierry Meyer

L’espoir d’un apaisement

Près de sept votants sur dix qui approuvent la politique d’asile et d’immigration préconisée par la majorité du parlement et par le Conseil fédéral, le verdict est sans appel.

THIERRY MEYER
Publié le 25 septembre 2006

Il s'inscrit du reste dans une longue lignée de votes sur cette question délicate, où chaque fois que les projets, teintés d'esprit restrictif, étaient adoubés par les élus du peuple, celui-ci suivait, alors qu'il a repoussé chaque initiative allant dans le même sens.

Ce pragmatisme est un motif de croire, sur une question qui a connu de douloureux déchirements, à un espoir d'apaisement. Ce serait la vraie bonne nouvelle d'une campagne qui a reflété non seulement la polarisation affirmée de notre sérail politique, mais aussi le désarroi perceptible d'une population qui, à l'instar de l'Europe entière, peine à comprendre l'évolution déroutante des flux migratoires mondiaux.

Pourquoi croire en un apaisement? D'abord, la netteté du résultat rend impossible toute argutie sur la ligne à suivre, mais elle procure aussi une base claire à partir de laquelle construire une politique globale d'immigration et d'intégration. On sent très bien l'inclination tripale de la droite nationaliste à demander toujours plus. Mais elle a peut-être rempli sa besace – et son office: l'envie duale de punir davantage «les abus» et de mieux intégrer les migrants légaux, bref, de clarifier une politique des étrangers qui donne une priorité à «l'immigration choisie», est une tendance largement majoritaire dans toute l'Europe. L'habileté de l'UDC aura été de sentir cette tendance avant les autres formations politiques, de mieux l'exploiter. Au jourd'hui, après ce vote limpide, comment exiger un durcissement ultérieur sans verser dans la politique xéno phobe?

D u coup, la balle est à la fois dans le camp des «suiveurs» et dans celui des perdants. Au centre-droit, désormais, d'apporter la preuve qu'il n'a pas soutenu ces lois par simple électoralisme, mais parce qu'il est convaincu qu'elles sont un des instruments d'une politique qui comporte plus d'efforts sur le terrain, plus de solutions concrètes et coordonnées avec nos voisins européens et, lorsque c'est possible, avec les pays d'émigration.

Dans deux mois, le vote sur le milliard de cohésion à l'Union européenne est une occasion rêvée de confirmer l'ouverture des Suisses en la matière.

Et la gauche, et les milieux associatifs? La lourdeur de la défaite interdit, contrairement à ce que certains avançaient encore hier, de s'engager dans la voie du juridisme revanchard. Une surveillance de l'action de l'administration dans l'application des textes est nécessaire, mais elle ne doit pas être comprise comme un instrument à défaire la volonté populaire. Au contraire, pour le Parti socialiste en premier lieu, qui avait baissé pavillon avant même l'échec consommé, l'heure est aux propositions nouvelles. Comme le suggèrent déjà les voix modernistes de la gauche, il s'agit d'intégrer le résultat de ce 24 septembre et de s'attaquer aux nombreux problèmes que les textes adoptés ne résolvent pas. De la capacité du centre-droit comme de la gauche à tenir ces caps définis durant la campagne dépendra la place que prendra l'asile, en particulier, dans l'agenda politique de ces prochaines années.

C'est ici aussi un espoir: que ce débat usant à force d'être caricatural retrouve le rang qui lui sied. Par exemple pour faire place, au sommet des priorités, à une réflexion assainie sur les retraites et l'avenir de l'assurance invalidité. Là aussi, le non très ferme à la chimère COSA ouvre les espoirs d'un débat plus serein.

Le Matin - Le oui du désarroi


Lire l'édito d'Anne Dousse dans le Matin

Edito de la Tribune de Genève

Lire le texte d'Adrien Bron
La Suisse a vécu un tournant, hier. L'asile occupe le devant de la scène politique depuis un quart de siècle. Le pays s'était toujours refusé aux solutions du parti le plus dur contre les réfugiés. Depuis hier, c'est fait, l'UDC a gagné. Elle a fait accepter sa ligne au Conseil fédéral, puis au peuple. Hormis les camps d'internement et les restrictions massives de soins médicaux aux requérants, toutes les mesures que les agrariens défendaient se retrouvent dans la loi...

Asile et étrangers: un double «oui» massif qui assomme la gauche

Lire l'analyse de Claude Ansermoz dans la Tribune de Genève en ligne - www.tdg.ch - Asile (25.09)
La victoire du Conseil fédéral est massive. La gauche espérait pour ses référendums contre les lois sur l’asile et sur les étrangers un score qui lui permette de peser dans le débat.
On en est loin.

L'éditorial du Temps -

Lire l'édito de Jean-Jacques Roth
La Suisse est comme les enfants, elle a besoin de cadre. C'est une banalité que de le découvrir: toutes les sociétés occidentales en désarroi réclament des solutions lisibles à des problèmes qui ne le sont souvent plus...
...La défaite est donc lourde, surtout pour les autorités intellectuelles, culturelles ou religieuses, dont la perte d'influence politique ne cesse de se creuser
Lire aussi l'article de Valérie de Graffenried

La gifle

Lire l'éditorial de Marco Gregori dans le Courrier
Certes, l'issue du scrutin ne faisait guère de doute. Toutes celles et ceux qui ont mené campagne contre les lois sur l'asile et les étrangers –que la majorité populaire ne nous empêchera pas de qualifier de xénophobes– avaient conscience de se battre pour l'honneur. Mais assister hier après-midi à l'impitoyable annonce des résultats canton après canton avait de quoi déprimer le plus optimiste des militants des droits humains.
Même si on savait depuis le 24 novembre 2002 que le dépeçage final du droit d'asile et des étrangers n'était qu'une question de temps. Ce jour-là, les Suisses refusaient à une très faible majorité une initiative populaire de l'UDC durcissant considérablement la loi sur l'asile. Depuis, Christoph Blocher, le fer de lance de la formation d'extrême droite, a accédé au Conseil fédéral et a pu concrétiser ses funestes intentions avec la complicité non seulement de son parti, mais également de la grande majorité des élus bourgeois du parlement.
Ce verdict s'inscrit en outre dans une continuité certaine. Depuis 1987, chaque fois que les autorités fédérales ont présenté des projets de restriction sur l'accueil et les droits des migrants, la population les a acceptés à une confortable majorité. Cela s'est déjà produit sept fois en vingt ans avec toujours des pourcentages favorables d'au moins deux tiers des votants.
Devenue avec le temps une véritable litanie, la traque aux abus dispose d'un nouvel arsenal législatif qui donne froid dans le dos. Tant dans la loi sur l'asile que dans celle sur les étrangers, le migrant est d'abord vu comme une menace, un fauteur de troubles, un profiteur dont il convient de se méfier. Alors on érige des barrières, soit en interdisant toute forme d'immigration qui ne proviendrait pas de l'Union européenne –ce qui exclut près de 95% des habitants de la planète–, soit en faisant de l'accès à l'asile un mirage. Et si malgré tout un étranger, avec quelque statut que cela soit, parvient à passer nos frontières, tout est bon pour lui rendre économiquement et socialement la vie impossible.
Alors, que le Conseil fédéral et le parlement ne viennent pas nous dire que ces deux lois favorisent l'intégration! Presque tout dans les textes témoigne du contraire, à commencer par les obstacles mis au regroupement familial.
Enfin, ce scrutin constitue une gifle pour les dizaines de milliers de personnes vivant en Suisse sans statut légal et contribuant à sa prospérité. Pris d'un élan d'inconscience et d'ingratitude, deux votants sur trois ont signifié à ces migrants de l'ombre une forme de rejet qui laissera des traces.
Retournons le verdict des urnes dans tous les sens: difficile d'y voir une lueur d'espoir. Et pourtant. Là où un vrai débat a pu se dérouler avec la population, là où la propagande officielle a pu être contrebalancée et les mensonges dénoncés, la défaite n'a pas des allures de Berezina. On a ainsi pu voir que de l'autre côté de la Sarine, la campagne précédant la votation n'a de loin pas atteint l'ampleur qu'elle a eue en Suisse romande. Sans doute le sursaut moral de certaines personnalités de droite qui, à Genève, Neuchâtel ou Lausanne, se sont fortement mobilisées contre les lois a-t-il également eu un impact. Insuffisant certes, mais il a permis une timide prise de conscience.
Maigre consolation, convenons-en!

Ruth Dreifuss veut se remettre tout de suite au travail

Lire l'interview de Didier Estoppey dans le Courrier
Malgré sa défaite d'hier, l'ancienne conseillère fédérale, qui a conduit le référendum contre les lois sur l'asile et les étrangers, affiche sa détermination à poursuivre la lutte pour limiter les dégâts.

Genève dit deux fois oui

Lire l'article de Virginie Poyeton dans le Courrier

L'édito de Beat Grossenbacher

Lire dans le Journal du Jura en ligne
Un signal qu'il faut prendre au sérieux !

Par Béat Grossenbacher

Il ne s'est pas trouvé un canton, un seul, pour refuser les deux lois sur l'asile et les étrangers! Quand bien même elles écornent sérieusement notre réputation de tradition humanitaire, le peuple n'a montré aucune retenue. Pas même Genève et le Jura, d'habitude peu enclins à suivre Christoph Blocher, n'ont glissé leur désapprobation dans l'urne. C'est une gifle pour Ruth Dreifuss et son comité «2 x non», ainsi que ceux qui se sont mobilisés pour tenter de faire échec au durcissement de la législation.

Le double oui n'est en soi pas une surprise. C'est son ampleur chiffrée (68%) et son unanimité territoriale qui interpellent. Les Suisses ont-ils peur, comme un demandeur d'asile l'a laissé entendre hier soir à la télévision romande? Le sentiment grandissant d'insécurité a certainement joué un rôle dans ce vote. Il ne faut pas s'en cacher. Mais la vraie raison du plébiscite est à chercher dans le ras-le-bol que la population manifeste de plus en plus clairement à l'égard des «profiteurs».

Les Suisses en ont marre des abus en matière d'immigration. Ils ont voté la conscience d'autant plus tranquille que le Conseil fédéral et une large majorité du Parlement cautionnaient cette approche. Face à certains amalgames hâtifs, les arguments humanitaires n'ont pas pesé lourd. C'est regrettable, car les nouvelles lois, si elles sont appliquées sans discernement, peuvent conduire aux pires bavures et à de terribles injustices. Les opposants aux deux lois, Ruth Dreifuss en tête, ont promis qu'ils allaient rester vigilants. C'est indispensable.

Reste que le signal donné par le souverain est tout sauf anodin. Il s'agit d'en tenir compte, sans quoi de nouveaux durcissements de la législation sont à craindre. Alors, tant mieux si les textes adoptés hier permettent de lutter efficacement contre les abus. Cela contribuera à calmer les sentiments xénophobes. Mais il ne faut pas se leurrer. Sans une multiplication des accords de réadmission pour les requérants déboutés, sans une aide substantielle au retour, sans une politique du développement digne de ce nom, les problèmes de fond posés par les flux migratoires ne pourront jamais être réglés. L'ignorer, c'est se fourvoyer!

La Suisse verrouille sa porte aux étrangers non-européens

Lire l'article d'Annick Stevenson dans Libé

C'est un rejet massif des étrangers non européens. La population suisse a voté à 68 % en faveur de la nouvelle loi sur l'immigration et à 67,8 % pour durcir les conditions d'accès au droit d'asile. Aucun des vingt-six cantons ne s'est opposé à la nouvelle réglementation. «Le résultat est affligeant et pourtant tout avait été dit sur ces deux lois qui constituent une insulte aux droits humains les plus élémentaires», se plaignait hier Didier Estoppey, éditorialiste du quotidien militant le Courrier. Les associations de défense des étrangers n'étaient pas seules, hier soir, à observer, incrédules, les tableaux de résultats. «La Suisse a adopté l'une des législations les plus restrictives en Europe, et d'autres pays pourraient suivre», s'est inquiété, pour sa part, le porte-parole du Haut Commissariat pour les réfugiés, William Spindler.

Revue de presse de la TSR

Votations: entre désarroi et satisfaction
Au lendemain du double oui aux lois sur l'asile et les étrangers, et du non à l'initiative COSA, la presse suisse est particulièrement divisée dans ses commentaires. La critique se fait nettement plus vive en Suisse romande...

Immigration: la Suisse verrouille ses portes

Lire l'article de la RTBF.Belgique
Consultés par référendum, les Suisses ont approuvé dimanche à 68%, l'entrée en vigueur de lois qui durcissent les procédures d'asile et l'accueil des travailleurs étrangers. Un texte proposé par la droite populiste et qui a déjà été approuvé par le Parlement. En Suisse, 1 personne sur 5 est un étranger mais paradoxe : les demandes d'asile n'ont jamais été aussi basses depuis 20 ans.

Double oui: presse romande plus critique que celle d'outre-Sarine

Lire l'analyse de la presse faite par l'ATS

Le Front National se félicite des résultats


Lire le communiqué du FN - Jean-Marie Le Pen

Clair et net

"Penser" la migration

Le double oui massif qui pousse la gauche à enfin «penser» la migration: c'est avec ce titre que 24 Heures présente les résultats des votations d'hier.

Tandis que Messieurs Merz et Blocher ont visiblement du mal à cacher leur satisfaction face à la presse, Ruth Dreifuss elle se dit «déçue mais pas découragée». Il est rare qu’un ancien Sage s’engage avec tant de conviction dans une campagne de votations.

L’acceptation de la révision des deux lois est massive. Face à l’ampleur de la défaite, comment la gauche peut-elle rebondir?

Christophe Darbellay, le président du PDC, avait proclamé être l’inventeur du «petit oui». Le peuple suisse lui a préféré sa version extra­large. A respectivement 67,75%, et 67,96%, le souverain a très large­ment approuvé la révision des lois sur l’asile (LAsi) et sur les étrangers (LEtr). Au rayon des Jasager, Schwytz est tout devant et Zurich pas très loin derrière. Mais il n’y a a pas de röstigraben.Même les cantons de Vaud et de Genève, où la mobilisation des opposants avait été forte, y com­pris dans certains milieux bour­geois, ont voté non. Une Suisse entièrement verte sur la carte, à l’exception de quel­ques villes, et une grande claque rose pour la gauche en général. Et les socialistes en particulier, qui devront pourtant forcément re­bondir sur un thème peu porteur électoralement.

Ce vote ne surprend pas Etienne Piguet, spécialiste en mi­grations à l’Université de Neuchâ­tel: «D’une part, les sondages al­laient dans ce sens. D’autre part, il y a une continuité historique assez remarquable sur ce thème de l’asile et des étrangers. Ce que j’appellerai l’entrouverture suisse. Avec un désarroi sur des flux que l’on ne comprend plus.» A l’heure de l’analyse, les res­ponsables socialistes n’admet­tent que du bout des lèvres la mollesse de leur campagne. «Nous savions que nous étions un commando sans aucune chance, renchérit la nouvelle présidente du groupe socialiste aux Chambres, Ursula Wyss. Le PS se devait de bien défendre COSA parce qu’il partait seul contre tous. Pour l’asile et les étrangers, nous pouvions comp­ter sur une grande coalition de la société civile.» Pour Thomas Christen, secrétaire général du PS, «ce score correspond à notre électorat et à celui des Verts. Il est difficile de gagner une vota­tion contre le Conseil fédéral et l’ensemble des partis bour­geois. » Et maintenant? Alors que Christoph Blocher a révélé – en français! – le calendrier serré de la mise en oeuvre échelonnée et rapide (entre 2007 et 2008) des deux lois, il s’est refusé à com­menter le résultat: «Ce n’est pas ma victoire, mais une décision très importante.» Le conseiller fédéral se contente donc de de­mander aux autorités compéten­tes (cantons, communes, tribu­naux) d’appliquer «avec déter­mination » les dispositions ap­prouvées par le souverain.

Pour la gauche, la «résis­tance » devra donc s’organiser rapidement. Quasi instantané­ment, les organisations non gou­vernementales ont annoncé une vigilance stricte de cette applica­tion, notamment la création d’un «observatoire des abus» ( lire ci-dessous). Pour le PS, Tho­mas Christen emboîte le pas: «Nous allons déposer dès de­main des motions et des inter­pellations au niveau cantonal. Notamment pour qu’il n’y ait pas d’iniquités au niveau national entre les traitements des diffé­rents cas de rigueur.» Ursula Wyss ajoute: «De grandes pro­messes ont été faites par les partisans du oui. Dont certaines sont d’ailleurs en contradiction avec les deux lois. Nous veille­rons à ce qu’elles soient tenues.» Même discours chez Ruth Drei­fuss, présidente du comité d’op­posants, «déçue, mais pas dé­couragée. Le combat contre les idées de l’UDC continue.» Quant aux Verts, par l’entre­mise de leur section vaudoise, ils songent à lancer une initiative sur la politique migratoire suisse. Prévoyant notamment, selon la conseillère nationale Anne-Catherine Menetrey, «une entrée en matière pour toutes les demandes d’asile; un permis pour chaque emploi et une pas­serelle plus rapide entre les diffé­rentes autorisations de séjour.

La gauche mal à l’aise par définition

En matière de politique d’asile et d’étrangers, Etienne Piguet doute que le PS proposera autre chose qu’un arsenal réactif: «Sur cette thématique, la gauche est par définition mal à l’aise pour soutenir ses principes de solida­rité universelle et humaniste. Sa vision s’oppose à la logique de fonctionnement de l’Etat-nation et de la souveraineté nationale. Marquée en Suisse par une soli­darité à l’intérieur des frontières plus qu’à l’extérieur. Dans ce sens, et même si ce serait souhaitable, elle peine à proposer une politi­que de régime migratoire qui lui est propre. Et son rôle pourrait se borner à observer et à dénoncer les dérapages dans l’application de ces nouvelles lois.» A une petite année des élec­tions fédérales, les socialistes abandonneraient ainsi une thé­matique peu lucrative en matière de bulletins de vote. «J’espère bien que nous ne serons pas para­lysés par cette échéance électo­rale », se défend Arnaud Thiéry, secrétaire central des Jeunesses socialistes suisses. Après les radi­caux, le Parti socialiste a d’ailleurs agendé l’intégration au menu de son congrès de décembre. Impos­sible d’en savoir plus: «Le docu­ment est en progrès», avoue Ur­sula Wyss.

CLAUDE ANSERMOZ

Les réactions

De Christoph Blocher qui "refuse d'en faire une victoire personnelle" à Amnesty International qui "regrette que la Suisse se dote des lois les plus restrictives en Europe": retrouvez toutes les réactions, en texte, images ou interview, sur la page que la RSR consacre sur son site aux résultats des votations.

Et ailleurs dans le monde

  • dans le Figaro: "La votation d'hier marque une nouvelle fois le paradoxe d'un pays qui compte avec 21% de sa population étrangère, l'un des plus forts taux d'Europe, et ses tendances au repli sur soi."
  • dans l'Express: "La plupart des commentateurs y voient un triomphe du conseiller fédéral chargé du département de Justice et Police, Christoph Blocher, et de son parti, l'Union démocratique du centre, hérault de la droite nationaliste."
  • sur Euronews: "Je me dis que le peuple suisse a été intoxiqué dans le sens de la haine, j'ai écouté les hommes politiques, tous ont prêché de la haine, j'ai eu les larmes aux yeux quand j'ai écouté l'honorable Blocher; je pense que le peuple suisse a peur".
  • sur TF1: La Suisse a adopté l'une des législations les plus restrictives en Europe et d'autres pays pourraient suivre.
  • sur France2: Sur ses 7,3 millions d'habitants, la Suisse compte plus de 21% d'étrangers
  • en allemand dans la Süddeutschezeitung: Die Schweiz bekommt eines der schärfsten Asyl- und Ausländergesetze in Europa.
  • en espagnol dans El Mundo: Suiza endurece sus leyes de Asilo y Extranjería. Toujours dans El Mundo: Las propuestas de nuevas leyes de Asilo y Extranjería que el Gobierno suizo someterá hoy a referéndum fueron calificadas de "racistas y xenófobas" por el relator de la ONU sobre el Derecho a la Alimentación, Jean Ziegler.

La Suisse vérouillée

Le quotidien français Libération parle de conséquences graves et de populisme helvétique, de ces lois qui sonnent comme une "réminiscence du Moyen-Age". Extrait

«C'est la réforme Sarkozy, en pire», déplorent les associations de défense des étrangers. Une double méthode très sélective distinguant les bons des mauvais étrangers, les demandeurs d'asile méritants de ceux qui ne le sont pas. «La révision partielle de la loi sur l'asile vise à préserver la tradition humanitaire de la Suisse tout en empêchant les abus», a martelé le ministre de la Justice et de la Police, Christoph Blocher, par ailleurs homme fort de l'Union démocratique du centre (UDC, droite populiste), devenue en 2003 le premier parti de Suisse avec un programme largement axé sur les abus du droit d'asile. Avec le soutien de groupes très actifs, l'homme fort du populisme helvétique mène subtilement campagne depuis des mois, montant en épingle chaque fait-divers, attisant la peur de l'étranger venu hors des frontières d'une Europe à laquelle la Suisse n'a toujours pas adhéré et qu'une partie de la population continue d'observer avec scepticisme. Sur ses 7,3 millions d'habitants, la Suisse compte plus de 21 % d'étrangers. Le pays a reçu, l'an dernier, près de 19 000 demandes d'asile, soit le chiffre le plus bas depuis près de vingt ans.