dimanche 9 avril 2006

Elan de soutien pour une jeune femme marocaine

Lire l'article d'Estelle Bressoud dans 24 heures
Séparée de son mari alcoolique, Layla Ait Si Ahmad a perdu le droit de séjourner en Suisse. Une pétition s’oppose à son renvoi.

Deux jours après le lan­cement d’une pétition en sa faveur par le Ser­vice communautaire de la Plan­chette, Layla Ait Si Ahmad éva­lue à 200 le nombre de signatu­res: «C’est bon pour le moral», sourit cette Marocaine de 30 ans. Et de relater, volubile et énergique, les raisons de son appel au secours, qu’elle espère faire retentir auprès du parle­ment vaudois, dans les semai­nes qui suivent.
C’est par l’entremise de son époux, un compatriote au béné­fice d’un permis d’établisse­ment C, qu’elle quitte son pays pour la Suisse. Passés les fastes d’un mariage à la marocaine, Layla découvre un homme al­coolique, dépressif et violent. Un certificat médical révèle même d’«importants troubles psychiatriques». Elle tentera de sauver leur union.

L’ombre de la belle-famille
Hors du domicile conjugal, Layla fait preuve d’une réelle volonté à s’intégrer. Son emploi de vendeuse lui permet d’ac­quérir très vite une autonomie financière et de subvenir aux besoins de son conjoint, au bé­néfice de l’aide sociale. Mais voilà, celui-ci quitte le foyer en 2003. Ce qui invalide son auto­risation de séjour, la loi n’oc­troyant un permis d’établisse­ment qu’après cinq ans de vie commune. Elle fait recours, sans succès. Sauf décision con­traire du Tribunal fédéral, Layla est tenue de faire ses valises le 30 avril prochain.
Ce qui l’angoisse profondé­ment. «Me réintégrer au Maroc n’est pas possible. J’appartiens à mon mari. Il peut m’embêter là-bas. Ma belle-famille me fait peur.» A ses côtés, Marianne, une amie aiglonne, renchérit: «C’est la mort civile assurée.» Car Layla se sent très bien ac­cueillie dans la région. «Les gens qui me connaissent n’arri­vent pas à le croire. Ils pensent que je suis née ici!» Cheffe du rayon des fruits et légumes du magasin Coop d’Aigle, elle sou­pire à l’idée de devoir renoncer à ses examens de fin apprentis­sage, prévus en mai.
Hormis son entourage, elle peut compter sur le soutien des autorités communales et de son patron Raymond Léchaire, qui est intervenu auprès de l’Etat en sa faveur. Regrettant que la loi protège parfois les requé­rants d’asile délinquants, le di­recteur de Coop Suisse ro­mande, considère, à titre per­sonnel, que ce renvoi est in­compréhensible «d’un point de vue humain».

Pour signer la pétition (pdf).

L'UDC derrière Blocher


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