Lire ci-dessous l'édito d'Alain Jeannet dans le Temps:
Des parents d’élèves musulmans qui veulent empêcher l’instituteur de leurs enfants d’évoquer Noël à l’école. Beat Zemp, le président des enseignants suisses, qui, au nom de la laïcité, obtempère et plaide dans le Blick pour l’interdiction des sapins dans les classes. D’un côté, l’intolérable intolérance de quelques fanatiques dont on attendrait qu’ils s’adaptent à leur pays d’accueil. De l’autre, la renonciation, l’abdication, incompréhensibles, d’un homme censé transmettre une culture, un héritage. Et c’est reparti... Mais sur quoi repose vraiment cette polémi-que? Du vent? (Lire l’article d’Alain Rebetez.)
Plus que jamais, il faudrait pourtant pouvoir discuter de l’intégration des étrangers, de manière sereine. Parce que la pression migratoire ne va pas baisser ces prochaines années, bien au contraire. Parce que, de toute façon, nos sociétés vieillissantes ont besoin de sang neuf; principalement celui de ressortissants extraeuropéens. C’est une nécessité démographique et économique. Que ça nous plaise ou pas!
Longtemps, les partis de gauche ont opposé aux tensions provoquées par l’immigration une sorte de déni de réalité, mêlé d’idéalisme boy-scout. C’est en train de changer, comme en témoignent les décisions du Parti socialiste, lors de son dernier congrès. La gauche va jusqu’à proposer un contrat d’intégration, imposant notamment des cours de langue, une idée que L’Hebdo lançait d’ailleurs en juillet 2004, après un reportage en Grande-Bretagne.
Mais il n’existe pas de solutions simples et uniformes aux défis de l’intégration. Par chance, la Suisse dispose d’une grande variété d’expériences. Certaines constituent des pistes prometteuses pour préparer la société multiculturelle de demain. Comme celles explorées à Neuchâtel, à Zurich ou à Bâle. Les agglomérations urbaines ont d’ailleurs plusieurs longueurs d’avance sur les petites villes périphériques, qui constituent sans doute, dans notre pays, les véritables zones sensibles (lire notre dossier).
Le rôle des médias? Il devrait consister sur tout à enquêter sans relâche sur le terrain et à décrire des situations souvent plus complexes et mouvantes que celles exploitées par les pyromanes de tous bords. Avec pour ambition de montrer qu’une polémique comme celle qui se cristallise aujourd’hui autour du sapin de Noël dans les écoles cache la forêt plutôt qu’elle ne l’éclaire.
Lien vers le site de la TSR Avec l'intervention d'Oscar Freysinger dans Forum
Dans les cantons de Neuchâtel et de Vaud, des parents d'élèves musulmans se plaignent: ils demandent aux écoles de renoncer à évoquer les traditions de Noël en classe primaire, ou exigent des dispenses pour leurs enfants.
La Fédération suisse des enseignants estimait lundi matin que ce type de dispense se justifiait pour les élèves non chrétiens, en cas de fête de Noël scolaire à connotation religieuse. Pas question, en tous cas, de renoncer aux sapins de Noël ou autres couronnes de l'avent dans les écoles...
Réaction de Nadia Karmous dans le Matin
Texte de François Berger dans 24Heures
Ci-dessous le texte de Jacques Simon Eggly dans Le Temps:
Il faut, décidément, en appeler au génie du lieu; c'est-à-dire au respect de nos racines historiques, culturelles, donc religieuses. La Confédération suisse a été une construction politique progressive, se référant constamment à des repères chrétiens. Il n'est pas possible de palper la continuité de ce pays, de nos cantons, de nos cités sans garder un lien collectif avec cette histoire chrétienne et politique. Cela vaut pour tous les pays d'Europe occidentale.
Cela n'implique nullement une fermeture d'esprit à une réalité. Dans tous les pays d'Europe occidentale, nombre d'habitants, souvent citoyens à part entière, se rattachent à d'autres religions. Mais cela ne saurait les dispenser de prendre acte du génie du lieu où ils vivent. Ce respect, cette acceptation ne constituent en rien une humiliation, un alignement forcé sur des croyances qui ne sont pas les leurs.
Soyons tout à fait clair. Un musulman de Genève, de Lausanne ou d'ailleurs n'est nullement tenu de prier Jésus comme étant uni à Dieu et aux hommes. En revanche, il doit respecter le fait que Noël est une fête religieuse indissociable de notre mémoire historique, de notre identité collective, de notre affectivité culturelle. Rien de plus mais rien de moins.
La société occidentale est marquée par la laïcité de l'Etat et donc par une distance adéquate vis-à-vis des Eglises. Mais cette distance ne saurait obliger cet Etat, et les institutions qui en dépendent, à pousser la discrétion jusqu'au silence lorsqu'il s'agit d'indiquer par son nom une fête religieuse qui rythme le calendrier de notre histoire. Ce serait grave que, par égard pour une sensibilité musulmane, on n'ose plus prononcer le mot Noël dans une école publique. Les musulmans lucides qui sont chez nous comprennent immédiatement que des pressions en ce sens et la faiblesse d'y céder ne peuvent que donner des armes à la xénophobie et à l'islamophobie.
La Confédération et les cantons devraient, là-dessus, envoyer des messages sans équivoque. Ils ont charge et responsabilité de protéger les repères de notre identité collective. Cette responsabilité devrait aussi être ressentie largement, sans peur, sans opportunisme mercantile dans la vie économique et sociale. Lorsque l'on apprend qu'à Londres des commerçants n'osent plus afficher des références à Noël on est consterné.
Alors même que certains pays affichent agressivement leur identité religieuse, nous, Européens, à cause des nonchrétiens qui vivent avec nous, nous raserions les murs pour aller nous réjouir de Noël? Nous n'oserions plus dire, au fil des repères religieux qui rythment l'année, que cette parcelle de terre est ouverte à tous, à toutes les convictions; mais dans le respect de ce qu'elle est, une vieille terre chrétienne? Attention, danger! Ne dévissons pas.
jeudi 14 décembre 2006
Le Premier ministre néerlandais tente de mettre fin à la crise politique en cessant les expulsions de sans-papiers
Lire le texte d'Armée.com
Pour tenter de mettre fin à la crise politique qui frappe les Pays-Bas depuis 24 heures, le Premier ministre Jan Peter Balkenende a annoncé mercredi que sa ministre de l’Intérieur Rita Verdonk changera de portefeuille et que le gouvernement, chargé de gérer les affaires courantes depuis les élections il y a trois semaines, cessera les expulsions de demandeurs d’asile déboutés.
Pour tenter de mettre fin à la crise politique qui frappe les Pays-Bas depuis 24 heures, le Premier ministre Jan Peter Balkenende a annoncé mercredi que sa ministre de l’Intérieur Rita Verdonk changera de portefeuille et que le gouvernement, chargé de gérer les affaires courantes depuis les élections il y a trois semaines, cessera les expulsions de demandeurs d’asile déboutés.
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