Faux pas, maladresses, dérives? Presque par coutume, les campagnes politiques nationales donnent dans la surenchère lorsqu’elles sont thématisées par l’UDC Valais. Ainsi en va-t-il de la campagne anti-minarets animée par Oskar Freysinger, conseiller national et fondateur du parti cantonal.
Première façon de se démarquer, l’affiche. Celle des minarets missiles, concoctée par le parti national et pourtant interdite dans plusieurs villes, n’était pas à la hauteur du combat, ont jugé les démocrates du centre valaisans qui ont édité leur propre placard.
Celui-ci met en scène une femme voilée, derrière une grille, flanquée du message: «Halte à la soumission.» Plus «anglé», plus clair parce qu’«orienté sur la place de la femme dans l’islam», argumentait Oskar Freysinger la semaine dernière.
Peu importe que les questions du mariage forcé, du port de la burka ou de l’excision relèvent davantage de la politique de l’immigration que de la police des constructions, «les gens qui font et qui paient les minarets sont ceux qui veulent réduire la femme à l’esclavage», soutient-il fermement.Le parlementaire n’est jamais à court de pétulante déclaration: «L’imam de Sion a tabassé ses deux filles et prêche la haine des infidèles», a-t-il affirmé dans un débat. Le responsable spirituel du centre El-Falah a répondu, par l’intermédiaire du Nouvelliste, qu’il n’avait pas d’enfant. Erreur sur la personne, répliquera Oskar Freysinger qui faisait en fait référence à un précédent prêcheur, en poste en 2001. L’affaire a bien un fond de vérité, «j’ai un témoin oculaire», renchérit-il, mais l’épilogue judiciaire est flou.
Après le poids des mots et le choc des photos, voilà que le tribun valaisan s’attire les foudres d’un spécialiste des religions, qu’il pensait – à tort ou à raison – pouvoir compter dans son camp. Ainsi, citait-il, à l’antenne de la radio Rhône FM et sur la plateau de la télévision cantonale Canal 9, pour appuyer sa thèse anti-minarets, les travaux du chercheur Grégoire Sommer.
Or si Grégoire Sommer se montre critique à l’égard des minarets, c’est pour des raisons «internes à l’islam», ainsi qu’il l’a expliqué au Temps. Le minaret pourrait représenter «un outil d’appropriation du leadership sunnite sur les minorités chiites, comme ce fut le cas en Turquie», dit-il. Le chercheur se place dès lors dans le rôle de défenseur d’une minorité musulmane, furieux de voir ses travaux instrumentalisés par Oskar Freysinger: «L’UDC, partisane de la guerre des civilisations, oppose les valeurs occidentales à l’islam politique. Or l’islam politique n’existe plus.» Grégoire Sommer, c’est sûr, votera contre l’initiative.
Il serait surprenant de voir Oskar Freysinger se démonter face aux critiques. La réponse du berger à la bergère ne se fait donc pas attendre: «Si Grégoire Sommer ne veut pas que je le cite, qu’il ferme son clapet.»
Première façon de se démarquer, l’affiche. Celle des minarets missiles, concoctée par le parti national et pourtant interdite dans plusieurs villes, n’était pas à la hauteur du combat, ont jugé les démocrates du centre valaisans qui ont édité leur propre placard.
Celui-ci met en scène une femme voilée, derrière une grille, flanquée du message: «Halte à la soumission.» Plus «anglé», plus clair parce qu’«orienté sur la place de la femme dans l’islam», argumentait Oskar Freysinger la semaine dernière.
Peu importe que les questions du mariage forcé, du port de la burka ou de l’excision relèvent davantage de la politique de l’immigration que de la police des constructions, «les gens qui font et qui paient les minarets sont ceux qui veulent réduire la femme à l’esclavage», soutient-il fermement.Le parlementaire n’est jamais à court de pétulante déclaration: «L’imam de Sion a tabassé ses deux filles et prêche la haine des infidèles», a-t-il affirmé dans un débat. Le responsable spirituel du centre El-Falah a répondu, par l’intermédiaire du Nouvelliste, qu’il n’avait pas d’enfant. Erreur sur la personne, répliquera Oskar Freysinger qui faisait en fait référence à un précédent prêcheur, en poste en 2001. L’affaire a bien un fond de vérité, «j’ai un témoin oculaire», renchérit-il, mais l’épilogue judiciaire est flou.
Après le poids des mots et le choc des photos, voilà que le tribun valaisan s’attire les foudres d’un spécialiste des religions, qu’il pensait – à tort ou à raison – pouvoir compter dans son camp. Ainsi, citait-il, à l’antenne de la radio Rhône FM et sur la plateau de la télévision cantonale Canal 9, pour appuyer sa thèse anti-minarets, les travaux du chercheur Grégoire Sommer.
Or si Grégoire Sommer se montre critique à l’égard des minarets, c’est pour des raisons «internes à l’islam», ainsi qu’il l’a expliqué au Temps. Le minaret pourrait représenter «un outil d’appropriation du leadership sunnite sur les minorités chiites, comme ce fut le cas en Turquie», dit-il. Le chercheur se place dès lors dans le rôle de défenseur d’une minorité musulmane, furieux de voir ses travaux instrumentalisés par Oskar Freysinger: «L’UDC, partisane de la guerre des civilisations, oppose les valeurs occidentales à l’islam politique. Or l’islam politique n’existe plus.» Grégoire Sommer, c’est sûr, votera contre l’initiative.
Il serait surprenant de voir Oskar Freysinger se démonter face aux critiques. La réponse du berger à la bergère ne se fait donc pas attendre: «Si Grégoire Sommer ne veut pas que je le cite, qu’il ferme son clapet.»