jeudi 12 mai 2005

Nuit de violence à Bex, les réactions de la Presse


Plusieurs quotidiens rapportent dans leur édition de ce jeudi les événements survenus dans la nuit de mardi à mercredi à Bex. (les lire notre post).
Dans le Courrier, Jérôme Cachin insiste sur la provocation qui a "allumé la mèche", soit les inscriptions racistes du citoyen Béllerin qui ont conduit au déclenchement d'une "opération punitive" conduite par une quarantaine de requérants du centre. Mais il ne cache pas l'extrême violence des émeutiers dans leur rencontre avec les policiers.
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Dans son commentaire, Jérôme Cachin est sévère avec les autorités de Bex, il leur reproche de savonner la planche qui a mener au dérapage de la nuit dernière. Suivant ainsi le mauvais exemple donné par Vugelles-la-Motte il y a deux ans. Au lieu de lier leur voix à celles des racistes, les autorités auraient mieux à faire en s'engageant sur le chemin de la pacification.

Dans 24heures, Edouard Chollet donne largement la parole au "peintre" qui n'exprime aucun remords et même au contraire se targue d'avoir reçu de nombreux témoignage de soutien. Les évenements sont décrit en détail par Sébastien Jordan qui conclu en donnant la parole au syndic de Bex et à Pierre Imhof directeur de la FAREAS:
Un syndic dépité qui déplore le geste du tagger: «Les soucis de la Municipalité étaient d’éviter ce genre de dérapages. On sentait monter cette vague de xénophobie.» L’accident tombe comme un cheveu sur la soupe à l’heure où les autorités et la direction de la Fareas tentent d’accorder leurs violons… On s’en souvient. La Municipalité, bientôt soutenue par les 1450 signatures d’une pétition, exigeait en février la fermeture des locaux, assimilés, écrivait-elle, à un «centre de trafiquants (de drogue)». Suite au dialogue instauré avec la Fareas, l’Exécutif dressait un catalogue de mesures (24 heures du 12 avril). La Fareas a depuis renforcé son dispositif de sécurité (contrôle systématique des entrées dans le centre notamment) et souhaite diminuer le nombre de requérants à Bex. La police a par ailleurs augmenté le nombre de ses rondes. Si Pierre Imhof craignait un tel dérapage, il ne désespère pas de contrer cette «montée de la violence»: «Il faut absolument qu’on puisse travailler en collaboration avec la Municipalité et trouver des solutions en commun.» Hier après-midi, Pierre Imhof s’est notamment entretenu avec le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud. Un entretien qui devrait prochainement déboucher sur une rencontre avec l’Exécutif bellerin.
Ecouter le compte rendu et l'interview de Michel Fluckiger , syndic de Bex (sur la Première).
Dans le Temps, Laurent Nicolet passe moins de temps à décrire les événements pour s'attacher à la manière dont ils sont interprétés:
Les Bellerins, et spécialement les femmes, parlent ouvertement d'un sentiment de peur au quotidien face à des requérants pour la plupart jeunes et célibataires. Telles ces deux dames dans la cinquantaine traversant la place centrale avec leurs cabas: «Ici, on n'est pas contre les réfugiés. Mais pas ceux-là. Ce sont des gamins, mais quand on se retrouve le soir face à quatre ou cinq d'entre eux, je peux vous dire qu'on ne fait pas les marioles. Il y en a marre.» L'autre dame est encore plus explicite: «C'est une catastrophe. Le soir, ça rôde de partout.» Plus jeune et sur le point d'accoucher, une autre habitante évoque avec des frissons dans la voix «le regard qu'ils lancent, la façon dont ils nous parlent».
Du côté des hôtes du centre le point de vue est bien différent:
Mamadou, Saïd et Aboujamal, respectivement 23, 21 et 29 ans, se disent Ivoiriens et ont participé à l'échauffourée. Saïd affirme avoir été agressé à coups de poing par le garagiste. Mais tous s'insurgent contre le sentiment de peur: «Depuis que le centre existe, personne ici n'a jamais été attaqué par un Africain. Du tapage, oui, de temps en temps, mais c'est tout. De quoi ils ont peur? De la race?»
Le consensus se fait sur le caractère irrascible de ce "colérique tenancier d'un commerce de pneus et d'une station de lavage près de la gare":
le tagueur est un personnage difficile. «Là, ils se sont attaqués au mauvais gaillard. Il a envoyé à l'hôpital quelqu'un qui avait endommagé son matériel à la station de lavage.
Le problème des trafics de drogue est la raison principale avancée par les signataires de la pétition demandant la fermeture du centre.
le principal grief contre les Africains concerne la vente de drogue aux abords des écoles. A Bex, même les plus compréhensifs sur la question de l'asile ont fini par jeter l'éponge...