samedi 7 novembre 2009

Oskar Freysinger piégé par ses amalgames sur l’islam

Le conseiller national UDC mène une campagne anti-minarets des plus fougueuses qui lui vaut le blâme d’un historien des religions qu’il pensait dans son camp

Faux pas, maladresses, dérives? Presque par coutume, les campagnes politiques nationales donnent dans la surenchère lorsqu’elles sont thématisées par l’UDC Valais. Ainsi en va-t-il de la campagne anti-minarets animée par Oskar Freysinger, conseiller national et fondateur du parti cantonal.

Première façon de se démarquer, l’affiche. Celle des minarets missiles, concoctée par le parti national et pourtant interdite dans plusieurs villes, n’était pas à la hauteur du combat, ont jugé les démocrates du centre valaisans qui ont édité leur propre placard.

Celui-ci met en scène une femme voilée, derrière une grille, flanquée du message: «Halte à la soumission.» Plus «anglé», plus clair parce qu’«orienté sur la place de la femme dans l’islam», argumentait Oskar Freysinger la semaine dernière.

Peu importe que les questions du mariage forcé, du port de la burka ou de l’excision relèvent davantage de la politique de l’immigration que de la police des constructions, «les gens qui font et qui paient les minarets sont ceux qui veulent réduire la femme à l’esclavage», soutient-il fermement.Le parlementaire n’est jamais à court de pétulante déclaration: «L’imam de Sion a tabassé ses deux filles et prêche la haine des infidèles», a-t-il affirmé dans un débat. Le responsable spirituel du centre El-Falah a répondu, par l’intermédiaire du Nouvelliste, qu’il n’avait pas d’enfant. Erreur sur la personne, répliquera Oskar Freysinger qui faisait en fait référence à un précédent prêcheur, en poste en 2001. L’affaire a bien un fond de vérité, «j’ai un témoin oculaire», renchérit-il, mais l’épilogue judiciaire est flou.

Après le poids des mots et le choc des photos, voilà que le tribun valaisan s’attire les foudres d’un spécialiste des religions, qu’il pensait – à tort ou à raison – pouvoir compter dans son camp. Ainsi, citait-il, à l’antenne de la radio Rhône FM et sur la plateau de la télévision cantonale Canal 9, pour appuyer sa thèse anti-minarets, les travaux du chercheur Grégoire Sommer.

Or si Grégoire Sommer se montre critique à l’égard des minarets, c’est pour des raisons «internes à l’islam», ainsi qu’il l’a expliqué au Temps. Le minaret pourrait représenter «un outil d’appropriation du leadership sunnite sur les minorités chiites, comme ce fut le cas en Turquie», dit-il. Le chercheur se place dès lors dans le rôle de défenseur d’une minorité musulmane, furieux de voir ses travaux instrumentalisés par Oskar Freysinger: «L’UDC, partisane de la guerre des civilisations, oppose les valeurs occidentales à l’islam politique. Or l’islam politique n’existe plus.» Grégoire Sommer, c’est sûr, votera contre l’initiative.

Il serait surprenant de voir Oskar Freysinger se démonter face aux critiques. La réponse du berger à la bergère ne se fait donc pas attendre: «Si Grégoire Sommer ne veut pas que je le cite, qu’il ferme son clapet.»

La photo du Conseil fédéral ne peut pas être utilisée à des fins politiques

Berne, 06.11.2009 - La Chancellerie fédérale a décidé aujourd'hui de ne pas autoriser l'utilisation de la photo officielle du Conseil fédéral pour une campagne d'affichage. Elle rejette ainsi une demande en ce sens déposée hier soir par le « Comité Question Islam ».

Le 5 novembre 2009, des articles parus dans la presse ont attiré l'attention de la Chancellerie fédérale sur un photomontage qui détourne la photo officielle 2009 (ancienne version) du Conseil fédéral et y insère des slogans favorables à l'initiative populaire fédérale « Contre la construction de minarets ». Ce photomontage est sensé être utilisé dans le cadre d'une campagne d'affichage sur des sites d'affichage commerciaux.

Un comité privé, qui se nomme « Comité Question Islam, Comité de soutien à l'initiative anti-minarets », est à l'origine de cette action. Il a téléchargé la photo du Conseil fédéral, librement accessible sur Internet. Or, les conditions d'utilisation publiées sur le site www.admin.ch règlent ainsi la question des droits d'auteur :

« (...) Le téléchargement ou la copie de textes, d'illustrations, de photographies ou d'autres données n'entraînent aucun transfert de droits sur les contenus (...) Toute reproduction est subordonnée à l'autorisation écrite préalable du détenteur des droits. »

Ce n'est qu'hier soir que le comité s'est efforcé d'obtenir l'autorisation nécessaire pour la campagne d'affichage et a déposé une demande en ce sens auprès de la Chancellerie fédérale.

Aujourd'hui, la Chancellerie fédérale a fait savoir au comité qu'il lui est impossible d'accorder l'autorisation nécessaire à l'utilisation de la photo officielle du Conseil fédéral. Elle ne peut accorder une telle autorisation ni pour des campagnes politiques ni pour des actions commerciales.

Autoriser l'utilisation de la photo du Conseil fédéral pour un photomontage pourrait par ailleurs être interprété comme un soutien indirect à l'initiative populaire fédérale « Contre la construction de minarets ». Or, le Conseil fédéral rappelle que le gouvernement et le Parlement recommandent de rejeter cette initiative.

"Délit de solidarité": une condamnation

AFP

Le tribunal correctionnel de Mulhouse a condamné à un mois de prison avec sursis une épicière pour aide à séjour irrégulier et travail dissimulé, selon son avocat.

L'épicière Sona Celebi et son mari ont accueilli à leur domicile, un ressortissant turc Mehmet Comut sans titre de séjour et dont la demande d'asile à la France a été rejetée à trois reprises. Un agent de l'Urssaf l'avait trouvé derrière le comptoir de la petite épicerie de quartier lors d'un contrôle au mois d'août.

Comut avait alors affirmé qu'il donnait "un petit coup de pouce" au magasin "de façon tout à fait occasionnelle" et de sa propre initiative. "Il ne travaillait pas chez moi", a indiqué Celebi, jeudi lors de l'audience où elle était soutenue par le "comité Comut" qui réunit des représentants locaux de la Ligue des droits de l'homme, de RSF 68, de la Cimade ainsi que du PCF et du NPA d'Olivier Besancenot